Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

& And de Mari Okazaki

Titre : & And

Auteur : Mari Okazaki

Éditeur vf : Kana – Life (Big)

Années de parution vf : 2021-2022

Nombre de tomes vf : 8 (série terminée)

Histoire : A 26 ans, Kaoru Aoiki est une secrétaire médicale intérimaire. A cause de sa répugnance à être touchée par autrui, elle n’a jusqu’ici jamais eu de vraies relations amoureuses. Mais, à l’hôpital, elle rencontre pour la première fois quelqu’un qui ne la laisse pas insensible : Kôga Yagai, un chirurgien plus âge qu’elle. Pour changer ce qu’elle est aujourd’hui, Kaoru décide de réaliser son rêver : créer un salon de manucure ouvrant le soir, pour que les femmes actives puissent trouver un endroit où se détendre après une longue journée. L’occasion pour elle de prendre son envol…?

Mon avis :

Tome 1

Mari Okazaki est une de ces autrices que j’avais eu le très grand plaisir de découvrir il y a une quinzaine d’années quand Akata travaillait en collaboration avec Delcourt et offrait des titres féminins vraiment puissants, malheureusement disparus aujourd’hui… J’avais eu un coup de foudre pour la narration visuelle très puissante de cette autrice et ses thématiques poétiques et malaisantes à la fois. Malheureusement, n’ayant pas eu le succès escompté, elle avait disparu de nos rayonnage. J’ai donc été plus que surprise et ravie quand je l’ai vue sur la liste des séries prévues par Kana pour sa nouvelle collection Life. Prévu à l’origine pour octobre dernier, la crise nous aura fait attendre jusqu’en mars de cette année. Mais ne dit-on pas qu’on garde le meilleur pour la fin ?

Pour ceux qui ne connaissent pas, Mari Okazaki est une autrice de shojo-josei, qui a débuté par de nombreuses histoires courtes à la fin des années 90, qui ont débarqué chez nous dans les années 2000. On a ainsi pu la lire dans Déclic amoureux, BX, Le cocon, Vague à l’âme ou encore Effleurer le cielMais le tournant fut vraiment sa série Complément affectif (Suppli en vo) où déjà elle mettait en scène non plus des lycéens mais une femme active et ses amours compliqués en plus de sa quête d’émancipation. C’est encore à ce jour l’un des titres qui m’a le plus touchée dans ma vie de lectrice !

Dans & – And, série en 8 tomes qui date de 2010 au Japon, l’autrice a décidé de replonger dans cet univers impitoyable qu’est le monde du travail, mais exit les agences de pub de Complément affectif et place au monde médical, à la manucure et à l’informatique. La jeune héroïne d’And, Kaoru, est une secrétaire médicale qui semble faire son travail parce qu’il le faut mais qui cherche à côté une autre voie où s’épanouir. Alors un jour, sur un coup de tête, elle décide de développer son second travail, qu’elle faisait jusqu’alors en dilettante, en cherchant un endroit où faire des manucures à ses clients après le boulot.

Sur le papier, on pourrait se dire, bof encore une histoire de fille, en plus la manucure c’est vraiment pas mon truc… Mais And, c’est bien plus qu’une histoire de jeune active.

Kaoru est une jeune femme pétrie de complexes, mal dans sa peau, qui craint le contact physique mais aussi les engagements. Elle est seule et solitaire sous ses dehors de jolie fille facile d’accès. Mari Okazaki nous propose donc le récit d’une chrysalide qui cherche à devenir papillon mais qui va devoir lutter pour sortir de sa coquille.

Avec sa narration très particulière, j’ai d’emblée été emportée par l’histoire. Mari Okazaki aime les planches éclatées avec les pensées et les paroles qui s’envolent et se mélangent, créant une ambiance perchée, un peu étrange mais que je trouve très poétique. L’ambiance est poisseuse, lourde et malaisante. Chaque personnage cache des problèmes bien ancrés en lui qui le rendent dysfonctionnel et étrange alors qu’au premier abord il a l’air tout à fait normal et facilement abordable. Mais en fait ils portent tous un masque cachant leurs failles et faiblesses. Avec son trait très poétique, l’autrice cherche à montrer la noirceur derrière la jolie façade qu’ils ont érigée et c’est glaçant lorsque le masque se craquelle.

