Livres - Fantasy / Fantastique

Sharakhaï de Bradley P. Beaulieu

Titre : Sharakhaï

Auteur : Bradley P. Beaulieu

Editeur vf : Bragelonne (Fantasy)

Années de parution vf : Depuis 2016

Nombre de tomes vf : 4 (en cours)

Histoire : Dans les arènes de Sharakhaï, la perle ambrée du désert, Çeda combat tous les jours pour survivre. Comme de nombreux autres, elle espère la chute des douze Rois immortels qui dirigent la cité depuis des siècles. Des souverains cruels et tout-puissants qui ont peu à peu écrasé tout espoir de liberté, protégés par leur unité d’élite de guerrières et les terrifiants asirim, spectres enchaînés à eux par un sinistre pacte. Tout change lorsque Çeda ose braver leur autorité en sortant la sainte nuit de Beht Zha’ir, alors que les asirim hantent la ville. L’un d’eux, coiffé d’une couronne en or, murmure à la jeune fille des mots issus d’un passé oublié. Pourtant, elle les connaît. Elle les a lus dans un livre que lui a légué sa mère. Et le lien que Çeda découvre entre les secrets des tyrans et sa propre histoire pourrait bien changer le destin même de Sharakhaï…

Mon avis :

Tome 1 : Les douze rois de Sharakhaï

Il n’est jamais facile d’écrire une chronique quand on a beaucoup aimé un titre. On a envie de faire partager son enthousiasme, on a peur de ne pas le faire assez bien et en même temps on ne veut pas trop en dire pour ne pas influencer le lecteur et pour que lui aussi ressente tout le plaisir qu’on a éprouvé. C’est ce qui m’arrive avec ce premier tome de Sharakhaï que je découvre un peu après tout le monde.

Trois tomes sont sortis en France et la série est toujours en cours. C’est la première saga de l’auteur que je lis mais il semble avoir une longue carrière derrière lui au vu de la biographie proposée par l’éditeur en 4e. Il a d’ailleurs reçu plusieurs récompenses au fil des an comme celle de Meilleur nouvel auteur et je comprends pourquoi, Bradley P. Beaulieu, c’est un peu la force tranquille. Avec un style éminemment simple, où on ne s’embarque pas dans des descriptions à rallonge, ni dans une histoire emberlificotée, il parvient à nous embarquer complètement dans son univers et sans qu’on s’en rende compte quelques pages plus tard, on est prisonnier, voulant absolument lire et lire encore la suite !

Dans Sharakhaï, il m’a fait découvrir un univers de Fantasy entre mythologie arabisante et antiquité romaine. On suit l’histoire de Çeda, une sorte de gladiatrice, qui cherche à venger sa mère, assassinée pour avant tenté de tuer un des Dieux-Rois de la ville. Avec elle, nous découvrons la ville de Sharakhaï et ses mystères, et ils sont nombreux ! C’est fascinant, sombre et tragique à la fois, dans un monde fait de poussière et de sables qui dépayse complètement, et avec cette présence écrasante des Dieux, qui n’a pas été sans me rappeler l’univers des Cent Mille Royaumes de N.K. Jemisin. J’ai senti dès les premières pages que cet univers me parlait et je n’ai jamais décroché, ne trouvant jamais le temps long et étant impressionnée par les aventures de Çeda.

J’ai aimé avoir à suivre une héroïne qui est une jeune fille bien campée, un personnage fort et fragile à la fois, terriblement touchant avec un lourd passé qu’elle porte bien bravement. C’est le personnage principal de l’histoire, celle dont on suit le cheminement et la quête. On la découvre crue et impitoyable au début avant de voir peu à peu ses failles et la façon dont elle les camoufle derrière beaucoup de courage et de bravoure. C’est une jeune fille astucieuse et intelligente également. Pour atteindre son but, elle est prête à tout. Elle va devenir gladiatrice, rechercher de l’aide auprès des anciens amis de sa mère, fouiller dans des archives interdites, risquer sa vie plus d’une fois pour découvrir des mystères bien cachés qui peuvent tout bouleverser. C’est vraiment prenant à suivre surtout que cela touche non seulement les mystères entourant son passé et sa conception, mais également les fondements même de son univers.

Pour cela, elle est aidée de son ami de toujours, Emre, mon gros coup de coeur dans cette saga. C’est un garçon, qui semble tout à fait normal dans cet univers, un gosse des rues qui vit de petits boulots parfois pas très légaux, mais qui est toujours là pour son amie Çeda. Ils se sont sauvés l’un l’autre plus d’une fois et sont devenus désormais la seule famille qu’ils aient l’un l’autre. C’est une très belle relation.

