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The Ancient Magus Bride : Le bleu du magicien de Koré Yamazaki, Makoto Sanda et Isuo Tsukumo

Titre : The Ancient Magus Bride, Psaume 108 : Le bleu du magicien

Auteurs : Koré Yamazaki (supervision), Makoto Sanda (Scénario) et Isuo Tsukumo (Dessins)

Traduction : Aline Kukor

Éditeur vf :  Komikku

Année de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes vf  : 6 (en cours)

Histoire : Ao est un jeune orphelin qui vit dans une cité secrète dans les catacombes de Paris. Spécialisé dans les portraits, il adore utiliser la couleur bleue, mais son maître le lui a formellement interdit, car elle provoque un phénomène catastrophique à chaque fois. Un jour, une mystérieuse cliente encapuchonnée requiert les services d’Ao pour son portrait. Elle est pressée, car elle va assister à un mariage organisé par la communauté des magiciens. Le jeune homme ne peut résister à utiliser la fameuse couleur bleue pour son œuvre et il provoque un accident. Furieux, son maître le réprimande et la cliente se présente : elle s’appelle Gisèle et elle est une puissante sorcière. Fascinée par l’aura magique d’Ao, elle décide de le prendre pour disciple et… futur époux !
La rencontre entre un jeune peintre et une puissante sorcière qui va le prendre comme disciple et époux !

Mon avis :

Tome 1

En grande amatrice de The Ancient Magus Bride de Koré Yamazaki, notamment grâce à son tonalité singulière et son univers magique habillement revisité, dès que j’ai entendu parler de ce spin-off, j’ai été tentée. Pourtant, je dois dire que le fait de le placer en France m’a un peu refroidie car je ne suis pas une grande amatrice d’histoires de ce genre se passant chez nous, j’y vois souvent un fan service mal maîtrisé. Mais ici, je me suis bien trompée et ce titre offre une belle aventure. 

C’est sous le titre intriguant, mais à rallonge, The Ancient Magus Bride, Psaume 108 : Le bleu du magicien, que nous découvrons l’histoire imaginée par Makoto Sanda et dessinée par Isuo Tsukumo (attention, il y a une petite coquille, une inversion, à ce sujet sur la couverture…), deux mangaka que je ne connaissais pas pour ma part, même si Makoto Sanda n’en n’est pas à son premier coup d’essai puisqu’il a déjà écrit plusieurs romans et scénarios dans l’univers du manga au Japon (lien). Dans cette saga encore en cours (2 tomes au Japon), les auteurs reprennent le cadre de l’univers de la série que l’on connait mais pour imaginer une toute autre histoire, dans un autre lieu avec d’autres personnages et d’autres magies, ce qui en fait pour moi un spin-off réussi.

En effet, contrairement aux apparences, les deux séries ne sont pas exactement les mêmes. Si nous avons bien un magicien (Elias) devenu magicienne (Gisèle, La Reine des Monstres) épousant non une sorcière (Chise) mais un sorcier (Ao) qui ignore tout de ses pouvoirs mais vit en marge de ce monde tout de même, pour moi l’ambiance et les thèmes de la série bifurquent assez vite. Dans la série d’origine, nous avons quelque chose d’assez lent, contemplatif, mélancolique et poétique avec une ambiance douce et pesante à la fois. Ici, les auteurs nous emmènent très vite dans un récit rythmé, fait d’aventure et de magie offensive, où on part un peu à la chasse aux traitres. Cela donne un titre plus dynamique mais également plus lisse et moins profond pour l’instant, car plus conventionnel en quelque sorte. Il n’y a pas l’ambiance charmante d’un autre temps qu’on ressent entre Chise et Elias.

Les deux personnages principaux que l’on découvre dans ce premier tome sont, en apparence, moins secrets et moins torturés que Chise et Elias. On découvre une Gisèle, reine des monstres, qui vient à la recherche d’un époux et fait de manière un peu nonchalante, on pourrait dire. Elle croise par hasard Ao et en découvrant son potentiel magique en tant que sorcier, elle décide de lui proposer de l’épouser. Comme Elias avec Chise, c’est avant tout pour le moment une relation de maître à élève où Gisèle se propose de lui apprendre à se servir de sa magie des couleurs. Je croise les doigts pour qu’on en reste là et qu’on ne nous développe pas encore une romance, ce qui serait fort cliché… En attendant, j’ai beaucoup aimé le caractère frondeur et dynamique de Gisèle. Elle sait prendre les choses en main. J’ai moins aimé le caractère souvent passif d’Ao, mais déjà on sent qu’il mûrit et commence à se bouger. J’ai beaucoup aimé l’idée de sa magie reposant sur la peinture et la couleur. J’ai trouvé ça original et graphiquement ça donne lieu à de très belles pages.

