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The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms de Nagabe

Titre : The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms

Auteur : Nagabe

Editeur vf :  Komikku

Année de parution vf : 2020

Nombre de pages vf : 240

Histoire : Il y a bien longtemps, un très puissant sorcier du nom de “Wizdoms” a transmis aux bêtes le savoir et la possibilité de prendre forme humaine. Les Thérianthropes étaient nés. Devant cette soif de connaissance, cette nouvelle race anthropomorphe a bâti des écoles. La plus prestigieuse d’entre elles porte le nom de “Wizdoms”. C’est en son sein que sont formés les plus grands sorciers. Les élèves y étudient, vivent et découvrent même l’amour sous toutes ses formes et bien au-delà des genres !

Mon avis :

Komikku continue à nous faire découvrir toute la variété de l’oeuvre de Nagabe, mangaka connu chez nous pour l’expérimental Enfant et le Maudit, et plus récemment pour le titre LGBT+ : Le patron est une copine. Ici, il revient avec un recueil d’histoires courtes se déroulants dans une école de sorciers où ceux-ci sont des animaux anthropomorphes.

J’ai d’abord succombé au charme de la couverture dont j’aime beaucoup le côté très vivant grâce à la mise en scène des différents duos parsemant le recueil. Cependant, cette couverture est également un peu trompeuse car je lui trouve le charme des albums de contes pour enfants et ici, on n’est pas du tout dans ce type de récits.

Les huit histoires qui parsèment ce tome sont autant de romances entre animaux masculins à des stades plus ou moins avancés et surtout avec des morales plus ou moins tendancieuses. J’ai beau aimer l’auteur et avoir l’esprit ouvert, je n’ai pu m’empêcher de noter que presque aucune des relations mises en scène n’est très saine, même en faisant abstraction de la bestialité des héros. En effet, nous avons quand même un héros qui en drogue un autre, un autre qui cherche à « marquer » son territoire/sa propriété, un quasi pédophile (si c’est bien de l’amour de nature sexuelle, on en reparlera…), un type ultra possessif qui va jusqu’à pourrir la vie de l’autre et une relation quasi incestueuse entre deux très jeunes héros. On est quand même loin de relations très saines…

Je comprends la démarche de l’auteur qui cherche à parler de l’amour dans sa diversité tout en utilisant cette fois des aspects connus des animaux mis en scène dans les histoires afin de participer à la définition de ceux-ci et de leurs « romances », mais je n’ai pas réussi à adhérer à 100%. De plus, la brièveté des histoires empêche de s’attacher à un couple. Ils sont aussi vite lus qu’oublier malheureusement, alors qu’une histoire plus longue dans laquelle ensuite on croiserait petit à petit d’autres couples qui s’ajouteraient aurait peut-être plus été la bienvenue.

En revanche, j’ai beaucoup aimé le travail sur le flou dans les sentiments. On surfe très souvent entre amour et amitié voire admiration. Cela donne une ambiance très particulière, que j’avais déjà un peu retrouvé dans Mon patron est une copine, et que je suis contente de retrouver ici. L’auteur a le chic pour rendre ses histoires charmantes et les sentiments naissants et perturbants de ses héros touchants. J’aime la fragilité qui en ressort, cette lente valse des sentiments, ces hésitations, … Tout cela est doux et charmant. Ici, il y a quelques histoires bien sûr avec un peu plus de piment mais ce n’est pas la majorité. La plupart sont douces et chaleureuse avec un joli reflet de ce qu’est l’adolescence parfois. J’ai particulièrement aimé celle entre le cerf et le lézard par exemple et sur une note plus mature, celle entre la licorne et le griffon. Ainsi même si moralement certaines m’ont dérangée, l’ambiance qu’elles retranscrivent m’a quand même plu. Je regrette juste que les filles soient les grandes absentes de cet univers. On en croise mais elles ne servent pas à grand-chose. Ça aurait pu être une école réservée aux garçons que ça aurait été pareil ^^!

Il n’en serait rien je pense sans le choix du décor qui ne peut que parler à la fan d’Harry Potter que je suis. L’inspiration de l’auteur est juste évidente, mais ce n’est pas grave car elle a un charme fou. Sous son dessin fait de noirs très hachurés et fortement encrés, l’école des sorciers connait une seconde vie fascinante. J’ai aimé redécouvrir les salles de classe, la bibliothèques, les couloirs, le bureau des professeurs, etc. Suivre les élèves et leur grande cape, les voir s’envoler sur leur balai, préparer des potions ou fureter dans les salles vides était très séduisant. C’est un charme à la fois ancien et d’un autre monde.

Pourtant quand on connait le trait souvent un peu vide ou plutôt minimaliste de Nagabe, on aurait pu faire craindre que ce décor ne serve à rien, mais ce n’est pas du tout le cas. J’ai trouvé que dans ce recueil, il avait beaucoup plus de présence que dans l’Enfant et le Maudit. Ce n’est pas meilleur, c’est différent et personnellement j’aime les deux types de composition : la vide et la plus remplie. Nagabe est pour moi un mangaka à part dans j’aime suivre l’univers varié.

The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms fut une parenthèse un peu à part, une lecture où j’aimerai peut-être revenir picorer de temps en temps pour relire l’une des histoires. Elle a un charme unique, c’est indéniable. Certains défauts m’ont tout de même vraiment gênée alors je ne peux pas non plus dire que j’ai complètement adhéré mais j’ai été marqué par l’ambiance et l’intention de l’auteur.

(Merci à Sanctuary et Komikku pour cette lecture)

Ma note : 14,5 / 20

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8 commentaires sur “The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms de Nagabe

  1. La couverture de ce manga m’avait tapée dans l’œil mais bon, au vu de ce que tu en dis… Si je peux l’emprunter un jour, je le lirai très probablement, mais ce n’est pas une priorité. J’ai pas mal de curiosité envers ce titre et visuellement il a l’air très plaisant, c’est indéniable.

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    1. Peut-être que dans ce cas-là tu pourrais tenter son autre oneshot Le patron est une copine, c’est encore un autre univers mais le dessin s’en rapproche et le titre n’a rien de dérangeant. J’en avais parlé sur le blog si tu veux regarder.

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  2. Je viens de craquer pour Le patron est une copine et pense acheter ce titre plus tard, mais j’avoue que c’est celui du mangaka qui me fait le plus peur en raison du côté malsain que tu pointes et que je vois souvent revenir bien que ce manga semble posséder d’autres atouts indéniables.

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