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La Brigade des cauchemars de Franck Thilliez, Yomgui Dumont et Drac

Titre : La Brigade des cauchemars

Auteurs : Franck Thilliez (scénario), Yomgui Dumont (dessins) et Drac (couleurs)

Editeur vf : Jungle (Frissons)

Année de parution : Depuis 2017

Nombre de tomes  : 4 (en cours)

Histoire : Tristan et Esteban, deux adolescents de 14 ans, font partie de la brigade des cauchemars. Ils viennent en aide aux enfants et les débarrassent de leurs cauchemars en découvrant la source. Une jeune fille, Sarah, est admise à la clinique et ils doivent intervenir. Mais Tristan est troublé, il l’a déjà vue et ne se souvient pas où.

Mon avis :

Tome 1 : Sarah

Décidément cette année, les 48h de la BD étaient vraiment riche en titres alléchants, du moins en ce qui me concerne. La Brigade des cauchemars est d’ailleurs l’un de ceux dont la couverture a de suite accroché mon regard avec l’air burtonnien de l’héroïne qui pose à moitié retournée vers nous, nous fixant d’un air inquiet.

Je n’avais jamais entendu parler de ce titre avant. Je l’ai également lu sans regarder qui était derrière et j’ai eu la surprise à la fin de découvrir Franck Thilliez au scénario. Je comprends mieux pourquoi j’avais l’impression de lire une sorte d’histoire de Stephen King à la française. Franck Thilliez est un célèbre auteur français de thriller et de polars aussi bien en romans qu’en série tv, et ici c’est sa première incursion dans le milieu de la bande dessinée. Pour cela, il est épaulé de Yomgui Dumont aux dessins et Drac aux couleurs. Le premier a participé à plusieurs séries et oneshots depuis une dizaine d’années : Chambres noires, Lucile Finemouche et le Balafré, 109, rue des Soupirs… La seconde a également fait les couleurs du tome 2 des Souris du Louvre, série que j’avais adoré et que je dois continuer.

Ensemble, ils ont imaginé une histoire sombre et fantastique pour les jeunes ados, qui fonctionne aussi très bien sur les adultes. Esteban et Tristan sont deux garçons lambdas, même si l’un des deux est en fauteuil, ce qui les distingue des autres, c’est que leur père, Albert, est un docteur spécialisé dans la guérison des cauchemars. Pour cela, il a mis au point une technique révolutionnaire qui permet à ses fils de pénétrer les cauchemars de ses patients pour en comprendre les origines et tenter de les guérir. Un beau jour, sa clinique accueille comme patiente la jeune Sarah, une fille qui semble dire quelque chose à Esteban alors que lui-même est amnésique.

J’ai beaucoup aimé l’univers de l’histoire, à mi-chemin entre Tim Burton et Stephen King. C’est vraiment original de tomber sur une clinique soignant ce genre de troubles de cette façon. La pratique de pénétrer dans les rêves est classique en soi, mais le faire faire de façon quasi scientifique par des enfants sous la surveillance d’un adulte change de la donne. De plus, on se demande qui est ce docteur, comment il a pu inventer ça et penser à utiliser des enfants, etc. Et puis, il y a également le mystère entourant Esteban : qui est-il ? d’où vient son amnésie ?

Mais pour revenir à l’intrigue de ce tome, j’ai apprécié cette façon de traiter les troubles des patients et ici une patiente adolescente qui avait peur de grandir et de se sentir abandonner. La mise en scène de ses peurs dans son cauchemar avait des airs de dystopies et de titre fantastique à la Stephen King, avec ses individus coincés derrière un grand mur. C’était stressant et oppressant à souhait.

Cependant la série n’est pas exempt de défauts, titre pour ados oblige, on a des héros avec des pouvoirs dans cet univers de cauchemar. On a également droit à un pseudo développement sentimental qui n’a pas sa place ici. Mais surtout le format oblige les auteurs à aller bien trop vite, du coup on a une impression de trop peu, de trop vite. Ce tome 1 fait incomplet pour moi et c’est une vraie frustration tant l’univers est prometteur.

J’ai ressenti cette même frustration face aux dessins, qui ont certes leur patte, très américaine au passage, façon Hey ! Arnold ! pour ceux qui connaissent, je trouve, avec leurs grands yeux, les visages très allongés ou leur nez à rallonge. Mais je trouve ceux-ci plus effrayants, inquiétants que beaux et ils ne me donnent pas envie de m’attarder dessus.

Grâce aux 48H de la BD, j’ai découvert un nouvel univers BD prometteur, qui a une vraie intention et dont l’ambiance étrange m’a plu. Cependant, il reste encore pas mal de boulot à faire pour développer les personnages, l’histoire et le fond de l’intrigue. Ici, ce n’est qu’une rapide introduction qui manque un peu de corps.

Ma note : 14,5 / 20

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9 commentaires sur “La Brigade des cauchemars de Franck Thilliez, Yomgui Dumont et Drac

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