La Fille de la Déesse de la Lune de Sue Lynn Tan

Titre : La Fille de la Déesse de la Lune

Auteur : Sue Lynn Tan

Éditeur vf : Hugo – Stardust

Année de parution vf : Depuis 2023

Nombre de tomes vf : 1 (en cours)

Histoire : Il était une fois une jeune fille, dont la mère, Déesse de la Lune, était tenue captive par le plus redoutable immortel du royaume…
Xingyin a grandi sur la Lune. Elle connaît la solitude mieux que quiconque. Mais ce qu’elle ignore, c’est que depuis sa naissance, on garde son existence secrète aux yeux du redoutable Empereur Céleste, depuis qu’il a exilé sa mère pour avoir volé son élixir d’immortalité. Mais un jour, la magie de Xingyin refait surface. Pour ne pas être repérée, elle est contrainte de fuir sa maison, laissant sa mère derrière elle. Elle se fait la promesse de revenir la sauver dès qu’elle le pourra. Seule et impuissante, elle se dirige vers le Royaume Céleste. Incognito, elle saisit l’occasion de se former aux côtés du fils de l’empereur, notamment au tir à l’arc et à la magie. Elle et le jeune prince Liwei semblent attirés l’un vers l’autre par une force magnétique… Seulement, la priorité de Xingyin est de sauver sa mère. Elle accepte donc de rejoindre l’armée, et auprès du mystérieux capitaine Wenzhi, elle affronte les pires créatures légendaires et des ennemis machiavéliques, à travers la terre et les cieux. L’Empereur décide alors de l’envoyer dans une mission des plus risquées, à la rencontre des dragons…

Mon avis :

Tome 1

J’aime bien demander à Audrey de Light and Smell de m’accompagner quand j’ai des lectures Young Adult/Jeunesse à faire. Ç’avait déjà été le cas sur l’Empire d’écume il y a deux ans et j’ai renouvelé l’expérience dans un tout autre univers tout aussi porté sur l’aventure : La fille de la déesse de la lune.

J’en profite pour remercier les éditions Stardust qui m’ont permis cette découverte grâce à leur envoi. C’est un fort joli objet disponible aussi bien en broché qu’en relié et dont j’ai beaucoup aimé la couverture qui les en-têtes de chapitres qui plongent directement le lecteur dans cette fantasy d’inspiration mythologique chinoise. Les débuts de la légende m’ont d’ailleurs rappelé un album jeunesse lu il y a plusieurs années : Gâteau de Lune.

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J’ai d’abord été séduite par l’univers invoqué par l’autrice. Je sais que c’est en train de devenir à la mode, mais je n’ai pas lu tant que ça de fantasy dans des univers asiatiques. J’ai d’ailleurs encore ceux de Guy Gavriel Kay, dans un registre bien plus mature et adulte, qui traînent dans ma PAL (Les chevaux célestes et Le fleuve céleste). J’ai donc été toute contente d’entendre parler de dragon, de perles, des châteaux dans les cieux et les nuages, de roses et de pivoines, ainsi que de thé et autres encens, tout ce qui contribue à bâtir cette ambiance poétique et onirique chinoise telle que dans les animés et mangas de mon enfance, Ranma 1/2 en tête, mais aussi Fushigi Yugi, par exemple.

J’ai apprécié de lire une histoire pleine d’aventures, avec de belles scènes d’action, où l’on suit une jeune déesse, qui cache qui elle est pour tenter de faire libérer sa mère, injustement emprisonnée, et qui pour cela va nouer une jolie amitié avec le prince du pays voisin, dont le père à tous les pouvoirs, apprenant ainsi à se servir d’un arc et devenant une fine archère, à qui il va arriver bien des aventures. Ça parlait de courage, de foi, de défi mais aussi de lutte politique et bien sûr de quête et de pouvoir. Il y aura des défauts dans cette lecture, je vais revenir dessus, mais on ne peut enlever les bonnes intentions de l’autrice : celles de nous offrir une histoire pleine de péripéties dans un joli univers mythologique chinois assez bien dépeint.

