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Mon coloc’ d’enfer de Keiko Iwashita

Titre : Mon coloc’ d’enfer

Auteur : Keiko Iwashita

Éditeur vf : Pika (shojo)

Années de parution vf : 2019-2022

Nombre de tomes vf : 11 (série terminée)

Histoire : Miko est lycéenne. Ses parents devant s’occuper de sa grand-mère malade, elle se retrouve à faire de la colocation dans une grande maison appartenant à son oncle. Non seulement elle n’est pas habituée aux tâches ménagères, mais en plus ses colocataires sont tous des adultes un peu bizarres. Le plus âgé d’entre eux, Matsunaga, fait un peu peur à Miko mais s’avère en réalité être quelqu’un de très prévenant.

Mon avis :

Tome 1

Avec Mon coloc’ d’enfer, j’avais envie d’une romance légère se passant dans un cadre différent et c’est tout à fait ce que j’ai eu. Je ressors plus que convaincue par ce nouveau titre proposé par Pika dans son label « Cherry Blush » et je découvre une autrice à laquelle, il va falloir que je m’intéresse de plus près.

C’est effectivement ici la première publication de Keiko Iwashita chez nous. Avec Mon coloc’ d’enfer, elle signe une romance lycéenne au cadre atypique puisque l’héroïne, Miko se voit obligée d’aller vivre dans une coloc’ suite à des problèmes familiaux. La voilà qui doit faire connaissance avec 5 jeunes adultes, mais surtout la voilà qui va devoir apprendre à vivre avec eux.

Sous le signe de l’humour, Keiko Iwashita nous raconte les premiers pas d’une lycéenne dans une coloc’. Ça fleure bon les années fac en ce qui me concerne, puisque ce sont plutôt ces années-là habituellement où on vit en colocation. Avec Miko et ses camarades, on retrouve un peu cette douce ambiance où l’on doit apprendre à devenir indépendant tout en devant partager un espace avec d’autres et apprendre à partager avec eux. C’est très bon enfant pour le moment et j’avoue que j’ai apprécié ces moments chaleureux que je l’ai vu vivre avec eux, que ce soit autour d’un bon retour, d’une bouteille ou d’un match de foot. J’ai aussi aimé les petits moments de la vie quotidienne qu’on croise : les lessives, le partage de la salle de bain et des WC, les repas préparés ensuite, etc.

Mais qui dit shojo, dit bien souvent romance et ici on n’y coupe pas. Notre jeune héroïne va bien sûr s’amouracher de l’un de ses coloc’, celui avec lequel elle passe le plus de temps et celui qui semble également, peut-être le moins mature, donc le plus proche d’elle. C’est mignon tout plein de les suivre dans leur rapprochement. Celui-ci est pourtant un adulte, un graphiste, mais c’est un jeune adulte qui est donc encore proche de l’adolescence et n’a pas encore tout le sérieux des adultes. J’ai apprécié de voir une autrice traiter les personnages en fonction de leur âge et ne pas chercher à les vieillir prématurément comme trop souvent. Ici, on a de jeunes adultes encore immatures et c’est tout à fait normal. Ça permet de les sentir plus proches de nous et de les trouver plus attachants. J’aime beaucoup.

Mon seul petit regret pour le moment vient des autres membres de la colocation, ainsi que des amis de Miko et de sa famille, qui sont très effacés. Dans ce premier tome, l’autrice pose son concept et insiste donc sur la relation entre les deux héros mais un peu au détriment des autres. J’espère que ce défaut sera réparé.

En ce qui concerne les dessins, j’en ai aimé la finesse et surtout la douceur qui s’en dégageait. L’autrice capture à merveille les expressions des personnages, que ce soit la gêne, le malaise, l’énervement ou les premiers émois. C’est très joliment fait. Il y a un vrai soin apporté aux designs des personnages et à leurs looks, ce que j’ai beaucoup aimé. J’ai trouvé original de tomber sur un héros à la coiffure différente des shojo classiques (oui, il m’en faut peu…) et j’ai aimé qu’on ait eu droit un peu à notre fan service, nous aussi les femmes, avec le héros qui se promène très souvent torse nu lol

Mon coloc’ d’enfer est une bonne petite surprise. C’est un shojo somme toute classique sur le fond, mais dont la forme le fait sortir du lot grâce à ces personnages qui viennent de franchir le seuil de l’âge adulte tout en gardant un pied dans l’adolescence. J’ai aimé l’ambiance chaleureuse et bon enfant qui se dégage du titre ainsi que son humour bien dosé. Je lirai la suite avec grand plaisir.