Alors non And n’est pas une lecture facile. C’est une lecture qui peut mettre mal à l’aise. L’héroïne est troublante. Elle peut faire coquille vide parfois ou petite fille trop naïve. Elle peut ainsi agacer. Moi, je me suis reconnue en elle dans ses difficultés à nouer des relations avec les autres. J’ai trouvé saisissant la façon très expressive et onirique dont la mangaka la mettait en scène. Son ami geek qu’elle recroise et qui va l’aider à trouver un local, a un petit côté stalker malaisant, mais c’est surtout un amoureux transi maladroit, à l’image de ses collaborateurs d’ailleurs qui sont soit très mal à l’aise avec les filles (moment tordant) soit très rentre dedans. Quant à ses collègues à l’hôpital, on a la secrétaire croqueuse d’hommes à première vue mais divorcée, ce qui je parie cache bien des fragilités ; un docteur très sûr de lui, Akasaka, mais qui s’inquiète énormément pour son collègue le docteur Yagai ; quant à ce dernier, c’est celui qui me fascine le plus, vu son lourd passif et son côté Docteur House. Alors oui, ce dernier a tout du type détestable qui se comporte mal avec les autres et les femmes en particulier, mais Mari Okazaki est plus fine que ça et il fera chavirer votre coeur pour peu que vous lui laissiez sa chance.

Tout ce groupe de personnages nous emporte dans une histoire mélangeant vie perso et vie pro dans un entrelacs comme seul sait le faire l’autrice. Ses dessins et sa narration en spirale participent énormément à ce sentiment de mélange voire de quasi fusion. On n’arrive pas à démêler l’un de l’autre. Les malaises ressentis dans sa vie perso influent sur sa vie pro et vice versa. Il faut plonger dans cette drôle d’ambiance pour se rendre compte de son côté étouffant et pourtant poignant. Les révélations sur le passé de Yagai prennent à la gorge, tout comme le malaise de Kaoru vis-à-vis des autres qui pourtant trouve une éclaircie, une percée, dans sa relation trouble avec ce docteur acariâtre.

Alors oui, on voit se dessiner le traditionnel triangle amoureux dont on n’est pas forcément féru ici, mais la puissance et la dramaturgie annoncées des sentiments est tellement belle que je n’en suis pas gênée pour une fois. Je suis juste prise par le flot de sentiments naissants chez une Kaoru novice en relation relation humaine qui est ainsi d’une extrême maladresse et commet bien des erreurs.

Avec une sensualité et poésie exceptionnelle (oui on sent que je suis archi fan), Mari Okazaki met tout ça en image et frappe le lecteur par des dessins immersifs et entêtants. Ce sont des entrelacs de fleurs et de poissons qui nous capturent et nous plongent dans les travers de l’histoire. Il y a une symbolique féminine très puissante aussi avec cette héroïne en difficulté face au contact et ces tâches rouge sang presque lorsqu’elle conte cela. Ça m’a frappée ! Je sais que les réfractaires à la narration « shojo » auront du mal face à ces planches où tout vole en tout sens car c’est complexe et potentiellement perturbant, moi je trouve cela poétique et magique, mais d’une puissance.

Comme prévu, j’ai donc eu un énorme coup de coeur lors de mes retrouvailles avec Mari Okazaki, une autrice phare de la littérature féminine pour moi, qui sait mettre en scène de très beaux personnages complexes et malaisants dans des histoires banales et puissantes à la fois, le tout dans un trait d’une belle sensualité. Retour plus que gagnant !

(Merci à Sanctuary et Kana pour cette lecture)

Tome 2

Nouveau tome tout aussi merveilleux que le précédent. Pour quelqu’un comme moi qui adore la narration poétique et mélancolique de l’autrice, c’est un vrai bonheur de retrouver Mari Okazaki en français même si le titre n’est pas des plus joyeux.

Kaoru vivote toujours entre son boulot à l’hôpital et son petit job d’indépendante. Monter sa propre affaire n’a rien de simple, l’autrice nous le fait bien comprendre. On découvre combien cela coûte cher, surtout au début, combien il faut y réfléchir et se projeter, anticiper, s’organiser. C’est compliqué. Cela pèse sur Kaoru qui n’a pas forcément besoin de ça. Avec elle, Mari Okazaki fait vraiment le portrait de cette génération dite « bouche-trou » où les emplois précaires sont légions et les perspectives moindres. C’est cruel mais réaliste, on le voit bien avec cette jeune intérimaire qui est encore obligée de vivre avec sa mère car elle ne peut pas se payer un loyer seul. Une terrible réalité.

Son projet est donc d’autant plus fou. Mais ça fait du bien aussi de voir quelqu’un qui lutte contre ce vers quoi la société la pousse. Sous ses airs doux, naïfs et placides, Kaoru est une petite rebelle qui court après son bonheur pour le fabriquer de ses propres mains. Il faut donc dépasser cette première image un peu froide comme nous y invite l’autrice avec un tome très sensuel et introspectif.

