Livres - Jeunesse / Young Adult

Panier d’Albums #2

Deuxième numéro du rendez-vous « Panier d’albums » que j’ai emprunté à Ma petite médiathèque avec quatre titres que la poésie réunit : La Lune s’ennuie, Dans l’herbe, Où es-tu Loup ? et Maestro.

Titre : La Lune s’ennuie

Auteurs : Nanae Aoyama et Satoe Tone

Éditeur vf : Nobi Nobi

Date de parution vf : 2017

Nombre de pages vf : 36

Résumé : La lune se sent seule… Alors elle décide de se faire toute petite pour aller se promener sur Terre. Partie à la recherche d’un vieil ami à elle, un astronaute qui lui a rendu visite autrefois, elle découvre notre planète, émerveillée. Va-t-elle retrouver son ami et rester avec lui, ou retournera-t-elle briller dans le ciel ?

Mon avis :

Satoe Tone est une illustratrice que j’affectionne énormément pour la douce poésie toute japonaise qu’elle apporte dans ses albums pour enfants depuis plusieurs années et ici, accompagnée de Nanae Aoyama, après grenouilles et autres chats, c’est à la Lune qu’elle donne la parole.

Il est rare dans les albums pour la jeunesse que les auteurs donnent la parole à des objets inanimés mais je trouve qu’à chaque fois, cela confère quelque chose de très poétique et magique à leur histoire. C’est le cas ici avec cette Lune qui s’ennuie seule dans le ciel et qui décide de descendre pour venir nous rendre visite et se faire remarquer de nous.

Avec beaucoup de tendresse et de poésie, les autrices offrent une voix à cet objet céleste que l’on côtoie au quotidien mais auquel on ne fait plus trop attention à la longue, ce qui est dommage car il reste magnifique en toute saison. C’est donc une jolie piqûre de rappel qu’elle nous proposent ici dans ce court album aux dessins simples mais lumineux.

Les autrices y croquent une Lune pétillante et amusante qui va traverser bien des paysages de notre Terre, croiser bien des créatures humaines et animales, le tout avec beaucoup de charme et de tendresse. J’ai particulièrement apprécié son incursion dans les profondeurs sous-marines de notre Terre ainsi quand dans certains paysages arides, où elle s’insère magiquement.

Mais c’est surtout l’émotion des dernières pages qui est jolie lorsqu’elle croise le chemin d’un papy et de sa petite-fille pour qui elle est importante, nous apprenant que même la chose la plus insignifiante, qu’on croit gagné à force de la voir tout le temps, est importante pour nous et qu’il ne faut pas oublier de le lui dire.

Charmant album poétique porté par les beaux dessins naïfs et lumineux de Satoe Tone, La Lune s’ennuie évoque avec tendresse la question du sentiment de solitude à travers une aventure inattendue nous faisant croiser de superbes paysages et des moments tout doux. Un fort joli moment de lecture.

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de :  Vous ?

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Titre : Dans l’herbe

Auteurs : Komako Sakaï et Yukiko Kato

Éditeur vf : L’école des loisirs

Date de parution vf : 2011

Nombre de pages vf : 28

Résumé : Papa, Maman et mon grand frère se baignent et jouent dans la rivière.
Moi, je préfère suivre un papillon qui passe à tire-d’aile. Il s’envole vers la prairie qui sent bon le dentifrice. Je lui cours après, il ne m’attend pas. Je m’enfonce dans les hautes herbes. Seul mon chapeau dépasse. Le vent se lève. Ouille, ça chatouille ! Le papillon a disparu, mais tiens, voilà une sauterelle. Je ferme les yeux. Tout ça devient un peu inquiétant. J’entends toutes sortes de bruits et de craquements…Où est Maman ?

Mon avis :

Je poursuis avec grand plaisir ma découverte des autrices japonaises qui officient dans le domaine de la littérature pour les tout petits avec Dans l’herbe signé d’un duo rendant le quotidien magique.