Tome 2

Il y a 2 mois, j’avais presque eu un coup de coeur pour les débuts de cette série qui m’avait semblé avoir le petit truc en plus que je recherche dans les romances lycéennes. Malheureusement, ce deuxième tome a un peu douché mon enthousiasme. J’ai eu l’impression de retomber dans un titre que j’avais déjà lu : Dreamin’ Sun et j’ai trouvé ça vraiment dommage.

En effet, ce tome s’ouvre sur la déclaration de l’héroïne à Matsunaga qui botte en touche et par la suite, tout s’axe là-dessus. On suit une Miko assez agaçante, très immature, alors que je l’imaginais toute autre. Elle passe son temps à soupirer après Matsunaga comme une gamine (oui, je sais, elle a l’âge…), ce qui accentue leur différence d’âge et me met mal à l’aise. Du coup, ça rougit à tout va mais ça crée aussi des soucis aux autres. Le pauvre Matsunaga, qui est plus vieux que dans mon souvenir (je ne pensais pas qu’il avait déjà 27 ans !) ne sait pas sur quel pied danser. Il s’occupe d’elle comme d’une petite soeur et en même temps, on voit bien qu’il est troublé. J’ai vraiment retrouvé la même dynamique qu’entre les héros de Dreamin’ Sun, l’humour en moins, ce qui fait que j’ai trouvé ça très plat.

Ma plus grande déception vient de l’absence de rôle des autres colocs dans l’histoire. Ils sont plus un décor que des personnages actifs et c’est vraiment dommage parce que c’était pour moi l’élément qui apportait une autre coloration à l’histoire. Ici, avec leurs brèves apparitions dans l’histoire, ils ressemblent plus à des accessoires pour combler les vides de celle-ci, alors que j’aurais voulu qu’on commence à développer le background de chacun.

Bref, je suis fort déçue de la tournure que prend la série, qui tombe dans une routine simpliste et sans grande saveur, du moins sans une once d’originalité. La série part rejoindre ces consoeurs sympas à lire mais pas inoubliables.

Tome 3

Maintenant que je sais que je suis dans une romance lycéenne classique telle qu’on en trouve plein dans les shojo, je peux lire ce titre en étant moins déçue. Oui, il n’y a rien de neuf. Oui, ce n’est pas crédible qu’un type de 28 ans se comporte à ce point de façon immature et similaire à celle d’un lycéen, mais c’en n’est pas moins divertissant. Du coup, j’ai passé un bon moment de lecture et de détente.

Dans ce tome, Jun est toujours aussi indécis. Il ne sait comment gérer ses sentiments pour Miko, la petite lycéenne. Il lest confond souvent avec autre chose, ce qui donne un décalage amusant. Après quand on y réfléchit, ça peut être dérangeant de voir une telle relation avec environ 10 ans d’écart, je sais que j’ai du mal parfois, pour ma part. Mais les petits moments où chacun rougit sont tout de même faits pour qu’on les trouve adorables et ça marche bien.

Pour autant, l’autrice n’oublie d’ajouter une petite touche de réalité bienvenue de temps en temps, que ce soit avec le travail de Jun ou la préparation de sa fête d’anniversaire qui sont au coeur de ce tome. Bien sûr, ça tourne un peu beaucoup trop autour de lui et on dirait que l’héroïne n’a pas de vie en dehors de lui et c’est bien dommage, mais je me dis que ça va bien finir par évoluer. De plus, l’autrice commence à réparer un autre des défauts de la série en donnant enfin un peu plus de place aux autres membres de la coloc à commencer par Ryo ici, j’espère qu’elle va continuer ainsi.

Pour conclure, même si je n’ai pas trouvé la maturité que je souhaitais dans cette histoire, en la prenant pour la simple bluette lycéenne qu’elle est, j’ai passé un bon moment et je devrais encore à l’avenir parce que l’autrice fait quand même bien avancer son histoire sans oublier de personnages en route. C’est sympa.

