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The Devil of the Gods de Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi

Titre : The Devil of the Gods

Auteurs : Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi

Editeur vf : Glénat (seinen)

Année de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes vf  : 2 (en cours)

Histoire : Un homme poignarde seize personnes dans le métro de Tokyo. Ce sera le point de départ d’une série d’incidents mystérieux… Renji Amamiya est attaqué par Toriko, une prostituée dont il est amoureux, mais il est sauvé in extremis par le père Mitakura, exorciste de renom qui lui révèle l’existence des démons…

Mon avis :

Tome 1

Étant de nature sensible, je ne suis pas une grande fan de lectures horrifiques, j’ai tendance à les éviter autant que possible, mais il y a quelques années, déjà chez Glénat, j’avais découvert et beaucoup aimé La Tour Fantôme de Taro Nogizaka, qui était un hommage à l’eroguro, j’ai donc eu envie de redonner une chance à un titre de leur collection.

The Devil of the Gods de Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi est très différent du titre précité. Tout d’abord il est très contemporain, puisqu’il s’ouvre sur une scène de tuerie de masse dans un métro tokyoïte. Puis ensuite, il part dans une direction totalement inattendue, celle d’un prêtre exorcisant des gens possédés et épaulé par le jeune héros de l’histoire, qui a vu sa compagne se faire elle aussi posséder. C’est donc un récit digne des blockbusters fantastiques américains.

Pour ma part, j’ai trouvé la lecture de ce premier tome très dynamique. Les chapitres s’enchainent à toute vitesse. On comprend rapidement dans quel genre d’histoire on s’embarque et quels en seront les principaux protagonistes. L’ambiance horrifique est posée d’emblée, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise. Les dessins sombres et font bien peur quand c’est nécessaire, le fantastique étant parfaitement maîtrisé dans sa représentation avec les codes qu’on lui connait. On se croirait en plein dans une version moderne et japonaise du film l’Exorciste et c’est très réussi.

J’ai aimé voyager d’une première intrigue abominable mais réaliste, une tuerie de masse dans un métro, à quelque chose de plus discret et surréaliste avec ces personnes possédées que l’on croise, jusqu’à ce que ça semble toucher quelque chose de plus vaste reliant les deux et impliquant la police en plus de notre prêtre exorciste et de son apprenti. Tout se goupille plutôt bien même si le lien entre les deux reste encore à établir. C’est en tout cas un très bon démarrage.

Là où la mayonnaise prend moins bien chez moi, c’est justement avec le jeune héros, Renji, archétype du jeune adulte naïf, qui se paie tout de même une prostituée et finit par en tomber amoureux. J’ai l’impression de déjà parfaitement connaitre ce genre de personnage et je n’en suis pas fan. Du coup, j’ai préféré les vieux briscards, que ce soit le prêtre qui semble avoir laissé de gros bagages derrière lui, ou le flic qui mène l’enquête, qui est une vraie crapule qui n’a peur de rien. Au moins, s’ils ne sont pas originaux, ils ont une autre envergure.

Ce charisme on le doit avant tout au trait de Kozo Takahashi, qui est parfaitement dans les normes de ce qu’on attend d’un auteur publié chez l’éditeur de L’île infernale. C’est contemporain et bien ciselé, avec une belle variété des « gueules » des personnages et des expressions riches et puissantes. Les décors sont soignés et l’on ressent une grande noirceur dans ce milieu urbain, lieu de toutes les peurs et horreurs. C’est classique mais très réussi.

Ce premier tome, même s’il est un peu court, est donc une excellente plongée dans l’univers horrifique du duo Saimura – Takahashi. Il fait démarrer l’histoire sur les chapeaux de roue tout en conservant énormément de mystères. Les premiers fils se détachent ainsi que les acteurs qui les remonteront, maintenant on a hâte de voir tout cela se poursuivre.

Tome 2

Après un tome 1 que j’avais trouvé fort réjouissant dans le genre thriller fantastique glauque, malheureusement le deuxième ne renouvelle pas cet exploit.

J’ai d’abord eu un vrai souci du côté des dessins que je n’avais pas noté avant. Dans l’ensemble, j’ai trouvé que tous les personnages « jeunes » avec un visage bien trop lisse, dû notamment à la rondeur des traits du visage et à un trait noir l’entourant bien trop épais. Cela donnait l’impression de lire une de ces BD qui se dit d’inspiration manga… Très peu pour moi. J’ai également été agacée par ces décors numériques omniprésents sur lesquels on ressent vraiment l’incrustation postérieure des personnages. Ça a eu le don de me sortir de l’histoire. C’est vraiment dommage parce que l’ambiance horrifique, elle, est encore super bien rendu avec un ton majoritaire lugubre et dérangeant où le dessin des hommes et femmes possédés fait vraiment frissonner, de même que celui des nouvelles créatures démoniaques rencontrées.

J’ai eu le même sentiment mitigé à la lecture de l’histoire. L’intrigue principale n’avance presque pas en dehors de quelques pages disant que des démons haut placés se sont échappés et s’en prennent comme par hasard à des villes japonaises. Le hasard fait bien les choses… Le reste du volume, lui, est consacré à une intervention miraculeuse et non prévue de Renji, qui tombe sur une fille habitant dans un immeuble où il y a eu pas mal de suicides. Je ne sais pas si c’est moi qui fabule, mais il me semble qu’il y a eu des histoires similaires dans les faits divers japonais, dont s’inspirerait peut-être l’auteur. En tout cas, cela donne des chapitres saisissants où aux côtés des héros on doit affronter la folie qui s’est emparée de l’immeuble, version les zombis vous attaquent. Pour les fans du genre, ce doit être génial. Pour moi, qui n’en raffole pas, en plus d’être très classique, ça ne casse pas trois pattes à un canard et ça n’apporte pas grand-chose à l’intrigue générale. On voit juste Renji en action aux côtés d’un policier qu’il a converti à sa cause sur l’instant.

Pour le moment, le rythme finalement assez lent du début de cette série, qui ne compte également que 2 tomes au Japon, m’empêche de pleinement apprécier. J’ai besoin d’avoir un réel horizon d’attente et ici c’est plus la petite histoire qui l’emporte sur la grande, ce qui me dérange. Avec ces promesses d’exorcisme dans le premier tome, je m’attendais à une histoire qui prendrait plus d’ampleur et impliquerait plus les institutions religieuses. Des indices sont là pour nous dire que ce sera peut-être le cas plus tard, mais en attendant, je ronge mon frein… Pas mauvais en soi, mais plutôt anecdotique pour le moment, du coup.

(Merci à Sanctuary et Glénat pour ces lectures)

Ma note : 13 / 20

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© Tsukasa Saimura, Kozo Takahashi 2019 / © 2020, Éditions Glénat

4 commentaires sur “The Devil of the Gods de Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi

  1. La couverture est répugnante ! Mais elle a l’air parfaite pour illustrer le contenu.
    Enfant/ado, j’adorais les films du genre L’exorciste, mais avec l’âge, ça m’est passé m’orientant plus vers des livres où l’horreur est peut-être un peu plus subtile et longue à démasquer. En revanche, pour les fans d’horreur pure, ça a l’air parfait !

    Aimé par 1 personne

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