Livres - BD / Illustrations

Blacksad de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido

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Titre : Blacksad

Auteurs : Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido

Éditeur vf : Dargaud

Années de parution vf : Depuis 2000

Nombre de tomes vf : 7 (en cours)

Histoire : « Parfois, quand j’entre dans mon bureau, j’ai l’impression de marcher dans les ruines d’une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l’être civilisé que je fus jadis ».
Ainsi parle Blacksad, détective privé aux méthodes musclés, mais à la sensibilité à fleur de peau. Il aimerait bien être plus guilleret, l’animal, mais la dépression le ronge, et pour une juste cause : Natalia Wilford, actrice à succès et ancien amour encore si présent, vient de se faire cruellement assassiner. Blacksad va donc, en dépis des conseils du commissaire Smirnov, tenter d’élucider la mort de son ancienne compagne afin de retrouver la paix.
Mais l’enquête est bien loin d’être aisée pour notre héros, qui se lance dans un combat dont l’opposant peut être bien plus puissant qu’il ne le soupçonne…

Mon avis :

Tome 1

Ce n’est pas un secret, je ne me considère pas comme une grande fan de BD en dehors des mangas, du coup j’en ai lu et en lis encore très peu. Cependant, quand on me met entre les mains des titres cultes comme Blacksad, je me sens bien bête d’en être passée à côté pendant des années.

Blacksad, c’est un peu la version BD de Zootopia et Beastar, les auteurs : Juan Diaz Canales (au scénario) et Juanjo Guarnido (au dessin et à la couleur) ont en effet imaginé un univers à l’ancienne, peuplé d’animaux se comportant comme des hommes. Leur héros, Blacksad est une espèce de détective privé qui dans ce premier tome se met à enquêter de lui-même sur le meurtre d’une ancienne amante.

J’ai senti direct en l’ouvrant que je tombais sur un titre hors norme. Je ne sais pas comment le décrire mais on sent dès les premières planches qu’on a entre les mains un album de très haut niveau où tout est parfait, de l’ambiance, au scénario en passant par les personnages et les dessins. Vraiment ce duo m’a scotchée, ce dont j’aurais pu me douter après avoir lu la préface de Régis Loisel qui en faisait déjà l’éloge.

L’ambiance vieux polar à l’ancienne est parfaitement reconstituée. On en sent le parfum et l’odeur dès la première case et la petite voix du narrateur prend direct l’intonation de celle de ces vieux films qu’on regardait gamins. C’est bluffant. Puis, plus on avance dans l’histoire plus la reconstitution est précise que ce soit dans les décors, les ambiances, les manies ou les répliques des personnages, ce qui rend le titre très immersif. J’ai adoré cela !

L’histoire, elle, est classique, avec ce détective, un peu anti-héros, qui part à la recherche de l’assassin de la femme qu’il a aimé autrefois. Il met les pieds, ou plutôt les pattes, dans les affaires de gens puissants que ça va déranger. On va le suivre qui s’introduit chez des gens, qui fouille à droite à gauche, qui se fait également mettre la pâté ou encore qui finit la nuit derrière les barreaux. C’est une enquête banale ou plutôt déjà vue, mais la mise en scène est magistrale et pas un moment on ne s’ennuie.

C’est en grande partie dû au dessinateur, qui est (fut ?) animateur chez Disney et qui a un sens magique du mouvement. Alors qu’habituellement en BD, je trouve les traits et la mise en page trop figés, ici c’est tout l’inverse, comme dans les mangas, j’ai l’impression de suivre le héros caméra à l’épaule et c’est saisissant. Le calcul des cadrages et de la mise en page pour souffler les lecteurs se ressent à chaque page et le résultat en est superbe.

De la même façon, j’ai trouvé le choix de prendre des animaux pour héros très bien vu. Oui, on a déjà vu ça à plein d’endroits maintenant, mais en 2000, c’était déjà moins le cas et de toute façon, ici le rendu est magique. Les auteurs s’inspirent vraiment des caractéristiques de chaque animal pour le mettre en scène et l’utiliser dans l’histoire. C’est vraiment réfléchi.