Tome 4

Même si ce n’est clairement pas une romance coup de coeur pour moi et que j’en attendais bien plus, Mon coloc d’enfer reste une lecture sympathique et ce tome m’a confirmé que j’avais bien fait de continuer. On commence enfin à y trouver un meilleur équilibre entre la romance et la coloc.

C’était ma grande frustration qu’on ne voit pas assez les membres de cette dernière et c’est petit à petit réparé, ce dont je suis ravie ! On en apprend plus sur Ryo et Asako, c’est intéressant notamment pour cette dernière qui restait encore assez mystérieuse. Après ce n’est rien de fou mais au moins ça complète bien l’histoire. Il y a aussi l’arrivée de celle qui est probablement à l’origine du trauma de Jun concernant ses coloc filles. J’ai hâte de voir ce qu’elle va apporter à l’histoire elle aussi. Tout cela en tout cas complète bien la romance.

En effet, celle-ci avance ma foi fort lentement. Au bout de 4 tomes, l’autrice commence déjà à se répéter et à tourner en rond. Matsunaga est jaloux, Matsunaga est possessif mais Matsunaga refuse de comprendre et d’admettre ce que ça veut dire sur ses sentiments envers Miko et c’est terriblement agaçant ! Pour nous lecteurs, mais aussi pour les autres, c’est évident, alors on ronge notre frein. Heureusement, quelques os nous sont lancés pour nous faire patienter comme cette invitation dans sa chambre, sa jalousie envers Ryo ou encore cette promesse de rendez-vous, mais on veut plus !

Ainsi malgré, quelques défauts assez prévisibles dans une romance aussi classique, on passe encore une fois un bon moment de lecture. J’ai toujours du mal avec la différence d’âge des deux héros, surtout que Jun a un caractère assez immature, alors je ne comprends pas pourquoi l’autrice a voulu les éloigner autant en âge, c’est inutile. En attendant, le développement d’autres personnages et l’ajout de nouvelles intrigues permettent d’étoffer un peu cette histoire et j’en suis ravie.

Tome 5

Peut-être est-ce parce que j’ai abandonné tous mes espoirs d’avoir un titre mature proche du josei comme je croyais que ce serait le cas au début, mais j’ai bien plus apprécié ma lecture cette fois encore. J’ai trouvé le récit dynamique et bien équilibré. J’ai eu la sensation qu’on avançait sur tous les fronts et que l’autrice pensait enfin à ses personnages secondaires.

Il n’y a pourtant rien de révolutionnaire. On est dans une romance lycéenne comme on a déjà vu tout plein, la seule différence étant que l’objet de son affection est un adulte avec qui elle vit en colocation, mais si vous avez lu Dreamin’ Sun vous ne serez pas trop surpris ici. Il y a d’ailleurs des passages obligés de ces types de shojo avec la sortie au parc d’attraction, la fête de l’école et sa préparation. Ce n’est pas ici qu’on trouvera de l’originalité, mais pour autant, c’est bien fait.

J’ai trouvé très sympa l’évolution des deux héros et leurs interrogations dans ce tome. C’était charmant et amusant de voir Matsunga partir faire une retraite au début du tome et pourtant de vite le voir revenir parce qu’il s’inquiétait trop pour Miko. C’est mignon. Celui-ci montre bien que même adulte, on reste un grand enfant. L’épisode du parc est parfait ! Ils sont adorables ensemble en plus. J’ai eu un peu peur quand ils se sont retrouvés à dormir à l’hôtel après une nouvelle mésaventure, mais au final c’est encore une fois très bien fait, sans rien de vulgaire, glauque ou gnian gnian à l’inverse. Au contraire, c’est l’occasion pour eux de se parler, Matsunaga avouant bien des choses sous l’effet de l’alcool. J’ai adoré !

Vient ensuite le passage glissant de l’ex-copine également prof principale de Miko. J’avais très peur aussi de la tournure, mais l’autrice évite encore cet écueil, même si le sujet n’est pas tout à fait clôt. Elle se sert des clichés des shojo pour mieux en jouer et nous pondre une histoire lumineuse pleine de bons sentiments. Alors certes, ça ne vole pas haut, mais c’est agréable. On est dans un vrai shojo feel good.

