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We must never fall in love ! de Haru Tsukishima

Titre : We must never fall in love !

Auteur : Haru Tsukishima

Traduction : Marie-Saskia Raynal

Éditeur vf : Pika (shojo – cherry blush)

Années de parution vf : 2022-2023

Nombre de tomes : 9 (série terminée)

Histoire : Après avoir été rejetée par celui qu’elle aime depuis toujours, Sakura pensait que les choses ne pouvaient pas être pires… Jusqu’à ce qu’elle réalise qu’un inconnu avait assisté à toute la scène ! Embarrassée et abattue, seule la perspective de sa rencontre avec son nouveau petit frère, suite au remariage de sa mère, lui permet de garder le moral. Or, il s’avère que ce « petit frère », Kaede, est non seulement un beau et séduisant lycéen de son âge, mais surtout celui qui l’a vue se prendre un râteau ! Une cohabitation mouvementée s’annonce avec ce garçon un peu trop protecteur…

Mon avis :

Tome 1

Mon goût pour les shojo me porte à être toujours curieuse de chaque nouvelle série qui a l’air un tant soit peu mignonne qui sort. Du coup, même quand c’est sur un thème éculé comme la relation entre un frère et une soeur par alliance qui viennent de faire connaissance, je suis au rendez-vous. Et ici, l’autrice de Entre toi et moi revient avec un titre qui maîtrise parfaitement les codes pour séduire les amateurs.

J’avoue avoir cherché un temps où j’avais bien pu croisé ce coup de crayon dont la finesse des traits me disait quelque chose. Haru Tsukishima, déjà croisé dans Entre toi et moi chez Kana a effectivement un trait tout doux, un peu évanescent même parfois et fait toujours un très joli travail sur les regards, ici, notamment celui de Sakura, l’héroïne, qui a de très beaux yeux de chats. Mais surtout, l’autrice aime s’amuser à reprendre de manière presque parodique les classiques du shojo. Dans Entre toi et moic’était la cultissime scène du plaquage contre le mur qui revenait souvent. Dans We must never fall in love, c’est l’amour interdit entre un frère et une soeur par alliance qui viennent d’emménager ensemble. 

Alors oui, il n’y a rien de neuf sous le soleil ici, mais quand on lit l’avertissement de l’autrice qui dit qu’elle a « la ferme intention d’utiliser absolument tous les passages obligés d’un shojo manga« , on peut aussi prendre la lecture au second degré, comme une parodie et alors on s’amuse de beaucoup à lister ces fameux passages qui nous tombent dessus. J’ai ainsi pris beaucoup de plaisir à aller à la rencontre de Sakura et Kaede, son nouveau petit frère pas si petit, qui adore se promener torse nu à la maison.

Les chapitres sont comme promis un enchaînement de scènes plus truculentes les unes que les autres où forcément les hormones de nos héros vont gentiment se réveiller. Tout commence sur un quiproquos avec Sakura qui pense avoir un petit frère vraiment petit, mais se retrouve avec un frère qui a son âge. Pire, c’est le garçon qui vient de la voir se prendre un râteau par le beau gosse des premières années… Ça débute mal.

Mais ce qui fait tout le charme, c’est aussi le caractère de Sakura, une jeune fille franche, qui a vraiment envie de faire plaisir à sa mère, son nouveau père et de protéger comme elle peut son nouveau frère même si elle est extrêmement maladroite et se met elle-même dans les pires situations. La situation va donc très vite être inversée et c’est lui qui va régulièrement venir à sa rescousse dans des situations effectivement tirées des pires clichés du shojo, mais toujours avec humour pour nous lecteurs. Il est ainsi très drôle de le voir la sauver de malaises à répétition dans la salle de bain, d’un rdv arrangé foireux au karaoké, d’une situation gênante au centre commercial avec celui qui lui a mis un râteau, et j’en passe. L’autrice semble s’amuser comme une petite folle à caser ces scènes attendues où le héros va venir la sauver sur son cheval blanc. 

