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La Locomotive de l’innocence de Yoshimi Uchida

Titre : La Locomotive de l’innocence

Auteur : Yoshimi Uchida

Traduction : Alexandre Fournier

Éditeur vf : BlackBox

Année de parution vf : 2022

Nombre de pages  : 182

Résumé : Plongez dans l’univers fascinant, onirique et merveilleux de l’autrice Yoshimi Uchida grâce à cette collection d’histoires courtes en trois volumes ! Découvrez de nouvelles facettes de cette autrice de génie tirant tant son influence des contes de fées que des romans anglais du XIXe siècle, entre autres. Une collection à la croisée des genres pour rêver et s’émerveiller.

Mon avis :

Second recueil que nous publie BlackBox pour prolonger la découverte du très bel univers poétique et onirique de Yoshimi Uchida après l’excellent mais déroutant Liddell. Alors que Vaisseau étoilé dont je vous parlais la semaine dernière parlait beaucoup de rêve à réaliser, celui s’axe sur les rencontres d’une vie et ce qu’on projette chez l’autre. C’est splendide.

Plus récent que le précédent recueil, mais publié juste avant Liddell, La Locomotive de l’innocence fut d’abord publié dans les pages du magazine Bouquet en 1981. Le titre choisit en France est particulièrement juste pour revenir sur ces 4 histoires toujours inspirées de la littérature anglo-saxonne du XIXe qui fleure bon la nostalgie pour l’ancienne amatrice du Club Dorothée que je suis. On y retrouve le même sens du drame que dans bien des adaptations d’alors et c’est un vrai bonheur de retrouver cela.

Le trait de Yoshimi Uchida a en plus eu le temps de s’affiner depuis Le Vaisseau étoilé qui avait quelques défauts de proportions, notamment. Ici, c’est un ravissement. On est peut-être sur des compositions plus classiques et moins oniriques dans l’ensemble, mais on se rapproche tellement d’une Riyoko Ikeda avec ces corps longilignes, ces nez pointus et ces chevelures bouclées, que j’en raffole. Il est du coup dommage que nous n’ayons pas eu les pages couleurs qui semblent émailler la version japonaise.

Dans ce recueil, l’autrice a voulu nous parler d’histoires toujours aussi touchantes mais peut-être encore plus axées sur l’enfance et la fin de l’innocence. On y retrouve des personnages qui vont à chaque fois devoir faire des choix pour grandir. Très souvent, cela se solde par une très jolie morale et l’aventure, même si difficile, vaut le coup. Ils sont pour cela épaulés par des personnages plus jeunes qu’eux, en qui souvent ils projettent des souvenirs ou aspirations, ce qui est émouvant. Ça me rappelle un peu l’ambiance des Quatre filles du Dr March, je l’avoue.

Cependant, l’ensemble de ces histoires ont pour ambition d’être un brin dramatiques. Entre l’une où une fille aime sans retour un garçon d’une classe inférieure à la sienne, une autre où un garçon est mourant, une troisième où le mystérieux héros a perdu sa soeur et la dernière où on suit un homme et une femme qui n’ont pas eu le droit de s’aimer autrefois, on sent bien que l’autrice aime contrarier ses personnages. Cependant, autour d’eux, il y a souvent un groupe, un groupe d’enfants même, plein de bonhommie et de joie de vivre propre à leur âge qui va les entraîner vers la lumière et les aider. C’est charmant.

Je n’ai pas aimé toutes les histoires de la même façon. Si dès qu’il y a un amour contrarié cela me parle, en revanche quand il y a trop de fantastique et que cela part un peu dans tous les sens comme dans la deuxième histoire, cela me perd et me fait sortir de l’histoire, même si on y retrouve des références savoureuses à Shakespeare. Je préfère quand c’est plus simple.

Je note cependant que sans son nom, je n’aurais jamais fait le lien entre ces histoires un peu passe-partout somme toute et sa série Liddell qui est beaucoup plus étrange. L’autrice se laisse peu porter vers le fantastique et se contente plutôt d’imaginer à sa sauce des histoires sûrement dans le cadre des lectures fétiches de son enfance. Cela a son charme quand comme moi on aime aussi mais cela peut dérouter des lecteurs non connaisseurs voire ne pas les attirer, ce que je conçois. C’est juste dommage.

J’ai de mon côté été ravie de découvrir cette autre facette de l’autrice à travers ces deux recueils. Après, je ne vais pas mentir, c’est surtout l’ambiance et les dessins qui m’ont plu et que je vais retenir. Les histoires, elles, bien que charmantes et touchantes, n’ont rien de mémorables pour autant. Je préfère suivre des textes sur des temps plus longs pour bien m’en imprégner, mais si c’est le moyen de découvrir de grandes artistes, je ne crache pas dessus non plus. A quand une prochaine série de l’autrice ?

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : …, Vous ?

6 commentaires sur “La Locomotive de l’innocence de Yoshimi Uchida

      1. Je te comprends pour le prix même si je comprends aussi leur logique de rentabilité vu le public de niche qu’ils doivent avoir.
        J’avoue que la collection Hurlements ne me semble pas trop pour moi 😅

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      2. Leur logique de rentabilité ? Moi ça m’embête quand même de retrouver ensuite certains de leurs titres à -50%. Du coup je préfère attendre. Mais quand il est question d’horreur ou de certaines magical girl j’ai toujours peur de la rupture. lol

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