Enfin, il y a le fameux épisode du festival du lycée, occasion de parler d’amitié, amitié entre les coloc qui offre un très chouette moment, et amitié avec les camarades lycéennes de Miko qu’on avait un peu oublié. L’autrice aborde ainsi le fait que ce n’est pas simple de concilier anciennes et nouvelles amitiés quand notre vie change et qu’il faut travailler et faire des efforts pour que cela marche. J’ai trouvé ça juste et ça change de juste voir la préparation du festival et le jour où il a lieu, ici il y avait un vrai message.

Ainsi sous ses airs de shojo bateau, ce qu’il est aussi parfois, Mon Coloc d’enfer est capable d’aborder avec justesse des sujets actuels que ce soit sur les relations amicales ou sentimentales. J’aime le ton léger et bienveillant du titre qui oscille souvent entre humour et émotion. Et maintenant que j’ai oublié mes prétentions, les tomes passent beaucoup mieux.

Tome 6

Je suis toujours un peu embêter pour parler de Mon coloc d’enfer car j’ai beau dire, j’ai du mal à me détacher de ce que je pensais trouver ici et que j’ai du mal à retrouver. Sauf que pour une fois, ce tome va me faire mentir. Je voulais des histoires de collocation, je vais en avoir !

Les premiers chapitres n’avaient rien pour me réjouir… Voir Matsunaga rejoindre Miko au festival de son lycée était cliché au possible et n’a en plus pas permis une grosse évolution de l’histoire, si ce n’est que ces derniers réalisent encore plus leur différence d’âge et ce que ça implique, ce qui fait un brin répétitif. D’ailleurs, pour une fois, ce n’est pas leur couple en devenir qui au coeur de l’histoire cette fois et quel soulagement !

Non, l’autrice décide de s’attarder sur un personnage plutôt annexe jusqu’à présent : Hattori. Avec elle, nous allons vivre le premier départ de la coloc’ car contre toute attente celle-ci a reçu une proposition qu’elle ne peut refuser et qui l’oblige à quitter tout ce petit monde. C’est l’occasion grâce à cela de vivre toutes une série de scènes pleine d’émotions où ses amis vont lui souhaiter bon vent. On assiste ainsi à une belle démonstration d’amitié grâce aux relations qui se sont nouées pendant la coloc’ et c’est assez chouette à vivre. C’est pour ce genre de moment que j’ai commencé la série.

Et puis, cerise sur le gâteau, alors que je ne suis pas du tout fan du genre habituellement, j’ai aimé voir poindre en fin de tome, le triangle amoureux qui s’annonçait déjà en douceur depuis quelques temps et qui semble devenir plus concret. J’espère qu’avec ce rebondissement, les choses vont enfin bouger, parce que j’en ai clairement assez des ronds de jambes de chacun, 6 tomes à se tourner autour pour un tel résultat, je dis non. Maintenant il faut avancer ou passer à autre chose, et l’autre option qui est proposée ici n’est pas pour me déplaire.

Un tome en demi-teinte donc, avec une romance principale qui m’agace encore une fois, mais un beau développement autour de la coloc, idée à creuser un peu plus à mon goût 😉

Tome 7

C’est étrange, c’est en acceptant que j’étais vraiment dans une romance lycéenne assez classique en soi que j’ai fini par apprécier la lecture de ce nouveau tome où les élans du coeur, du triangle amoureux en train de se dessiner, sont bien perturbés.

La coloc ne sert vraiment plus de vague décor pour réunir les personnages et créer des interactions tour à tour amicales ou romantiques, mais ça ne m’a pas dérangée cette fois car je n’ai plus d’attentes de ce côté-là. Je suis donc plus en phase avec ce que propose l’autrice, c’est-à-dire une romance entre une ado et un adulte.

Alors qu’au début ça me dérangeait vraiment, peu à peu, j’accepte cette différence d’âge. D’abord parce que je trouve que le couple va quand même bien ensemble. Si Miko est immature, c’est de son âge. Elle a cependant tendance à être un peu trop fragile et portée sur la déprime, ce qui fait que je n’adhère pas complètement au personnage. En revanche, j’aime de plus en plus les personnages masculins. La réflexion qui pointe peu à peu autour de Matsunaga et de ses sentiments pour une lycéenne, alors qu’il a 10 ans de plus, est bien menée. On sent ses hésitations tout à fait justifiées mais également ses élans qu’il ne peut empêcher. Il l’aime, il veut prendre soin d’elle, l’aider, lui faire plaisir. C’est assez chouette et pas du tout glauque comme j’avais peur, parce qu’en même temps il l’accepte telle qu’elle est, il ne cherche pas à voir en elle la femme qu’elle n’est pas encore. Lui-même est d’ailleurs encore bien jeune et immature au final, donc cela s’équilibre bien.