Sauf que Sakura veut malgré tout être elle-même la sauveuse de son frère. Il est donc adorable de la voir au quotidien tout faire pour tenter de l’intégrer au mieux dans leur famille mais aussi au lycée malgré les bourdes qu’elle commet. Elle est vraiment toute mignonne et ce côté mignon, on le ressent puissance 10, quand en prime elle va forcément se mettre doucement à craquer pour lui, qui comme elle, est d’une maladroite prévenance envers elle. Un équilibre entre deux être qui se ressemble et qui mène à une inexorable romance interdite dont on a déjà les prémisses lors de quelques scènes prévisibles à la maison.

Rien de bien innovant donc dans We must never fall in love !, mais une parodie des shojo romantiques gentiment drôle et donc réussie pour peu qu’on lise le titre au second degré. On s’amuse de la candeur des héros et des situations improbables où ils se retrouvent conduisant à leur rapprochement interdit. Si vous avez aimé l’humour tendre et décalé d‘Entre toi et moi, sa précédente série, vous devriez aussi vous amuser et craquer ici. Ce fut mon cas et j’adore vraiment les beaux yeux candides de Sakura. Une seule crainte : la longueur de la série, 9 tomes…

(Merci à Pika et Sanctuary pour cette lecture)

 > N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Vous ?

Tome 2

Amateur, Amatrice de romances lycéennes qui font palpiter votre petit coeur, We must never fall in love est fait pour vous tant il coche toutes les cases du genre. Amateur, Amatrice de renouveau, passez un peu votre chemin, ce ne sera pas pour cette fois.

Appréciant pour ma part, le tendre humour de l’autrice ainsi que son trait très pur, enfin surtout ce dernier, j’arrive à passer par dessus le côté très vu et revu de cette nouvelle romance proposée chez Pika. Mais je reconnais également que derrière la belle mise en scène un brin sexy et sensuelle, parfaite pour faire battre notre coeur, l’autrice passe par tous les clichés du genre et toutes les scènes habituelles qu’on connaît et donc que l’ensemble, bien que mignon, n’est pas très original…

Cependant, j’ai à nouveau passé un bon moment devant la fraîcheur et la naïveté des deux héros, Sakura et Kaede, qui passent leur temps dans ce tome à essayer de se convaincre que non ils ne sont pas en train de craquer l’un pour l’autre. C’est d’autant plus amusant que tout le monde autour d’eux, sauf leurs parents peut-être, s’en rendent compte devant le malaise de Sakura et la jalousie possessive de Kaede, mais eux ne veulent rien entendre et même quand ils en parlent, ça tombe tellement dans l’excès que ça en devient risible.

Effectivement Haru Tsukishima est connu pour ses comédies romantiques et nous sommes en plein dedans. Le précédent tome s’était terminé sur une Sakura qui s’évanouissait dans son bain et était secourue par le chevalier Kaede. Dans cette suite, on continue à enchaîner les situations rocambolesques à coup de je te sauve en classe quand tu tombes de ta chaise, je te rattrape dans mes bras quand tu sautes du premier étage, ou je te protège quand tu te retrouves dans un parc louche le soir. L’autrice connaît ses classiques et sait que ça plaît aux lecteurs et lectrices quand il y a un héros jouant les preux chevaliers. Je dois avouer que moi, j’ai pris ça au Xième degré et que ça m’a surtout bien fait rire.

Car il faut avouer qu’en faisant se dessiner un très prévisible triangle amoureux entre Sakura, son frère par alliance Kaede et Hatano celui qui l’avait rejetée, l’autrice ne fait pas dans la dentelle. Elle insiste lourdement sur la jalousie grandissante de Kaede avec des réactions épidermiques un peu trop exagérées et sur le côté dragueur d’Hatano, qui également ne fait pas dans la dentelle. Alors forcément le lecteur adulte, qui voit bien que tout est poussé à l’extrême, peut aussi trouver cela amusant, tandis qu’un autre moins expérimenté trouvera peut-être cela juste charmant. Il y a à boire et à manger pour tout le monde.