L’univers de ce spin-off semble donc différent, plus léger grâce aux personnages qui n’ont pas le même passif (à part Ao qui est orphelin, mais c’est moins tragique que Chise), mais également plus dynamique comme on vient de le voir. Attention tout n’est pas rose pour autant et c’est plutôt une intrigue sombre qu’on nous propose où on part à la recherche de ceux filant des malédictions aux autres dans Paris. Le fait que cela se passe à Paris ne m’a pas gêné au final, au contraire, avec le pouvoir d’Ao lieu à la peinture, j’ai trouvé que notre ville d’art convenait parfaitement ! J’ai trouvé original de voir les auteurs développer le monde des magiciens et sorciers en expliquant qu’à Paris il y avait trois familles/communautés de magiciens : l’ordre des Chevaliers, les archives Oudjat et les Quatre Emblèmes. Arrêtez-moi si je me trompe mais c’est quelque chose qu’on n’avait pas encore vu dans la saga de Koré Yamazaki. Le fait qu’en plus il y ait potentiellement des tensions et rivalités entre elles suscite mon intérêt.

Ce premier tome démarre fort, passé un premier chapitre nécessaire pour découvrir les lieux (Paris et son côté caché dans les catacombes) et les personnages, les auteurs lancent direct leur aventure faite de malédictions à contrecarrer, de magiciens et sorciers à sauver, de magie à maîtriser. C’est très rythmé. Les héros ont déjà combattu trois forces différentes dans ce tome et les auteurs esquissé une intrigue plus générale rassemblant les différents événements. C’est bien joué. Ça donne vraiment envie de poursuivre et ça tranche avec le côté plus contemplatif et tranche de vie de la série d’origine.

Ainsi, même si je n’ai pas ressenti autant d’émotions que sous le trait de Koré Yamazaki, ne mentons pas, j’ai trouvé ce spin-off très séduisant. C’est notamment en grande partie grâce aux dessins d’Isuo Tsukumo. Quand je la vois dire qu’elle aime le fantastique, les monstres et les mariages interraciaux, je me dis qu’elle a tout compris et ça explique peut-être pourquoi j’ai pris autant de plaisir à lire ce tome. Le bestiaire qu’elle nous fait découvrir est de toute beauté. J’ai beaucoup aimé l’apparence canine et chevaline de Gisèle. Ses familiers, salamandre et kelpi, sont très beaux, très fins également. Pour autant, ce n’est pas que magie et poudre aux yeux, la noirceur et la violence de certaines situations sont également très bien rendues. La dame a donc une belle palette assez large qui fait que son titre ne démérite pas face à son maître.

Je salue donc la volonté de Komikku de nous proposer la suite de l’univers de l’une de ses séries phares avec un spin-off de qualité, qui sait proposer autre chose qu’une simple copie. Ce premier tome m’a vraiment beaucoup plu grâce à son dynamisme, ses personnages volontaires et sa nouvelle forme de magie. Reste à confirmer avec un deuxième tome qui j’espère restera sur cette ligne de mystère, d’action et d’aventure dans les rues de Paris.

Tome 2

Ce deuxième tome confirme que nous sommes définitivement dans une série qui n’a pas les mêmes ambitions que sa série mère. Ce n’est pas désagréable mais ça n’a pas le même charme et j’ai trouvé celui-ci un peu éculé dans les aventures vécues cette fois.