Dans ce tome, l’autrice nous offre donc plein de moments juste trop adorables entre eux, où l’on voit leur lent rapprochement. Le lecteur est au courant de leur vision à chacun qui complique les choses, ce qui est judicieux. J’aime avoir ce regard extérieur sur l’ensemble, ça me permet de moins ronger mon frein et de mieux appréhender les choses, surtout quand un triangle voire un carré amoureux se dessine et complique tout. Mais l’autrice mène bien sa barque et c’est très agréable à suivre. On apprécie chaque personnage, même les rivaux qui du coup repoussent encore le moment où les héros vont se mettre ensemble. On est touché par la prof de Miko qui réalise tardivement son erreur d’avoir laissé tomber Matsunaga. On trouve adorable Ryo qui, malgré ses sentiments, fait tout pour aider le futur couple.

Maintenant après 7 tomes à construire tout cela, à les voir se tourner autour, s’approcher et toucher du bout du doigt le moment où ils se déclareraient, il serait temps que l’autrice ait pitié de nous et que dans le prochain tome elle fasse un sérieux pas en avant. Je compte sur tout Keiko Iwashita !

Tome 8

Avec sa couverture où l’on voit les héros l’un près de l’autre tout gênés, on pouvait bien se douter que ce nouveau tome nous réserverait de douces surprises. L’autrice est au rendez-vous avec des chapitres plus adorables les uns que les autres et quelques jolies trouvailles inattendues pour cette coloc’ que décidément j’aime beaucoup.

Rien de neuf sous le soleil pour les amateurs de shojo qui auront vite fait de voir ce qui se prépare, mais Keiko Iwashita prend le temps d’amener et mettre en scène le climax de sa série pour nous offrir un moment vraiment charmant. Ainsi après 8 tomes à avoir vu les héros tomber amoureux, se retenir et se tourner autour, il était temps de mettre les pieds dans le plat et contrairement à ce que j’espérais, c’est Miko qui prend les devants face à un Matsunaga décidément bien fébrile. J’aime beaucoup la caractérisation de ce dernier, qui est l’illustration de l’adulte qui veut grandir trop vite mais qui reste un enfant au fond. Je le trouve adorable, dans le style entre sérieux et maladresse. C’est un garçon très touchant.

L’autrice a vraiment pris soin de ses personnages et a très bien agencé son histoire pour nous amener à ce moment. Tout ce qui a précédé fait vraiment sens ici : l’arrivée de Miko, ses premiers sentiments, l’amitié et + qui s’est tissée entre elle et Matsunaga, le passé de celui-ci, ses sentiments naissants qu’il maîtrisait mal. Tout est vraiment mixé et mélangé pour aboutir à ces chapitres adorables où enfin ils se déclarent et avancent. Bien sûr, je regrette que sur un mode « à la japonaise » il ne se passe concrètement pas grand-chose entre eux. C’est mignon tout plein mais je sens que ça va faire un peu longuet pour ne pas dire crispant si réellement ils n’ont aucun contact physique sérieux et en plus, ça ferait quand même peu crédible. A voir.

Mais comme le charme du titre ne se résume pas à la romance un brin clichée avouons-le, heureusement l’autrice n’oublie pas les autres membres de la coloc’. Ce sont d’ailleurs, eux, qui apportent la vraie surprise dans ce tome. Il y a d’abord l’adorable Ryô pour qui j’aurai bien souffert dans ce tome. Il était juste trop mignon et ce fut déchirant de le voir ainsi malmené malgré son énorme gentillesse, heureusement que Sabako est là pour le consoler xD Mais surtout, il y a l’inattendue déclaration de Ken envers Asako que je n’avais vraiment pas vu venir et rebat les cartes. Ce sont de nouvelles complications romantiques qui s’annoncent pour la suite. Alors ça fait très soap, ne nous le cachons pas, mais mon coeur de midinette aime bien aussi de temps en temps.