De la même façon que cette double grille de lecture est possible, il y a une double intrigue : celle de la romance naissante mais compliquée des héros et celle de leur nouvelle vie en famille recomposée. J’ai beaucoup apprécié celle-ci dans le début du tome avec des séquences émotions qui ont parfaitement fonctionné sur moi, que ce soit lorsque Sakura les appellent « papa, maman » pour la première fois ou lorsque Kaede prend plaisir à voir sa nouvelle mère heureuse de manger avec eux. J’aime qu’on nous montre aussi des situations simples et non conflictuelles où cela respire juste le bonheur d’être ensemble. Ça fait chaud au coeur.

Mélangeant donc ce côté très tranche de vie du quotidien d’une famille recomposée à romance adolescente assez classique en contexte scolaire, Haru Tsukishima parvient à me distraire d’un bout à l’autre de ce tome avec un tendre humour et un dessin vraiment fin et solaire où la pureté des cases me met parfois des étoiles dans les yeux, même quand les situations sont archi téléphonée. J’aime aussi ce genre de shojo certes vu et revu mais qui me détend joliment.

Tome 3

Bien que archi plan plan et classique que c’est mignon de voir s’inscrire dans la continuité ce petit triangle amoureux remplis de héros maladroits qui ne réalisent pas bien leurs sentiments.

La série ne révolutionnera clairement pas le genre. On est dans les archétypes de la fille gentille et naïve qui touchera le coeur endurci ou peiné des garçons l’entourant, allant jusqu’à les faire craquer pour elle sans qu’elle s’en rende compte, et tombant à son tour amoureuse sans le réaliser. Cependant, la gentillesse de chacun des personnages dans cette histoire rend celle-ci bien agréable à lire.

L’autrice nous offre tour à tour de nombreux moments romantiques entre Sakura et les garçons. Il est d’ailleurs amusant de voir comment l’autrice met ceux-ci en rivalité en les collant côte côte presque comme dans un fantasme de BL. J’ai adoré ce décalage. Mais l’âme romantique des lecteurs sera plus séduit par les dynamiques des duo Sakura-Hatano ou Sakura-Kaede.

On est ainsi touchée de voir Hatano se rapprocher peu à peu d’elle alors qu’il l’a rejetée. Il ne voit plus en elle la même menace que les autres filles. Il a confiance en elle et une jolie relation se noue entre eux. Par contre, soyons honnête, le blocage qu’il fait sur les filles à cause de collégiennes qui auraient pénétré chez lui pour lui voler des affaires et publier le tout sur les réseaux sociaux, c’est un brin too much pour être crédible, où je ne vis pas du tout dans la même réalité que ces jeune japonais… C’est pourquoi, même si je le trouve adorable dans les changements qui s’opèrent en lui, je préfère encore suivre les changements de Kaede.

Celui-ci s’interroge peu à peu sur la nature de ses sentiments pour sa soeur d’adoption. Celle qui ne devait être qu’une soeur à la base pour lui est devenue quelque chose d’autre. Il peine à mettre les mots dessus pourtant les sentiments sont là et on s’amuse autant qu’on est attendri de le voir succomber. C’est mignon tout plein du fait de son ignorance en la matière. Puis quand il commence à réaliser, toujours sans mettre les mots, on s’amuse alors de le voir tenter de résister. C’est une bonne dynamique.

La seule au final qui reste un peu trop statique, ne se bouge pas et a un rôle assez mineur, c’est Sakura malheureusement. Je la trouve particulièrement lisse et mal développée par rapport aux garçons dans ce tome. L’autrice leur donne vraiment la part belle entre ses jeux les mettant dans des situations de BL et les sentiments qu’ils commencent à développer qui impulsent certaines scènes. J’aurais aimé un plus bel équilibre entre eux et Sakura pour que celle-ci gagne en stature.