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En effet, Audrey (Light and smell), comme moi avons pris plaisir dans un premier temps à suivre la plume simple de l’autrice, voyant de jolies promesses dans les aventures proposées. Mais au fil des chapitres qui défilaient plusieurs soucis sont venus poindre : le manque d’incarnation de l’histoire, le manque de liant entre les aventures qui semblent être juxtaposées et en général une écriture bien trop jeunesse avec les défauts inhérents à cela du côté de la définition des personnages et de leurs relations.

En effet, même si nous avions envie d’apprécier et de nous lier à Xingyin, la façon dont l’autrice a écrit cette dernière la laisse assez loin de nous. Elle manque d’incarnation, de proximité et en dehors de ça, elle a une évolution assez monolithique… De la même façon, chaque personnage est assez grossièrement esquissé. Il est défini d’une façon au début et n’en bouge quasiment pas à une exception près. Les gentils sont gentils, mais avec un peu de défauts quand même, les méchants sont méchants mais avec quelques qualités et pas pour rien quand même. C’est assez basique.

D’ailleurs en ce qui concerne les relations de l’héroïne, on tombe cruellement dans le cliché de l’amour impossible mais inoubliable et du triangle amoureux avec un homme qui titille l’âme de sauveuse, de rédemptrice de Xingyin. C’est très très bateau. Les dialogues sont bien pauvres à ce niveau et les sentiments très mal mis en place et exploités avec grande maladresse. J’aime les romances dramatiques mais là c’est un peu du pipi de chat en comparaison de ce que j’ai pu lire dans des titres visant un public adulte. Pourquoi les adolescents n’auraient pas droit à la même profondeur ? On peut parler et bâtir des sentiments profonds et torturés, tiraillés pour eux aussi sans tomber autant dans la facilité et les clichés. Et ça me peine de dire ça car je trouvais l’amitié entre Xingyin et le Prince tellement adorable.

J’ai tout de même aimé vivre des aventures à ses côtés, sauf qu’à force de juxtaposer celles-ci les unes à côté des autres sans les organiser dans un grand plan, je pense que d’ici quelques jours, j’aurai oublié la majeure partie de celles-ci à part peut-être celle en lien avec les dragons, parce que j’adore ces créatures et qu’ils sont joliment esquissés ici, et la déesse contrariée de la forêt dont la déconvenue sentimentale m’a touchée. Le reste m’a semblé un peu plus plat et moins marquant et ce même malgré un sacré rebondissement autour du chapitre 30. J’ai un peu trop eu l’impression qu’elle cochait les cases des romans destinés à ce public comme tant d’autres. Ça a manqué d’originalité et surtout d’épaisseur.

La plume ne m’a pas marqué particulièrement non plus. J’attendais plus de poésie et d’onirisme au vu du cadre et au final, c’est plus mon imagination personnelle que celle de l’autrice qui m’a portée, car elle incarne peu son univers, décrit peu les lieux, les créatures, les différents dieux et déesses, etc.

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Attention, je n’ai pas passé un mauvais moment de lecture, loin de là et pareil pour Audrey, si je ne m’avance pas. On a apprécié l’aventure, on a rapidement tourné les pages de cette petite brique de près de 600 pages. On a aimé l’univers, les créatures croisées, les quêtes proposées (surtout celle avec les dragons ><), mais l’ensemble a manqué de profondeur et de structure pour nous. Ce fut un peu comme un pétard mouillé. On avait pas mal d’attentes, certaines satisfaites (il y a une très chouette écriture des scènes d’action et un univers qui fait rêver et voyager), d’autres déçues (l’incarnation et la nuance des personnages, la profondeur des relations). Heureusement même si l’histoire s’inscrit dans une saga, ce tome peut se suffire à lui-même et ce sera le cas pour moi. Je ne compte pas poursuivre plus l’aventure ni dans cette série, ni dans un autre de ce type, visant ce public, sauf avis dithyrambiques et unanimes ^^

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Light and smell, Carole, Songe d’une nuit d’été, Vous ?