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La famille Sambre d’Yslaire

Voici LA série de BD franco-belge que je suis avec assiduité à chacune de ses sorties !

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Sambre est une série de bande dessinée créée par Yslaire et Balac, puis déclinée en plusieurs saga retraçant les méandres des histoires de cette famille.

HistoireTrès sombre et mélancolique, Sambre nous raconte l’histoire d’une famille bourgeoise rurale du XIXe siècle et plus particulièrement celle de Bernard Sambre, épris de Julie, une jeune vagabonde aux yeux rouges que sa famille exècre au point de les porter au rang de superstition. Les destins, les esprits et les corps s’expriment, se croisent et se blessent. Nul ne peut échapper à son destin…

La série est découpée comme suit :
Sambre deuxième génération (1847-1848) – Bernard & Julie
1. Plus ne m’est rien, avec Balac (scénario), 1986, réédité en 2003
2. Je sais que tu viendras, avec Balac (participation au scénario), 1990, réédité en 2003
3. Révolution, révolution…, 1993, réédité en 2003 sous le titre Liberté, liberté…
4. Faut-il que nous mourions ensemble ?, 1996, réédité en 2003

Sambre troisième génération (1856-1862) – Bernard-Marie & Judith
5.Maudit soit le fruit de ses entrailles, 2003
6. La Mer vue du Purgatoire, juin 2011
7. Fleur du pavé, septembre 2016
8. Celle que mes yeux ne voient pas, novembre 2018
9. Nos Yeux, nos cheveux, nos fiertés, (à paraître en 2019)

Sambre dernière génération (1862-1871) – Nelson & Judith
10. Au large des amers, à paraître
11. Les Cerises de Mademoiselle Dyeu, à paraître
12. Toutes les rages de l’espérance, à paraître
13. Le Dernier des Sambre, à paraître

La Guerre des Sambre Première génération (1830-1847) – Hugo & Iris
1. Le mariage d’Hugo, Yslaire, Jean Bastide, et Vincent Mezil (2007)
2. La passion selon Iris, Yslaire, Jean Bastide, et Vincent Mezil (2008)
3. La Lune qui regarde, Yslaire, Jean Bastide, et Vincent Mezil (2009)

La Guerre des Sambre Premier degré d’ascendance (1768-1769) – Werner & Charlotte
1. L’Éternité de Saintange, Yslaire et Boidin (2010)
2. La Messe rouge, Yslaire et Boidin (2011)
3. Votre enfant, comtesse…, Yslaire et Boidin (2012)

La Guerre des Sambre Génération de Cujus (1789-1794) – Maxime-Augustin & Constance
1. La fiancée de ses nuits blanches (2014)
2. Le petit jour de la divorcée (2015)
3. Le regard de la veuve (2018)

La Guerre des Sambre livre III (-40 000 av JC) – Aam & Yev
1. La Genèse, à paraître
2. Au commencement, à paraître
3. Ecce homo oculis, à paraître

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Mes avis :

 

1e série : La série d’origine est clairement celle que je préfère. C’est avec elle que j’ai découvert les Sambre et sa richesse aussi bien graphique que scénaristique. Grâce à des rouges profonds, les malheurs des personnages sont rehaussés et mis en avant à la manière des grands écrivains romantiques du 19e. On suit leurs passions à travers le XIXe et son histoire, elle aussi, agitée. Une énorme réussite !

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2e série : Elle fait suite à la première et pourrait même y être incluse. Elle est aussi triste et dramatique que la première était passionnée.

Sambre, tome 6 : La mer vue du purgatoire
On plonge à nouveau en pleine turpitude à l’image de cette mer qui se déchaîne puis s’apaise au fil des pages. Les sentiments de Julie nous secouent au plus profond de nous, mais la lumière arrive peu à peu à l’image de ce gris qui reflux pour laisser place à nouveau aux couleurs. Une grande réussite