We Must never fall in love est donc une jolie bluette divertissante avec de l’humour, de la tendresse et des romances naissante qui est agréable à lire à défaut d’être originale. Il est mignon de voir des garçons aussi maladroit et fleur bleue, ça change vraiment de l’époque « bad boy » qu’on a connu et ça fait du bien aussi d’avoir des modèles positifs.

Tome 4

C’est toujours agréable de retrouver une série douce et mignonne qui, si elle n’a rien d’original, a des personnages gentils et attachants dont on se plaît à suivre l’évolution.

Tome médian, nos héros sont encore en pleine recherche d’eux-mêmes et leurs sentiments les agitent pas mal. Dur dur d’accepter de réaliser qu’on craque pour sa soeur ou son frère par alliance surtout quand on vient d’emménager ensemble et qu’on débute à former une nouvelle famille. C’est ce qui arrive à Kaede et Sakura.

L’autrice tente bien de nous distraire avec l’intervention d’Hatano, qui en se proclamant petit ami de la demoiselle au lycée, l’entraîne dans une fausse relation qu’il aimerait peut-être voir devenir vrai, mais au final on en revient toujours aux deux mêmes. Plus que ce que cette fausse relation implique pour les deux concernés, ce sont les réactions de Kaede qui attirent notre attention. Le jeune homme avait prévenu Sakura de ne pas tomber amoureuse de lui, mais c’est lui qui semble de plus en plus sous le charme.

Alors le lecteur qui a la chance de voir ce qu’il se passe chez chacun dans le dos de l’autrice frétille devant ce cache cache sentimental bien maladroit. C’est amusant de voir Kaede tenté de réfréner ses sentiments et de les cacher surtout quand la jalousie s’en mêle. C’est mignon de voir que Sakura n’est pas si bête que ça et qu’elle se rend compte peu à peu de quelque chose. L’autrice truffe en plus les pages de scènes adorables où elle les rapproche lorsque l’un est malade, lorsque l’autre cuisine, lorsque l’un se repose sur le canapé, lorsque Noël arrive. Avec une jolie douceur et fraîcheur adolescente, elle met en scène ces incontournables dans un joli dessin très pur.

Certes, c’est archi classique, archi vu et revu, mais ça fonctionne. J’aime toujours autant ce jeu de chat et de la souris qui fait gentiment monter la tension avant qu’il ne se produise vraiment quelque chose. Cette attente, cette espérance à chaque scène est vraiment bien travaillée et quand quelque chose se produit, on frétille d’autant plus. Alors oui, il y aura mille questions à traiter ensuite de la vision par la société représentée par leurs camarades sur une relation entre frère et soeur par alliance, aux conséquences sur leur nouvelle cellule familiale et leurs parents, notamment le père de Kaede qui était content d’avoir « une fille », mais je table que l’autrice saura le faire sans trop de drame superflu comme jusqu’à présent.

Tome du milieu, tome transitoire, il aura su agiter avec douceur nos sentiments et frétiller notre impatience. Sans esbroufe, avec des recettes connues, l’autrice fait avancer son histoire et ses personnages, nous offrant de jolis moments avec des héros positifs qui ne forcent rien. Certes, c’est un classique des romances shojos que les histoires entre frère et soeur, mais pour l’instant l’absence de drama me fait un bien fou, même si ça ne révolutionne pas le genre, et je suis assez fan de ce Kaede, sorte de force tranquille, qui avance sans forcer et s’impose ainsi en douceur dans le coeur de Sakura, juste par sa gentillesse.

Tome 5

Voilà, on arrive enfin de plus en plus à la période que je préfère dans ce type de romance : quand les personnages se tournent autour et frôlent du doigt leurs sentiments avant le grand bouleversement. C’était mignon tout plein !