Du coup, tout ça mis bout en bout donne une histoire classique mais rythmée, terriblement bien mise en scène et donc efficace. De plus, elle est portée par un trait et une mise en couleur impeccable. J’ai passé mon temps à admirer chaque page tant les planches fourmillent de détails. Guarnido a vraiment soigné chaque détail, que ce soit les décors (intérieurs et extérieurs), les arrières-plans, les costumes, les attitudes ou les expressions des personnages pour transposer en BD cette ambiance de vieux polar. C’est juste sublime !

En conclusion, j’ai donc eu un énorme coup de coeur pour cet album et cette série que je découvre par son biais. Je suis contente d’être passée par-dessus mes a priori sur les BD pour découvrir celle-ci quand c’est un vrai bijou. L’histoire a beau être classique et la fin un peu précipitée, c’est tout de même une vraie réussite et un titre que je recommanderai.

Tome 2 : Artic Nation

Ayant adoré le premier tome, je ne pouvais que poursuivre sur ma lancée et j’ai été soufflée par cette suite ! Les auteurs reviennent et frappent fort avec cette histoire sur fond de KKK.

Une fois encore, le duo Diaz Canales – Guarnido fait preuve d’une rare maestria pour nous conter une histoire bien plus sombre encore que la précédente. Notre héros détective part à la recherche d’une gamine disparue dans une petite ville au fin fond d’un simulacre des Etats-Unis et il tombe sur une communauté où le racisme fait loi. J’ai eu l’impression de me retrouver en plein film dénonçant les horreurs du Ku Klux Klan. C’était bluffant.

L’histoire se déroule tranquillement sous nos yeux avec une grande maitrise, mettant à jour les relations malsaines des habitants de cette ville sous le regard horrifié du héros. On ne peut que se sentir révolté et écoeuré par ce à quoi on assiste. Pour cela, les deux auteurs mettent en scène des sortes de passages obligés du genre : la dispute dans le café-restaurant, l’intimidation par le chef de police corrompu, la rencontre au drive-in, les menaces des différents clans en ville (superette, terrain de sport…), etc. Le tout pour amener à un climax parfait où l’on voit le KKK entrer en action contre l’un de ses membres.

L’ambiance est parfaitement rendue, grâce à une colorisation soignée très proche du noir-gris-blanc où les touches de couleur ont une vraie importance. Le rendu est très cinématographique avec pleins de références : Western, Orson Welles, Batman, Petit chaperon rouge,… et je dois en oublier. Le fait de suivre un duo inattendu formé par notre détective et un journaliste de seconde zone contribue aussi à créer une ambiance différente du tome précédent. Le héros est moins solitaire et on est entre enquête de détective et enquête de journaliste pour faire éclater un scandale tout en sauvant une victime.

J’ai beaucoup aimé la caractérisation des personnages une fois de plus. J’ai eu le sentiment que les auteurs se montraient plus complexes dans le choix des caractères affectés à chacun et dans les jeux de dupes auxquels on assistait. Ça rend le titre encore plus passionnant à suivre et c’est très immersif.

En conclusion, cette nouvelle histoire m’a donc à nouveau séduite par son sujet mais également dans sa mise en scène très réussie. Cette saga est décidément une petite pépite !

Tome 3 : Âme Rouge

Vous ai-je déjà dit combien je trouvais cette saga géniale ? Non, parce que si vous n’étiez pas déjà convaincu ce 3e tome est là pour le faire !

Le duo Diaz Canales – Guarnido frappe encore un grand coup dans cette nouvelle aventure où John est confronté à une ancienne connaissance dans un contexte de chasse aux sorcières communistes dans l’Amérique de la bombe nucléaire.

Ce tome est un petit bijou. Une fois de plus avec ses dessins impeccables, l’histoire est implacable. Impossible de ne pas succomber avec ce film noir rétrol’histoire est menée tambours battants. Le rythme est parfait, l’intrigue palpitante et la fin cynique et grinçante à souhait. Les auteurs font le portrait, à nouveau, d’une époque noire de l’Amérique. Comme dans The Red Rat in Hollywood que je lis depuis quelque mois, on se retrouve en pleine Guerre Froide alors qu’il est malvenu d’être communiste. Sous ses airs d’histoire très personnelle pour le héros, c’est une Histoire bien plus vaste qui nous ait contée comme dans le tome précédent avec le KKK. Ici, c’est l’emballement politique et scientifique d’alors qui est dénoncé.

