Livres - Fantasy / Fantastique

La Princesse au visage de nuit de David Bry

Titre : La Princesse au visage de nuit

Auteur : David Bry

Éditeur : L’homme sans nom (HSN)

Années de parution : Depuis 2020

Nombre de pages  : 279

Histoire : Dans les bois vit la princesse au visage de nuit ; ses yeux sont des étoiles et ses cheveux l’obscur.
Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux… Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d’accueil.
Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier L’homme sans nom pour cet envoi et leur confiance.

J’ai découvert les éditions de L’Homme sans nom il y a quelques mois avec Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver de Noémie Wiorek sur lequel ils avaient fait un très beau travail éditorial. C’était en plus un texte vraiment original. Alors forcément quand j’ai vu qu’ils revenaient à la rentrée avec un nouveau titre dans une ambiance qui pourrait me plaire, j’ai sauté sur l’occasion ! Je les remercie pour leur confiance.

David Bry est un auteur que j’ai envie de découvrir depuis quelques années, depuis qu’il a sorti Que passe l’hiver chez L’Homme sans nom justement. Le titre est dans ma PAL et je pense que je vais le faire remonter dans celle-ci maintenant que j’ai découvert sa plume. J’ai trouvé celle-ci vraiment très addictive. Cet auteur de pièces de théâtre et de scénarii de jeux de rôle a vraiment une écriture très simple et directe qui donne l’impression de se trouver devant notre écran télé, ce que j’ai adoré dans ce récit.

Celui-ci est un thriller fantastique comme j’ai rarement l’occasion d’en lire. J’aime le fantastique mais moins les thrillers et j’avais peur lors de l’association des deux que ce dernier prenne le pas et étouffe le côté fantastique voire le fasse disparaître pour nous faire retomber dans une normalité que j’aurais trouvé décevante. Je vais de suite lever cette crainte et dire que j’ai adoré voir l’auteur assumer son ambiance fantastique de bout en bout.

L’histoire de La princesse au visage de nuit est celle d’une légende qui hante depuis de nombreuses années le village natal de notre héros, Hugo. Celui-ci y revient pour un événement tragique : la mort de ses parents, mais il avait quitté le village depuis bien longtemps. En effet, enfant, violenté par ses parents, il s’était enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, pour se faire exaucer leurs vœux d’enfants malheureux… Sauf qu’il fut le seul à ressortir du bois et qu’il avait tout oublié. Il fut donc placé dans une famille d’accueil. Vingt ans plus tard, il a tout fait pour oublier son enfance et se reconstruire sur Paris où il a trouvé une chouette bande de copain et est devenu éducateur. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.

J’ai énormément aimé l’ambiance de cette histoire. C’est sombre, triste, mélancolique et puissant. On sent la force des contes et des légendes, leur puissance sur nos esprits et sur les lieux qu’ils habitent. C’est sombrement magique. A cela s’ajoute la dimension plus contemporaine avec la triste histoire de plusieurs des habitants de ce petit village, qui offre une belle réflexion sur l’enfance, la parentalité et les liens d’amitié.

L’histoire nous est donc narrée dans cette double ambiance. On oscille entre les mystères de la Princesse et de sa forêt ainsi que ceux des habitants qui ont été concernés par cette légende et ont croisé la Princesse dans leur vie ; et la vie parisienne du héros, ses soucis avec ses amis, sa vie sentimentale, etc. Alors que le mélange pourrait être hasardeux, en fait, on sent peu à peu une osmose se mettre en place entre les deux, l’un faisant écho à l’autre petit à petit. C’est très bien mené et cela permet d’apporter une touche vraiment moderne et familière au récit.

Hugo est un héros comme je les aime, qui en soit n’a rien d’extraordinaire, c’est un jeune qui cherche juste à être heureux et à oublier son tragique passé. Alors c’est assez dur de le voir y replonger, de le voir chercher à comprendre alors qu’il a oublié, de le voir jongler entre son présent et son passé. Mais il est heureusement très bien entouré. Il y a d’abord, Anne, une amie d’enfance devenue gendarme, qui l’accompagne lors de l’enquête. Il faut dire que sa soeur aînée a disparu lors de la fameuse nuit dont Hugo ne se rappelle pas. Il y a donc de quoi les rapprocher. Il y a ensuite ses amis parisiens qui, l’air de rien, sont toujours là pour le soutenir ou lui changer les idées. J’ai beaucoup aimé la place prise par l’amitié dans le récit, car ce qui motive vraiment le héros dans tout cela, c’est ce sentiment.