Haru Tsukishima prend vraiment son temps pour faire évoluer les sentiments et la relation de Sakura et Kaede. J’aime. Elle permet ainsi à chacun de faire face à ses sentiments, à la situation et de voir ce que cela pourrait changer. C’est un temps de réflexion que je trouve souvent intéressant quand il est bien mené et ici, l’autrice sait dynamiser cela avec de petits ajouts subtils.

Il y a d’abord l’intervention d’Hatano, qui après avoir été un personnage un peu imbuvable pour moi au début, se révèle être de plus en plus un garçon gentil et sensible qui sait ne pas imposer ses sentiments et attendre que l’héroïne ait une révélation juste en étant près d’elle. C’est mignon même si j’aimerais parfois qu’il soit un poil plus direct vu l’aveuglement de Sakura… Mais c’est reposant d’avoir un garçon qui ne force rien.

Il y a ensuite le grand frère de Kaede qui vient passer quelques jours chez eux, et lui, il apporte le piquant et l’humour qu’il faut pour réveiller son petit frère et le pousser à agir. Rien de grandiloquent quand même, c’est Kaede l’empoté, mais au moins il est plus clair avec lui même et tente de petite chose. Ainsi, son grand-frère fut un bon moteur dans l’histoire en plus d’être un personnage sympathique et chaleureux, un brin taquin, ce que j’apprécie.

Reste au milieu de tout ça une Sakura peut-être un peu trop passive qui a tendance à trop se laisser porter, ce qui m’agace parfois. Autant, je trouve le travail sur les personnages intéressant, autant je trouve celle-ci trop linéaire. L’autrice ne se foule pas avec elle. Elle lui a donné un joli look avec ses yeux de chat et sa coupe coupe vaporeuse mais j’ai l’impression que ça s’arrête là. C’est juste la gentille fille qui a du succès grâce à cela sans s’en rendre compte. J’espère que dans les tomes restant elle va prendre un peu de corps et ne pas laisser les garçons tout faire.

We must never fall in love coche cependant joliment les cases de la romance interdite entre frère et soeur par alliance avec une douceur et une gentillesse qui font du bien. A l’image des dessins, tout est très doux et vaporeux, ce qui rend la lecture apaisante malgré les petites touches pétillantes parfois. Ici, les romances avancent de manière de plus en plus marquée et c’est chouette au bout des 5 tomes sur 9 que compte la série, ça laisse présager une suite plus agitée.

Tome 6

Ai-je eu du mal à croire l’autrice quand elle a dit que l’histoire allait enfin avancer dans ce tome ? Oui. Ai-je eu raison ? Non et j’en suis ravie ! Petite bluette attachante sur une soeur et un frère par alliance tombant amoureux alors qu’ils vivent sous le même toit, We must never fall in love continue son joli chemin grâce à une autrice qui évite la plupart des écueils tout en restant classique et rassurante.

Haru Tsukishima nous ayant fait mariner pendant les 2/3 de sa série, je ne croyais absolument pas à l’avancement de la romance dans ce tome et pourtant j’avais bien tort. Nos deux empotés de service ont mangé du lion et permettent enfin à leurs sentiments de s’exprimer. Ce n’était pas trop tôt ! Place désormais au nouveau volet de l’histoire : la relation interdite et ses mécanismes qu’on connaît bien.

Les histoires de soeurs et frères par alliance tombant amoureux, on connaît ça depuis le grand classique que fut Marmalade Boy dans les années 90, mais ici point de drame comme avec celui-ci, juste des questions logiques que nos jeunes, enfin surtout Sakura se pose. J’ai aimé voir celle-ci plus mûre dans ce tome. Certes elle reste assez évaporée et lunaire parfois, mais elle a aussi les pieds sur Terre et je comprends qu’elle veuille prendre son temps, réfléchir à leur relation et leurs sentiments, faire attention à leurs parents, surtout dans ce cadre japonais où la famille et le respect des sentiments des aînés semblent si importants.

