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Un monde transformé de Kanako Meiji

Titre : Un monde transformé

Auteur : Kanako Meiji

Éditeur vf : Ototo

Année de parution vf : 2019-2020

Nombre de tomes vf : 3 (série terminée)

Histoire : Dans une dense forêt où monstres et humains coexistent, une région appelée « la forêt des dieux », on peut trouver le temple de la déesse Gardelan, alias Dela. Afin de devenir la grande prêtresse des lieux, Puryo s’applique jour et nuit à suivre un apprentissage rigoureux. Mais un étrange pouvoir réside dans le temple de Dela et ses nombreuses statues de pierre…

Mon avis :

Tome 1

Je ne suis pas forcément une adepte des titres d’Ototo, surtout après ma déception de Made in Abyss qui m’a fait abandonner la série en cours de route, alors malgré les beaux dessins de cette saga qui m’avaient appâtée, j’avançais avec appréhension lors de ma découverte.

Un monde transformé est le premier titre de Kanako Meiji que nous lisons en français. L’autrice y propose un univers fantasy, loin du classique héroïc-fantasy auquel on est habitué. Elle s’oriente plutôt vers une intrigue plus proche des récits mythologiques et j’ai grandement apprécié cela.

Nous découvrons au fil des chapitres, un monde assez différent du nôtre, au centre duquel se tient un temple consacré à la déesse Dela. Tout autour se dresse une mystérieuse forêt peuplée d’étrange créatures. Et nous allons suivre la future grande prêtresse en apprentissage au fil de ses étranges aventures. Au début, nous la suivons qui pérégrine avec une jeune du village, on découvre avec elles certains us et coutumes de la région, comme dans un titre « tranche de vie ». Mais peu à peu, l’histoire se complexifie et s’intensifie. On découvre alors un univers bien plus sombre, peuplé de mystères parfois tragiques et on comprend que les divinités aiment bien se jouer de nous. L’héroïne se détache alors en quelques sortes des contingences terrestres pour se concentrer sur la vie du temple et de ses habitants. C’est un changement radical avec le début de l’histoire et l’on passe de la tranche de vie à une fantasy mystico-religieuse assez intrigante.

J’ai beaucoup aimé la narration de l’autrice qui nous embarque très facilement dans son univers. J’ai aimé l’originalité de celui-ci et les bases mystiques sur lesquelles il semble reposer, ainsi que les révélations qu’on nous en fait au fil des pages à la fin. On sent que l’autrice en a sous le pied, qu’elle a inventé tout un univers qu’elle maitrise. Ça se voit à merveille dans les dernières pages avec les révélations sur les divinités qui les entourent ainsi que sur les anciennes prêtresses. C’est assez fascinant et passionnant.

Les dessins, avec leurs traits très fins, entre crayonnés et gravures, contribuent à nous plonger dans cette ambiance atypique et dépaysante où la religion et les mythes règnent en maîtres. Ils ne sont pas parfaits mais ont un charme certain. J’ai juste un peu de mal avec l’aspect très enfantin de certains personnages…

Un monde transformé fut une bonne surprise avec son univers dépaysant qui a su me faire voyager et ses mystères qui ont su me questionner et titiller ma curiosité. La série est courte, en plus, elle n’aura que 3 tomes, alors j’ai espoir que l’autrice ne tourne pas en rond et aille à l’essentiel sur les questions entourant les Dieux créateurs de cet univers et leur Grande prêtresse.

Tome 2

Après mon quasi coup de coeur quand j’ai débuté la série, j’attendais beaucoup de la suite. Or si le mystère est toujours là et l’ambiance intrigante également, j’ai trouvé la narration de ce tome trop fouillis pour vraiment apprécier ma lecture.

Nous continuons à suivre notre prêtresse en herbe dans ses aventures. Celles-ci se révèlent de plus en plus opaques, à tel point qu’il est difficile de voir où l’autrice veut nous emmener. Ça peut avoir son charme parfois quand on s’interroge sur le fonctionnement des prêtresse et sur la 14e dont on entend de plus en parler. Ça peut intriguer quand on découvre les manipulations sournoises des divinités (les 5 sages) qui régissent cet univers. Mais ça ne m’a pas embarquée cette fois.

J’ai vraiment trouvé la narration froide et hachée, un peu à l’image des héroïnes qui ne savent pas exprimer leurs sentiments et qui ont besoin des humains pour cela. On enchaine les événements sans transition et sans humour aussi comme si on nous les collait les uns après les autres pour remplir un cahier des charges.

