Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Barbara d’Osamu Tezuka

Titre : Barbara

Auteur : Osamu Tezuka

Éditeur vf : Delcourt (pour cette édition)

Année de parution vf : 2005

Nombre de tomes : 2 (pour cette édition)

Histoire : Un jour, Barbara, jeune hippie alcoolique, débarque dans la vie de Yôsuke Mikura, écrivain en mal d´inspiration. Sans vraiment s´en rendre compte, Yôsuke se retrouvera sous le charme de la demoiselle. Cette dernière prendra de plus en plus d´importance dans la vie de l´artiste, et ce malgré les mises en garde de ses amis. Et puis tout bascule ! La perception du monde de Yôsuke en sera définitivement changée…

Mon avis :

Tome 1

Avec la réédition des oeuvres de Tezuka l’an dernier, j’ai eu envie de me lancer dans la découverte de titres que je ne connaissais pas comme Barbara. Ce diptyque sorti dans les années 70 est une oeuvre assez étrange. Considérée, selon les dires de l’auteur, comme une « oeuvre légère » qu’il a écrite pour souffler après Ayako, celle-ci est en fait bien plus complexe et déroutante.

Un jour, Barbara, jeune hippie alcoolique, débarque dans la vie de Mikura, écrivain en mal d´inspiration. Sans vraiment s´en rendre compte, Mikura se retrouvera sous le charme de la demoiselle. Cette dernière prendra de plus en plus d´importance dans la vie de l´artiste, et ce malgré les mises en garde de ses amis. Et puis tout bascule ! La perception du monde de Mikura en sera définitivement changée.

Avec un tel scénario, on sent d’emblée que Tezuka va jouer avec notre sens de la perception du réel. Son héros se présente comme un écrivain à succès qui cherche l’inspiration pour son nouveau roman mais qui se trouve lui-même anormal dans ses goûts et sa perception du monde. En effet, il voit celui-ci à travers le prisme de son imagination ce qui l’amène souvent à vivre des situations assez glauques. Sa rencontre avec Barbara ne va faire que renforcer ce sentiment puisque cette drôle de jeune fille va l’emmener toujours plus loin dans ce monde étrange et pourtant tellement réel.

Le duo Mikura-Barbara est une bonne idée. Ils sont très drôles ensemble. Mikura est l’image même de l’écrivain simple, un peu ronchon, mais à succès qui vit dans son monde. Barbara, elle, est un personnage hors norme, hors du temps et de notre société. Elle est sale, elle picole, elle est vulgaire, elle fréquente de drôles de gens et elle crée toujours des soucis. Ensemble ils vont connaitre des situations assez chaotiques mais plutôt drôles pour nous lecteurs.

Le problème, c’est que le rythme du manga est assez perturbant par rapport aux autres titres que j’ai lus de Tezuka. Le maître propose des chapitres auto-conclusifs pendant tout ce premier tome, sans vrai fil rouge entre eux en dehors de la présence des deux héros. De plus, les histoires ne sont pas forcément passionnantes en soit, puisqu’il met juste en scène son héros écrivain dans des situations étranges qui prêtent à confusion. Le lecteur est aussi en pleine confusion du coup et je n’ai pas forcément aimé ce sentiment.

Cependant, on sent peu à peu poindre certaines idées. A travers ce titre, le mangaka nous parle du processus de création qui peut amener l’écrivain à voir le monde complètement différemment et ainsi se mettre en danger. Il nous parle aussi de la vie nocturne à Tokyo. Et petit à petit, il est également question de politique. Mais je dois dire que le mélange me semble un peu maladroitement mis en place.

A la fin de la lecture de ce premier tome, je dois avouer que c’est la première fois que je ne suis pas convaincue par la lecture d’un titre du maître. Je trouve l’histoire et sa mise en scène brouillonne. Je m’attendais à tout autre chose.

Tome 2

Second et dernier tome de la série. Tezuka, heureusement, y rompt le schéma narratif classique qu’il avait mis en place pour développer une vraie trame narrative. Ce tome est donc plus lisible que le précédent, mais ce ne fut pas pour autant un coup de coeur, loin de là.

Nous continuons à y suivre notre drôle de duo, sauf que d’un coup l’auteur décide d’un coup d’en faire un couple. L’idée n’est pas mauvaise mais n’est pas bien amenée du tout. Cependant, ça permet de développer une histoire plus dynamique où se mélange un petit côté thriller et une réflexion sur l’image de la femme muse/sorcière et ce que ça signifie. J’ai trouvé ce passage assez bien fichu, surtout pour l’époque. Le côté thriller vient ensuite avec un aspect plus politique de l’histoire, puisque des gens essaient de se servir du héros mais que celui-ci recherche sa muse disparue. Sauf que l’ensemble est une nouvelle fois assez brouillon, ce qui est vraiment dommage.

Pour conclure, tout du long de cette série, j’ai senti un certain potentiel et des idées intéressantes mais j’ai trouvé que Tezuka n’arrivait pas à les mettre en place comme il avait pu le faire dans MW ou Ayako par exemple. Même graphiquement, je n’ai pas retrouvé son génie habituel de la mise en page et ses fulgurances graphiques. Ici, on reste dans quelque chose de très sage et classique. Je me suis donc un peu ennuyée lors de cette lecture, qui est pour le moment l’un des titres de Tezuka que j’ai le moins aimé U.U

2 commentaires sur “Barbara d’Osamu Tezuka

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