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Lifeboat d’Alfred Hitchcock [film]

Titre : Lifeboat

Réalisateur : Alfred Hitchcock

Scénaristes : John Steinbeck, Jo Swerling et Ben Hecht

Année : 1944

Pays : États-Unis

Durée : 1h37

Genre : Drame – Guerre

Acteurs : Tallulah Bankhead, Walter Slezak, John Hodiak, William Bendix, Hume Cronyn, Henry Hull, Heather Angel

Histoire : Un navire américain est coulé par un sous-marin allemand dans l’océan Atlantique. Neuf survivants se retrouvent sur un canot de sauvetage, issus de milieux sociaux très différents, ils font l’expérience d’une survie en communauté de fait. Ils sont bientôt rejoints par Willy, un marin appartenant à l’équipage du sous-marin, également naufragé. Tandis que Willy prend le contrôle de l’embarcation, une liaison semble naître entre deux rescapés, la journaliste Constance Porter et le mécanicien Novak, mais des tensions apparaissent… 

(Cliquez sur l’image pour lire la Chronique de Maggie )

Mon avis :

J’aime les films d’Hitchcock depuis toujours, mais je connais surtout ces grands classiques des années 50-60. Cet été, j’ai donc décidé de commencer à me pencher sur ses films plus anciens et peut-être moins connus. Alors quand Maggie de 1001 classiques est passée sur mon blog pour me proposer de regarder en commun certains de ses films, j’ai sauté sur l’occasion.

Lifeboat est un film sorti en 1944 qui a été commandé à Hitchcock pour faire de la propagande contre l’état nazi et pour l’armée américaine. Pour cela, il s’adjoint les services de l’écrivain John Steinbeck qui va co-écrire le scénario avec Jo Swerling et Ben Hecht. Mais ce cher Hitchcock, loin d’en faire une oeuvre de commande fade, décide, comme il aime le faire, de brouiller les pistes avec un scénario plus complexe que prévu.

Tout commence lorsqu’on découvre la belle écrivaine Connie Porter sur un radeau. Elle est très vite rejoint le mécanicien Kovak et d’autres survivants comme eux de leur bateau qui a été coulé par un sous-marin nazi. Ce sont tous des gens d’origine très différentes qui ne se ressemblent en rien, et leur fragile entente va être bouleversée quand ils vont recueillir à bord un Allemand, naufragé pour sa part du sous-marin qui les a coulés.

Lifeboat comme je l’ai dit est un film complexe. Il cherche tout d’abord à transmettre un message visant à l’unité du peuple américain pour se sortir de la guerre. Hitchcock présente donc tout au long du film différentes scènes visant à réunir les personnages dans le même effort, la même voie, pour pouvoir survivre. C’est parfaitement dans la veine de ce qu’aime Steinbeck, surtout quand on voit la diversité des figures présentes : homme noir, mécanicien, autrice, homme du peuple, infirmière, sous-marinier, américain d’origine tchèque, patron, femme désemparée, etc.  Cependant, là où on s’attend à une charge contre le nazisme et les Allemands, on a en définitif quelque chose de beaucoup plus subtil et nuancé. Ainsi la figure du « Capitaine » allemand est un modèle d’homme ambigu comme aime en mettre Hitchcock dans ses films. On ne sait si on doit le détester, pour le régime auquel il appartient, où l’apprécier pour l’aide qu’il leur apporte. Il ne semble pas si différent d’eux, lui non plus, juste l’un des rouages du système sans vraiment le vouloir, ce qui participe à la complexité du ton donné par le Maître.

Du point de vue de la réalisation, c’est aussi un joli travail car on se retrouve en plein huis clos mais sur un bateau errant sur les flots, ce qui est assez inédit pour ma part. Je n’avais, je crois, jamais passé tout un film dans cette situation, surtout avec autant de personnages. Le petit revers de la médaille, c’est que même si le film ne dure que 1h37 parfois, je me suis un peu ennuyée. L’action n’a pas été palpitante de bout en bout. La mise en place de certaines relations et situations étaient lentes et trop téléphonées. On n’atteint pas encore le niveau sublime qu’il atteindra quelques années plus tard avec des cadrages et une mise en scène marquantes, ici c’est plutôt classique pour ça.

Lifeboat n’est donc pas mon Hitchcock préféré mais il m’a surpris car je l’ai trouvé par certains côtés assez différents de ce que j’avais pu voir chez le réalisateur auparavant. J’ai aimé la complexité qui a été donnée au message délivré. Ça m’a donné envie de continuer à explorer sa filmographie.

Ma note : 14 / 20

♦ Pour retrouver l’avis de Maggie avec qui j’ai fait ce visionnage en commun, rendez-vous → ICI

7 commentaires sur “Lifeboat d’Alfred Hitchcock [film]

  1. J’adore tes logos et choix d’illustrations ! Tu te sers de quel logiciel pour faire ton logo visionnage commun » ?
    Contrairement à toi, je n’ai aps trouvé l’intrigue téléphoné car c’est clairement métaphorique. Les personnages représentent des pays etc… En plus, c’est varié car il n’y a que 9 personnages mais Hitchcock trouve toujours une manière différente de les filmer :-).
    Au 25. 07 pour le procès Paradine 🙂

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    1. Je vais me faire un plaisir d’aller lire ton avis pour comparer nos sentiments. Je suis complètement passée à côté du côté métaphorique je crois ^^! Mais je reconnais qu’il a une façon de filmer bluffante, surtout dans un cadre aussi restreint !
      Bref, au 25 😉

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      1. Merci pour la précision, je vais essayer. Je ne me sers pas trop de photoshop. Je viens de recevoir les enchaînés. Ca te dit qu’on fasse un visionnage commun le 4.08. Après, je fais une pause en août… Tu regardes des Hitchcock pendant l’année, ou c’est juste pendant les vacances ?

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      2. Oui, je regarde aussi des Hitchcock ponctuellement dans l’année et nos visionnages pourraient me motiver à le faire plus souvent ^^
        Je te dis pour Les enchainés quand je serai revenues de mes vacances (là je ne suis pas chez moi). N’hésite pas à me le rappeler la semaine prochaine si je ne t’ai pas répondu d’ici là 😉

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