J’ai trouvé les personnages particulièrement beaux et tragiques dans ce tome, que ce soit l’ancien professeur de John, sa bande d’amis ou bien la belle qui finit par succomber à son charme. Ils avaient tous un passé et un destin tragique à nous tirer des larmes, correspondant bien à l’époque où ils ont vécu. C’est l’une des forces des auteurs, rendre le cadre de leur histoire particulièrement tangible et ici ce sont les personnages qui y contribuent le plus.

Parmi eux, John évolue presque tranquillement, remontant le fil de son enquête et démêlant le vrai du faux, mais un résultat bien triste malheureusement. Les happy end sont rarement du goût de notre duo d’auteurs et ce n’est pas plus mal. Cela donne une vraie force à cette série, la rendant encore plus marquante.

Deuxième tome de suite que je peux qualifier de gros coup de coeur, Blacksad confirme son statut de saga de BD à part pour moi !

Tome 4 : L’enfer, le silence

Voici le tome que j’ai le moins aimé jusqu’à présent, notre duo d’auteurs m’avait tellement habituée à tutoyer les sommets que je ne peux pas m’empêcher de trouver cette histoire en deçà des autres…

Cette fois, place à un récit qui se déroule dans une Nouvelle-Orléans tristes et délabrée, où la joie festive n’est qu’un masque pour cacher la misère. De ce côté-là, rien à dire, le cadre est parfait. Les auteurs rendent à merveille la tristesse du lieu, son délabrement et sa pauvreté. Les personnages qu’on y croise sont à l’aune de cela, pris dans leur pauvre vie et la misère qu’ils côtoient. C’est superbement dramatique.

L’histoire est du même tonneau, on y suit une nouvelle enquête confiée à John par un patron de maison de disque mourant. Il souhaite retrouver son artiste phare, un pianiste héroïnomane dont la femme est enceinte. Sauf que sous des dehors d’enquête banale où l’on cherche un disparu, en fait on découvre au final une vive critique des entreprises pharmaceutiques.

Le hic, c’est que l’ensemble est au final assez flou et surtout manque cruellement de rythme et d’émotion. On est embourbé dans la morosité ambiante et en même temps cela a du mal à vraiment nous toucher parce que les personnages sont survolés. Cela donne l’impression étrange de lire une aventure qui est potentiellement intéressante mais dans laquelle on n’arrive pas à rentrer, comme si on la survolait nous aussi. Il y a bien des tentatives de critiques de la société raciste des Etats-Unis d’alors, de la condition des femmes, de la misère sociale, mais tout est à peine esquissé dans un coin sans que cela soit vraiment porté à notre attention. C’est vraiment dommage.

Il reste que l’histoire est plaisante à suivre. John est encore une fois un sacré détective et c’est amusant de le voir faire équipe avec notre journaliste tout terrain. L’histoire de ce pianiste et du patron de sa maison de disque a un potentiel certain. C’est très beau à voir. Il y a une nouvelle fois des planches aux compositions qui font rêver que ce soit quand John discute à l’ombre des arbres ou quand il est sur le point de se noyer. Mais malgré cette grande qualité dans la conception, je ne peux m’empêcher de trouver qu’il manque un petit quelque chose à cette histoire par rapport aux autres…

Tome 5 : Amarillo

Dernier sorti par Diaz Canales et Guarnido, ce 5e tome de Blacksad m’a cruellement laissée sur ma faim. Non qu’il ne proposait une histoire complète et bien menée mais plutôt parce qu’il nous faisait abandonner un héros désormais familier alors qu’on aurait bien aimé encore le retrouver pour de plus amples aventures.

Tout comme le tome précédent, je n’ai pas été autant happé par l’aventure proposée dans Amarillo. Blacksad y est pris dans une ensemble de péripéties le conduisant toujours plus loin dans l’Amérique profonde, à la poursuite malgré lui d’un écrivain en dérive. Si l’histoire est bien racontée et beaucoup moins fouillis que la précédente, il m’a manqué quelque chose. Je n’ai pas ressenti d’émotions particulière à la lecture de cette histoire et j’ai trouvé que notre héros se laissait totalement porté par les événements sans y avoir de grandes incidences. C’est assez étrange. Le type qu’il poursuit est fade au possible, ce qui donne une ambiance un peu falote à l’ensemble. On y croise par contre des figures patibulaires marquantes le temps d’une ou deux planches trop brèves et des personnages féminins marqués par la vie qui nous touchent mais qui disparaissent aussi bien vite. C’est dommage.

