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Forget-me-not de Kenji Tsuruta

Titre : Forget-me-not

Auteur : Kenji Tsuruta

Traduction : Alain David – Yumi Terao

Éditeur vf : Casterman (Sakka)

Année de parution vf : 2004

Nombre de pages vf : 243

Résumé : Moue boudeuse, regard enjôleur, le T-shirt moulant une poitrine presque envahissante : telle est la délicieuse Mariel Imari. Détective privée domiciliée à Venise, la belle a un emploi du temps chargé, entre un célèbre voleur d’objets d’art qui lui pose des lapins, la quête du tableau Forget me not, son idylle avec le jeune brocanteur Beppo, et ses deux sœurs débarquées du Japon.Publié par Kôdansha en 2003, Forget-me-not n’est rien moins qu’un concentré de fantasmes : héroïne de rêve, décor de rêve, le tout saupoudré de mystère. Glamour et léger, cet improbable jeu du chat et de la souris est tout simplement irrésistible.

Mon avis :

Tsuruta est devenu pour moi au fil des ans et des ouvrages, le pape des pin-up nonchalantes et improbables. Dans ses décors toujours un brin désuets et hors du temps, il a construit des histoires intemporelles cocasses et intrigantes où il a su imposer son propre rythme, un rythme mélancolique qui me parle bien.

Retour en arrière ici, en 2004 – wow presque 20 ans ! – avec une petite chose toute amusante : les aventures d’une détective forte en déguisement mais poisseuse comme tout, Mariel, qui doit résoudre une affaire irrésolue par son génie de grand-père afin de pouvoir hériter. Elle n’est pas sortie de l’auberge ! Mais veut-elle vraiment en sortir ?

C’est dans un beau décor vénitien qui semble s’être figé dans le temps, que nous entraîne Kenji Tsuruta pour suivre les aventures ou plutôt le quotidien de sa jeune détective nonchalante qui ne semble pas tant que ça avoir envie d’hériter. Elle préfère flâner, jouer les détectives sans jamais vraiment avoir de résultat, boire, se promener en petite tenue dans son bureau-maison et profiter de la vie ! Comment le lui reprocher ? Mariel est une des héroïnes typiques de l’auteur et c’est pour ça qu’on l’aime quand on apprécie ce dernier. Pas de prise de tête avec elle, tout vient à point à qui sait attendre et si ça ne vient pas tant pis. C’est donc très relaxant de la suivre.

Même s’il a planté son décor à Venise, l’histoire pourrait très bien se dérouler dans n’importe quelle ville d’art tant cela a peu d’incidence. Il n’utilise pas vraiment ce si beau décor, si ce n’est pour la mélancolie donnée par la forme lacustre de la ville et son ancienneté donnant du lustre aux ruelles empruntées et aux ponts visités. C’est un joli cadre où poser son appareil. Mais cela fonctionne car Forget me not est avant tout un titre d’ambiance, une ambiance désuète, rétro, des plus savoureuses.

Avec un petit air de Cat’s Eye, on découvre un chassé croisé amical-amoureux entre Mariel et Vecchio, le voleur qu’elle tente d’attraper, qui lui envoie à chaque fois un petit courrier pour l’avertir de son prochain méfait. C’est amusant et savoureux, rappelant bien des souvenirs au vieux lecteur. Cela se déroule en plus dans une atmosphère bon enfant, presque sans tension, puisque chaque plan est abordé tranquillement, sans mélodrame si jamais le voleur n’est pas attrapé, mais plutôt avec un jeu de dupes assumé puisque très vite l’identité de Vecchio est partiellement dévoilée. J’ai beaucoup aimé ce jeu surprenant et différent de bien des titres du genre.

En plus, retrouver la patte graphique du mangaka dans ce cadre a beaucoup de charme. Son héroïne a toujours d’aussi belles formes, comme toutes celles qu’il dessine. Elle est amusante également dans sa posture de détective – non-détective et nous entraîne dans de jolis coin avec ce trait très crayeux qu’on connaît à Tsuruta. Cela a un charme certain.

Alliant cette fois petite variation romanesque sur la thème des détective-voleur dans une Venise intemporelle et dessins dignes d’un artbook, Tsuruta offre un beau et sympathique moment de détente décalé, amusant, nonchalant, à l’image de son héroïne ici. C’est simple mais original et savoureux, cela aurait pu continuer longtemps tant l’efficacité y est de mise. Mais on ne lui reprochera pas de s’en être tenu là, tant il s’est perdu en déliquescence en voulant faire durer et durer ses héroïnes d’Emanon quelques années plus tard. Finalement le format court est celui qui lui convient le mieux et on ne s’en plaindra pas !

 > N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Ma petite médiathèque, Vous ?

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4 commentaires sur “Forget-me-not de Kenji Tsuruta

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