Titre : Le projet Starpoint
Auteur : Marie-Lorna Vaconsin
Editeur : La Belle Colère
Année de parution : 2017-2020
Nombre de tomes : 3 (série terminée)
Histoire : Pythagore Luchon a 15 ans. Il habite dans la ville de Loiret-en-Retz et s’apprête à entrer en seconde pou rune année scolaire sans surprise : travailler – un peu –, écouter de la musique – souvent –, draguer les filles autant que cela lui sera possible, et notamment à l’occasion de la prochaine fête de rentrée pendant laquelle il officiera comme DJ. Il ne se fait aucune illusion sur les railleries qu’il devra endurer au sujet de sa mère – prof de maths au lycée –, ni sur la peine que lui causeront ses passages à l’hôpital pour rendre visite à son père – brillant chercheur en physique quantique, plongé dans le coma à la suite d’une agression. Toutefois, une chose le réjouit : il va bientôt retrouver Louise, sa meilleure amie, la fille du gardien du lycée. Le jour de la rentrée, Pythagore découvre que Louise a apparemment décidé de se passer de leur amitié. Elle s’est liée à une nouvelle élève du nom de Foresta Erivan, dont la présence à ses côtés est d’autant plus intrigante que les deux filles n’ont rien en commun. Louise est une geek passionnée de sciences et d’ingénierie, tandis que la nouvelle élève affiche un look d’un autre genre : elle a les cheveux rouges, s’habille toujours en noir, souvent en cuir, et distribue des gifles à ceux dont elle n’apprécie pas le comportement. À son contact, Louise s’isole de ses anciens amis, se désintéresse de son travail et commence à sécher les cours.
Pythagore déplore silencieusement la présence de cette nouvelle élève qui l’irrite autant qu’elle l’attire, jusqu’à ce qu’elle débarque chez lui en pleine nuit pour lui annoncer la disparition de Louise. Elle lui explique que, pour la retrouver, ils doivent passer par ce qu’elle appelle l’« angle mort » des miroirs. Pyth la suit sans se douter qu’il est sur le point de basculer dans un monde parallèle – le monde dans lequel Foresta a grandi, et où Louise est sur le point de se perdre.
Mon avis :
Tome 1 : La fille aux cheveux rouges
Je tiens d’abord à remercier Babelio et les éditions La Belle Colère de m’avoir permis de faire cette lecture.
J’avais depuis un moment repéré La fille aux cheveux rouges en librairie. Il faut dire que la maquette de ce premier tome ne laisse pas indifférent avec son joli clin d’oeil à Mucha, artiste phare de l’Art Nouveau. J’aimais beaucoup la composition intrigante de la couverture et ses tonalités bleu nuit et rouge profond qui se poursuit jusqu’à la 4e de couverture. C’est un bel objet et une belle proposition de voyage pour les jeunes adolescents qui se décideraient à le lire.
En découvrant l’histoire, nulle déception au contraire. A l’aune de Château des étoiles, cette BD d’Alex Alice dont je dévore chaque tome, je me suis retrouvée dans un univers fantastique où se mélange époque contemporaine et steampunk, ce qui m’a pas beaucoup plu. L’autrice Marie-Lorna Vaconsin, elle, a une plume simple très abordable, qui est même parfois assez addictive même si elle gagnerait à s’enrichir un peu, parce que je l’ai parfois trouvée un peu sèche.
Dans ce premier tome, nous allons à la rencontre de Pythagore Luchon, fils d’une prof de math et d’un chercheur en physique quantique, qui va commencer son année de seconde avec deux semaines de retard après avoir été malade. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre que sa meilleure amie, Louise, lui a trouvé un ou plutôt une remplaçante en la personne de Foresta, une nouvelle élève aux cheveux rouges. Elles sont tout le temps fourrées ensemble à faire on ne sait quoi tandis que lui se retrouve seul désormais. Dur dur de trouver sa place pour cet ado dont le père est dans le coma depuis trois ans suite à un étrange accident. Pythagore va donc essayer de découvrir ce que font les deux filles mais la réponse va se révéler encore plus surprenante que prévu.
