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Canis – The speaker de Zakk

Titre : Canis – The Speaker

Auteur : Zakk

Éditeur vf : IDP – Boys Love (Hana)

Année de parution vf : Depuis 2018

Nombre de tomes vf : 2 (en cours)

Histoire : Les petits Nobu, Har et Sam sont trois compagnons d’infortune partageant une chambre dans un orphelinat. Ce qu’ils désirent par-dessus tout : sortir de là et rester soudés au dehors, ensemble coûte que coûte.
Mais le jour où ils découvrent le secret des « goûters d’au revoir », la roue de leur destinée se met en marche inexorablement…

Mes avis :

Tome 1

Je reviens pour vous présenter encore un nouveau yaoi, ça en fait pas mal ces derniers temps, mais celui-ci vaut vraiment le coup. Avec lui, nous plongeons dans une histoire qui a des airs de The Promised Neverland au début, puis de Tokyo Vice (une enquête sur le milieu des yakuza). Canis – The Speaker n’a donc rien d’une gentille bluette, vous serez prévenus.

Annonçons de suite la couleur, je ne connaissais pas la saga Canis avant de lire ce tome, donc je ne peux absolument pas dire la place qu’il peut y tenir et si l’ambiance est la même. Mais ici, nous sommes plongés rapidement en plein coeur d’une histoire sombre, très sombre. Tout commence par un groupe de 3 garçons adorables qui vivent dans un orphelinat. Celui-ci a la drôle de tradition de faire un goûter d’au revoir pour ceux qui s’en vont. Mais un jour, nos charmants bambins découvrent que quelque chose cloche, et c’est là que démarre l’histoire.

La première partie du tome se veut une sorte d’enquête menée par nos détectives en herbe. Très vite, l’ambiance à l’orphelinat se veut inquiétante, comme dans The Promised Neverland parce qu’à part eux, personne ne s’est rendu compte du problème. La directrice devient de plus en plus effrayante au fur et à mesure qu’ils avancent, de même que l’orphelinat lui-même, qui devient un lieu clos, étouffant et dangereux. L’autrice est vraiment très douée pour créer ce climat d’angoisse montante.

Nos trois garçons sont les moteurs de l’histoire, c’est avec eux qu’on découvre le grain de sable dans le rouage et c’est eux qui font avancer l’enquête. Ils ont chacun une personnalité bien définie : Sam est l’intello, Har est l’incarnation du courage, et Nobu est le petit chétif et discret mais qui se révèle très observateur. Ces gamins forment un groupe très solidaire dont on pourrait envier l’amitié. Malheureusement, ils vont très vite être séparés.

La seconde partie de l’histoire, nous fait basculer dans un monde encore plus sombre. Nous tombons même dans quelque chose de très glauque qui heureusement va vite évoluer sinon je pense que je me serais arrêtée là tant c’était insoutenable pour moi. Nous retrouvons Nobu, 6 ans plus tard (?), dans l’équivalent d’un bordel où il est devenu celui sur qui les clients les plus douteux vont se défouler. La mangaka ne nous épargne rien et il est très dur de le voir ainsi maltraité. Mais Nobu n’a rien perdu de sa soif de liberté et comme c’est quelqu’un de très intelligent, il va tout faire pour s’en sortir. Il est vraiment intéressant de voir les astuces qu’il va déployer pour cela et comment il va se servir des rouages de la mafia contre l’un des chefs de celle-ci.

Canis est donc un titre sombre, complexe et parfois difficile à lire tant la violence aussi bien physique que psychologique est présente. Mais c’est aussi un titre fort dans lequel l’amitié tient une place prépondérante – et j’espère bien retrouver Har et Sam dans le second tome – , de même que la soif de liberté. L’autrice brosse un portrait assez fidèle de la mafia japonaise et dénonce des horreurs majeures de notre univers mondialisé : la traite des humains et l’exploitation sexuelle. C’est un yaoi qui change de ceux que j’ai pu lire jusqu’à présent, à part peut-être In These Words dont il peut se rapprocher niveau violence. Maintenant, je suis très curieuse de connaitre la suite et fin.

Tome 2

Ce deuxième tome est tout aussi bon et prenant que le précédent. Il monte même d’un cran je trouve. Après un premier tome d’exposition un peu rapide peut-être, l’autrice prend son temps ici pour poser son intrigue, la développer et nous offrir ainsi un tome très dense.

L’ambiance reste lourde et pesante mais moins glauque parce qu’on ne nous montre plus de scènes aussi dures. Ici, on est plutôt dans l’envers du décor. On suit chacun des garçons dans leur nouvelle vie jusqu’à leurs retrouvailles toutes en émotions. On a donc droit à un mélange d’ambiance policière, financière, magouilleuse, pour enquêter sur cette vaste organisation derrière l’orphelinat et l’enlèvement puis la vente de Nobu. C’est glaçant mais terriblement bien fait. On sent que l’autrice maîtrise les tenants et les aboutissants de son histoire et tisse une toile très cohérente.

Les personnages ne sont pas en retrait, ceux-ci sont très bien construits car aucun n’est vraiment linéaire, ils sont tous complexes et plein de ramifications. J’ai aimé les voir évoluer dans leur vie alors que tout est fait pour les repousser vers ce qui a fondé leur amitié. Et le moment où ils se retrouvent est juste l’apothéose de ce tome. Ils renouent une relation encore plus complexe qu’avant chacun ayant évolué de son côté avec ses névroses. La vie les a endurci et chacun gère à sa façon. Je trouve que le trio s’équilibre bien et c’est original de retrouver ce genre de configuration, une première pour moi, je crois. J’aime les pics d’émotions qu’ils me font ressentir. J’aime le fait qu’ils me déstabilisent souvent. Après, je dois reconnaitre que je suis quand même un peu mal à l’aise par le tournant physique que prend leur relation. Je crois qu’ils sont tellement mal les uns les autres que je n’arrive pas à voir le côté positif de la chose et que du coup, je trouve ça un peu glauque.

En dehors de cette petite réticence, j’ai beaucoup aimé la construction de ce tome. Les différentes voies que prend l’histoire au fil des pages me plaît. Les ramifications sont nombreuses et parfois surprenante, en tout cas pour la non lectrice de thriller que je suis. C’est du tout bon !

Ma note : 16,5 / 20

5 commentaires sur “Canis – The speaker de Zakk

    1. Là, je ne sais pas trop quoi te répondre, ça dépend à quoi tu es habituée dans tes autres lectures… Pour voir le niveau que tu supporterais, je dirais que c’est moins violent que In these words (ma référence dans le genre) mais plus que toutes les autres yaoi que j’ai pu lire cette année parce qu’ils étaient plus accès romance que ce titre là. Ici, on est dans la mafia japonaise et forcément, c’est pas joli joli, même si ça ne prend qu’un tout petit pan du tome en terme de pages.

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