Je continue donc de suivre avec un plaisir non dissimulé ce charmant petit shojo romantique avec une belle brochette d’amis. L’autrice semble avoir trouvé une formule simple mais qui fonctionne bien pour pimenter le quotidien de leur coloc’ entre petits moments sexy, franche camaraderie, développement de relations sentimentales et humour. Ça marche plutôt bien sur moi et c’est une bonne lecture détente.

Tome 9

Pour quelqu’un qui n’arrêtais pas de critiquer la série au début, j’en suis venue à vraiment beaucoup apprécier cette petite colocation et ce tome fort en émotion l’a confirmé.

L’autrice achemine petit à petit le lecteur vers la fin de son histoire. Elle nous montre ainsi combien chacun a grandi et continue à évoluer. Après la déclaration du petit couple, il est donc temps de le faire évoluer sur un autre plan, pas vraiment sur celui de la romance car le héros a fait le choix de ne rien tenter tant que Miko se serait pas diplômée, c’est tout à son honneur, mais plutôt sur un autre aspect.

J’ai beaucoup aimé du coup l’ambiance du tome. C’était comme un doux au revoir avant un nouveau départ. La transition s’est faite tranquillement et paisiblement malgré les tentatives de compliquer parfois les choses. Heureusement l’autrice n’est pas tombée dans le piège et nous délivre plutôt une histoire assez juste, celle d’un homme qui a fini par trouver sa voie et qui peut avancer vers un nouveau chapitre de sa vie maintenant.

Je ne dirais pas que je ne suis pas triste de voir la dynamique de la coloc changer. Je suis triste d’avance de ne pas retrouver ces petites scènes si savoureuses dans la pièce à vivre ou dans les chambres des uns et des autres. Mais les promesses faites autour de la possible nouvelle relation entre Asako et Ken m’enthousiasme aussi et permettra peut-être de combler un peu ce manque. Ce sera moins le cas pour la nouvelle colocataire que je vois bien se rapprocher de Ryo ^^!

Ce tome de transition m’aura donc offert de jolis moments, certains doucement romantiques (mais pas trop), d’autres franchement amicaux et c’est peut-être ceux que j’ai le plus savouré. Nos héros avancent chacun dans la vie, ne restant plus coincés comme ils pouvaient l’être avant, et on est heureux pour eux.

Tome 10

Avant-dernier tome de la série et heureusement. J’ai beaucoup apprécier les personnages et le cadre de leur histoire dans cette coloc, je trouve que l’autrice ne sait plus trop quoi raconter.

En effet, le couple principal est désormais ensemble. La coloc se vide au fur et à mesure des départs de chacun. Miko, l’héroïne, poursuit ses études au lycée et avance vers l’âge adulte. Tout est dit et on sent bien que l’autrice a fait le tour.

Bilan, on a d’abord une romance toute mignonne entre Asako et Ken qui éclot ici. J’ai adoré celle-ci, elle était adorable et permettait d’aborder la peur de se lancer même en étant adulte. L’autrice offre aussi une jolie évolution à Ken, qui était un peu caricatural jusque là et devient plus touchant. J’adore sa nouvelle coupe >< Asako est belle avec lui également dans sa fragilité et ses doutes. En revanche, tout va bien trop vite entre eux et ça sent de trop la précipitation, ce qui n’avait pas été le cas avant, puisque l’autrice prenait plutôt son temps.

Le manque d’inspiration de l’autrice et son besoin de conclure se ressent aussi dans le traitement du couple principal. L’autrice revient sur des thèmes éculés : le retour du triangle amoureux et la difficulté de jongler entre le travail et une vie de couple. Rien de bien folichon pour moi. C’est du vu et revu, et en plus c’est raconté assez maladroitement car l’autrice veut aller vite. J’ai donc été assez agacée par les maladresses des deux membres de leur couple et j’ai été déçue que l’autrice remette Ryo sur le tapis. Il avait assez souffert le pauvre, ce n’était pas la peine de revenir sur quelque chose qui était clos pour moi.

Bref, oui c’est mignon, oui les dessins sont doux, oui les personnages sont attachants. Mais ça manque de consistance, de profondeur, de réalisme. L’autrice va trop vite, elle reprend des thèmes déjà abordés, précipite tout et ça gâche un peu l’arrivée de la fin pour le moment pour moi, alors que la série s’était bonifiée au fil des tomes. Dommage.