Cet album, je l’ai remarqué grâce au style très particulier de sa couverture, qui donne l’impression d’avoir un instantané de nos souvenirs d’enfance, vous savez avec ce trait qui manque de netteté parce que nos souvenirs remontent. C’est original et cela interpelle.

L’histoire est à l’aune de cela. On se retrouve au bord d’une rivière avec la petite Yu-chan, venue passer la journée là avec sa famille. Mais celle-ci s’éloigne et se perd dans la nature environnante. Ayant vécu cela moi aussi, enfant, même si dans un cadre différent, j’ai trouvé que les autrices rendaient à merveille ce moment particulier de la vie de Yu-chan, entre peur et fantastique, où elle va se retrouver confrontée, peut-être pour la première fois, seule à la nature.

L’histoire est toute simple, presque banale, mais elle rend hommage à cette nature autour de nous qu’on a tendance à oublier et ignorer, alors qu’elle a sa propre magie. Yu-chan en s’y perdant fait cette pause salutaire, admire les animaux qui y vivent, prend le temps d’en sentir le vent sur sa peau, effleure les herbes qui l’entourent. C’est une vraie invitation à se laisser aller à ses sensations.

Mais il y a aussi un petit avertissement pour les jeunes enfants à ne pas s’éloigner de leurs parents, à être prudents et à ne pas avoir peur si ça arrive parce que les parents font tous pour les retrouver, comme la maman de Yu-chan. C’est donc un album qui cherche à avertir mais rassure en même temps heureusement et les albums où tout est bien qui finit bien, ça fait du bien aussi parfois ^^

Surfant sur notre fibre nostalgique, pour nous lecteurs adultes accompagnant les enfants le lisant, Dans l’herbe est une charmante histoire célébrant la nature et invitant aussi à s’en méfier. Il faut savoir y plonger et se laisser aller à ses sensations en son coeur, mais il faut le faire avec précaution quand on est petit 😉 Une belle et douce lecture aux dessins vraiment à part.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Une enfant qui lit, Sophie, Vous ?

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Titre : Où es-tu, loup ?

Auteur : Sandra Dieckmann

Éditeur vf : Flammarion (Père Castor)

Date de parution vf : 2020

Nombre de pages vf : 32

Résumé : Renarde et Loup courent ensemble, nagent ensemble et s’émerveillent ensemble devant la beauté du monde.

Mon avis :

Et parfois, il y a des albums où on pense qu’on va adorer parce que l’histoire est pleine de charme mais où ça ne matche pas au niveau des dessins, sans réussir à comprendre pourquoi, ce que nous empêche de pleinement en apprécier la lecture. C’est ce qui m’est arrivé avec Où es-tu loup ?

Je croyais pourtant que j’allais adorer le style très ethnique de Sandra Dieckmann avec ses dessins remplis de traits et de points dans des paysages remplis de montagnes et d’une nature luxuriante. Mais étrangement, sans que je me l’explique, sa poésie ne m’a pas touchée, du moins pas graphiquement. J’ai eu beaucoup de mal avec le dessin des deux héros de l’histoire : un loup et un renard, qui faisaient beaucoup trop « peluche » pour moi et se fondaient mal dans le décor.

Heureusement, j’ai en revanche beaucoup aimé l’histoire, une histoire un peu triste, une histoire sur une très belle amitié. Loup et Renarde sont de très grands amis qui font tout ensemble, alors le jour où Loup disparaît, Renarde n’arrive pas à l’accepter et va se mettre à le chercher partout, même dans des endroits inattendus.

J’ai trouvé l’histoire très douce, très poétique, avec une belle utilisation de ce que je pense être une sorte de mythologie amérindienne sur le rapport du ciel et des âmes après la mort. La détresse de cette renarde fut aussi la nôtre et j’ai adoré la trouvaille de l’autrice pour la matérialiser graphiquement avec ces couleurs qu’elle capture et ses mots qui s’en vont. C’était poignant.

