Livres - Science-Fiction

Cantique pour les étoiles de Simon Jimenez

Titre : Cantique pour les étoiles

Auteur : Simon Jimenez

Traduction : Benoît Domis

Éditeur : J’ai Lu (Nouveaux Millénaires) 

Année de parution : 2021

Nombre de pages  : 475

Histoire : L’humanité a quitté la Terre, devenue inhabitable, voilà mille ans. Elle vit aujourd’hui dans d’immenses stations spatiales, conçues et gérées par des multinationales, et se déplace entre les étoiles par la Poche, une contraction de l’espace et du temps. Quelques semaines dans la Poche se traduisent par des années, voire des décennies en temps réel, condamnant ceux qui y transitent à une vie de solitude.
C’est le cas de Nia Imani, capitaine d’un cargo assurant la liaison entre Umbai-V et la station Pélican. Un jour, une capsule d’origine inconnue s’écrase à la surface d’Umbai-V. A son bord, un enfant, indemne mais muet, que Nia accepte de ramener aux autorités compétentes. Au fil de leur voyage, et malgré le silence, un lien très fort se tisse entre la femme et le garçon. Pourtant, le mystère demeure : qui est-il ? D’où vient-il ? Ne risque-t-elle pas de commettre une terrible erreur en le livrant à ses employeurs ?

Mon avis :  

 La collection « Nouveaux Millénaires » de J’ai Lu m’ayant fait découvrir des textes et auteurs que j’ai adoré comme La Terre Fracturée de N.K. Jemisin, j’ai tendance à toujours jeter un oeil sur leurs publications et je dois dire que la couverture psychédélique un peu hitchcockienne du Cantique pour les étoiles a rapidement attiré mon attention.

Simon Jimenez était inconnu de moi auparavant. Auteur de plusieurs nouvelles, Cantique pour les étoiles est son premier roman. Un roman de SF abordable, qui prône plus la poésie, l’émotion et l’introspection que les sciences et qui invite joliment au voyage, mais où l’on sent encore un certain tâtonnement dans l’écriture qui a fait que je n’ai pas été complètement emportée malgré le bon moment que j’ai passé.

L’auteur nous emmène dans un futur où l’humanité a dû quitter une Terre devenue inhabitable, grand classique, pour aller vivre dans d’immenses stations spatiales gérées par des multinationales et alimentées par les gens qui se déplacent entre les étoiles et les station grâce à la Poche : une méthode de contraction de l’espace et du temps mais qui crée un sacré décalage entre le temps de ceux dans et hors de la Poche, ce que certaines multinationales voudraient résoudre. Voici le cadre de départ de l’histoire, un cadre assez simple et peut-être un peu trop déjà vu mais dans lequel on se sent bien. C’est confortable aussi les univers déjà connus.

Les premiers chapitres m’ont un peu déstabilisée, j’avais l’impression d’être dans un ensemble de nouvelles que l’auteur tentait, parfois péniblement, de lier entre elles. Ils étaient en fait l’introduction des personnages et lieux principaux de l’histoire à savoir une voyageuse de la Poche : Nia Imani, capitaine d’un cargot ; Fumiko, une scientifique, grande chercher mondialement reconnue ; et un mystérieux garçon muet qui joue d’une flûte. Très vite, un mystère épais va entourer ce dernier, donnant un moteur à l’histoire.

Cette histoire, c’est celle d’un être mystérieux qui serait la réponse au problème majeur de l’humanité à ce moment-là, la maîtrise de l’espace-temps. L’auteur va alors imaginé une histoire assez classique et prévisible où une certaine multinationale, aidée d’une grande scientifique, va confier l’enfant à quelqu’un en qui il a confiance pour déclencher en lui son pouvoir latent afin de pouvoir le capturer, l’étudier, le disséquer et l’utiliser. Rien de neuf sous le soleil et clairement ce n’est pas ce qui sera le plus intéressant ici, surtout que si l’on cherche des explications scientifiques, on peut repasser.

Nous sommes en fait dans un roman à ambiance qui n’a pas été sans me rappeler ceux de Becky Chambers. L’auteur va nous faire passer la majorité du temps dans l’espace, à bord du vaisseau de Nia, où celle-ci va nouer une relation très forte avec ce petit garçon : Ahro, et aller de station en station. Nous avons en fait un peu une non histoire, l’auteur préférant nous décrire une atmosphère, des lieux, des modes de vie, plutôt que de nous conter réellement une histoire car celle-ci tient vraiment sur un timbre poste. Non, le plus important pour lui fut de nous raconter la vie à bord, les liens qui se créaient, les changements que cela provoquait chez les personnages, tout ça pour nous conduire au final dramatique qu’il prévoyait.

J’ai été gênée, comme chez Becky Chambers et son Espace d’un an par cette tension narrative quasi absente, mais j’ai apprécié les relations qui étaient décrites. J’ai aimé cette romance impossible entre le Dr Fumiko et Dana. J’ai aimé cette relation quasiment maternelle qui va apparaître entre Nia et Ahro. Mais l’ensemble était un peu plat. Sans le côté « voyage » de l’histoire, je pense que je serais restée à quai justement, je n’aurais pas embarqué.

En revanche, les ultimes chapitres de l’histoire, ceux décrivant les turpitudes de cette multinationale et ce qu’elle compte faire subir à Ahro pour employer son pouvoir, eux, étaient fascinants. J’ai adoré le basculement brutal d’une certaine douceur vers la brutalité la plus extrême. J’ai aimé la description des dérives les plus sombres de la sciences et des désirs des hommes pour la maîtrise du temps et de leur vie. J’ai aimé le nouveau contre-pied pris par l’auteur dans les dernières pages quand malgré tout il nous ramène vers ce faux calme qu’il avait instauré, pour asseoir la puissance de l’esprit et des sentiments face à la science.

Cantique pour les étoiles m’a donc offert une belle balade douce, poétique et humaine dans laquelle j’ai aimé le voyage mais ait trouvé parfois celui-ci un peu superficiel face à ce qui aurait pu nous être conté. L’auteur se contente de peu et peine à sortir encore totalement de ce format « nouvelles » auquel il est habitué. Il offre ici plus un roman d’ambiance que le roman de SF scientifique que j’attendais, ça permet de donner une lecture abordable pour les novices dans le genre ou ceux qui veulent souffler un peu, mais c’est frustrant pour les amateurs d’univers et de concepts plus fouillés.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Maki, Après les ténèbres, Fanfan, Léa Touch, Allison, Vous ?

8 commentaires sur “Cantique pour les étoiles de Simon Jimenez

  1. Ah dommage, le résumé était plus que tentant mais le manque de lien et d’action des premiers chapitres me laissent plus que songeur. En connaisseuse du sujet et au vu de ton appréciation général, je pense qu’il y a mieux en terme de lectures intergalactiques.

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