Titre : Rends-moi beau !
Auteur : Sachimo
Éditeur vf : IDP – Boys Love (Hana)
Année de parution vf : 2019
Nombre de pages : 160
Histoire : En entrant au lycée, Hara a choisi de devenir un délinquant. Chaque vendredi, il passe du temps avec Sugimura, l’un des hommes d’entretien de l’école, dans leur petit coin secret. Bien qu’ils passent du temps ensemble, ces deux grands solitaires préfèrent rester silencieux. À tel point que le jeune homme tente de lancer une conversation avant de comprendre que, s’il veut préserver la relation qu’ils ont actuellement, mieux vaut laisser Sugimura tranquille. Attristé à l’idée d’avoir tout gâché, Hara arpente les couloirs de l’école lorsqu’une grosse brute lui tombe dessus… et contre toute attente, celui qui lui vient en aide n’est autre que Sugimura !
Mon avis :
C’est à cause de sa couverture me rappelant furieusement le shojo Dengeki Daisy, que j’ai eu envie de tester ce boys love, mais franchement je ressors extrêmement mitigée, alors que j’avais très envie de découvrir les travaux de son autrice : Sachimo.
Dans ce oneshot assez court de 160 pages, l’autrice nous raconte l’histoire de deux hommes asociaux ou du moins qui disent ne pas aimer les autres parce qu’ils ont été blessés par ceux-ci. Le premier, Hara, est un lycéen qui a tout fait pour ressembler à un voyou pour faire fuir les autres et qu’ils arrêtent de se moquer de lui, sauf que ça a totalement l’effet inverse… Le second, Sugimura, est homme à tout faire au lycée et ne parle à personne parce qu’il a été trahi de la pire des façons autrefois. Sauf que tous deux, se retrouvent par hasard sous le même arbre chaque vendredi et que leur solitude va les rapprocher.
Avec de telles bases, je pensais honnêtement adorer l’histoire. Sauf qu’il a fallu que l’autrice ajoute tous les éléments propices à me faire fuir : tentative de viol, harcèlement scolaire, trahison, scènes de sexe trop explicites. Bref, j’ai beaucoup beaucoup tiqué et je ne suis pas du tout convaincue qu’il ait fallu ça pour raconter cette histoire, surtout que l’autrice va quand même un peu vite en besogne également.
Il y a pourtant de vraies bonnes choses aussi. J’ai aimé la rencontre entre ces deux solitaires blessés par la vie. J’ai trouvé les deux personnages intéressants dans leur construction. Hara souffre de sa situation familiale mais également des moqueries de ses camarades au début. C’est un garçon sensible et touchant, et j’ai aimé que l’autrice parle des ravages de la stigmatisation envers les personnes de grandes tailles, sujet trop peu abordé en littérature. Sugimura a un très lourd passé derrière lui, qui a complètement conditionné l’homme qu’il est à présent et l’a radicalement changé. C’est au contact d’Hara qu’il va affronter cela et s’en remettre. Leur relation se met peut-être un peu trop rapidement en place et pas forcément pour les bonnes raisons, mais je les trouve adorable ensemble. Et j’ai apprécié qu’on aborde, certes rapidement, la question de la différence d’âge.
Les dessins sont dans la norme de ce qu’on trouve actuellement pour ce type d’histoire, avec des personnages aux traits assez fins et anguleux. Je les ai trouvé plaisant mais rien d’extraordinaire pour sortir du lot non plus.
En conclusion : Sur le papier, le titre avait tout pour me plaire. S’il n’y avait eu toutes ces facilités scénaristiques pas toujours du meilleur goût en plus, je pense que j’aurais bien plus apprécié ce titre, qui avait un vrai potentiel car il abordait des questions peu soulevées dans le genre. C’est vraiment dommage de se rater ainsi.
Les Blablas de Tachan 