Sambre, tome 7 : Fleur du pavé
Dernier tome en date, j’ai du mal à réaliser que cela fin déjà 5 ans que le précédent est sorti… J’ai été moins emportée par l’histoire de Judith que je trouve particulièrement sordide. C’est sûrement parce que celle-ci a un côté très superficiel qui m’a vite agacée. Je ne parviens pas à m’attacher à elle alors que j’aime beaucoup son frère qui est bien trop absent de l’histoire ici. Les quelques rares pages où il apparait ont illuminé ma lecture. J’aime beaucoup sa relation avec sa tante et son côté auteur romantique torturé. Il fait bien le lien avec la génération précédente sans que cela soit exagéré comme dans le cas de Judith et du nain. J’ai aussi été contente de revoir, même brièvement, Julie et j’espère qu’on pourra découvrir la suite de son histoire ainsi que celle de son fils. Graphiquement, cela reste une tuerie. Les vues de Paris sont splendides. La double page consacrée aux divertissements qu’on peut y trouver est vraiment vivante et immergeante. Je regrette juste que l’on parte autant vers le sépia et que le contraste entre le rouge et le noir soit moins marqué.

Sambre, tome 8 : Celle que mes yeux ne voient pas

La sortie fut un peu plus rapprochée cette fois mais encore trop espacée pour que je me rappelle bien des détails des tomes précédents… Comme dans le tome précédent, je suis beaucoup moins happée par l’histoire de Bernard-Marie et Judith que par celle de leurs parents. En plus, on sent clairement le tome de transition ici. Un flashforward ouvre le tome comme une prophétie de ce qui devrait arriver dans le prochain et dernier tome de cet arc. Du coup, on est dans l’attente de voir les éléments se mettre en place. On suit les études sur les insectes de Bernard-Marie avec un doux sourire. Il fait vraiment peine à voir dans cet environnement ultra contrôlé et renfermé. Sa recherche d’évasion est d’autant plus poignante que ce soit avec son études sur la migrations de certains insectes ou sa nouvelle passion pour la photographie. C’est cependant un joli portrait de l’évolution d’une époque. A Paris, sa soeur poursuit son parcours interlope dans les bordels, place à la cocotte qui monte sur scène et se fait entretenir par un riche bourgeois. C’est assez cliché et pourtant c’est dans le ton pour l’époque que l’auteur veut dépeindre. L’histoire reste donc dramatique à souhait. Petit à petit, tout se met en place : la « carrière » de Judith, la montée à Paris de Bernard-Marie. J’attends maintenant le drame final.

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La guerre des Sambre, série 1 avec Hugo et Iris : Je l’ai trouvé un poil fade après les deux autres, malgré un dessin encore plus beau que les tomes précédents grâce à la participation de Bastide et Mezil, sûrement à cause du côté indécis du héros qui se laisse trop porté par les évènements.

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La guerre des Sambre, série 2 avec Werner et Charlotte : Ici on relève le niveau et on entre de plein pied dans une atmosphère lourde et malsaine, pleine de malentendus avec des personnages très ambigües. Mais cela rend la lecture d’autant plus addictive. De plus, il est agréable de retrouver à nouveau un fond historique connu (la jeunesse de Marie Antoinette), ce qu’on avait perdu dans la série précédente.

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La guerre des Sambre, série 3 avec Maxime Augustin et Constance

Maxime et Constance, tome 1 : Automne 1775 de Bernard Yslaire & Marc-Antoine Boidin
Une nouvelle génération arrive avec son lot de coups durs et de drame. Les planches sont toujours aussi belles avec peut-être un peu plus de noirceur ici, l’enfance de Maxime et de Josepha étant vraiment horrible. Après j’attends de voir où veut nous emmener l’auteur vu qu’il pose juste les bases. Mais je serais déçue si c’était vraiment l’ultime trilogie comme il le dit…