Tome 11 – Fin

Quand j’ai commencé la série, j’étais hyper emballée par le concept de la coloc. Au fil des tomes, j’ai été blasée de l’évolution vers une romance plutôt qu’un groupe d’amis. Et à la fin, je suis ravie que l’autrice ait fait un mix entre les deux, ce que ce dernier tome incarne à la perfection.

Alors bien sûr, je n’ai pas été ravie du virage soap à fond dans les premiers chapitres de ce tome. C’est totalement ubuesque ce qui arrive à Matsunaga. Et voir Miko foncer dans les bras de Ryo suite à ça m’a beaucoup fait grincer des dents. L’autrice a un peu écrit ces passages à la truelle pour moi, histoire d’aller vite et de conclure ces relations pleines de non-dits qui traînaient.

Mais au final, je ressors quand même ravie de cette lecture car les dernières pages, elle, offre une belle conclusion pleine d’émotion à cette coloc. Il y a d’abord le gentil Ryo qui exprime bien ce qu’il a ressenti quand Miko est arrivée et a pris sa place. Sauf que maintenant, il a bien évolué et c’est quelqu’un de très solide et fiable. J’ai adoré ce garçon ! Puis il y a les autres coloc qui offre une très belle fête d’adieu pleines de bons souvenirs à Miko. Très belle séquence émotion. Il manquait peut-être juste quelques chapitres pour des moments de vie avec la nouvelle génération de colocs qui n’a pas servi à grand-chose…

Pour ce qui est de la romance, qui fut quand même l’un des éléments phrase d’une bonne partie de ce titre, je suis mi-figue mi-raisin. Les thématiques autour du travail, de l’emménagement à deux, du couple sont intéressantes et les propos font mouche. Mais pour en arriver là, il va arriver à surmonter tout le mélo abracadabrantesque que l’autrice imagine et met sur le chemin des deux héros… Ça manque cruellement de subtilité ^^!

Je quitte cependant cette petite troupe avec le sourire. J’ai été émue et touchée par leurs aventures et leurs chemins de vie. Je suis peut-être plus fan des personnages secondaires que des deux héros, mais ce fut vraiment charmant et c’est un cadre à plus exploiter dans les mangas pour moi !

Mention spéciale aux apartés du chat : MA vedette !

19 commentaires sur “Mon coloc’ d’enfer de Keiko Iwashita

    1. Ça dépend effectivement de ce que tu aimes lire en général. Si t’es pas trop romance, c’est sûr que le plus gros des publications shojos ne vont peut-être pas de te plaire. Mais il y a aussi des shojo où la romance n’est pas du tout le centre de l’histoire et qui sont très sympa.
      Si t’as des envies particulières n’hésite pas à me demander, je pourrai peut-être te conseiller un titre 😉

      J’aime

  1. J’ai beaucoup aimé ce 1er tome aussi ! J’ai très hâte de découvrir la suite !
    J’ai trouvé que la fin allait peut-être vite, je l’aurai préféré dans le tome 2 ^-^’
    C’est vrai que la mangaka concentre son récit autour de Miko et de Matsunaga, dans des situations plutôt gênantes même parfois xD C’est vrai que certaines relations manquent un peu de développement, mais je pense que ça le sera dans les prochains tomes (je l’espère en tout cas) puisqu’on peut y voir un rapprochement intéressant avec l’esthéticienne en manucure (du moins, que j’ai trouvé intéressant, et j’ai oublié le nom au passage ^-^’)

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    1. Bien d’accord avec toi, la fin est trop rapide et tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Je pense que l’autrice a voulu aller vite pour accrocher les lecteurs et qu’elle ralentira un peu ensuite. Et oui, un rapprochement avec l’esthéticienne serait sympa, elle est assez fraiche cette fille, ça me plaît ^^

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      1. Oui, j’espère qu’elle ralentira, sinon j’ai peur que ça tourne vite en rond >.< Mais ce truc à la fin, j'étais pas prête, je me suis dit "Mais pourquoi ?" xD
        Oui moi aussi, elle m'a fait rire, et le coup de la lessive aussi c'était sympa xD

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    1. Oui, j’y prends du plaisir, c’est sympa et ça change des autres shojos avec des lycéennes que je lis. J’ai juste ma petite frustration du départ qui persiste et comme je suis une impatiente je voudrais qu’il se passe enfin quelque chose entre eux !

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