Nous croisons également d’autres personnages marquants, comme la figure de la mère de Çeda, toujours présente en arrière-plan de par les secrets qu’elle a cachés à sa fille et le courage fou dont elle semble avoir fait preuve. Il y a également, l’apothicaire qui l’a élevée ensuite et marquée à vie ; la « sorcière » du désert où elle a eu sa première vision ; l’ancien gladiateur qui l’a formée ; ou encore les Vierges qu’elle va rencontrer ainsi que les Rois que nous croisons. Ils sont tous assez fascinants et en peu de pages, on sent bien tout leur potentiel.

Cependant la force du récit réside également et surtout sur son univers et ces mystères. On découvre la ville de Sharakhaï à travers les yeux de deux jeunes vauriens, vivant dans les souks, pour qui les Rois-Dieux ne sont que des figures lointaines et mystérieuses. La ville est sale et poussiéreuse mais surtout dangereuse et mystérieuse. Certains soirs il ne fait vraiment pas bon sortir mais personne ne sait vraiment pourquoi, des superstitions le disent, c’est tout. Et nous lecteurs, nous sommes pris au milieu de cela, au milieu de cette ambiance pesante, intrigante et menaçante, au milieu de ce sable, de ces parfums capiteux, de cette sueur rance et de ces voiles qui cachent les corps ainsi que de ces pantalons bouffants qui donnent envie de s’envoler en courant sur les toits. C’est un autre monde.

Le récit est très bien construit. Il dévoile peu à peu ses mystères, faisant changer l’histoire d’ambiance à plusieurs reprises. Au début, on se croit dans une histoire de gladiateurs, puis peut-être dans une romance qui a mal tourné, ensuite dans une histoire de famille et enfin on découvre que c’est les fondements de tout un univers qui sont concernés. C’est très bien fait. L’auteur nous embarque là où il veut sans forcer. Il passe la parole tour à tour à son héroïne Çeda, à son ami Emre ou aux Rois-Dieux de la cité pour mieux nous immerger dans l’histoire.

Le seul défaut que j’ai noté et qui m’a vraiment gêné lors de la lecture, c’est l’absence de glossaire pour les termes arabisants mais également pour l’ensemble des personnages que l’on croise, notamment les Dieux, qui ont chacun des caractéristiques que je ne retiens pas forcément. Ç’aurait été vraiment appréciable, d’avoir à la fin du tome, quelques pages regroupant cela et auxquelles on aurait pu se reporter au fil de la lecture, parce qu’avec près de 600 pages à lire, impossible de tout retenir dans mon cas ^^!

Pour conclure, vous l’aurez compris, j’ai vraiment eu un gros coup de coeur pour ce titre, son ambiance, son héroïne, sa mythologie, ses paysages. Ce n’est pas une écriture qui se démarque, c’est une narration simple et un univers classique qu’on a déjà pu croiser sous diverse variante, mais j’ai vraiment été touchée ici. Il y a le petit truc en plus qui m’a complètement immergée dans le récit et m’a fait regretter de ne pas avoir la suite sous la main parce que je ne voulais pas quitter les personnages et que je voulais poursuivre leur quête de vérité avec eux, voir s’ils allaient s’en sortir et réussir à se retrouver. Je commence très bien l’année 2020 !

Tome 2 : Le sang sur le sable

Avec pas mal de retard, je reprends cette série qui avait frôlé le coup de coeur lors de sa découverte. Malheureusement, je serais un peu moins élogieuse avec ce deuxième tome plus brouillon et plus classique également.

Je regrette d’abord à nouveau que ni l’auteur, ni l’éditeur, n’aient pensé aux lecteurs en leur fournissant quelques clés de lectures et rappels en début de tome, car se replonger dans cet univers foisonnant avec énormément de personnages fut à nouveau une vraie gageure et j’ai vraiment navigué à vue pendant un bon moment au début…

Je ne peux cependant pas enlever à l’auteur de proposer une histoire vraiment prenante et dynamique à lire. Il y a de l’action de tous les côtés en permanence. Nous suivons plusieurs fils d’intrigues en même temps, sans nous douter au début de leur futur lien. Chaque personnage clé, chaque narrateur en fait, a l’air de vivre sa vie de son côté et d’essayer de s’en sortir dans ce milieu en eau trouble. Cependant, j’ai été assez déçue de voir que derrière tout cet habillage dynamique, l’histoire, elle progressait peu au final dans ce tome.

