Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Esprits d’ailleurs de Maki Kôda

Titre : Esprits d’ailleurs

Auteur : Maki Kôda

Traduction : Aline Kukor

Éditeur vf : Komikku

Années de parution vf : 2021

Nombre de pages : 158

Histoire : Esprits d’ailleurs est un one shot regroupant trois histoires singulières et fascinantes sur les esprits qui nous entourent.
Dans la première, une jeune lycéenne très timide s’aperçoit qu’elle est si effacée que personne ne fait attention à elle et ne l’entend. Un jour elle devient réellement transparente et se retrouve dans une dimension parallèle sans aucun son. Elle reste dans le monde des humains, mais elle est devenue invisible. Elle rencontre alors un mystérieux garçon qui semble pouvoir communiquer avec elle. Mais qui est-il vraiment ?
La seconde histoire nous emmène dans un petit appartement où vit un étudiant fauché. Un jour il rencontre une jeune fille qui prétend connaître l’avenir et elle lui dit qu’il est protégé par quelque chose. Elle ne croit pas si bien dire, car le lendemain il échappe de justesse à un terrible crime. Quelqu’un ou quelque chose veille-t-il réellement sur lui ?
Dans la troisième histoire, un jeune homme trouve un chat dans un parc. Il le recueille, mais il s’avère que le félin parle et a même un sale caractère. Les jours passent et un drôle de lien s’installe entre eux, mais le jeune homme découvre que le chat est recherché par sa vraie maîtresse. Pourra-t-il le rendre et quelle est la vraie nature de l’animal ?

Mon avis :

Ce sont les hasards de mes flâneries en librairie qui m’ont conduite vers ce titre qui était passée totalement sous mes radars lors de sa sortie l’an passé. Pourtant avec son ambiance douce et apaisante, un peu mystique, il avait tout pour me séduire et ce fut effectivement le cas.

Maki Kôda est une autrice qui publie des titres tranches de vie plutôt fantastiques depuis une dizaine d’année au Japon. C’est sa première publication chez nous et pour cela Komikku a choisi un recueil d’histoires courtes écrites au moment de l’apparition du covid, ce qui a compliqué le travail de l’autrice comme elle l’explique en postface. Elle aurait ainsi aimé nous agrémenter ce volume d’une histoire supplémentaire mais ce ne fut pas possible. Est-ce gênant à la lecture ? Pas du tout ! Certes, on aurait aimé continuer à découvrir ses histoires mais celles-ci se suffisent à elle-même et la touche finale fut pleine d’émotion en plus, alors ce fut parfait !

En trois histoires, Maki Kôda a su poser une belle ambiance et un joli style qui n’ont pas été sans me rappeler ceux de Kaori Ozaki (Immortal Rain, Mermaid Prince, Our summer holidays, Golden Sheep). On y retrouve la même fragilité, la même émotion à fleur de peau et la même tendresse ressentie envers ces personnages un peu cabossés. Il y a aussi le même trait fugace fortement inspiré du josei dont la sobriété me plaît énormément tant elle fait encore plus ressortir les émotions ressenties et exprimées. S’ajoute à cela comme un voile fantastique qui vient se poser sur un quotidien banal mais pas facile à vivre qui m’a émue.

Chacune des trois histoires met en scène quelqu’un d’on ne peut plus normal mais qui a ce petit quelque chose qui ne rend pas sa vie facile : l’une a du mal à communiquer avec les autres et se sent transparente dans sa vie, l’autre a été trompé par sa copine et a loupé son entretien d’embauche, et le dernier ne parvient pas à avancer dans sa vie d’adulte. Des problèmes que tout le monde peut rencontrer un jour mais qui sont traités avec finesse et justesse sans jamais le moindre jugement ici, ce qui m’a touchée.

Un son n’existe que s’il y a quelqu’un pour l’entendre. 

J’ai peut-être une légère préférence pour la première et la dernière histoire, celle du milieu se terminant un peu trop abruptement pour moi et étant trop métaphorique mais j’ai aimé la composition de chacune. Chacune offre un beau duo pour tenter d’aider le personnage principal à surmonter ses difficultés. Chacune offre une touche fantastique dans ce cheminement. Chacune offre une belle émotion qui naît de ce duo et de leur relation.

La petite fille qui se sentait transparente trouve la force grâce à une rencontre de s’exprimer dans la vraie vie. Le garçon largué dans sa vie voit que finalement il y a des gens qui l’aiment et prennent soin de lui. Celui qui n’arrive pas à avancer dans la vie se découvre la force d’aider les autres et gagne ainsi l’assurance qui lui manquait pour faire ses preuves. Que de beaux messages positifs.

Ce recueil est donc pour moi une franche réussite, une petite enclave dans notre monde parfois si difficile à vivre au quotidien, une bouffée d’air frais et d’espérance. J’ai tout aimé, de la touche fantastique en passant pour le trait pur et sobre faisant ressortir les émotions, sans parler des belles rencontres et des belles valeurs déployées. C’est le genre d’histoires que j’aime lire et que j’aimerais parfois retrouver plus souvent.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Nico de Club Shojo, Kowai sur Manganews, Vous ?

Ce diaporama nécessite JavaScript.

© Komikku Editions – 2021

 

6 commentaires sur “Esprits d’ailleurs de Maki Kôda

  1. Je ne suis pas fan du format petites histoires, mais ici, ça a l’air de s’inscrire dans des thématiques intéressantes et l’histoire de personnages émouvants. Quant à la touche fantastique, c’est quelque chose que j’apprécie… Et puis, j’aime beaucoup ce que propose Komikku.

    Aimé par 1 personne

  2. Coucou ^^ Merci pour la citation !
    Très jolie chronique ! Je te rejoins sur pas mal de points, notamment ta préférence pour la 1er et la dernière histoire (qui m’a énormément touchée). Comme tu l’as bien dit, la 2e est un peu trop mystérieuse / métaphorique pour que je puisse totalement la préférer aux autres. Mais ça ne lui enlève en aucun cas ses qualités.

    C’est une belle bouffée d’air, super agréable à lire, d’autant plus que le design est très aérien ; ce qui n’est pas pour me déplaire (j’adore ce qui est chargé quand même).

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire