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MMA Mixed Martial Artists / All Rounder Meguru d’Hiroki Endo

Titre : MMA Mixed Martial Artists / All Rounder Meguru

Auteur : Hiroki Endo

Éditeur vf : Panini (1e édition) / Pika (2e édition)

Année de parution vf :  2011 (1e éd.) / Depuis 2022 (2e éd.)

Nombre de tomes vf : 10 / 19 (en cours)

Résumé : Meguru et Takashi étaient des amis d’enfance passionnés de karaté. Ils se sont perdus de vue suite au déménagement de Meguru. Sept ans plus tard, ce dernier décide d’apprendre le Shooto. A son grand étonnement, il retrouve Takashi à l’occasion de son premier combat mais ces retrouvailles ne sont en rien heureuses : pas d’accolades fraternelles ou de poignées de main amicales ! Leur rencontre est au contraire violente et froide. Takashi a beaucoup changé et semble porter un lourd passé. Une rivalité naît alors entre les deux jeunes hommes.

Mon avis :

Tome 1
Dans les années 2000, j’avais eu un gros coup de coeur pour Eden : it’s an endless world d’Hiroki Endo (réédité depuis), alors forcément quand je l’ai vu sortir un second titre chez nous, même si son sujet ne me parlait pas, j’ai testé. Malheureusement, à l’époque le sujet : le MMA ne faisait pas forcément vendre et la série avait été stoppée au bout de 3 tomes. Heureusement Pika vient de la ressortir, merci à eux !
Hiroki Endo est de ces auteurs qui est capable de nous intéresser à tout grâce à ses talents de conteur. C’est avec une grande force et simplicité que dès ce premier tome assez introductif il nous prend par la main pour nous conduire dans le monde du shooto ou free fight en anglais, un mélange d’arts martiaux plutôt surprenant mais de suite captivant. Les lecteurs d’Ashita no Joe ou Ippo pourront vous dire pourquoi.
De mon côté, j’ai été ravie de replonger dans ce titre découvert à l’époque mais oublié depuis. Entre temps, j’ai également relu les premiers tomes d’Eden et je retrouve ici la même patte graphique très « carrée » et sérieuse de l’auteur, ainsi que sa capacité à déployer une histoire. Il découpe celle-ci en séquences classiques mais très efficaces pour nous y conduire, introduisant ses héros, l’univers et les enjeux de l’histoire. Comme dans les plus grands classiques des titres ayant trait aux sports de combat, tout débute par une enfance qui marquera le héros, il y a ensuite une rencontre avec un ami qui deviendra son plus grand rival, et des retrouvailles compliquées des années plus tard sur le ring. Efficacité est ici le maître mot et ça fonctionne très bien.
En quelques pages, le mangaka a su nous donner envie de suivre la destinée de Meguru et de son ami et adversaire Takashi. Le premier paraît d’abord un peu lisse en comparaison du second et de son histoire de famille plus sombre et complexe, nous sommes dans un classique ombre vs lumière, pour autant ça fonctionne très bien. L’auteur passe vite sur leur enfance pour s’attarder sur ce qui nous intéresse : leurs retrouvailles sous le prisme de ce nouveau sport : le shooto, eux qui ont pratiqué ensemble le karaté autrefois. Une nouvelle rivalité va naître mélangeant des sentiments complexes d’amitié mais aussi de rancune et de jalousie, qui augure quelque chose de très bon.
La fan de manga sportif en moi a aussi adoré découvrir ce sport méconnu qu’est le shooto, alias le MMA chez nous, d’où le nouveau titre de la série chez Pika. Avec un certain didactisme, Hiroki Endo nous en fait découvrir petit à petit les arcanes, les techniques et les coulisses. Ça parle de figures, de catégories de poids, d’amateurs/pro, de tournois, etc. Les héros sont au coeur de cet engagement et c’est avec un grand plaisir qu’on les suit dans deux clubs différents, à des stades différents de leur entraînement et de leur vie. Les premiers combats et moments de shooto sont accrocheurs alors que j’avais un peu peur avec le trait parfois trop carré et figé de l’auteur, mais il sait donner impact et percussion avec de jolis effets de ralentis permettant de décrypter les actions. J’ai aimé.
La fan de manga plus sociétaux également car il y a une dimension très grise d’emblée dans ce titre avec les familles de nos héros, tout deux élevés par quelqu’un d’autre que leurs parents et connaissant de sacrés revers dans la vie, ce qui va forger leur caractère. A nouveau, c’est une belle promesse.
C’est avec confiance que je vais pouvoir reprendre la série avec Pika dès que j’aurai terminé de relire les 3 premiers tomes de Panini. Hiroki Endo m’a convaincue une fois de plus avec son style si classique et pourtant terriblement efficace et accrocheur. Il ne paie pas de mine mais il est scotchant le monsieur et c’est parfait pour un tel titre. Il y a besoin d’impact et il est au rendez-vous. J’ai hâte de poursuivre la découverte du shooto.

 > N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Vous ?

Tome 2

Quel petit taquin cet Hiroki Endo ! Le voilà qui nous emmène là où on ne l’attend pas, avec non pas un tome développant la rivalité de nos deux amis, mais une plongée plus intense dans les coulisses d’un club de MMA. Passionnant cependant !

Après toute cette construction en duo du tome 1, je m’attendais vraiment à ce que l’histoire prenne une certaine tournure, à savoir le développement de la rivalité Meguru – Takashi. Mais l’auteur a bien senti, lui, que Meguru n’était pas encore à la hauteur de tels enjeux et qu’il fallait donc l’endurcir. Résultat, à la place, il nous fait pénétrer dans ce que vit le club de Meguru, un club bien plus varié qu’on ne le croyait.

J’ai beaucoup aimé aller à la rencontre des nouveaux personnages de ce tome, avant tout féminin, qui avait du punch. Avec leurs aînés ayant leurs matchs aussi, c’est Maria, une pro du kick-boxing qui vient à la rescousse les entraîner et ce n’est pas simple de s’imposer dans un milieu de mec, surtout avec des jeunes un peu macho sur les bords. Endo conte cela avec humour et piquant, ridiculisant volontiers nos jeunes amateurs. Mais pour la lectrice que je suis, c’est surtout intéressant de voir la porosité de ces sports encore mal développés à l’époque au Japon. Je ne sais pas ce qu’il en est à présent.

Endo nous plonge donc dans les nouveaux entraînements des garçons à coup de travail en shadow, de travail au sol, etc. On entre de plus en plus dans les arcanes complexes du MMA et on découvre tous les ponts qu’il y a entre lui, le karaté, le judo, le kick, etc. Ça pourrait être rébarbatif mais comme chaque mouvement est intégré dans un plus grand ensemble, ça passe très bien. Il y a en plus beaucoup d’humour et d’auto-dérision chez l’auteur, notamment avec Meguru et son comparse de club, que c’est amusant. L’ajout de Maki, compétitrice de leur âge en kick, ne trouvant pas de partenaire dans sa catégorie, et refusant de passer en MMA alors que ce serait parfait pour elle, ajoute son grain de sel à cela.

La lecture du tome passe ainsi à la vitesse de l’éclair entre l’intégration des filles, l’intégration des nouvelles techniques, quelques entraînements et matchs, dont le 3e de Meguru. Hiroki Endo sait vraiment gérer sa narration, nous surprenant et nous menant par le bout du nez en même temps. Cependant, je dois avouer que je commence un peu à me lasser de son trait figé, qui certes fait ressentir l’impact des coups, mais pas leur vitesse. J’ai besoin d’un peu plus de vivacité.

Série toujours surprenante, MMA va vraiment au contact et la découverte de l’envers du décor de ce sport, des entraînements, des techniques, des catégories, des enjeux pour les femmes et les hommes, tout cela est raconté de manière à nous passionner. Simplicité et efficacité sont toujours les maîtres mots d’Endo ici.

Tome 3

Toujours aussi surprenant, Endo joue des changements de tempo et rend MMA vraiment addictif. C’est passionnant de suivre les entraînements et évolutions de ces sportifs !

Je savais en commençant la série qu’Endo était un bon conteur mais je ne pensais pas qu’il me baladerait autant dans cette série. Je la voyais un peu toute tracée. J’avais tord et j’adore le voyage proposé. Après un tome d’exposition à rencontrer les héros, un deuxième à découvrir la part féminine de ce sport et ses difficultés, il nous place ici dans les premières pages un développement sur la famille de Takashi scotchant avant de revenir tranquille au MMA de compèt. J’ai adoré cette surprise.