Même l’introduction de nouveaux personnages, qui aurait pu rendre le récit plus vivant, ne fonctionne pas. Ils sont présentés de manière bien trop bancale pour cela. Enakin, le second fils du clan Clark, représente un ennemis bien trop vite dompté dont on ne comprend pas les actions. Et l’apparition physique de la petite soeur disparue d’Agasa sort trop de nulle part pour avoir une vraie incidence sur le récit également.

C’est vraiment dommage parce que l’univers m’intriguait vraiment et qu’il continue à le faire. J’aime les thèmes qui sont développés sur la maternité notamment, comme quoi il ne suffit pas de désirer être mère pour ensuite se sentir l’être. Je suis intéressée par ce qui est arrivé à la 14e prêtresse, par ce que préparent les 5 sages, par la raison même de l’existence de tout ça et par ce que Puryo va trouver dans son ultime voyage dans l’ultime opus la prochaine fois. Mais la trop grande froideur du récit a eu raison de moi cette fois et je crains qu’un seul volume ne suffise pas à rétablir la donne.

Tome 3

Déjà le dernier tome consacré à l’univers imaginé par Kanako Meiji, celui-ci est tellement intriguant et mystérieux qu’on peut même être étonné de déjà devoir l’abandonner. En effet, l’autrice le dit elle-même à la fin, elle a été obligé d’arrêter plus tôt que prévu sans avoir pu tout développer…

Ainsi dans cet ultime opus, nous continuons à suivre l’obscure quête de Puryo, qui cherche à trouver la 14e prêtresse et son journal pour mieux comprendre ce qui se passe dans le temps. Cependant jusqu’au bout cela restera un brin opaque. On nous dévoile tout plein de petit bout de l’intrigue mais ça ne nous amène qu’à une compréhension très parcellaire de cet univers et son fonctionnement, c’est donc assez frustrant.

J’ai trouvé l’ambiance fort plaisante pourtant. Elle m’a rappelé un peu celle des Enfants de la baleine qui j’affectionne énormément, car ici aussi il est question d’une entité qui semble tout contrôler de l’intérieur pour un dessein mystérieux qu’on ignore. Les enfants sont à nouveau le vecteur clé pour faire le lien entre elle et l’extérieur. Ici, ils semblent attirer par le temple pour compenser la solitude de ses entités créatrices. C’est dans un récit ampli d’une amère tristesse.

Cette tristesse nous la ressentons jusque dans le crayonné du dessin. Celui-ci est âpre et rugueux, avec des trait entre moyen âge et gravure de la renaissance avec la naissance de l’imprimerie moderne. C’est assez étrange. En plus, s’y greffe cette étrange magie de la nature et du monde des esprits avec un dessin entre expressivité et impassibilité.

C’est assez marquant et ça donne envie de lire l’autrice sur autre chose, par exemple un titre où on la laisserait développer proprement et complètement son propos, car dans ce dernier tome on ne peut s’empêcher de sentir qu’il manque quelque chose, que c’est inabouti. A l’image de l’héroïne dont on ne comprend pas complètement le revirement final alors qu’elle n’a pas trouvé ses réponses. Son désir de famille est louable mais étrange quand on voit de qui elle s’entoure.

Un dernier tome moins flou que le précédent mais tout de même avec beaucoup trop de trous dans l’histoire pour être appréciable. L’autrice avoue à demi-mots qu’elle n’a pas pu aller au bout de ses idées et ça se sent. L’intrigue reste très vague. Il y a peu de réponses apportées et la quête de Puryo semble un peu veine. Dommage parce que le thème de la croyance développé ici me plaisait.

Un monde transformé restera donc pour moi un titre au potentiel non exploité qui m’a emmené dans un monde très étrange plus proche du rêve que de la réalité où je n’ai pas bien compris où l’autrice voulait nous amener. L’univers m’intriguait mais je n’ai pas obtenu les réponses souhaitaient ou trop peu d’entre elles du moins. Je reste donc sur ma faim.

(Merci à Sanctuary et Ototo pour cette lecture)

Ma note : 13 / 20

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11 commentaires sur “Un monde transformé de Kanako Meiji

  1. Je lis juste la fin et en diagonale, et comme tu le sais je veux je veux je veux XD
    sinon j’aime bien Ototo, mais oui j’ai eu le même soucis que toi sur Made In Abyss, j’avais adoré l’anime mais là j’ai arrêté le manga les sentiments dégagés ça n’allait pas du tout, et en plus il coûte hyper cher -_- autant me recentrer sur d’autres….

    Aimé par 1 personne

      1. Non effectivement, quasi aucun, parce qu’ils font pas mal de fantasy, je crois et que pour ce type de lecture, je préfère les romans où c’est plus développé 😉
        J’avais aussi testé et bien aimé BSD mais j’ai pas continué faute de temps, de place, tout ça tout ça ^^!

        Aimé par 1 personne

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