 Alors le lecteur est obligé de ronger son frein, comme Kaede, nouvellement nommé petit ami de la jeune fille avant d’être rétrogradé à nouveau au statut de petit frère. L’autrice cependant nous gâte en nous offrant de nombreuses scènes toutes mignonnes entre eux où ils expriment leurs sentiments à coup de rougissement, effleurements et même baisers ratés. Elle n’oublie pas ce que provoquent les premiers émois et c’est mignon de les voir la tête dans les nuages, totalement emportés par leur nouveau statut. Elle montre aussi joliment la frustration qu’on peut ressentir à ne pas pleinement exprimer ce qu’on ressent à cause des contraintes de la société. Tout cela donne lieu à de jolies scènes douces et tendres, parfois un peu tendues également, mais où tout fini toujours bien parce que nos héros sont ainsi.

J’ai également apprécié que l’autrice ne se focalise pas uniquement sur eux à l’heure des changements. Il y a déjà le fait qu’ils se confient à leurs amis qui fait du bien, car ainsi on a une jolie ambiance de camaraderie lycéenne, avec un voyage à plusieurs à la clé. Mais il y a également la question du rival qui n’est pas oubliée et j’ai trouvé chouette de voir celui-ci évoluer de son côté depuis sa rencontre avec Sakura. Hatano n’en a sûrement pas fini avec elle et nous non plus, mais en attendant on nous montre le garçon charmant et touchant, plus prévenant envers les autres qu’il devient. J’espère juste que les graines de mélodrame que l’autrice a semé avec lui et avec les parents des héros ne germeront pas trop vite ni trop fort ^^!

Beau successeur aux titres de la collection « Cherry blush », cette douce comédie romantique continue de me charmer avec certes ces thèmes vus et revus mais son ambiance calme et apaisante, à l’image des beaux dessins un peu évaporés de l’autrice. Voir nos héros se déclarer et avancer dans leurs relations fut charmant. C’était mignon de les voir tâtonner, heureux de se trouver mais inquiet de leur statut. Un classique toujours aussi efficace quand il est bien fait.

Tome 7

Votre moment de douceur sponsorisé par Pika – Cherry Blush !

Chaque tome de We must never fall in love me rend plus flagada l’un que l’autre tant nos héros sont charmants dans leur découverte de l’amour et ses manifestations. Après s’être longtemps tournés autour, puis s’être déclarés, place à une vie de couple des plus singulières.

Que c’était adorable de continuer à suivre les émois de Sakura et Kaede dans ce nouveau tome. Bien que nous soyons sur un classique schéma de romance frère-soeur avec le secret à tenir devant les parents et les camarades de classe, le titre dégage une belle fraîcheur. C’est mignon tout plein de leur voir interagir avec tellement de bienveillance l’un et l’autre. On est vraiment dans du pur feel good.

Chaque intrigue se dénoue toujours facilement sur le monde de la bienveillance et du dialogue. C’est reposant. Chaque personnage est pétri de bons sentiments, ça met du baume au coeur. Ils sont tous gentils dans cette série, même les rivaux ou les camarades qui pourraient être jaloux et semer la zizanie. On n’a donc rien de tout ça et c’est apaisant à lire.

De plus, avec le dessin ampli de douceur d’Haru Tsukishima, on passe de très beaux moments. A l’image des couvertures, on comprend bien l’évolution des sentiments des héros. C’est très joli ici la façon dont la mangaka représente ce besoin de toucher, de ressentir l’autre au fur et à mesure que les sentiments grandissent. J’ai été touchée par leur retenue puis par leur douce fougue une fois la digue rompue. C’est juste beau. On ressent x10 la tangibilité de leur désir dans les gestes qu’ils vont l’un envers l’autre et c’est émouvant, que ce soit lors de leur voyage avec leurs amis ou lors de leur sortie en amoureux ou même lorsqu’ils sont seuls à la maison. Ils sont vraiment dans leur petite bulle ici.