Endo a toujours évolué dans un monde gris et ici il explore très bien les passerelles entre MMA et sport de rue + arts martiaux divers. Il montre tout ce qu’on peut acquérir dans chacun des autres sports mais aussi ce que le vécu pour nous apporter. On a d’un côté la lumière d’un jeune Meguru, assez normal, qui jongle avec ses études et s’enrichit de chaque rencontre avec un spécialiste de son domaine. Et de l’autre, Takashi qui, lui, apprend sur le tas mais un tas beaucoup plus âpre que son rival. La philosophie des deux est complètement à l’opposé et c’est ce qui est fascinant.

J’ai beaucoup aimé le développement de l’histoire de Takashi ici. Ça m’a rappelé le côté mafia d’Eden. C’était douloureux de le voir y évoluer et prendre des leçons de cette mauvaise vie qu’on cherche à lui imposer et fascinant à la fois de voir les techniques qu’il en tire. Endo est excellent dès qu’il met en scène la baston dans ce genre de cadre. Takashi est un autre Shinji (Eden), froid et méticuleux, emporté par le feu de l’affrontement, seul son réveil final l’en distingue, mais l’enchaînement de coups était dingue à voir.

Du coup, on a l’impression de retomber sur quelque chose de plus plan plan quand on repasse à Meguru. Le feu est parti, c’est plus une petite braise qui entretient la cheminée. Cela reste cependant fascinant car on voit la façon dont ces sportifs travaillent leurs bases, échangent entre eux, passe des semaines sur une technique, un style d’art martial pour compléter leur art. Le MMA est vraiment quelque chose de très complet et varié. J’adore découvrir la variété des coups et influences possibles. En plus, Endo nous conte cela de manière magistrale en nous emmenant à la rencontre de personnages marquants, que ce soit la nouvelle petite judoka Momoko ou le partenaire de travail au sol de Meguru : Nabe. Chacun a des problématiques intéressantes et passionne sur le ring !

Alors oui parfois je peste contre le trait trop analytique d’Endo qui ralentit un peu l’action, mais au moins grâce à lui, je prends plaisir à découvrir les arcanes de ce sport et je me dis que peut-être quand il se lâchera, comme dans les premières pages avec Takashi, ce sera explosif et que j’en prendrai plein les yeux ! J’ai hâte de voir ça. En attendant, les évolutions de chacun de nos héros et personnages secondaires me passionnent. Ça me donne envie de regarder ce sport en vrai !

Tome 4

En parlant de regarder un match en vrai, voici un tome consacré à la participation de nos jeunes champions à un tournoi, c’est parfait pour être plongé dans l’action !

Endo continue son bonhomme de chemin dans le shooto, nous présentant toute la richesse de ce sport et de sa philosophie. Avec un mélange des plus savoureux entre petits tableaux d’un quotidien un peu galère et épanouissement dans ce sport de contact où les styles et techniques multiples permettent à chacun de trouver sa place, on ne voit pas le temps passer quand on lit un nouveau tome.

Ici, ce sont Yudai et Meguru qui sont au centre des attentions. On suit avec plaisir leurs matchs dans ce tournoi du Kantô qui vise à pouvoir passer pro quand on gagne tous ses matchs. Ce n’est pas vraiment l’enjeu ici, nos garçons se battent plutôt contre eux-mêmes, cherchent à placer les meilleurs coups, à en apprendre de nouveaux, à gagner en expérience et à retrouver certains adversaires.

De manière assez classique, Endo alterne les matchs, chacun ayant sa problématique : Yudai est blessé au bras, Meguru manque de motivation et d’expérience. Je ressens plus de tension du coup quand Yudai se bat car cela pourrait être à tout moment la fin pour lui s’il reçoit le mauvais coup. C’est plus lisse du côté de Meguru alors que l’auteur lui fait la part belle. Il manque encore le déclic pour en faire un personnage charismatique. Mais cet anti-conformisme du héros de seinen lambda, tranquille, sans ambition est reposant aussi.

Le dessin des matchs et des prises est toujours aussi sympathique, à défaut d’être vraiment spectaculaire, mais on ressent bien les accélérations et les variations de jeu dans chaque match. L’auteur s’amuse à nous proposer à chaque fois des adversaires aux styles différents, ce qui lui permet de varier son dessin et les techniques mises en avant. J’ai beaucoup aimé le match de Meguru face à un out-boxer, qui privilégiait les coups de loin, mais j’ai trouvé une belle intensité lorsqu’il a retrouvé Ogasawara au sol car ils enchaînent les techniques et ne lâchent rien ni l’un ni l’autre. Alors, honnêtement, je suis bien en peine de retenir la plupart des techniques passé les bases, mais je prends plaisir à me laisser mener par le spectacle.

