Livres - Fantasy / Fantastique

La Crécerelle de Patrick Moran

Titre : La Crécerelle

Auteur : Patrick Moran

Editeur : Mnémos (Icares)

Année de parution : 2018

Nombre de pages  : 298

Histoire : La Crécerelle a le goût du sang. Mais qui sait pourquoi elle tue ? Pour l’argent, pour le plaisir, ou bien pour servir les puissances de l’outre-monde ?
Femme du Sud dans les terres du Nord, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, la Crécerelle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités ?
C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.
La Crécerelle est un premier roman détonnant, à l’héroïne exceptionnelle et à la mécanique implacable, qui renverse les clichés du genre en proposant un mélange inventif d’action, de mystère et d’horreur.

Mon avis :

Comme souvent avec Mnémos, c’est la promesse d’une histoire différence qui m’a attirée dans La Crécelle et ce dès cette couverture signée Qistina Khalidah que je trouve superbe. Elle me rappelle l’art des icônes orthodoxes et en même temps avec ce fond de décor dorée, on pourrait se croire en plein Moyen Orient, savant et intriguant mélange.

Le résumé, lui, parle d’une femme du Sud, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, on l’appelle la Crécerelle. Elle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités causée par un pacte qu’elle a passé à la hâte ? C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements cataclysmiques. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.

Et comme le dit la 4e de couverture, « La Crécerelle est un premier roman détonnant, à l’héroïne exceptionnelle et à la mécanique implacable, qui propose un mélange inventif d’action, de mystère et d’horreur« . Cela donne une ambiance très particulière qui peut surprendre. Mais la plume de Patrick Moran étant vraiment envoûtante, on ne peut qu’avoir envie d’aller jusqu’à la fin de ce drôle de récit et ce même si la trame principale est un peu brouillonne et le rythme un peu saccadé, vu qu’on suit les pérégrinations des héroïnes emportées par les conséquences d’une action de la Crécerelle. On va et vient autour des mêmes lieux sans bien comprendre pourquoi au début, en cherchant quel peut être le motif impérieux à tout ça, mais quand la réponse arrive, tout s’éclaire. Il manque juste peut-être une carte pour mieux se figurer tout ça. A cause de cela, la narration est surprenante : il ne se passe rien, puis d’un coup c’est passionnant et rebelote, et ce jusqu’à la fin.

L’ambiance, elle, est vraiment un atout dans l’univers imaginé par Patrick Moral. On découvre un vaste monde d’inspiration moyen orientale, mais que des petits bouts par ci par là comme si l’auteur avait réuni tout plein de nouvelles ici, cela crée une ambiance étrange et mystérieuse dont il reste beaucoup à explorer mais déjà ça fait envie. L’auteur semble emprunter des éléments venant aussi bien du fantastique, et plus particulièrement de Lovecraft avec « la créature », que de la SF avec ces espèces d’univers parallèles dont il est question et cette métaphysique à laquelle il est sans cesse fait référence. J’ai rarement lu ça. Ça m’a un peu fait penser à l’univers du premier tome de la Terre Fracturée de N.K. Jemisin.

L’héroïne éponyme porte l’histoire. Contrairement à ce que j’imaginais, ce n’est pas aussi sombre que prévu. Certes il y a quelques moments un peu gore quand « sa créature » s’emporte mais rien de bien méchant, j’ai lu pire, ici l’auteur est soft dans ses descriptions de massacres. Par contre, j’aime beaucoup cette magie faite de possession, de sang et voyages intérieurs dont il est question, c’est original et ça me parle. Cependant, on entrapercevoit à peine le passé de la Crécerelle et même si j’adore déjà, j’espère que l’auteur y reviendra plus longuement tout comme sur son système de magie parce que ça m’a vraiment frappée. C’est une héroïne forte et fragile à la fois, surtout fragile en fait par rapport à ce qu’on m’avait vendu et ça me plait. C’est plus complexe que prévu, plus fin au niveau de la construction des personnages. D’ailleurs, son acolyte, Mémoire, une femme aussi, ce qui est chouette, est assez particulière. On a du mal à la cerner, on peut s’attendre au meilleur comme au pire de sa part. Elle est peut-être même bien plus sombre que l’héroïne au final dans la lecture que je fais d’elle.

Dans La Crécerelle, Patrick Moran propose donc un univers moyen oriental mystérieux avec un système de magie original et une héroïne qui tranche de l’image qu’on pourrait avoir d’elle. Cependant l’ensemble a beau être bon, je suis pas totalement convaincue à cause de cette narration un peu chaotique. Heureusement le tome se suffit à lui-même, mais sachant qu’il y a « une suite » (Les six cauchemars) dans le même univers, avec les même héroïnes, se passant plusieurs années plus tard, je ne peux qu’avoir envie d’y retourner malgré mes réserves.

Ma note : 14 / 20

3 commentaires sur “La Crécerelle de Patrick Moran

  1. Les éditions Mnémos ont le chic de proposer des couvertures magnifiques, c’est souvent grâce à ça que je me penche sur leurs titres ^^
    Ton avis semble mitigé mais tirant plutôt sur le positif, alors je me laisserai peut-être tenter (et puis, je suis un peu plus indulgente en général quand il s’agit d’un premier roman).
    Merci pour cette chronique !

    Aimé par 1 personne

    1. C’est tout à fait ça, j’ai trouvé l’écriture et l’univers séduisant mais il m’a manqué quelque chose. J’ai quand même l’intention de lire le tome 2, c’est un bon indice 😉
      Et oui, j’adore aussi leur travail sur les couvertures ^^

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