Ao et sa femme poursuivent leurs aventures dans Paris où tandis que le jeune peintre explore ses pouvoirs, il doit se battre avec Gisèle contre d’autres magiciens/sorciers qui ont une vision bien moins humaine qu’eux. Cela offre un récit dynamique, rythmé par de nombreux combats et l’usage de multiples sorts mettant à l’épreuve le jeune Ao qui découvre l’utilisation qu’il peut faire des différentes couleurs. Le concept est sympa. Mais la mise en forme est ultra classique, tout comme les antagonistes qu’ils affrontent et les motivations de ceux-ci, ce qui fait que j’ai déjà ressenti une forme de lassitude alors que nous n’en sommes qu’au tome 2…

Cependant je reconnais aux auteurs leur belle tentative d’étoffer leur univers et leurs personnages. Ainsi, ils en révèlent plus sur Gisèle et la malédiction qui pèse sur elle, mais aussi sur son lointain passé et ceux qu’elle a pu croiser. Ils ajoutent également de nouveaux seconds couteaux à l’histoire permettant d’étoffer un peu l’entourage des héros qui était bien chiche à présent. Désormais ils sont un peu plus entourés, ce qui permet de les voir dans de nouvelles interactions et ce n’est pas plus mal, cela permet de ne pas les enfermer dans un seul et unique rôle.

Le décor parisien qui m’avait séduit est cependant totalement oublié cette fois et c’est bien dommage, à croire que c’était juste une accroche pour lancer la série. En revanche, l’ambiance fantastique est joliment développée avec un trait toujours plus sombre, des créatures plus tragiques et des pouvoirs toujours aussi bien mis en avant.

Cela me laisse ainsi le sentiment assez ambigu d’une lecture pas désagréable mais un peu trop survolée où j’ai aimé le décor mais où le manque de puissance du récit s’est trop fait sentir. Je suis donc un peu déçue pour le moment et si le prochain spin-off qui a été annoncé est du même acabit, je risque de me recentrer uniquement sur la série originelle.

Tome 3

Comme toutes ces séries au rythme lent, je trouve assez difficile de se replonger dans l’univers en plus un peu complexe du Bleu du magicien. Cependant ce fut une jolie lecture mélangeant tendresse, combats et ésotérisme avec des dessins qui gagnent en finesse et une mythologie qui se creuse.

J’avais eu un peu de mal avec le deuxième tome car je m’attendais à un spin-off dans l’esprit de The Ancient Magus Bride alors que ce n’était pas le cas. Ce deuil fait, j’ai plus apprécié cette suite qui se concentre sur l’affrontement entre les Cinq Ermites d’un côté et l’Ordre de l’autre, chacun cherchant à mettre la main sur Gisèle et ses pouvoirs car elle serait la seule capable de sauver Paris de la souillure qui la menace.

L’intrigue est donc résolument sombre et riche en action, du moins pour le genre. Les affrontements entre les deux clans se font à distance et finalement les héros s’en sortent par un jolie pirouette qui permet de rester plus sur un titre tendre avec des pointes d’ésotérisme que sur un shonen à l’action et aux combats débridés. Cependant ceux-ci sont bien présents et joliment mis en scène grâce à des tours de magie agréables à l’oeil reposant sur des effets graphiques qui me plaisent bien en tant qu’amatrice de beaux dessins et de jolies compositions.

Cependant après avoir refermé ce tome, je retiens surtout que l’intrigue s’achemine sur des révélations sur le passé de Gisèle maintenant qu’on a vu ce qu’elle risque, le tout avec l’aide d’Ao qui est de plus en plus proche d’elle et la soutien bien. C’est classique mais mignon tout plein. Je regrette juste que pour le moment les auteurs n’aient pas pris le temps de donner une vraie carrure et profondeur aux personnages parce qu’ils avaient trop fort à faire avec leur univers et ses multiples personnages secondaires. Au passage, le nouveau protecteur du couple a tout l’air sorti d’un manga de Hirohiko Araki (Jojo).

Ainsi, cette nouvelle lecture fort sympathique reste plaisante. Les auteurs nous embarquent dans de jolis combats simples dans leurs intentions et résultats mais bien orchestrés, pour nous acheminer vers un pan de l’histoire qu’on espère plus sombre et riche en révélations. J’ai hâte de lire ça.

Tome 4

Alors que je trouvais ce spin-off sympa mais sans plus au début, il gagne de plus en plus en force et intérêt au fil des tomes. Avec le lancement de ce nouvel arc, nous arrivons à un mélange d’urban fantasy et d’héroïc-fantasy assez savoureux.