Participation intense et dangereuse à un tournoi phare de MMA, Endo rend à merveille la richesse de ces instants. En proposant deux modèles de sportifs, il nous propose deux ambiances où le lecteur se fondra avec plaisir pour suivre intensément les avancées de chacun. Un très bon seinen sportif !

Tome 5

Les tomes se suivent et l’intensité reste. Avec des chapitres cette fois consacrés surtout à Yudai, nous découvrons un nouvel homme. Passionnant !

Plus qu’un manga sportif, MMA est un manga très humain qui met en avant l’effet thérapeutique du sport sur ses pratiquants, que ce soit un Meguru qui apprend à prendre confiance en lui ou un Yudai qui cherche ainsi à prendre sa revanche, chacun y guérit les bleus de son âme.

Endo rend à merveille ces éclairs d’humanité à travers l’intensité des échanges qu’il met en scène lors des matchs qu’il orchestre. C’est fascinant à suivre, même sans rien y connaître ou presque. Ainsi, le match de la revanche entre Ogasawara et Meguru fut passionnant car aucun n’a rien voulu lâcher, ce qui a pu surprendre concernant ce dernier qui a tellement tout du anti-héros sportif avec sa non-tension permanente. Hors lors de ce match, quelque chose se passe, que ce soit avec sa métamorphose au sol grâce à son entraînement avec un membre de son club, ou sur ses pieds quand il place mécaniquement une technique vue et revue avec Maki. Excellent ! C’est un nouveau Meguru qui nous surprend tous. Endo maîtrise à merveille les arcanes des shonens sportifs ^^

Mais je reste plus convaincue, pour le moment, par la ligne narrative de Yudai, que je trouve plus sombre et complexe. L’auteur met le paquet dessus en nous faisant un package : héros blessé, adversaire de poids et passé difficile. Je ne pouvais qu’aimer. J’adore, depuis Captain Tsubasa toute petite, les héros qui luttent et luttent malgré une blessure. C’est un esprit très japonais. J’adore aussi les schémas de David contre Goliath, et encore plus quand c’est avec un type aussi froid et implacable que Takashi, l’ancien ami de Meguru. Enfin, le récit du trauma passé de Yudai avec le monde du judo fonctionne parfaitement pour alimenter sa rage.

Le mangaka en profite pour glisser une critique percutante sur la société japonaise qui encourage l’indépendance, le sport d’équipe, l’engagement, mais puni lourdement dès qu’il y a un accident pourtant imprévisible et malheureux. Il dénonce aussi le poids des rumeurs, des diffamations, de la réputation sur le moral et la qualité des gens, ce qui peut faire des ravages. Mais il ne reste pas neutre face à cela et propose à travers Yudai de ne pas baisser la tête mais de se relever et d’affronter tout cela avec courage. C’est enthousiasmant à ce stade car on enrage nous aussi avec lui et qu’on ne peut que le soutenir dans son ambition.

Visuellement, je continue de m’éclater sur MMA grâce à un dessin des techniques de shooto bouillonnant. L’arrivée de Takashi dans le jeu permet de montrer toute la variété de techniques issues des différents arts martiaux : judo, jujitsu, boxe, muay thai, karaté… C’est fascinant de le voir en utiliser des bouts, des arcanes, des techniques dans ce nouveau cadre, ce qui lui fait modifier et réinventer l’ensemble. Je ne comprends pas tout mais visuellement c’est percutant à souhait ! Cela avait déjà été très intense avec Ogasawara et Meguru, on avait senti toute leur transpiration à travers les pages, ça l’est encore plus avec Takashi et Yudai où leur feu intérieur nous transperce aussi.

Parfaite réussite de transposition d’un sport de combat en 2Dimension, MMA continue de me passionner avec son enchaînement de combats plus intenses les uns que les autres où les héros se transfigurent le temps de tenter de vaincre leur adversaire. C’est beau et puissant à voir !

Tome 6

Suite des matchs intenses de nos deux jeunes pratiquants de shoto. La série est belle est bien lancée avec une belle dynamique de matchs faisant progresser les héros à défaut de toujours les faire gagner. C’est passionnant et scotchant.