Le cadre de l’histoire, lui, est intéressant, tout comme le rythme choisit par les auteurs pour le mettre en scène. Il permet encore une fois de découvrir une autre Amérique, un pays de grands espaces et de paysages variés avec des dynamiques très différentes. J’ai aimé la brève incursion dans l’univers du cirque et de la littérature. Les villes sont aussi croquées de façons saisissantes dans leurs complexités. C’est bref mais très bien fait. La narration est dynamique. Elle nous embarque d’un lieu à l’autre à travers les péripéties vécues par Blacksad sur la route. On passe d’un véhicule et d’un paysage à l’autre avec lui au fil de ses aventures. Le ton, lui, est sombre une fois de plus, même si j’ai trouvé le titre moins critique que d’autres fois. On passe rapidement sur l’histoire familiale de Luana, la carrière de Chad et le destin du cirque.

Mais on se retrouve au final, comme toujours, avec une histoire bien triste où la morale n’est jamais complètement noire ou blanche. La vie est complexe, tout comme les motivations de chacun et les auteurs l’ont bien compris. C’est ce qui donne toute sa force au titre mais également au héros. Je quitte donc Blacksad déçue de ne pas pouvoir le recroiser dans d’autres albums mais ravie de l’avoir connue et avec le sourire, tout comme lui sur l’ultime couverture de cet album !

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Tome 6 : Alors, tout tombe. Première partie

Quel bonheur de retrouver ce duo d’auteurs dans ce que je considère comme l’un des toutes meilleures BD de ma bibliothèque. Honnêtement, je ne croyais plus trop à la reprise de cette série et j’ai été ravie d’apprendre qu’ils nous offriraient une nouvelle aventure, en plus en deux parties !

Pour leur grand retour, ils nous offrent d’abord une couverture à la composition nerveuse comme ils savent bien le faire. On sent que ça ne va pas rigoler dans cette aventure plus urbaine encore que ne le furent les précédentes. Le ton est donné ! A l’intérieur, c’est aussi beau que précédemment avec des planches aux teintes automnales parfaites pour la saison où sort l’album, et comme c’est ma saison préférée, j’ai adoré ! Cependant, même si c’est toujours aussi beau, je n’ai pas eu cette fois de planche sur laquelle je me suis vraiment arrêtée suite à un effet wow, contrairement aux autres albums où il y en avait souvent une que je trouvais plus marquante que les autres.

L’histoire, par contre, est vraiment excellente ! Les auteurs plongent dans les méandres de la politique des grandes villes et leurs magouilles. J’ai adoré ! Comme à leur habitude, ils nous font vivre tout un cheminement au sein de ce nouveau décor pour peu à peu faire se rejoindre des fils inattendus, sans rapport au premier abord. C’est toujours aussi bluffant de facilité et de virtuosité. Les fils en question, ce sont les histoires d’une troupe de théâtre, le nouveau tournant pris par le journal où boss Weekly, le chef d’un syndicat d’ouvrir qui est menacé et une mairie proactive pour changer la face de la ville. Et tout se rejoint dans une histoire riche et complexe, avec la patte sombre et dénonciatrice des auteurs.

Au fil de leurs albums Diaz Canales et Guarnido ont dénoncé bien des méfaits, là un petit peu comme dans les comics d’un certain Batman, avec lequel j’ai trouvé certaines similitudes, les auteurs s’attaquent à dénoncer une mairie magouilleuse et dangereuse, qui n’hésite pas à recourir à la menace et à l’élimination pure et simple pour arriver à ses fins. J’ai adoré cette ambiance dure et sourde, pesante et menaçante faite de manipulations et mise en danger des différents personnages. C’est classique mais très prenant et extrêmement bien conté ici.

Le seul reproche que je pourrai faire, c’est que comme c’est une première partie, il va maintenant falloir attendre au moins un an j’imagine pour avoir la suite, or les auteurs nous coupent sur un cliffhanger de la mort qui tue, juste intenable. C’est dur.