En effet, même si à la base nous sommes dans une enquête où l’on cherche à comprendre comment sont morts les parents de Hugo, très vite on dévie. On part tout d’abord sur ce mystère qui rôde dans le village et qui semble s’être à nouveau approché du héros. Tout conduit au fil des chapitres à épaissir et éclaircir tout à la fois celui-ci. Mais cela débouche surtout sur le récit de toutes les turpitudes cachées de ce petit village puisqu’on découvre les sombres secrets des uns et des autres qui ont poussé ces enfants au fils des décennies à chercher de l’aide auprès de la Princesse au visage de nuit. C’est assez tragique et en même temps porteur d’une certaine lumière puisque tous ont fini par être épaulés par des amis même si l’issue fut parfois dramatique. L’auteur propose donc une histoire sombre et sérieuse où il ose aborder des sujets durs et plonger vraiment le lecteur dans l’horreur et la peur, parfois fantastique, mais parfois terriblement réaliste. J’ai beaucoup aimé cela.

Cependant même si j’ai beaucoup aimé le récit, je dois reconnaitre que je m’attendais à une plume plus travaillée. J’ai trouvé celle-ci un peu trop simple, ce qui m’a fait penser que le récit était plus orienté jeunes adultes qu’adultes au final. J’aurais aimé trouver plus de descriptions, une ambiance peut-être encore plus sombres et inquiétantes avec plus de moments qui donneraient les chocottes. J’ai à plusieurs reprises été agacée par la répétition « la gendarme » quand il s’agissait de parler d’Anne, comme si on ne pouvait pas la qualifier autrement que par son métier ou juste l’appeler par son prénom. Ce n’est peut-être rien pour certain, mais cela a été pour moi, la marque d’une plume un peu plus faible que je l’aurais espéré. Mais en dehors de ces petits points de détails, j’ai vraiment passé un bon moment.

La princesse au visage de nuit fut donc une belle lecture, dure et douloureuse parfois, mais avec une ambiance fantastique bien développée et surtout conservée du début à la fin qui m’a plu. L’auteur a su mélanger à merveille histoire fantastique et contemporaine, le tout avec une touche de polar bienvenue. C’est un type de récit que je lis peu mais je re-signerais volontiers pour une autre histoire de ce genre !

Encore merci à L’homme sans nom pour cette lecture, disponible dans toutes les bonnes librairies !

Ma note : 15,5 / 20

14 commentaires sur “La Princesse au visage de nuit de David Bry

  1. Thriller fantastique, plus le côté légende, ça pourrait être bien pour moi aussi. Il me faisait envie depuis que j’ai commencé à le croiser, du coup ça se confirme.
    J’ai vu sur instagram que tu as eu un marque page avec. Le gendre de goodies top, utile et sympa pour la lecture du livre en plus.

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    1. En ce qui me concerne j’ai aimé l’équilibre trouvé ici par l’auteur. J’aime les deux séparément mais ensemble c’est parfois trop thriller et pas assez fantastique pour moi, là j’ai eu ce que je voulais jusqu’au bout. Alors je ne peux que t’encourager à le tenter 😉

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  2. En effet, j’étais passé à côté de ton article ! Pourtant tu m’as éclairer sur certains point avant de commencer ma lecture, j’ai lu pas mal de thrillers ces derniers temps et c’est justement le côté fantastique que je cherchais avec celui-ci. D’après ton retour, la magie est loin d’être ensevelie sous les codes d’un roman noir alors c’est parfait ! Hâte de commencer, merci pour ce bel article Tachan !

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      1. Eh bien je l’ai lu d’une traite, et je ressors assez mitigée de cette lecture finalement. J’ai aimé Hugo et ses amis, j’ai apprécié Anne. Mais j’ai trouvé ça très triste et assez morose en faite. Je crois que je m’attendais à autre chose finalement. C’était une lecture sympathique mais bizarrement je n’ai pas accroché plus que ça. Pourtant il avait tout me plaire, entre meutre, légende, forêt mystique. Par contre je suis d’accord avec toi, qu’elle dommage que Anne soit désignée aussi souvent par « la gendarme ». Bon cela dit, si j’ai réussi à le lire en une fois c’est quand même qu’il y avait un petit quelque chose qui m’a tenue 🤭

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      2. J’entends parfaitement ce que tu dis sur l’ambiance morose, tu as 100% raison, mais c’est une des choses que j’aime. Oui, je suis bizarre ><
        Après comme tu dis, certes c'est pas un coup de coeur mais tu l'as quand même dévoré 😉

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