La vie sentimentale de l’héroïne est en effet au coeur de ce nouveau tome. Ayant découvert la nature amoureuse de ses sentiments pour le difficile docteur Yagai, Kaoru refuse cette idée que ce n’est que du désir entre eux et compte bien se faire entendre. Mais pas facile, quand on a quelqu’un d’aussi réfractaire en amour en face de soi. Yagai ne facile rien et complique tout. Avec lui, on ne sait pas sur quel pied danser, ni nous, ni l’héroïne. Cependant on voit bien que leur attirance est inéluctable, car derrière les méchantes paroles qu’il profère sans cesse et les rebuffades, se cachent aussi des regards entendants et une envie de voir Kaoru, d’apprendre à la connaitre, qu’il peine à cacher à l’observateur attentif. Ainsi, on peut détester Yagai, il nous y pousse bien, mais pour ma part, je lui donne sa chance car je sais que c’est le traumatisme de la perte de celle qu’il aimait qui le pousse à être ainsi et j’ai l’espoir de le voir devenir un très beau personnage si on lui laisse sa chance.

Pour nous compter tout cela, Mari Okazaki fait encore preuve d’une belle virtuosité. L’encre coule à flot comme les sentiments de Kaoru qui s’échappent de son coeur. Il y a des pages vraiment magiques dans ce tome, que ce soit lors de certaines ballades à vélo, lors d’un rapprochement sensuel inattendu, ou au détour d’une discussion de travail où les regards en disent long. La science du découpage de l’autrice fait virevolter les dessins sur les pages, les faisant danser au rythme des sentiments inavoués des personnages. Le choix des cadrages magnifie ce que leur corps dit à la place de leur bouche sur ce qu’ils ressentent vraiment. C’est sublime de force et de délicatesse jusque dans les moindres détails, puisque même le choix de la forme et de la place de la bulle ainsi que de son appendice a son importance. Magique !

Je ressors donc à nouveau conquise de cette lecture pourtant assez mélancolique où la vie d’intérimaire précaire en amour et au boulot de l’héroïne a de quoi peser. Mais la force que je ressens dans son désir de liberté et d’indépendance me subjugue et me passionne. Je suis aussi emportée par la puissance de son désir d’être aimée et de s’épanouir. Elle fait de beaux efforts qui me touchent en plein coeur, dépassant la rudesse (et la goujaterie) de l’objet de son affection, le tout sur un trait tellement de délicatesse fourni par Mari Okazaki que je ne peux qu’admirer chaque planche. Une merveille !

Tome 3

Malgré un tome que j’ai un peu moins aimé, je ressors une nouvelle fois bouleversée par l’histoire de ce trio romantique et surtout par la puissance évocatrice, non des mots, mais des dessins de la mangaka.

And est avant tout pour moi une expérience graphique et narrative. Je pense que si j’aime autant le titre, c’est avant tout grâce à la poésie et l’émotion qui s’échappe de chaque case et page. Cette constante dans la composition quasiment aérienne des planches me coupe le souffle. L’autrice parvient à retranscrire avec tellement de subtilité toutes les nuances des émotions des personnages, de la plus belle à la plus sombre, de l’amour le plus pur, au désir le plus complexe, en passant par la jalousie la plus petite, que j’en suis à chaque fois subjuguée.

Pourtant ici, on n’a pas le tome le plus facile. Centré une bonne fois pour toute sur le triangle amoureux qui se dessinait autour de Kaoru. On a une sorte de guerre des coqs qui a tout pour me déplaire. J’ai beaucoup de mal avec la fausse naïveté de Kaoru qui ne se rend pas compte des sentiments de Shiro. J’ai du mal aussi avec le décalage entre son côté page blanche et la profonde noirceur qui enveloppe tragiquement le docteur Yagai. Et je ne parle pas de nos héros masculin qui se comportent bien trop souvent en dominant cherchant à lui imposer leur désir d’une manière où d’une autre comme si elle était une poupée à gagner. C’était assez malaisant.

Pour autant, je reconnais une vraie justesse dans les sentiments mis en scène par l’autrice. Oui, Shiro l’aime depuis longtemps en secret et je comprends sa jalousie, sa frustration et son envie d’enfin se faire remarquer, même s’il est hyper maladroit et pas vraiment attachant pour ma part. Oui, le docteur Yagai est archi perturbé par son passé, qui est encore son présent et qui l’empêche d’aller de l’avant, ce qui le fait blesser celle qui pourrait l’aider à avancer. C’est complexe et tortueux, presque étouffant pour le coup.

L’autrice en oublie donc presque son discours sur ce que c’est que d’être jeune et d’essayer de mener une vie indépendante. Elle se focalise plutôt dans ce tome sur la complexité des sentiments amoureux sous toutes leurs formes et sur le point de vue de nos deux hommes cette fois. Je n’ai pas aimé les passages consacrés à Shiro, parce que je n’adhère pas au personnage, mais j’ai été très émue par ceux concernant Yagai.