Les révélations qui avaient été faites grâce à Çeda dans le précédent tome ne sont pas vraiment vues rejointes par d’autres. J’en m’attendais à plus. L’auteur se contente de bâtir une nouvelle intrigue en se reposant sur ses lauriers et en n’enrichissant qu’à la marge sa mythologie. Je m’attendais à mieux. D’accord on voit commence à voir les pouvoirs et possibilités de Çeda sur les asirims, ce peuple déchu, mais c’est bien mince.

En fait, nous sommes bien plus dans un tome de complots et chausse-trappe qu’autre chose. On suit Çeda infiltrée chez les Vierges qui tente de continuer à éliminer des Rois mais c’est moins facile que prévu. Du coup, elle tente de profiter du vaste plan des Hôtes sans Lune et de leur chef pour y gagner quelque chose et affaiblir par la même occasion les Rois. C’est ce qui procurera le plus d’action et de dynamique ici.

Mais ce qui est à retenir pour la suite et ce qui a fait le sel de cette lecture à nouveau, c’est de voir combien ces Rois qui se prennent pour de nouveaux dieux sont en fait bien fragiles. On découvre qu’en leur sein même il y a un traite et un espion. On découvre aussi que leur base de pouvoir peu bien vite disparaitre. Enfin, ils ne sont pas menacé que de l’intérieur, les puissances extérieures commencent aussi à s’intéresser à eux. Cela promet donc pour la suite.

Il s’agit juste désormais pour l’auteur de ne pas faire seulement de l’esbroufe mais de creuser vraiment ses personnages, parce que leur caractérisation est tout de même bien légère, et de donner vraiment corps à son intrigue en utilisant plus les mystères et la mythologie esquissés jusqu’à présent. Tant qu’on y est, qu’il oublie aussi toute tentative de romance, c’est totalement cliché et maladroit, donc ça ne prend pas et ça fait plutôt lever les yeux au ciel.

A me lire comme ça, on pourrait croire que je n’ai rien aimé dans cette lecture alors qu’au contraire j’ai passé un très bon moment. Ce fut une belle lecture pleine d’aventure, de beaux combats, avec la mise en scène d’une révolte grondante bien menée et grandissante. Les interactions entre les personnages se font de plus en plus complexes et tendues, ce qui offre une belle tension dramatique et le final appel à vite se jeter sur la suite tant il laisse les choses en plan. Donc l’un dans l’autre, je suis juste un peu amère parce que j’attendais autre chose, mais ce que propose l’auteur est quand même bien divertissant !

Tome 3 : Le voile de lances

Malheureusement, voici une série qui a chaque tome me plait un peu moins. C’est dommage parce que son inspiration des Mille et une nuits me plaisait fortement. Mais force m’est d’avouer que je trouve qu’elle n’évolue pas, que l’auteur délaye énormément et que malgré toute cette action permanente ça ne bouge pas beaucoup au final…

Avec son intrigue arborescente, l’auteur nous plonge un peu plus dans les méandres de la politique de Sharakhai dans ce tome. Point positif, on découvre les bisbilles, complots et autres manipulations des Rois, ce que j’ai adoré. Je trouve ça fort plaisant d’avoir des antagonistes aussi présents, même si clairement je n’arrive pas à poser un nom, un visage et un caractère sur chacun d’entre eux, car ils ont été mal définis par l’auteur et ne le seront probablement pas plus à l’avenir, à quelques rares exceptions.

C’est l’une des grandes failles de cette saga : l’écriture des personnages. Je suis habituée aux récits où ils foisonnent, après tout ma saga de fantasy préférée est La roue du temps. Mais ici, contrairement à elle, il n’y a pas vraiment d’effort de l’auteur pour les caractérisés, ils ne sont que des outils pour les actions mises en place, et c’est fort dommage. On ne ressent aucun attachement pour eux à cause de cela et on se perd. L’absence de glossaire se fait de plus en plus sentir… L’héroïne, en plus, est vraiment immature. J’ai l’impression de lire un roman Jeunesse/Young Adult avec une nouvelle Katniss (Hunger Games) ou Laia (An Ember in the Ashes) avec cette héroïne égocentrique, qui dit penser aux autres, mais pense surtout à elle et écoute un peu trop ses hormones parfois… Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant agacée par une héroïne dans ce genre de roman…

Ainsi dans ce tome, nous suivons de multiples voix, toujours dans des chapitres forts courts où il est rare que le même personnage intervienne deux fois de suite, sauf avec l’héroïne Çeda. Côté intrigue, nous avons d’un côté une tentative de soulèvement de la 13e tribu dans le désert, une tentative de coup d’état dans Sharakhai avec la reine de Qaimir, des divisions au sein des Rois, et une héroïne qui souhaite à la fois découvrir qui est son père, comment libérer les asirims et éliminer un autre roi, en l’occurrence Onur. Cela occasionne beaucoup d’actions mais peu de conséquences puisque nous tournons en rond.

