Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Bestiarius de Masasumi Kakizaki

Titre : Bestiarius

Auteur : Masasumi Kakizaki

Editeur vf : Kazé (seinen)

Année de parution vf : 2015-2019

Nombre de tomes vf  : 7 (série terminée)

Histoire : Ier siècle après Jésus-Christ, l’Empire romain est à son apogée et ses légions soumettent une à une les dernières contrées où monstres et humains vivent encore en paix. Criminels, innocents, orphelins, demi-humains, wyvernes…
Tous constituent les rangs d’esclaves guerriers jetés dans l’arène et forcés de s’entretuer pour divertir la foule romaine avide de sang et son Empereur : Domitien. Parmi ces combattants se trouvent des gladiateurs qui affrontent fauves et créatures légendaires : on les appelle les “Bestiari”. Or, certains d’entre eux, comme Finn ou Zenon, ont été élevés aux côtés de ceux qui, aux yeux de Rome, ne sont que de simples bêtes, et ils comptent bien retourner leurs armes contre leurs geôliers… et même contre l’Empire tout entier !

Mon avis :

Tome 1

J’aime beaucoup l’héroïc-fantasy et j’aime également beaucoup les films et séries dans le genre de Gladiator et Spartacus, cependant l’alliance des deux me faisait peur. Je craignais de tomber sur quelque chose d’on ne peut plus kitch et je n’aurais jamais osé me laisser tenter par Bestiarius sans l’offre gratuite proposée par Kazé. Merci à eux !

Au Ier siècle après Jésus-Christ, l’Empire romain est à son apogée et ses légions soumettent une à une les dernières contrées où monstres et humains vivent encore en paix. Criminels, innocents, orphelins, demi-humains, wyvernes… Tous constituent les rangs d’esclaves guerriers jetés dans l’arène et forcés de s’entretuer pour divertir la foule romaine avide de sang et son Empereur : Domitien. Parmi ces combattants se trouvent des gladiateurs qui affrontent fauves et créatures légendaires : on les appelle les “Bestiari”. Or, certains d’entre eux, comme Finn ou Zenon, ont été élevés aux côtés de ceux qui, aux yeux de Rome, ne sont que de simples bêtes, et ils comptent bien retourner leurs armes contre leurs geôliers… et même contre l’Empire tout entier !

Si comme moi, vous aimez l’univers des gladiateurs, bienvenue, vous allez vous régaler ! Le mangaka semble aimer lui aussi cette ambiance et il se fait plaisir dans cette série, on en retrouve tout ce qui en fait le sel. Je suis la première surprise de trouver ici un très bon compromis entre ça et la fantasy avec créatures mythiques comme le dragon-wyverne ou le minotaure. Cela donne un récit surprenant et surtout très bien rythmé où l’auteur enchaîne les combats et moments de vaillance avec des petits entrefilets plein d’émotion où il développe les relations entre les humains et les créatures. C’est très bien fait.

La narration, elle, est en deux temps. Ce premier tome étant une introduction à l’univers, on découvre deux des principaux héros pour commencer, qui seront en quelque sorte les Spartacus de l’histoire. Il y a d’abord Finn, le fils d’un célèbre légionnaire, élevé et formé par le dragon ayant tué ce dernier. Star des arènes, il va devoir se battre contre son père spirituel pour espérer gagner sa liberté. Vient ensuite, Zenon, jeune humain élevé par le minotaure et son fils. Capturé avec ce dernier, il est lui aussi formé à être gladiateur, tandis que « son frère » qui déteste la violence est victime de brimade. Là aussi, le cruel empereur Domitien tente de les faire combattre l’un contre l’autre pour se divertir mais également se débarrasser de la menace qu’ils représentent. Le schéma est un peu répétitif et classique mais ce n’est pas grave puisque cela fonctionne très bien et qu’on s’attache aux personnages humains comme créatures.

Les dessins sont également une vraie bonne surprise. Je connaissais le travail du dessinateur dans Rainbow mais le propos là-bas l’emporte sur la qualité graphique. Ici, j’ai enfin pu remarqué combien ses dessins sont fins, détaillés et puissants mais avec un côté un peu classique aussi parfois dont je ne suis pas toujours fan. C’est le cas notamment de la protectrice de Zenon, qui me rappelle ces personnages féminins que je vois parfois dans les BD franco-belge et qui représente LE cliché de la femme romaine ou grecque de l’Antiquité. Je déteste ! Mais heureusement le reste est superbe, notamment les créatures et l’ambiance, sombre à souhait.

Je suis donc agréablement surprise par ce qu’offre Bestiarius, je n’attendais pas grand-chose de cette série et je me suis retrouvée prise au piège de cet univers ma foi original. J’ai aimé que l’auteur s’inspire à la fois des classiques de l’héroïc fantasy et de l’Histoire romaine grand public, cela donne un résultat qu’on ne voit pas ailleurs et qui est plutôt réussi ici, grâce à la fois au spectacle dans les arènes et au message de révolte que cela porte.

