Livres - Jeunesse / Young Adult

L’Automne à l’École des loisirs : L’Escargot / Rêveur / La Petite Souris et le Père Noël / Les Nuits magiques de Nisnoura / Le Secret du Capitaine

Chaque année, les mois d’octobre et novembre sont l’occasion de très belles sorties chez les éditeurs jeunesse qui préparent Noël en mettant les petits plats dans les grands. Ne rompant pas avec la tradition, c’est naturellement que j’ai trouvé de superbes nouveautés entre humour, émotion, message intime ou message universel, à vous présenter dans le catalogue de L’École des loisirs. Alors que vous cherchiez une histoire pour rassurer votre enfant, pour lui parler d’écologie, pour l’amuser avec des figures connues des légendes enfantines ou lui proposer une histoire dépaysante, vous devriez trouver votre bonheur ici.

Titre : L’Escargot

Auteurs : Minu Kim

Éditeur : L’École des loisirs

Année de parutio : 2022

Nombre de pages  : 44

Histoire : Ce tout petit garçon avec ses petites jambes et sa petite draisienne aimerait beaucoup suivre les vélos de son grand frère et de ses copains et partir s’amuser avec eux. Hélas, il ne va pas assez vite à leur goût ! Abandonné, déçu, en colère, il reste seul à l’arrière, tombe, et se perd. Mais patience… Un animal a un point commun avec lui. Plusieurs même. Ensemble, ils vont finir la journée en beauté.

Mon avis :  

Les albums en noir et blanc avec un fin trait noir et juste une touche de couleur ont toujours un petit quelque chose de particulier. Ils attirent l’oeil mais des fois c’est tout. Ici, ce n’est pas tout. L’histoire est clairement à la hauteur tant elle est belle et poétique, presque philosophique.

L’illustrateur, Minu Kim est un jeune coréen qui a travaillé sur de nombreux films d’animation, notamment sur la série Larva et dont L’Escargot est le tout premier album pour enfants. On sent clairement l’influence de son travail dans l’animation dans ce court et si percutant album, grâce à sa narration épurée où le dessin fait tout et où le séquençage est particulièrement judicieux pour rendre la lecture encore plus percutante.

Ce petit album tout simple, qui pourrait passer inaperçu, raconte pourtant avec une belle émotion, un épisode de la vie d’un petit garçon qui se sent différent des autres. La différence ici est quelque chose d’assez banal : il ne pédale pas aussi vite que les autres. Mais c’est l’occasion de parler de la différence avec un sens plus large et de montrer au jeune lecture qui oui, on a le droit de ne pas être comme les autres et que ce n’est pas pour autant qu’on ne peut pas être heureux.

J’ai beaucoup aimé le choix du noir et blanc avec juste une pointe de rouge de la plupart des planches de l’album avec seulement une double page colorée à la fin pour marquer le moment où le regard du héros d’éclaire. C’est beau et significatif. La sobriété des planches et des dessins permet de mettre encore plus en avant le message de l’auteur. Et j’ai beaucoup aimé la poésie singulière qui se dégage de ce quotidien mis en scène ici, d’un square, en passant par les bords herbeux d’une rivières, jusqu’à ce charmant paysage urbain que fini par découvrir le héros. Cela a eu un gros effet nostalgie sur moi, me rappelant les paysages des dessins animés de mon enfance.

L’auteur montre ici qu’il n’y a pas besoin d’une histoire complexe ou d’un trait fouillé pour pouvoir nous émouvoir. Parfois la simplicité fait mouche. Suivre ce petit garçon qui s’échine à suivre les autres alors qu’il n’y arrive pas est touchant. Le voir perdre pied et s’agacer aussi car on se reconnaît en lui. Mais la rencontre qu’il finit par faire et qui lui ouvre les yeux, nous ouvre aussi les nôtres et donne une nouvelle dimension au récit, montrant combien il fut bien pensé pour nous pousser à réfléchir aussi sur notre quotidien et notre perception des gens différents de nous et des efforts qu’ils font pour s’adapter à nous, alors que l’inverse doit aussi être un objectif.