En effet, autre gros défaut de la saga, on a l’impression que les personnages brassent beaucoup d’air. L’auteur délaye tellement son histoire sous couvert d’action à tout va, que la mythologie ne se développe pas, elle reste au même point depuis le premier tome ou presque tant les ajouts sont minimes. C’est extrêmement frustrant. On enchaine les retournements totalement improbables sous notre regard incrédule. J’ai même eu l’impression parfois que j’avais loupé une information ou que la scène avait été coupée, mais non, ça sort vraiment de nulle part… Et quand on referme le tome, on réalise qu’il y a vraiment trop de pages pour le peu de choses à raconter. L’auteur est clairement parti sur un schéma, un tome = un roi en moins, mais à ce rythme-là, on y est pour des plombes.

C’est dommage parce que si on élaguait un peu, on pourrait avoir une intrigue plus concentrée qui tiendrait mieux la route et serait passionnante. Les jeux de pouvoirs entre les Rois de Sharakhai mais aussi avec la Reine de Qaimir sont passionnants. Le personnage d’Hamzakiir qui est sur toutes les lèvres fascine et intrigue. L’intrigue autour des asirim, de la 13e tribu et de cett histoire réécrite pour le peuple pourrait avoir une belle dimension si on lui laissait sa chance. L’utilisation de créatures magiques effrayantes, de golems et de guerriers zombies sont autant de bonnes idées, qui mieux employées pourraient avoir un bel impact. Mais tout ça, pour la moment est noyé, sous un délayage extrême et bien trop de maladresses dans l’écriture des personnages, c’est extrêmement frustrant.

Alors non, ce n’est pas une lecture désagréable, c’est même plutôt un bon divertissement, mais j’attendais vraiment plus de cette saga après avoir lu le tome 1. Je n’ai rien contre les séries qui prennent leur temps, mais j’aime que ce soit fait intelligemment. Ici, l’auteur se contente juste de délayer une histoire prometteuse à coup d’actions sans conséquences ou fort peu et il sabote ainsi une intrigue qui aurait pu avoir une autre ampleur. Plus le temps passe, plus je suis déçue…

Tome 4 : Sous les branches d’adicharas

Il y a toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts dans cette série avant tout de divertissement qui ne propose malheureusement pas la profondeur que j’attendais d’elle au début. Dans ce nouveau tome qui commence sur les chapeaux de roues, l’auteur s’enlise une nouvelle fois dans tout un tas d’intrigues subalternes qui en viennent à freiner et embrouiller un peu l’histoire par moment, dommage.

Le potentiel est pourtant bel et bien là. J’adore l’univers de Mille et une nuits employé par l’auteur. Il y met un bon coup de collier dans ce tome avec de longs moments qui se passent dans le désert, avec des créatures plus présentes et tout simplement un décor mieux employé et décrit. J’étais ravie de voir cela dans un premier temps.

De la même façon, j’ai adoré les 200 premières pages environs. Elles étaient nerveuses, tendues et vraiment signifiantes. Ça bougeait enfin dans la bonne direction entre les Rois à la recherche de Nalamae, Çeda et ses nouveaux alliés qui s’organisaient dans un but commun : libérer les asirims et leur roi. J’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteur a utilisé tout ce qu’il avait planté en germe dans les tomes précédents pour créer des liens entre la 13e tribu, les asirims, les Vierges et Çeda, tout faisait sens et enfin la mythologie s’enrichissait un peu.

Nous avons aussi eu droit à ce moment-là à plusieurs scènes d’action vraiment très très bien fichues, que ce soit lors de combats dans le désert sur leurs espèces de bateaux des sables contre les rois, ou lors de la tentative d’évasion du Roi des asirims, qui se couple avec une attaque de la ville par les golems de Malasan, qui s’en prennent à Ihsan. Il y a comme ça des scènes où tout s’enchaine de manière spectaculaire et où on se dit : « Ah j’aimerais bien voir ça sur grand écran ! ». En plus, l’auteur ne nous épargne pas en morts et autres mutilations dans ce tome. Il accélère le ton et le rythme en entamant ici la seconde et dernière partie de son histoire et cela s’en ressent.