Je recommande donc, même si comme moi les dessins ne vous parlent pas totalement, ce très bel album pour évoquer la perte d’un être cher et la détresse qu’on peut ressentir alors qui peut nous donner envie d’en vouloir au monde entier. Album apaisant, il aide à retrouver la sérénité et à avancer dans la vie.

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Mya Rosa, vous ?

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© Sous le feuillage

Titre : Maestro

Auteur : Thibault Prugne

Éditeur vf : Margot

Date de parution vf : 2018

Nombre de pages vf : 40

Résumé : « Téo entendait de la musique partout : dans le cliquetis des mâts et le clapotis des vagues, dans le chant des mouettes et le souffle du vent. » Une histoire poétique racontée par François Morel sur des musiques aux sonorités gitanes.

Mon avis :

A l’inverse du précédent, ce ne sont pas les dessins qui ont fait défaut ici, impossible que cela arrive avec Thibault Prugne pour moi, mais l’histoire en revanche ne m’a pas beaucoup parler alors que pourtant j’aime les histoires sur fond de musique habituellement. Zut.

Depuis que j’ai découvert les superbes planches de Thibault Prugne avec Le souffleur de rêves, j’achète chacun de ses nouveaux albums et j’acquiers petit à petit les anciens. Maestro était l’un des derniers qu’il me manquait avec son expérience musicale rappelant La mélodie des tuyaux de Benjamin Lacombe. Je savais donc que graphiquement j’allais passer un très beau moment et ce fut le cas dans cet album grand format célébrant la musique et l’univers tzigane.

Découvrir en grand format la passion contrariée de ce jeune guitariste est une sacrée expérience. Les planches sont immersives de par leur taille et le choix des cadrages de l’auteur. On y ressent également toute sa facétie avec les petites contrariétés de la vie de Téo mais aussi les belles rencontres qu’il y fait qui vont l’encourager dans sa passion. Avec des personnages singuliers, comme ce gardien de phare rappelant l’Amiral Bloom de Mary Poppins pour son côté décalé, ou ces tziganes qui vont réussir à emporter son coeur. C’est beau, poétique, émouvant, avec de beaux choix artistiques comme cette rencontre en pleine marée. L’auteur utilise à merveille le cadre bord de mer de son histoire.

Malheureusement, celle-ci, elle, m’a moins séduite. Je l’ai trouvé plus simple, plus classique, mais poétique que ce que les dessins suggéraient. Et surtout, j’ai eu l’impression qu’il y avait plusieurs faux raccords, comme si l’auteur en avait sacrifié des morceaux et qu’on sentait encore ces manques, ces absences. C’est particulièrement criant à la fin. Il m’a donc manqué quelque chose.

Et j’aurais aimé apprécier cette histoire autant que les dessins de l’auteur, car le désir d’émancipation de Téo est beau, comme sa passion maladroite pour la guitare et sa rencontre avec des gens prêt à lui donne sa chance, lui le laissé-pour-compte. J’ai adoré le voir réussir à relever la tête et se sortir de son quotidien un peu morose grâce à cette passion et cette rencontre, et j’ai encore plus aimé voir son vieil ami l’y encourager. C’était touchant.

Rendez-vous à moitié réussi, à moitié manqué, pour Téo, le maestro et moi, ça arrive parfois. L’histoire n’a pas su me convaincre mais mes yeux en ont pris plein les mirettes avec les superbes planches grand format de l’auteur et son cadre bord de mer. C’est déjà très chouette !

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Mya Rosa, vous ?

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6 commentaires sur “Panier d’Albums #2

  1. Très jolie sélection ! Je note quelques titres que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup les illustrations de Komako Sakaï ! J’ai lu beaucoup de ses albums à mes filles quand elles étaient petites et leur préféré était « un amour de ballon ». Il se dégage une grande douceur de ces dessins.

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