Le projet Starpoint se partage en deux thèmes, dont l’un m’a plus intéressée que l’autre : les années de lycée de Pythagore et le mystère que lui cache ses amies. Le premier n’a pas été agréable à lire. J’y ai retrouvé tous les clichés sur l’adolescence que je n’aime pas : les histoires de coeur fades, superficielles et inutilement dramatiques ; les hormones qui travaillent sans cesse le héros ; les cachotteries aux parents ; les histoires avec les copains, etc. En revanche, le second thème, lui, s’est révélé très prenant.
En effet, pendant une longue première partie, nous sommes dans une histoire assez banale d’adolescents qui viennent d’entrer au lycée et où le héros cherche à comprendre ce que lui cache sa meilleure amie tout en vivant sa vie. C’est assez banal et fade. Par contre, à partir du moment où l’on découvre le mystère qu’il y a derrière, le titre change de visage et devient bien plus intéressant.
Le mystère, disons-le de suite vu que le résumé le mentionne, c’est que la nouvelle élève vient en fait d’un monde parallèle au nôtre dans lequel on peut pénétrer grâce aux angles morts des miroirs. Dans ce monde, rien ne va plus, puisque on retrouve de plus en plus de corps de femmes mortes décapitées et que les tensions grimpes entre le pays de Foresta, sa « Société de Géographie » dont elle est issue, et une sorte de société secrète qui vit dans un coin inatteignable de leur globe. Sans le vouloir, Pythagore va se retrouver embarqué dans cette histoire, le jour où Louise disparait en traversant un miroir et que Foresta vient lui demander son aide.
J’ai bien aimé la découverte du monde de Foresta, qui est si différent du nôtre, dans l’ensemble de ses règles. Je lui ai trouvé un petit air de steampunk bienvenu. J’ai aimé l’importance attribuée à la Géographie et au sang là-bas, ainsi que le discours sur la physique quantique qu’il appelle. Cependant, je l’ai aussi trouvé assez flou et brouillon à plusieurs reprise, l’autrice ne donnant des informations qu’au compte-goutte et de manière un peu hachée. De plus, les va-et-vient incessants entre les deux mondes n’aident pas forcément car ils empêchent de creuser pleinement l’univers comme il le devrait. Les événements géopolitiques qui sont donc au coeur de l’intrigue se perdent un peu au milieu des problèmes d’ado des héros puisque l’intrigue oscille sans cesse entre les deux.
Le rythme est donc instable. Tantôt, il ne se passe rien. Tantôt, l’aventure avance à vitesse grand V et les personnages sont en danger, rendant la lecture palpitante. Tantôt, on ne parle que de la vie au lycée, tandis qu’on devrait se concentrer sur le problème du moment. Ce problème est d’ailleurs mentionné un temps, avant d’être oublié ou du moins relégué un certain temps, pour être traité plus tard. Ce rythme décousu et à l’intérêt changeant pénalise la lecture, c’est bien dommage parce qu’il y a réellement de quoi intéresser le lecteur.
En effet, le sujet autour du monde de Foresta, de la prise de pouvoir de la Société des Géographes et de la manipulation de l’opinion est pertinent. Celui autour du mystère qui plane sur les conditions de l’agression du père de Pythagore et des recherches qu’il faisait avec sa société est intriguant. Et le lien qui semble se faire entre les deux peut donner quelque chose de bien plus dynamique que ce à quoi on a assisté pour le moment.
Car pour le moment, les personnages ne m’ont pas pleinement convaincue non plus. Le héros est trop caricatural dans ses désirs d’ado qui le dominent et son envie de rébellion envers les adultes. Au passage, je trouve son prénom ridicule… Sa meilleure amie, Louise, est inconsistante, on la voit trop peu et on ne l’entend que trop peu. Foresta, elle, est le cliché de fille dure à cuire, qui va craquer pour le héros, ce qui m’a déjà fait lever les yeux au ciel. Quant aux autres, je les trouve tous bien transparents. Non, je trouve vraiment que les personnages manquent de consistance et que l’autrice n’a pas vraiment pris le temps de créer un attachement entre eux et les lecteurs préférant mettre en avant leurs amours avant tout, ce qui ne m’intéresse pas du tout ici.