Maxime et Constance, tome 2 : Hiver 1781

Nous continuons à suivre les aventures de Maxime qui plonge de plus en plus dans la noirceur. Avec un famille et un passé pareils, on comprend qu’il soit perdu, mais ce qu’il fait est vraiment dégueulasse. On sent déjà poindre la folie chez lui. Il est paranoïaque et complètement instable, en témoignent ses relations avec les femmes de sa vie mais aussi avec ses enfants. En filigrane, on commence à voir la fameuse histoire des yeux qui va obséder son fils Hugo. C’est intéressant de voir la genèse de celle-ci, surtout avec la mise en parallèle des « connaissances » de l’époque. Mais surtout je le trouve très angoissant, on ne sait jamais ce qu’il va faire et il fait peser une chape de plomb sur sa famille. Famille qui on le sait va avoir un destin tragique. Il me tarde d’ailleurs de voir enfin en image ce dont on nous parle depuis le premier tome. Du côté des dessins, c’est toujours aussi réussi. Il y a une vraie réflexion sur les couleurs dans cette série et quand c’est nécessaire, elles tranchent vraiment, c’est superbe. Les couvertures sont aussi très bien pensées, montrant parfaitement les différentes facettes de Maxime.

Par contre, les sempiternels changements de noms ou d’idées par rapport au projet original m’embêtent vraiment, et je ne parle pas de l’arbre généalogique qui spoile à mort sur la suite de la série principale…

Maxime et Constance, tome 3 : Été 1794

Annoncé comme le dernier tome de la Guerre des Sambre, il se sera fait attendre. On voit enfin relaté sous nos yeux le calvaire de la première famille de Maxime. C’est poignant de les voir sombrer et rageant de le voir s’en sortir. Ce type est une vraie pourriture et ils se sont bien trouvés avec Constance. Je trouve tout de même ce tome un peu vide, ça n’arrête pas de se répéter, on tourne en boucle sur les risques que courent la famille et la recherche de laisser-passer de Maxime. C’était un peu lourd. Par contre, j’ai vraiment été touchée par le destin tragique de cette famille, que ce soit le petit François ou son frère Titienne. Ils ont tous été très courageux.

Par contre, on est assez loin du titre de la saga « La Guerre des Sambre », franchement on ne parle quasiment pas de leurs yeux ou de quoi que ce soit en lien avec cela, c’est fort dommage. J’ai l’impression que les auteurs se sont un peu perdus…

Les dessins, eux, restent toujours aussi beaux et forts, il n’y a rien à dire, c’est un régal pour les yeux. Dommage que la narration ne suivent pas toujours et qu’elle soit assez lourde.

Maintenant, j’attends qu’Yslaire reprenne et finisse sa saga principale avant de s’engager dans d’autres ramifications.

2 commentaires sur “La famille Sambre d’Yslaire

  1. Super guide de lecture (le mien est ici https://wordpress.com/post/etagereimaginaire.wordpress.com/3974).
    Personnellement je trouve que le cycle 2 d’Yslaire est plutot plus réussi que le premier, probablement du fait de l’évolution graphique vraiment saisissante (Yslaire est un auteur qui bosses et dont le dessin évolue au fil des ans, ce qui n’est pas le cas de tous les auteurs de sa génération). Sur la Guerre j’ai été totalement bluffé par Hugo&Iris qui est pour moi le sommet de la saga. J’ai eu un peu de mal avec le dessin de Boidin sur Werner&Charlotte mais le scénar est très bon. Malheureusement le troisième cycle de la Guerre est trop compliqué, redondant, noir de noir et l’on ne voit pas trop ce qu’il apporte. Je pense qu’Yslaire s’y est fait prendre avec la nécessité de clôturer des événements révolutionnaires annoncés dès les premiers albums.
    La grande force de cette saga c’est que l’on sait qu’il faudra tout relire une fois l’ultime épisode sorti.
    Par contre sur le prévisionnel mis dans ton article, je crois que cela a évolué depuis et qu’Yslaire a laissé tomber le cycle Antédiluvien.

    Aimé par 1 personne

    1. Je vais aller lire ça alors ^^
      Je suis bien d’accord avec toi sur sa fulgurante évolution graphique, reste que je trouve l’histoire du premier cycle bien plus forte et dramatique que dans le second.
      J’ai aussi été un peu dérangée par le dernier cycle de la Guerre et mon préféré reste le premier avec Hugo & Iris, les dessins sont sublimes.
      Oui, j’ai entendu dire qu’il avait changé ses prévisions de cycles mais je n’arrive pas à me faire à l’idée de perdre celui qui me tentait peut-être le plus alors pour l’instant je le laisse tant que je n’arrive pas à faire mon deuil lol

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