Voici un album comme je les aime, à la fois bel objet graphique et puissante histoire poétique et pleine d’émotion qui nous pousse à réfléchir sur nous-même. Minu Kim sera définitivement un auteur que je suivrai.

(Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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Titre : Rêveur

Auteur : Mark Janssen

Éditeur : L’École des loisirs

Année de parution : 2022 *Sort aujourd’hui*

Nombre de pages  : 32

Histoire : Aron est un petit garçon rêveur. Il ne se reconnaît guère dans les aspirations et les façons de faire de ses camarades. Un après-midi, après l’école, Aron et son papa vont se promener. Commence alors une discussion tendre sur la sensibilité et le potentiel de chacun.

Mon avis :  

Il y a de plus en plus d’albums avec des héros différents. C’est un véritablement soulagement de pouvoir trouver des histoires permettant à ces enfants de s’identifier mais aussi à ces enfants stressés de faire retomber la pression et Mark Janssen le fait vraiment avec une superbe poésie.

Auteur américain contemporain, il nous embarque dès la première double page dans son univers dépaysant pour nous, un univers très coloré et fortement inspiré par la culture amérindienne, chose qu’on trouve peu, sauf de manière caricaturale, ce qui n’est pas le cas ici. Chaque double page est l’occasion de plonger un peu plus dans cette nature ancrée en eux avec leurs traditions animalistes, le tout sous un trait simple et pourtant rempli d’émotion comme les couleurs automnales qui dégoulinent des pages.

Pourquoi une telle plongée ? Pour mieux aller à la rencontre de ce père et de ce fils lambda qui ont une conversation cruciale et pourtant banalement quotidienne sur ce que le jeune garçon, Aron, a vécu à l’école ce jour-là. On sent à travers ce voyage dans la forêt que c’est un véritable voyage intérieur qui a lieu chez lui et son père l’accompagne avec toute sa douce bienveillance.

Aron est différent et il souffre de ne pas être comme ses camarades quand la maîtresse les interroge sur ce qu’ils veulent faire plus tard, eux ils savent, pas lui. Son père s’emploie donc à effacer cette angoisse en lui faisant découvrir ses points forts à lui aussi et la variété des capacités possibles chez les enfants. C’est très beau. J’ai beaucoup aimé les mots simples choisis et posés ici. Côtoyant moi aussi des enfants parfois bien trop stressés par leur différence, j’ai été touchée par le mal-être d’Aron puis par le beau message de son père et le calme recul dont il fait preuve pour le lui livrer et lui ouvrir tout un nouveau monde.

Petit détail mais qui a toute son importance, j’ai adoré que le père commence toujours par le féminin dans le discours qu’il tient à son fils. C’est rien mais ça change et ça fait du bien !

La mise en scène de Mark Janssen qui mélange nature, imaginaire amérindien et imagination enfantine est superbe. C’est une vraie invitation à partir à la recherche de soi-même lors d’une retraite dans la nature en bonne compagnie car la façon dont ces imaginaires s’insèrent peu à peu dans ce quotidien qui peut sembler banal a vraiment de quoi faire rêver, au point de totalement nous chambouler.

Album au message ultra positif et bienveillant, Rêveur fait partie de cette nouvelle veine d’histoire qu’il faut lire et faire lire aux enfants mais aussi aux adultes pour apprendre à reprendre sa respiration et accepter les différence de chacun. Non, il n’y a pas que les Penseurs et les Faiseurs dans la vie, il y a aussi les Rêveurs et ils font également beaucoup de bien autour d’eux comme le montre la superbe liste de personnalités établie par l’auteur en toute dernière page, nous permettant aussi de rêver d’être un jour comme eux. C’est superbe !

(Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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Titre : La Petite Souris et le Père Noël

Auteurs : Laurent et Olivier Souillé + Florian Pigé

Éditeur fr : L’École des loisirs

Année de parution fr : 2022

Nombre de pages  : 40

Histoire : Au cœur de la nuit, une ombre se déplace à pas pressés dans les villes et les villages. Encore et encore, elle dépose discrètement sous l’oreiller des bambins, une piécette en échange de leur dent de lait. Mais depuis quelque temps, la Petite souris s’ennuie et rêve d’un nouveau défi. Alors, son balluchon sur l’épaule, elle prend la route du Pôle Nord dans l’espoir d’y rencontrer quelqu’un de très important… le Père Noël.

Mon avis :  

J’ai toujours aimé les figures de la littérature enfantine, sûrement la nostalgie de cette époque-là et apparemment je ne suis pas la seule, le duo Laurent et Olivier Souillé s’attaquant cette année à la Petite Souris après revisité la figure de la Sorcière l’an dernier avec Crabibi. Tant mieux !

J’avais déjà adoré leur humour lors de ma première rencontre avec leur univers, c’est à nouveau le cas ici avec en prime les dessins forts doux et modernes de Florian Pigé qui n’ont pas été sans me rappeler ceux de Matthew Forsythe et son travail sur le motif et le dessin simple et d’inspiration géométrique.

Cette fois pas de sorcière, mais une Petite Souris qui n’ennuie dans son travail et ses gestes répétitifs. Tiens, ça ne vous rappelle personne ? Avec un humour grinçant ce trio nous compte comment celle-ci va tenter de s’en départir pour mieux rebondir.

Il y a toujours chez le duo d’auteurs un univers un peu décalé et j’ai pris plaisir à le retrouver ici avec leur humour grinçant. Ce fut ainsi amusant de découvrir une Petite Souris inventrice de machines qui lui simplifient la vie mais l’ennuient. Et face à cela, ce fut touchant de la voir découvrir le plaisir de la chaleur humaine et des choses fait main quand elle va aller à la rencontre du Père Noël et de sa famille de lutins. Deux univers s’opposent : la mécanisation et l’artisanat, dans une sorte de métaphore critique de la mondialisation. C’était inattendu.

J’ai beaucoup aimé suivre les tribulations de notre héroïne et suivre le cheminement de sa pensée en pleine évolution. C’était cocasse de découvrir ses méthodes, puis très chaleureux de suivre ses découvertes. Rien ne vaut effectivement la chaleur humaine et la transmission, c’est tellement plus épanouissant que la solitude provoquée par l’isolement.

Au-delà de ce discours peut-être un peu trop subtil pour le jeune lecteur, l’histoire au premier degré est douce et touchante avec de jolies surprises racontant aussi tout le bien que la Petite Souris a fait sans s’en rendre compte. Soulignée par les beaux dessins plein de rondeur de Florian Pigé, cette histoire est un joli conte moderne jouant sur la tradition avec un joli succès.

Entre histoire connue et histoire revisitée, avec leur univers bien à eux, les jumeaux Souillé nous offre une douce histoire pleine d’émotion, toute drôle et mignonne où on prend plaisir à redécouvrir les personnages de notre enfance dans une aventure qui pourrait bien nous arriver. Original !

(Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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Titre : La Couronne

Auteurs : Emily Kapff

Éditeur : L’École des loisirs

Année de parution : 2022 *Sort le 9 novembre*

Nombre de pages  : 42

Histoire : Nous ne nous sommes jamais rencontrés, toi et moi. Mais ton histoire est liée à la mienne. Car tu as encore le pouvoir de me transmettre… une couronne toute différente.

Mon avis :  

Il y a des couvertures qui nous frappent et attirent de suite notre attention à la fois par leur beauté et leur symbolique. C’est le cas de Couronne où la première et la quatrième de couverture ont une illustration qui se répond et happe autant qu’elle frappe. Coup réussi pour attirer notre attention !