Les intrigues, elles, sont multiples. En plus de celle de Çeda dont je vous ai déjà parlé, nous suivons encore et toujours les manigances des Rois, décidément de plus en plus humains tant ils se font à leur tour manipuler aussi bien par les Dieux que leurs alliés humains. J’ai beaucoup aimé. J’ai été moins fans de Meryam et sa folie grandissante pour le pouvoir. J’ai également été moins fan de la soi-disant mission diplomatique d’Emre, que j’ai trouvé longue et redondante au possible pour une utilité bien faible. J’ai été moins fan aussi de celle de Davud, le mage de sang, et de l’Enclave et tous ceux qui tournent autour, je l’ai trouvé longuette et brouillonne également, pour une finalité encore à définir… Enfin, il y a ce cher Brama, dont certes la relation avec Rümayesh est intéressante, mais qui une fois de plus n’apporte pas grand-chose pour le moment au vu de toute la place qu’il prend.

Et c’est un peu le souci encore une fois. Le rythme de l’histoire est totalement en dent de scie. Le début est passionnant, puis on a un long passage à vide fait d’intrigues annexes peu passionnantes, qui se trainent et tournent en rond, avant d’avoir à nouveau une action signifiante, mais ça ne tient pas, elle est à nouveau parasitée avant de redevenir intéressante sur la toute fin. Ce n’est pas agréable ces brusques et brèves accélération suivies de longues périodes de quasi ennui…

Les personnages, eux, ne sont toujours pas bien plus développés, à part peut-être Ihsan, et au final ils ne servent qu’à peupler l’intrigue. Ils sont au service de l’intrigue et non l’inverse, ce qui me gêne un peu personnellement. J’aime suivre des hommes et des femmes charismatiques ou attachants, qui me donnent envie de me passionner pour ce qu’ils font ou ressentent, et je n’y arrive pas ici. Je continue à trouver Çeda et surtout Emre, très immature. Ça va un peu mieux pour cette dernière depuis qu’elle a été rejointe par des Vierges mais ce n’est pas encore ça. Quant aux autres, trop peu de lignes au final, sont consacrées à développer leur psychologie pour que je puisse vraiment les retenir et m’attarder sur eux. C’est décevant.

Avec un nouveau tome misant sur l’action, les retournements de situation, les morts et mutilations marquantes, l’auteur fait tout de même enfin avancer son histoire. Çeda parvient à mener à bien la première partie de son plan. La situation des Rois est de plus en plus précaire. Les forces extérieures sont de plus en plus présentes et passent à l’action. Magie et politique sont joliment intriquées. Sharakhaï est ainsi un bon divertissement mais à qui il manque concrètement une ligne plus claire et plus sélective.

B lecture

15 commentaires sur “Sharakhaï de Bradley P. Beaulieu

    1. Oui, il a eu son petit succès à sa sortie, je crois. En tout cas, pour une fois, ce n’est pas juste un univers original pour flatter les curieux, l’auteur en fait vraiment quelque chose et c’est excellent. Je ne peux que te le recommander 😉

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  1. Ah, je me sentais aussi un peu perdue avec les Rois, leurs fonctions, leurs surnoms et tous les termes s’y rapprochant lol.
    Par contre, même si je reconnais que l’univers est juste dingue et l’histoire bien construite, j’avais trouvé à ce premier tome un problème de rythme ; j’étais sans cesse coupée dans mon élan avec les flashbacks 😉. Ceci dit, si tu as adoré ce tome 1, attends de voir la suite ! Il a frôlé le coup de cœur pour moi 😍.

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    1. Tu me rassures, je ne suis donc pas la seule que tous ces termes ont perdu ^^!
      Je comprends ton sentiment d’être freinée dans ton élan. Pour ma part, comme je commence à avoir l’habitude de cette mode de couper l’action par des flashbacks ou bien le POV d’un autre personnage, j’ai juste pris mon mal en patience lol Et puis, je trouvais les flashbacks intéressants alors ça aidait ^^
      Tu me donnes trop envie de me jeter sur la suite, mais je dois d’abord me tenir à ma résolution de lire tous ces tomes 1 qui trainent chez moi ><

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      1. D’habitude, les flashbacks ne me dérangent pas, mais j’ai trouvé que l’auteur faisait un peu trop mystère, mais ce n’est rien de bien grave !
        Ah, je comprends ! Même si, personnellement, j’essaie justement de terminer mes sagas en cours, quitte à devoir acheter la suite lol. Chacun ses objectifs 😉.

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