Du coup, même si j’ai beaucoup aimé l’univers proposé, je ressors un peu mitigée de ma lecture. J’ai aimé la volonté de l’autrice d’imaginer un univers original autour de la remise en questions des lois connues de la physique (pesanteur, densité, dimension, temps…). Cela donne des scènes assez magiques où nos sens sont bien perturbés. C’est très poétique et surtout, prometteur. Donc si on pouvait oublier le petit côté ado, tellement agaçant, je pense qu’on pourrait tenir là une bien jolie série. Affaire à suivre 😉
J’avoue que je me tâte… J’ai eu tous les échos sur ce titre et, quand je l’ai importé via mon réseau de bib’, je ne l’ai finalement pas lu… Peut-être un jour….
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Mdr si t’as pas le feeling, te force pas, il vaut mieux attendre le bon moment 😉
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J’avais lu le premier tome à sa sortie, mais je n’avais pas été convaincue du tout. Comme toi, j’ai détesté les personnages et les relations entre eux, et même le monde ne m’avait pas emballée plus que ça même si je trouvais l’idée intéressante. Ton avis, très agréable à lire, me laisse à penser que je ne continuerai bel et bien jamais cette trilogie que j’avais complètement oubliée.
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C’est vraiment une question de sensibilité, si on n’accroche ni aux personnages ni à l’univers, autant ne pas se forcer.
Pour ma part, je continuerai si l’occasion se présente mais ce sera uniquement pour l’univers et ce ne sera clairement pas une priorité ^^!
Merci pour le compliment au passage 😉
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C’est sûr ! Et il y a tellement d’autres livres à découvrir que je passe mon chemin quand ils ne m’emballent pas plus que ça !
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+1 pareil, surtout pour les mangas où j’ai tendance à beaucoup trop acheter ><
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J’en lis peu, mais quand je le fais, j’emprunte ! Je ne me lance pas dans des séries aussi longues que peuvent l’être les séries de mangas ! ^^
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J’ai lu le premier tome à sa sortie je crois, et j’avais bien aimé, même si certains points ne me plaisaient pas 🙂
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Je vois qu’on se rejoint. Et tu as continué depuis ?
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Heureusement que l’univers sauve la mise et t’a permis de passer outre les personnages stéréotypés ! Le roman est dans ma PAL et de ce que tu en dis, je crains quelque peu la mise en place et les parties consacrées à la vie adolescente. Elle ne me passionnait déjà pas des masses quand j’étais ado alors adulte… Néanmoins, cette remise en question de la physique telle que nous la connaissons semble apporter cette originalité qui fait défaut aux personnages.
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Je suis souvent confrontée à ça avec les romans et saga pour la jeunesse, des univers qui me plaisent et des couacs sur le reste, c’est peut-être dû à mon âge ou mon parcours de lectrice, mais c’est frustrant…
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J’étais assez intriguée par cette saga, sans pour autant me décider à la mettre dans ma WL. Au final, tu me confortes dans mon choix de ne pas me lancer, car les bémols que tu soulèves me taperaient moi aussi sur les nerfs ! 😉
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Haha il y a tellement de titres jeunesse qui sortent qu’il faut bien faire des choix et quand il y a des tics qui nous agacent je comprends que ça fait un argument contre ^^
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J’avais vraiment pas aimé le premier tome que j’avais trouvé très stéréotypé et avec des problèmes de sexisme (mais j’ai plus du tout d’exemples en tête), du coup, j’avais été trop déçue 😦 par contre, j’adore les couv’ !
Kin
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Oui les couvertures sont superbes.
Je pense voir ce que tu entends par sexisme quand je vois les rôles auxquels sont cantonnés les filles ici ^^!
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