La participation aux demi-finales de Yudai et Meguru fait les choux gras de ce tome et on ne boude pas notre plaisir. On se plaît suivre leurs enchaînements victorieux ou non, à les voir progresser et réaliser leurs failles, c’est un vrai roman d’apprentissage avec tous les marqueurs du genre et Endo y réussit à merveille même si c’est très classique.

Il sait montrer combien le shoto est à la fois un sport dangereux et fascinant. Il n’hésite pas à en montrer la violence aussi bien avec le match de Yudai où le perdant sort en brancard qu’avec celui de Meguru où il affronte un type qui a déjà cassé le bras à un partenaire d’entraînement. C’est donc rude et on sent bien cela dans les impacts du dessin du mangaka même si celle-ci reste un peu trop carré et grossier pour moi parfois.

Je suis cependant restée totalement scotchée au match de Meguru, qui se produit à nouveau face à un adversaire totalement différent, moins flamboyant que les précédents mais solide sur ses appuis et donc dévastateur. J’ai eu l’impression de revenir aux bases du shoto avec lui et de voir ainsi notre héros mettre en pratique tout ce qu’il avait appris jusqu’à présent. C’était beau de le voir enchaîner prises et techniques pour s’en sortir malgré le niveau largement au-dessus du sien de son adversaire. Il était plein de courage et de ténacité !

J’ai sué et eu mal avec Meguru au cours de ce match et j’ai trouvé important que l’auteur rappelle l’importance de la préparation physique et ne nous présente pas ses héros comme des génies mais plutôt comme des bosseurs. Cela a conféré encore plus de rudesse et d’intensité à ce match, surtout vu l’état de fatigue de Meguru. C’est beau de voir un homme se donner ainsi à fond jusqu’au bout mais il faut aussi avoir les pieds sur terre, et ce rôle joué par son entraînement aux regrets palpables et à la remise en question en cours, fut parfait !

Tome intense, tome passionnant, la fin de ce tournoi auprès de Yudai et surtout Meguru assoit mon sentiment sur cette série : c’est un excellent titre sportif, complet sur le sujet et rude à lire. La représentation du shoto en compétition comme en entraînement est excellent. La passion des héros et leur évolution au sein de ce sport inspirantes.

Tome 7

Les tomes passent, le temps défile et c’est toujours un plaisir de retrouver nos amateurs de sport de combat et de contact.

Pas de changement, voici un tome un peu routinier où l’on suit notre fine équipe désormais bien constituée au cours de leurs matchs, leurs entraînements, leur vie perso. C’est assez tranquille finalement mais on prend plaisir à les retrouver et les voir lentement évoluer, avancer. L’auteur ne fait pas dans le sensationnel ici mais dans le tranche de vie sportif et il y réussit fort bien.

On prend plaisir à voir son regard se tourner vers d’autres quand Yudai est un peu mis de côté le temps de se remettre d’une blessure. Ça donne l’opportunité aux filles de briller un peu plus dans ce tome où elles sont pas mal mises en avant. C’est Maki qui ouvre le bal, d’abord avec sa relation de chien-chat avec Meguru, puis avec son acharnement lors des combats. J’ai aimé la voir tomber sur plus forte qu’elle et la voir avoir du fil à retordre avec une adversaire inattendue, qui ne paie pas de mine. C’est ensuite au tour de Momoko, la jeune judoka, d’être sur le devant de la scène et là aussi c’est plaisant de découvrir une nouvelle facette des sports de combat et du MMA avec une pratiquante qui vient du judo. Projection et Ippon sont au rendez-vous avec cette jeune fille à la tête de bois qui a décidé de convaincre Yudai à s’ouvrir à d’autres sports.

Comme toujours la mise en scène d’Endo est carré mais solide et percutante. On sent la puissance des impacts, la force nécessaire pour maintenir des clés ou la vivacité et l’énergie à avoir pour se sortir d’une prise. Dans ce tome, il y a encore une belle variété de technique grâce aux sports pratiqués à l’origine par chacun mais également grâce à la mise en avant du Jiu-Jitsu brésilien, une nouvelle disciple que je découvre encore. Je dois avouer cependant qu’à force d’enchaîner les différents sports de combat et les techniques diverses et variées des uns et des autres, je ne sais plus qui vient d’où parfois et ce qui est autorisé ou non. Je me sens un peu perdue face à cet afflux de connaissances ^^!