Celle à l’origine de ce tour de force, c’est Emily Kapff, une jeune illustratrice indépendante qui adore les contes mais porte aussi un regard unique et critique sur notre monde. N’hésitez pas à suivre son compte twitter où vous pouvez retrouver ses superbes illustrations. C’est par ICI.

Avec ses crayonnés bruts et en même temps extrêmement réalistes qui donnent l’impression d’avoir un être de chair et de sang face à nous l’autrice nous embarque dans une histoire au message tout simple et pourtant indispensable : Non, « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Tout au cours de cette histoire, à travers le regard et les paroles d’une enfant venant du futur, elle nous martèle combien on devrait prendre soin de notre Terre avant qu’il ne soit trop tard.

C’est simple, classique désormais et pourtant percutant car essentiel. Voir cette enfant porter une couronne non de fleurs mais de déchets parce que dans le futur la Terre est ravagée, fait vraiment son petit effet. De même qu’entendre de la bouche d’une enfant que ce sont nos actes erronés qui sont à l’origine de cette tristesse qu’on voit sur son visage, étreint le coeur et devrait réveiller les consciences, car personne ne veut rendre triste les enfants.

Alors le texte est très simple, très discret, mais il va droit au coeur. Le dessin également semble aller à l’essentiel, avec certes un trait superbe et détaillé, très réaliste, mais fort simple et sans fioriture non plus. Ils permettent ainsi de se concentrer sur le message car ils évitent l’effet wow parfois des livres pour enfants qui font oublier le message. Ici, c’est lui qui est au coeur, c’est lui qui est essentiel, c’est lui qu’on doit retenir. Il faut arrêter de bêtiser avec notre planète.

Pour autant, l’autrice a confiance en ces jeunes lecteurs pour qu’ils soient à l’écoute car peu à peu, elle redonne espoir et fait revenir la couleur dans les yeux et la vie de cette enfant si triste au début. Elle a espoir que le futur ne soit pas déjà décidé et qu’on puisse encore le changer. Elle montre ainsi la richesse du monde dans lequel on vit et la chance qu’on a d’avoir encore cela à transmettre à nos enfants. Il faut l’écouter.

Derrière cette superbe couverture, c’est donc un album coup de poing et pas seulement coup de coeur que nous avons, écrit par une autrice engagée qui sait transmettre ses peurs et ses espoirs. C’est émouvant et touchant. Le message est important et la façon de le transmettre est la bonne, jamais trop accusateur mais un peu quand même, et surtout porteur d’espoir car il en faut pour avancer. Bravo !

(Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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Titre : Les nuits magiques de Nisnoura

Auteurs : Jean-François Chabas et Alexandra Huard

Éditeur : L’École des loisirs

Année de parution : 2022

Nombre de pages  : 42

Histoire : En cette belle nuit, le ciel est sombre comme de l’encre. Des étoiles brillent, qui sont autant de pierres précieuses. Dans une maison des montagnes du pays de l’Est dort une enfant nommée Nisnoura. Tout semble normal, mais les apparences sont trompeuses…

Mon avis :  

Avec sa fillette aux allures d’héroïne antique, la couverture et le titre avaient un je ne sais quoi de mystérieux qui ne pouvait qu’attirer mon regard. J’ai peu lu et croisé d’albums se déroulant à cette époque-là en dehors des classiques histoires issues de la mythologie que tout le monde connaît, j’étais donc contente d’avoir quelque chose de différent.

Auteur et illustratrice prolifiques, Jean-François Chabas et Alexandra Huard nous offrent ici une histoire assez classique dans le fond et la forme. Les amateurs de belles aventures pour jeunes lecteurs seront ravis ici, surtout dans ce cadre antique inédit et dépaysant. C’est sombre, mystérieux et envoûtant, ce qui compense bien la petite touche d’originalité manquante.