J’ai donc replongé avec un immense bonheur dans l’univers toujours aussi réussi et travaillé de cette saga. J’ai retrouvé les marqueurs que j’aime tant dedans : un beau dessin polar, un ton contestataire, une intrigue soignée, des personnages profonds. Je n’ai qu’une hâte poursuivre ces retrouvailles.

Couverture Blacksad, tome 7 partie 2 : Alors, tout tombe

Tome 7 : Alors, tout tombe – Seconde partie

Comme à chaque fois, chacune de mes retrouvailles avec Blacksad et le duo Canales et Guarnido est une petite merveille. Je suis totalement réceptive à l’ambiance « roman noir » de leur sage et à leurs trouvailles graphiques – hommage.

Cette fois, ils innovent avec une histoire plus longue dont nous avons ici la seconde partie et quelle chouette idée de prendre plus le temps pour poser et développer leur histoire. J’ai adoré suivre l’enquête en cours qui mêle le destin d’une femme artiste à celui d’un politicien véreux et de son homme de main. Un grand classique mais terriblement bien repris et écrit ici.

Les pages s’enchaînent une nouvelle fois, mais pas à toute vitesse, car on prend le temps de profiter de l’ambiance rétro-nostalgique, mélancolique même et un brin tragique de cette histoire. Notre héros Blacksad est un héros raté, un amoureux en déroute et un détective qui a du répondant. J’ai aimé son duo avec les forces de police d’un côté et avec cette femme qu’il aimerait mais ne peut pas avoir. C’est typique des films noirs et les auteurs savent nous mettre dans la tête la petite musique qui va bien grâce aux ambiances qu’ils mettent en scène.

J’ai d’ailleurs trouvé de belles références dans ce tome, notamment à notre Chevalier noir des temps modernes : Batman, avec des cases hommages de toute beauté. Je pense à celle sur les toits façon Gotham avec rencontre avec l’inspecteur en mode Gordon-Batman. Excellent ! Autre trouvaille graphique qui m’a beaucoup plu : les souvenirs de notre goéland artiste en mode impressionniste pour souligner sa vision si particulière du monde. Excellent ! Et il y a encore plein de cadrages merveilleux et de découpages d’une efficacité implacable, notamment lors des scènes d’action très félines de l’oeuvre.

L’histoire, elle, conte de manière poignante la façon dont une famille dans le besoin est instrumentalisée par un politicien véreux pour satisfaire ses basses oeuvres et l’engrenage terrible et inarrêtable dans lequel ils sont pris. C’est poignant. On aime voir notre héros se débattre avec cela et se voir confronté à la réalité qui n’est pas rose. Heureusement, il y a toujours une morale dans Blacksad et la roue finit toujours pas tourner implacablement.

Nouvelle histoire très réussie signée Canales et Guarnido qui, bien que surfant sur ce qui fait le succès de leur saga, continuent de nous offrir du polar noir classique de qualité avec de superbes trouvailles graphiques, une ambiance oldies savoureuse et des personnages aux destins tragiques poignants. Plutôt que de chercher toujours l’originalité, ça a parfois du bon de maîtriser ses classiques !

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15 commentaires sur “Blacksad de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido

    1. Je prends note alors. Je viendrai lire ta chronique et j’essaierai de mettre la main dessus en librairie pour voir ce que ça donne vu que je suis une quasi novice en franco-belge à part les grands classiques jeunesse, bien sûr ^^

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      1. Mon souci, c’est que je suis tellement habituée à lire des mangas, que je trouve souvent la BD trop statique en comparaison et en plus je suis assez difficile en terme de graphisme et de colorisation, alors je finis par lire très peu de titres ^^!
        Mais je note la recommandation, vu que j’aime bien l’univers de Tarantino 😉

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      2. Pour le mouvement tu as Ronan Toulhoat (dessinateur), élevé au manga autant qu’à la bd comme bcp de jeunes auteurs et qui a intégré les techniques japonaises. Tu as aussi toute la bande du label 619 chez Ankama qui sont pour le coup quasiment sur du manga. J’arrête là sinon je vais passer la soirée à te donner des réf 😉

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      3. Je prends note de tout ça en tout cas pour y jeter un oeil et voir si j’y trouve mon bonheur. Je ferai certainement des découvertes qui ne raviront pas mon portefeuille, mais tant pis xD

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