Je dois dire que même s’il continue à me manquer le petit truc en plus probablement parce que la série suit certains schémas trop classiques à un rythme finalement assez rapide, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce tome. Tout s’accélère, les lignes narratives se multiplient, les auteurs développent l’univers de la série en plongeant dans le passé, dans les malédictions et surtout les complots, le tout avec un bon zeste de magie, d’action et de combat.

Le récit du passé de Gisèle était un très chouette moment. Il propose une fantasy antique sur fond de guerre contre les romains et de divinités protectrices. J’ai beaucoup aimé la relation émouvante entre Gisèle et son père. J’ai aussi été fascinée par les révélations sur le pouvoir influençateur de la magie picturale. C’était riche et bien menée. Cette plongée permet également de s’intéresser à la malédiction actuelle de Gisèle, que les héros cherchent à rompre. Pour cela, on repart à l’aventure en allant voir son ancien mentor. Moment peut-être plus anecdotique où le ton plus humoristique a un peu trop tranché avec le précédent plus dramatique. Cela m’a moins intéressée. Voir Gisèle toute timide parce qu’elle s’interroge sur ses sentiments pour Ao, très peu pour moi.

En effet, je lis plus le titre pour son univers magique que pour une pseudo romance. Heureusement de ce côté-là, je n’ai pas été déçue. Bien qu’on n’ait pas vu trop d’où ça sortait, Ao a bien progressé et nous offre de belles scènes où il utilise un pouvoir qu’il maîtrise mieux. Du côté, des alliés de Gisèle, nos charmants jeunes hommes vont se battre contre des guerriers de la Flamme surmotivés, ce qui offre de belles scènes de combats, notamment avec le pouvoir original de l’un d’eux se servant de ses propres souffrances. Cela donne un charme très judéo-chrétien à cela, c’est surprenant, mais ça correspond bien aussi à la malédiction de Gisèle qui prend sur elle tous les vices de Paris, ce qui la ronge. On est donc dans une fantasy très religieuse également.

L’ensemble des éléments se goupille plutôt bien dans ce nouveau tome annoncé comme le premier d’un nouvel arc scénaristique. Les auteurs accélèrent le rythme, approfondissent la mythologie, augmentent le nombre de combats. Cela ne peut être que bénéfique à la série car cela rend celle-ci plus prenante à lire. Reste que je n’aimerais pas qu’elle s’éternise ensuite. Maintenant que tout est posé sur la table, il faut que l’autrice nous offre un beau développement menant à une conclusion avec une série en moins de 10 tomes j’espère !

Tome 5

Quand il passe juste après sa série mère, il faut quand même reconnaître que Le bleu du magicien prend cher. Pourquoi ? Parce que la qualité graphique est loin d’être égale et qu’on sent aussi bien les tâtonnements que la maladresse de jeunes auteurs qui précipitent les choses. Cependant, la série parvient toujours à redresser la barre grâce à rythme haletant et une intrigue qui tient le bon bout.

Les Quatre Emblème et l’Ordre se tirent la bourre avec la Flamme dans ce tome où la révolte gronde. Les auteurs nous offrent donc une intrigue tendue remplie de combats qui claquent bien où les personnages en prennent plein les dents. Ça castagne sévère à coup de sorts et autres runes magiques, sous le trait très pop américain d’Isuo Tsukumo, qui me rappelle les comics de superhéros avec ses gros contours noirs. Ça m’a fait très bizarre, juste après ma lecture de The Ancient Magus Bride et du trait bien plus fin et poétique de Koré Yamazaki, mais finalement, j’ai trouvé que ça envoyait bien du bois dans des phases aussi actives et violentes.

Pourquoi je parle de violence ? Parce que l’Ordre et la Flamme s’affrontent et sans fleuret moucheté cette fois. J’ai aimé suivre le combat entre les alliés de Gisèle et les membres de la Flamme. On retrouve ainsi le mystérieux premier mari de notre Reine qui semble encore très attaché à elle et qui pourrait être un merveilleux agent double. On retrouve ainsi Pain, un combattant de premier ordre, et voir les gentils se faire balayer fait parfois du bien. Par contre, je dois reconnaître qu’avec sa parution lente et mon manque d’implication dans la série, je me perds dans les intentions des uns et des autres, qui ne sont pas forcément répétés et détaillés à chaque fois, ce qui me manque ><

Je trouve cependant que le duo Ao-Gisèle prend de plus en plus son envol. J’aime voir Ao prendre confiance en lui et se servir de ses pouvoirs. J’aime voir Gisèle compter sur lui et ses capacités. C’est une belle dynamique. Ils sont rejoints par un Gaspard émouvant, de part les souvenirs qu’il se rappelle de son maître, qui lui serviront dans sa lutte contre la Flamme. Et voir les pouvoirs de tout ce petit monde en action est assez séduisant car cela tranche de la série mère avec une dimension bien plus urban-fantasy à l’européenne que celle-ci.