Avec ses motifs en mosaïques récurrents, le duo nous embarque dès l’ouverture du livre dans un tout autre monde que le nôtre, un monde fait de légende et croyance que nous ne partageons plus, mais qui fascinent toujours. Ils nous invitent à aller à la rencontre d’un personnage légendaire, mais pas un personnage connu ou en pleine possession de ses moyens, un personnage encore en sommeil. Ça c’est original !

Avec ces beaux dessins expressifs et colorés, Alexandra Huard nous plonge dans un monde oriental chatoyant et complexe, entre coutumes et légendes, celles-ci étant les fondements de la vie des êtres qu’on découvre ici. La légende dont il va être question est inédite pour nous, cela lui permet de laisser libre court à son imagination fertile avec des textiles, des textures et des palettes très riches. Cependant, je trouve également son trait peut-être un peu trop figés parfois, comme fixant ce que j’appelle un « instant carte postale », ce qui j’ai trouvé un peu trop académique.

L’histoire a la même ambivalence. Elle m’a plu par la proposition de construire avec l’héroïne sa future légende, tandis que ses pouvoirs sont encore en dormance et qu’elle s’y éveille. Et même temps, j’ai trouvé que ça manquait de folie, suivant un chemin codifié bien connu auprès d’autres futurs héros/héroïne ou dieux/déesse. On découvre en effet une Nisnoura qui aime sa famille mais qui détonne malgré elle, qui va souffrir de sa différence qui va l’isoler et qui va avoir besoin de s’éloigner pour se trouver. Un cheminement vu et revu. Non, ce qui fut intéressant, ce fut son pouvoir. J’avais deviné depuis le début comment il fonctionnait mais pas son origine. Ça changeait.

Cependant ce récit, dense en texte, est assez académique comme le dessin. C’est une aventure comme on a lu bien d’autres. Il lui manque le truc en plus, le discours sur les femmes par exemple ou une magie plus puissante, une intervention des croyances plus forte dans la vie du peuple, quelque chose en plus quoi. La fin est d’ailleurs assez sèche. Il y a un retournement de situation mal amené. Alors que l’histoire avait pris son temps jusque-là, là on saute des étapes, ce qui rend la fin bancale, comme si elle manquait son intention.

Bien que plein de bonnes intentions, bien qu’avec un décor original par son lieu et son temps, il manque quelque chose dans cette histoire pour moi bien trop classique dans le fond et la forme, qui lui fait rater son intention. On reste avec une aventure classique d’héroïne en recherche d’elle-même. C’est beau, c’est dépaysant, c’est gentil mais j’aurais voulu plus.

 (Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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Titre : Le secret du capitaine

Auteurs : Jean Leroy et Stéphane Poulin

Éditeur fr : L’École des loisirs

Année de parution fr : 2022 *Sort aujourd’hui*

Nombre de pages  : 42

Histoire : Valia, la petite orpheline, est mousse à bord de L’intrépide, le célèbre navire du corsaire Basile le Brave. Son quotidien n’est pas de tout repos entre faits d’armes et aventures à travers les mers. Valia veut être forte et courageuse à l’image du capitaine. Une mésaventure va lui faire découvrir une autre facette de Basile : un secret à chérir précieusement.

Mon avis :  

Fan de pirates, la couverture du Secret du Capitaine ne pouvait qu’attirer mon attention, surtout que le trait assez réaliste de Stéphane Poulin a quelque chose de spectaculaire et qu’il a participé à mon coeur de coeur d’il y a 2 ans : Lucky Joey ! Malheureusement bien que sympathique, cette aventure de pirate est restée un peu trop à quai pour moi ^^!

J’avais confiance en ce duo pour savoir me conter une jolie histoire. J’ai eu cette jolie histoire. J’attendais cependant un peu plus d’aventure et la brièveté du texte et de l’histoire ne l’ont pas permis. En effet, les auteurs avaient surtout en tête de nous raconter la relation entre le Capitaine et sa jeune apprentie et non une aventure maritime, tant pis pour moi et tant mieux pour la jolie émotion qui est tout de même arrivée.