Lecture toujours aussi plaisante qui nous immerge avec simplicité mais efficacité dans l’univers du MMA et toutes ses ramifications, elle met en avant des jeunes filles qui ont un sacré caractère et ça fait plaisir à voir. Sur et hors des tatamis et autres arènes de combat, on prend plaisir à suivre ces jeunes plein d’énergie et d’envie. L’auteur nous transmet à merveille le plaisir qu’ils prennent à pratiquer ce sport et nous le fait vivre au plus près. Attention cependant parfois à l’overdose d’infos techniques, s’attarder plus sur une seule est plus bénéfique que les multiplier à tout va !

Tome 8

C’est avec patience et travail, comme ses personnages, que l’auteur continue de nous dresser le portrait du quotidien de ses passionnés de shooto. Simple, classique mais efficace et toujours aussi agréable.

Tome mélangeant préparation et quotidien, ce 8e volume fut une lecture des plus tranquilles. Je me suis amusée à suivre du regard l’évolution de Meguru tandis qu’il s’entraîne en vu d’un tournoi à Osaka qu’il devra remporter pour pouvoir participer au championnat national qu’il vise. C’était chouette de le voir travailler chaque aspect du MMA, même si parfois je ne comprenais pas tout. Heureusement c’est le genre de série où l’auteur fait en sorte qu’on puisse se laisser porter.

Endo a en plus un style assuré qui lui permet de mixer allègrement les avancées de chaque personnage. Ainsi même si l’on suit principalement Meguru, on assiste au retour dans le circuit de Yudai et on s’amuse à voir ce qui trouble Maki. Tout se mixe bien pour former un mélange léger, savoureux, où le sport mais aussi les sentiments ont leur place. J’aime l’humour sérieux – décalé de l’auteur quand il aborde ses choses là, ici sous le prisme de la préparation, des repas et du poids, mais en général avec une aura de simplicité où on sent qu’il ne faut pas se prendre la tête et compliquer les choses. Ça me parle.

Le shooto est bien sûr toujours au coeur de l’histoire et même si je ne comprends pas tout, ça me plaît de voir nos héros fourbir leurs armes. C’était chouette au début d’assister à un tournoi de jiu-jitsu brésilien où on voyait l’ensemble des membres du club participer, ce qui a permis de découvrir les particularités de ce sport de combat. C’est chouette également en fin de tome de revenir sur du pur MMA avec le tournoi auquel Meguru participe après sa longue et affûtée préparation. Il se dégage vraiment quelque chose de ces moments-là qu’il n’y a pas lors des entraînements où tout est au ralenti pour répéter. L’auteur parvient à nous faire sentir les changements de fréquences, passant du lent et répétitif, au vif, rapide et instinctif. C’est assez époustouflant !

Sans qu’il y ait d’originalité particulière, ce tome poursuit la ligne fixée par l’auteur de nous faire découvrir la passion de ses héros pour ce sport mal connu : le shooto. J’aime son mélange tranquille de tranche de vie sérieux et amusant, et de compétition plus vive et bouillonnante. Continuer à suivre leur évolution au fil des matchs et des rencontres, permet aussi de découvrir toute la richesse de ce sport et ses composantes. J’aime beaucoup.

Tome 9

Et un nouveau tournoi, un ! Hiroko Endo nous gâte en matchs de qualité dans cette série d’apprentissage où le sport est vraiment au centre sans être pollué par d’autres questionnements. Ça fait du bien aussi une série purement sportive.

Souvent dans les mangas de sport, nous avons le sport mais nous avons plein de choses à côté. Ce n’est pas le choix d’Endo, en tout cas pas pour son héros, qui se concentre à 100% dessus, ce qui se ressent dans une narration très auto-centrée sur le MMa et les sports de combat autour. Je ne pensais pas mais j’avoue que ça me plaît.

J’ai ainsi pris un vif plaisir à suivre Megure dans ses nouveaux matchs, lui et ses camarades de club. Avec ce tome, l’auteur continue de nous présenter la richesse de ce sport, les différents styles de combats, de combattants, les origines diverses des uns et des autres, les caractères qui diffèrent, etc. Cela donne des matchs à chaque fois différent et où pourtant, peu à peu, je me sens de plus en plus à l’aise dans les techniques employées alors que je n’y pipais rien au début. La force de la narration d’Endo !