L’autrice sème pourtant des graines pour la suite, avec des complications peut-être à venir. Il est bien sûr question de leur relation amoureux qui court-circuite celui de frère et soeur qu’ils ont devant leurs parents, et qui devra être réglée à un moment. Il y a aussi Hatano, qui est toujours amoureux de Sakura et reste très proche d’elle. Une future source de jalousie ou de conflit ?

Le scénario reste très simple pour le moment mais il remplit le coeur de chaleur quand le lecteur découvre combien ces héros s’aiment et comptent l’un pour l’autre. C’est charmant de voir naître et grandir ce désir dans une atmosphère pleine de douceur, de bienveillance et d’échange. Une romance pleine de positivité.

Tome 8

Il y a dans les shojo une veine avec des titres romantiques qui tirent sur la corde du mélo. J’ai l’impression que ces dernières années, les auteurs et les éditeurs cherchent à se défaire un petit peu de ce schéma pour des choses plus simples et positives. J’ai cru que We must never fall in love était de ceux-ci, malheureusement ce tome me prouve le contraire et me fait lever les yeux au ciel…

A un tome de la fin, l’autrice ne trouve rien de mieux pour réinjecter une dynamique dans son histoire que de trouver une complication à nos héros : LA complication qu’on attendait un peu tous depuis le début vu le schéma, c’est-à-dire le problème d’être frère et soeur par alliance et la peur de blesser leurs parents. Je sais que c’était couru que cela allait arriver, mais j’ai cru un temps que l’autrice réussirait à faire un pas de côté vu toute la tendresse et la simplicité qu’elle réussissait à mettre dans son récit. Je me trompais.

C’est au détour d’un petit séjour à l’hôpital de la mère de Sakura et de la panique de celle-ci à l’idée de se retrouver seule, que Kaede prend peur lui aussi et veut mettre de la distance entre eux, pour être juste son « frère » et ainsi pouvoir être là tout le temps là pour elle. Plus tordu, tu meurs ! J’ai vraiment du mal avec cette propension des romances à chercher à mettre des complications là où il ne devrait pas y en avoir et encore plus quand les auteurs et autrices décrivent cela sur des pages et des pages… Je trouve ça chiant et barbant parce qu’on sait qu’on final ce sera surmonté d’une pirouette. Bon et en plus ici, ce n’est ni très fin, ni très intéressant…

Heureusement, Haru Tsukishima a aussi l’idée de faire faire un pas de côté à Kaede pour remettre en avant Hatano. Trouvant ce personnage charmant et ayant aimé son évolution tout au long de la série, bien plus que celle un peu monolithique des héros, j’ai été ravie qu’on lui accorde plus de place, même si je sais qu’au final, ça finira mal pour lui malheureusement et que lui donner de faux espoirs est cruel. Cependant, je le trouve adorable, doux, positif. Il est toujours là pour Sakura l’air de rien et ne demande rien en échange. J’aurais presque préféré qu’elle change d’avis et finisse avec lui à ce stade tant il est plus positif que Kaede ^^!

Après rien ne vole très haut ici, l’autrice surfe à fond sur les clichés du genre que ce soit dans l’écriture du récit ou dans les scènes dont elle émaille cette romance. Il n’y a malheureusement aucune dérision et tout est premier degré en plus. Alors oui, son dessin est beau, doux, avec toujours ce travail sur les yeux de chat de Sakura que j’adore, la finesse des traits d’Hatano qui me met en joie et les petites touches de mode que je savoure, mais ça ne suffit pas à le faire sortir du lot. C’est un titre très banal qui sera vite oublié une fois terminé.

A un tome de la fin, We must never fall in love tombe malheureusement à pieds joints dans l’un des pièges du genre et me laisse songeuse sur la propension de certaines autrices à ne pas savoir se renouveler. Heureusement, porté par d’autres personnages plus positifs et juste intéressants que le duo principal la lecture se poursuit avec plaisir grâce à Hatano et aux amis de nos héros. Il me tarde cependant que cela se termine et je milite pour des shojo lycéens avec des trames plus modernes et différentes.