Ce fut en effet drôle et charmant de découvrir la jeune Valia, intrépide apprentie pirate ou plutôt corsaire, qui apprendre du meilleur : Basile le Brave. J’ai beaucoup aimé le tendre humour de cette aventure qui à force de jeux de mots sur les noms de chacun et avec un regard adulte indulgent nous charme. C’était en effet charmant tout plein de suivre la jeune Valia à bord, mousse très volontaire, spectatrice des petits instants de vie.

Avec elle, nous allons voir un adversaire se faire capturer, le terrible Kraken se faire vaincre et malheureusement, aussi, le bateau prendre feu. Les auteurs en quelques mots, quelques pages, parviennent à rapidement nous impliquer dans la vie de cette petite et à nous faire craindre pour elle mais aussi vibrer pour son courage à toute épreuve. Elle est vraiment adorable cette petite mousse !

Mais c’est également la dimension humaine qui m’a touchée, l’attachement de cette petite pour ce Capitaine qu’elle vénère littéralement et qu’elle prend donc pour modèle. On a ainsi un joli message sur la figure parentale et une jolie mise en scène des enfants qui nous prennent pour modèle. C’est conté avec un recul amusant et cocasse qui amuse et attendri à la fois.

Le grand format de l’album est vraiment quelque chose. C’est impressionnant d’avoir sous les yeux les cordages et bastingages en aussi grand. En plus, l’illustrateur joue sur le format de son oeuvre basculant celle-ci en paysage ou portrait selon les besoins du dessin, ce qui fait toujours son petit effet. Son trait donne aussi un réalisme certain aux visages marqués de ces corsaires, à leurs tenues de marins et aux objets de leur quotidien qu’on a le sentiment de pouvoir saisir pour les sortir des pages. J’ai adoré !

Alors non, je n’ai pas eu l’aventure que j’attendais. Oui, j’ai eu une légère frustration quant à la longueur de l’oeuvre, trop brève pour moi, car j’étais bien dedans. Mais je suis vraiment tombée sous le charme de la jeune Valia et j’ai été touchée par sa relation avec son capitaine qu’on aperçoit ici. J’espère que les auteurs auront l’idée de les associer à nouveau pour une nouvelle aventure peut-être un peu plus longue et dense cette fois car vraiment les dessins de Stéphane Poulin sont top pour évoquer la vie de corsaires !

(Merci à l’école des loisirs pour cette lecture et leur confiance).

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8 commentaires sur “L’Automne à l’École des loisirs : L’Escargot / Rêveur / La Petite Souris et le Père Noël / Les Nuits magiques de Nisnoura / Le Secret du Capitaine

  1. Quelle magnifique sélection !
    Tous me font envie. Rêveur m’aurait fait tellement de bien enfant même si je ne doute pas qu’actuellement, il me parlera aussi beaucoup.
    La Couronne a l’air fort et en grande fan de pirate et même si on s’éloigne de ces aventures maritimes que j’adore, Le secret du capitaine me tente beaucoup. J’aime aussi quand on explore les relations entre les personnages, a fortiori dans ce genre de contexte.

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    1. Je t’avouerai que le choix fut rude pour ne sélectionner que ceux-ci parmi la floppée de beaux albums qui arrivent sur les étals en cette fin d’année 😱
      Rêveur est un coup de coeur inattendu
      Je ne m’attendais pas à un message sur fort dans Couronne
      Le secret du capitaine est très mignon dans son genre et j’aime le trait réaliste de l’auteur ^^
      J’espère que tu auras l’occasion de les découvrir !

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  2. j’ai adoré, comme tu le sais, l’escargot et j’ai eu un coup de cœur pour la couronne que je trouve magnifique. la souris et le père Noël est aussi un joli album, plus classique mais très mignon. Je n’ai pas encore lu les autres. Je note surtout rêveur, ce que tu en dis me fait rêver (oui je sais elle était facile celle là :P)

    Aimé par 1 personne

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