En effet, l’auteur est comme un marathonien. Depuis le début, il y va lentement, tranquillement, mais il a posé les bases et consolide peu à peu son jeu l’air de rien. C’est un travail besogneux mais qui porte ses fruits puisqu’on comprend de mieux en mieux ce qui se joue sous nos yeux. En plus, en variant les styles et les personnalités, ce n’est jamais pareil et du coup, on ne s’ennuie pas. Il parvient à mélanger ainsi passion pour ce sport, plaisir d’être spectateur, mais aussi plaisir d’être lecteur et de voir les coulisses, les moments off des lutteurs, etc. On se sent un peu privilégiés dans tout ça.

De la même façon, on vit les matchs au plus près et même si cela semble classique, c’est hyper prenant de se retrouver dans la tête des participants des deux côtés et de voir comment ils réfléchissent à leur combat et mettent en place leur stratégie. C’est notamment particulièrement vrai dans les matchs ici présent où notre Meguru partait comme outsider à chaque fois, tout comme ses camarades de club au passage, et on les a vu petit à petit grappiller points et ouvertures pour réaliser de vrais hold-up ! Endo est un maître pour ça.

Il l’est moins en revanche dans son dessin, que je trouve toujours un peu trop massif par moment. Lors des phases de match où ça attaque et défend, son trait est au top, vif, lourd, puissant, percutant. Mais lors des phases de repos, je le trouve plus lourd et engoncé, avec des mouvements trop figés et des silhouettes trop lourdes. C’est dommage, surtout que ce n’est pas comme s’il ne dessinait pas depuis longtemps…

Tome classique pour la série, ce 9e opus nous offre une nouvelle incursion dans un tournoi où Meguru cherche à prendre des points pour avancer vers son rêve. Avec des matchs disputés parfaitement exécutés sous la houlette d’Endo pour les rendre percutants et passionnants à chaque instant, le lecteur est pris dans le feu de l’action et adore voir cet outsider réussir hold-up sur hold-up la peur au ventre mais le courage chevillé au corps. Un excellent titre sportif et humain !

Tome 10

Ça y est nous sommes à mi-parcours et quel tome pour célébrer cela, j’ai à peine repris mon souffle !

Tome de combats, tome de révélation pour le combattant qu’est Meguru. Il n’a de cesse de nous surprendre depuis qu’on le connaît et ça ne change pas au contraire. Être à ses côtés pour la demi-finale puis la finale de sa compétition régionale, c’est passionnant. C’est comme assister aux fulgurances d’un outsider que par définition personne n’attend et dont on n’attendait rien et pourtant. J’adore cela, surtout avec cette absence d’esprit de compétition bien lourd qu’on a parfois chez certain dans ce type de série.

Du coup, on assiste à des échanges passionnant sur le plan sportif et humain. J’ai adoré voir Meguru se démener avec chacun de ses adversaires, lutter vraiment jusqu’au bout, chercher la faille, chercher comment s’en sortir et s’adapter encore et encore. Il me fascine par sa force maladroite et tranquille à la fois. Bravo à Monsieur Endo pour cette mise en scène. D’ailleurs, il met vraiment des adversaires convaincants face à lui, que ce soit ce champion de lutte ou ce boxeur ex-taulard, ce sont de sacrés morceaux. Et sans en faire trop, l’auteur nous les présente, nous les rend très vite attachants et fascinants, pour mieux les balayer face au génie instinctif qu’est Meguru. J’adore !

C’est ainsi narrativement fort plaisant parce qu’on a tout pour ce type de série. On a des séquences de matchs intenses et surprenantes, toujours parfaitement lisibles et nous en apprenant énormément. On a de l’émotion dans les enjeux de cette compétition, sans oublier des touches un peu plus légères pour décompresser qui sont judicieusement placées. Endo rythme parfaitement son récit, sachant quand être intense ou quand être plus cool. C’est plus que surprenant surtout pour quelqu’un comme moi que ce type de sport n’intéresse pas du tout de base.

Que dire pour conclure ? J’ai encore pris mon pied à suivre Meguru dans les intenses matchs qui rythment son ascension et sa découverte très personnelle. Il est encore très naïf sur lui-même mais son corps de combattant prend le contrôle et se forge, lui, ce qui est passionnant à suivre, surtout face à des adversaires de ce calibre et sous cette narration parfaitement calibrée. Je savoure chaque combat et chaque tome. Je suis bien contente d’avoir encore une belle marge de progression !

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