Je reste cependant sur ma faim. Les tomes sont bien courts à chaque fois pour ce qu’ils racontent. Leur parution est bien trop espacée pour susciter une adhésion complète de ma part et une immersion dans l’histoire. Ici, je grappille à chaque fois de bonnes impressions sur l’ambiance et le ton général, grâce au rythme vif des auteurs et leurs dessins singuliers, mais il me manque une vraie attache émotionnelle. Cependant voir ce combat se durcir me plaît, m’interroger sur les alliances de chacun aussi et j’espère voir encore de la belle action dans les prochains volumes. Il faut juste que ça ne s’éternise pas ^^!

Tome 6

Sympathique histoire fantastique sur fond de souffrances et de laissés pour compte, l’histoire souffre vraiment de sa lente parution qui rend chaque rappel de l’histoire compliqué lorsqu’il s’agit de replonger dans un nouveau tome, alors qu’ensuite le plaisir est là face à cette histoire souvent dramatique.

J’ai donc eu le plus grand mal à me rappeler une fois de plus les tenants et aboutissants lorsque je me suis engagée dans l’histoire. Heureusement tout le talent des auteurs fait que cela m’est revenu au fur et à mesure. Cependant certains développements, certaines relations, certaines grandes déclarations tombent un peu à plat à cause de cela et je ne retiens au final, souvent, que la belle mise en scène de l’action. Je le regrette.

J’ai ainsi apprécié dans la première partie de voir Ao affronter les magiciens de la Flamme, lui qui représente un Ordre auquel il ne croit pas vraiment. Les combats sont rythmés et ont ce je ne sais quoi de la fluidité des comics, ce qui est fort plaisant. Il se dégage en plus une belle aura dramatique avec ces personnages toujours sur le fil qu’on sent si mal dans leur peau des deux côtés.

C’est juste parfois un peu obscur de ce rappeler pourquoi ils sont là et qui ils sont vraiment ^^! De la même façon que les sentiments de Gisèle pour Ao semblent terriblement surfaits tant on a peu eu le temps de les voir développer ceux-ci. Là, elle clame que c’est l’homme de sa vie et réciproquement mais on se demande sur quoi cela repose, alors que ça pourrait être très beau vu leur histoire à chacun.

Peut-être est-il ainsi bienvenue de repartir dans le passé du héros dans la seconde partie. Même si cela ne se fait pas dans la direction qu’on attendait et qu’on découvre tout autre chose de la part d’Ao, ce qui est une belle surprise. Une surprise que j’ai vraiment apprécié et qui là m’a fait ressentir quelque chose car elle s’appuie sur une thématique connue mais douloureuse : le rejet de celui qui est différent, ce qui engendre bien sûr souffrance, colère et rancoeur. Et ici, avec cette charmante Blanche, les auteurs cherchent à nous atteindre et à nous questionner sur l’ordre qu’on connaît et ils y parviennent très bien.

Récit fantastique assez classique, avec juste pour lui son joli décor français et ses mystères, Le Bleu du magicien procure un certain plaisir à chaque lecture, mais un plaisir éphémère du fait de son rythme qui empêche d’avoir une intrigue à laquelle on s’attache pleinement. Il y a du potentiel mais quelque chose ne fonctionne pas.

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© Komikku Editions 2020

5 commentaires sur “The Ancient Magus Bride : Le bleu du magicien de Koré Yamazaki, Makoto Sanda et Isuo Tsukumo

  1. Il faut que je lise la série originelle avant, mais ce spin-off semble avoir su se démarquer autant au niveau des personnages que de l’action et de l’atmosphère. Le fait que l’histoire se déroule à Paris m’intrigue même si je comprends tes réticences de départ… Quant à l’idée d’une magie basée sur la peinture et les couleurs, je suis fan !

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