Tome 9

Alors quel va être le dénouement de cette charmante romance familiale entre frère et soeur par alliance de famille recomposé ? Je parie que vous aussi vous avez parié sur un classique happy end. Mais l’important n’est-il pas le cheminement plutôt que le résultat ?

We Must Never Fall in Love ! était une comédie romantique des plus classiques pour qui connaît le schéma des romances entre frère et soeur mais elle s’est détachée du lot par sa prévenance, sa gentillesse et sa douceur. Les personnages sont juste adorables. Alors forcément, ce dernier tome ne pouvait être que de ce tonneau.

On pourra reprocher à ces derniers d’être peut-être un peu trop lisses justement, un peu trop gentil. L’héroïne est quand même le cliché de la fille soumise et à la limite du neuneu… Mais les garçons eux ont un peu plus de densité. Je pense surtout au rival Hatano dont l’évolution fut ma bouffée de fraîcheur dans cette saga. De beau gosse froid et lointain, il est devenu un garçon doux et gentil, qui parvient à trouver la juste distance entre son désir de ne pas trop se mêler aux autres et le besoin quand même de sociabiliser. C’est en plus un vrai soutien bienveillant pour Sakura au fil des tomes, qui jusqu’au bout sera là pour elle même quand ça le fera souffrir. Un bien gentil garçon.

Pour le dénouement, l’autrice nous réserve bien sûr quelque chose d’assez prévisible et consensuel entre résolution du triangle amoureux, fuite en amoureux, discussion avec les parents et déclaration à leurs camarades de lycée. C’est simple, c’est parfois même un peu rapide, mais au final ça montre aussi que ça n’a pas besoin d’être compliqué, qu’il suffit de s’ouvrir et s’affirmer pour vivre ce dont on a envie. Ça m’a plu. La discussion avec leurs parents est un modèle du genre. Pas de drama, juste l’importance d’être honnête et ne rien cacher. Ainsi ce ne sera pas une histoire impérissable mais cela m’aura offert un dénouement plein de bienveillance et c’est là le plus important ici.

Fin de cette classique petite romance au sujet parfois borderline que les japonais aiment tant. Cela se déroule sans surprise mais sans fioriture non plus avec un accent mis sur la douceur, la gentillesse et la communication, ce qui est parfaitement dans l’air du temps. Le titre a donc parfaitement sa place dans la collection « Cherry Blush » de l’éditeur où les jeunes lecteurs peuvent découvrir des premières romances safe à lire en toute confiance.

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©2018 Haru Tsukishima

 

9 commentaires sur “We must never fall in love ! de Haru Tsukishima

  1. J’avais vu passer sur Twitter l’intention de l’autrice « d’utiliser absolument tous les passages obligés d’un shojo manga » et j’avoue que ça m’avait intriguée, mais pas assez pour prêter plus attention à ce manga dont le résumé m’avait semblé bateau. Mais ton avis qui met bien en avant la manière dont la dimension parodique fonctionne à merveille me donne bien envie de me lancer dans cette histoire qui semble toute mignonne ! J’aime aussi beaucoup le style des dessins.

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  2. C’est vrai que les lignes et les couleurs ont l’air très douces, un vrai sucre d’orge 🤭 L’histoire semble rigolote avec cette pauvre Sakura qui enchaîne les maladresses, une héroïne attendrissante apparemment. Par contre, c’est vrai que 9 tomes, ça peut paraître long, a voir ce que réserve l’auteure 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Exactement, un très bon bonbon sucré et régressif qui attendrit et amuse.
      Mais oui, j’avoue que plus ça va, plus j’ai du mal avec le trop de tomes sur ce type d’histoire qui en mériterait moins bien souvent ^^!

      Aimé par 1 personne

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