Tome 2

Le deuxième tome est dans la droite ligne du précédent mais avec cette fois de nouveaux personnages inspirés de la légende arthurienne qui vont rencontrer Finn et sa wyverne qui ont fuit Rome pour vivre en Albion (Angleterre).

Il commence à se dégager le vrai thème de l’histoire, qui n’est pas les combats dans les arènes, mais la lutte contre Rome, son Empereur et ses injustices. C’est violent, sombre et dérangeant mais bizarrement ça ne m’a pas gêné parce que ce n’était jamais gratuit. Nous assistons à des atrocités mais qui malheureusement s’inspirent de notre Histoire, alors je trouve judicieux de les réutiliser dans ce contexte pour faire passer le message de quête de liberté et de lutte contre l’oppression de l’auteur.

Cependant, il ne faut pas mentir. C’est toujours très classique. Il n’y a aucune nuance, les gentils sont très gentils et les méchants très méchants. C’est jouissif à lire mais ça ne casse pas trois pattes à un canard question complexité ou originalité. La preuve, on se retrouve à nouveau avec un nouveau gladiateur ou plutôt une gladiatrice, qui a subi un lavage de cerveau, comme chacun des héros avant, pour mieux divertir l’Empereur et les autres amateurs de combats de gladiateurs en tout genre. C’est du déjà vu. On a l’impression qu’un même schéma se répète, un peu dommage alors qu’on n’est qu’au deuxième tome… Et tout ça pour quel but ? La chute de Rome ? La constitution d’un groupe autour de Finn plus tard ? Je l’espère parce que si on se contentait de suivre sans cesse de nouveaux gladiateurs cherchant à gagner leur liberté sans plus de fil conducteur, je ne verrais pas l’intérêt de ce titre.

Ainsi malgré une histoire agréable à suivre et un graphisme toujours aussi dynamique, avec des combats vifs et des créatures variées mise en scène, je suis un peu plus partagée concernant ce tome qui me fait craindre pour l’évolution globale de la série. Je croise les doigts pour que ce ne soit pas le schéma répétitif que je crains qui se mette en place.

Tome 3

J’ai eu tort d’avoir peur. En fait, avec ce troisième tome j’ai compris que nous assistions juste à un premier arc de l’histoire qui d’ailleurs prend déjà fin et on aurait presque pu conclure l’intrigue là-dessus.

Au début de ce tome, je trouvais que l’auteur exagérait, surjouant trop la violence et appuyant trop sur notre corde sensible avec le sauvetage d’Elayne, la nouvelle gladiatrice, par ses amis garçons, devenus les apprentis de Finn. C’était un drôle de mélange de mythologie romaine et de mythe arthurien, ses derniers portant des noms tout droit tirés de ces histoires. Au final, on a eu des combats décomplexés, palpitants et très bien orchestrés, avec violence et beaux sentiments garantis. Ce fut aussi une belle leçon d’amitié et j’ai trouvé l’intervention de Finn et Durandal à la fin très chouette. Il est juste dommage qu’on retrouve encore et toujours une image très caricaturale des romains et que l’épisode « lavage de cerveau » d’Elayne soit aussi appuyé. Cela fait perdre de la crédibilité au titre. Vous me direz avec des créatures pareilles qui combattent, où est la crédibilité ? D’accord, mais tout de même, l’exagération de certains développement rend l’histoire plus bancale pour moi que les bêtes qu’on découvre et qui font partie de l’univers.

Cependant la fin de cet arc m’a plu. Il fait preuve d’une note d’espoir bienvenue. C’est agréable de voir des héros qu’on a suivi, et qui ont été malmenés, reconstruire leur vie en suivant leurs valeurs. Ces petits jeunes m’ont touché par leur enthousiasme, leur sens de l’amitié et leur envie de pacifisme mais un pacifisme réaliste où ils ont compris qu’il faut aussi savoir se battre pour maintenir la paix.

Un premier arc solide qui peut constituer une bonne fin pour la série mais donne aussi envie de découvrir la suite.

Ma note : 15 / 20

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8 commentaires sur “Bestiarius de Masasumi Kakizaki

  1. J’ai beaucoup aimé cette serie, en plus elle ne fait que 7 tomes donc tu es quasiment à la moitié. Sur le sujet de la répétitivité par contre, ce sera un peu le cas jusqu’au bout. On aura encore droit à la présentation d’un personnage un peu sur le même modèle que les autres.

    Personnellement ça ne m’a pas dérangé car l’esthétique et l’ambiance m’ont emporté. Et j’ai beaucoup aimé le propos humaniste qui tranche avec la brutalité visuelle.

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