En effet, avec lui, on traite de sujets poignants avec son ancienne copine, qui a eu un très grave accident alors qu’elle le trompait avec un autre. Fidèle comme il est, Yagai a tout pris sur ses épaules et désormais il assume la longue longue convalescence de celle-ci, qui ressemble plus à une fin de vie. Brûlée, défigurée, hospitalisée (ou internée ?) depuis des années, elle ne cherche qu’à en finir, on dirait, mais on l’en empêche. C’est une histoire vraiment tragique à laquelle on assiste en arrière-plan et qui bouffe totalement la vie de Yagai, qui lui ne semble vivre que pour payer les frais de tout ça.

L’autrice aborde donc l’étrange désir d’un homme de se complaire à la fois dans l’auto-flagellation d’une situation passée dont il n’est pas responsable au premier coup d’oeil. C’est déchirant et assez mystérieux, je l’avoue, mais ça influe énormément sur l’histoire. Et comme Kaoru semble également cacher un passé plus compliqué que prévu, l’ensemble donne une belle teinte tragique et poignante au récit. Ainsi quand ces deux êtres s’attirent, se repoussent, se cherchent et finissent par se trouver, on oublie un peu tout ce qu’il y a autour devant la puissance de leur histoire.

Récit plus compliqué, plus dérangeant et moins lisse que Complément affectif, que je vénère pourtant chez l’autrice, And propose tout de même une très belle variation sur le désir de se construire ou reconstruire une vie indépendante. C’est sombre, parfois dérangeant et malaisant, souvent brouillon et pas simple à suivre, mais vraiment puissant. Et ces dessins ! ❤

Tome 4

Arrivée à mi-parcours, cette nouvelle série de Mari Okazaki disponible chez nous me fascine toujours autant de par ses thèmes, son ton, sa mise en page et ses dessins. C’est un fort parti pris de l’éditeur que de sortir quelque chose qui détonne autant au milieu de la production actuelle.

Dans ce nouveau tome, Kaoru se pose de plus en plus de questions existentielles mais sa collègue Miyuki aussi. Ensemble, elles nous brossent un portrait sans concession des jeunes femmes japonaises des années 2010, avec de nombreuses réflexions sur leur rapport à la société, au couple, au mariage et au travail qui interpellent. C’est sombre, c’est dur, on n’est pas du tout dans une romance sirupeuse où l’on verrait des jeunes femmes pétillantes s’épanouir et devenir toutes guillerettes. Non, on est face à des femmes réelles dont la vie est tout sauf simple. Ainsi, leurs interrogations résonnent d’autant plus en nous et mettent mal à l’aise.

Il en va de même pour leurs compagnons. Autant Kaoru et Miyuki s’interrogent sur leur évolution professionnelle et sentimentale, autant Yagai et Akasaka en font de même, le travail en moins car ils sont pris dans une vraie spirale. Sous leurs airs de Don Juan pour l’un et de misogyne machiste pour l’autre, ce sont plutôt deux hommes très maladroits qui tentent à leur façon d’épauler et d’aimer leur compagne. Ils me plaisent beaucoup chacun à leur façon. Seul le personnage de Shiro continue à me prendre à rebrousse poil. Je comprends sa déception vis-à-vis de Kaoru mais a-t-il besoin de se comporter ensuite aussi mal avec elle et de noyer son chagrin auprès d’une femme qui n’a rien demandé et qu’il mène en bateau ? Je n’accroche pas.

En revanche, les relations amoureuses décrites et surtout mises en scène par Mari Okazaki continuent de me faire vibrer. Il y a toujours cette sensualité extrême chez elle qui donne presque le sentiment de se noyer dans les fluides corporels que chacun émet, c’est déstabilisant et presque érotique. Sa manière de dessiner ces corps qui se rejoignent et s’épanouissent sous la caresse de l’autre est magique. Elle fait grandir et vibrer ses personnages sont son crayon comme je l’ai rarement vu.

En plus, les relations qu’il imagine n’ont rien de simples, mais pourtant elles me touchent énormément. Que ce soit la naïve Kaoru, qui aurait toutes les raisons pour m’agacer, ou l’expérimentée et forte Miyuki, qui pourrait agacer par ses sorties, les deux sont terriblement humaines dans leur rapport à l’autre. Ainsi, la relation naissante entre Kaoru et Yagai est pleine de maladresse mais de tendresse. Ils veulent se faire du bien l’un l’autre même s’ils ne savent pas trop comment s’y prendre et l’autrice conte cela dans d’innombrables scènes du quotidien qui peuvent sembler banales mais sont pleines de sens. Il en va de même pour Miyuki et Akasaka pour qui il est compliqué de s’ouvrir mais qui y parviennent lors d’une scène déchirante. Ce sont deux couples très adultes avec pourtant des individus très immatures en leur sein mais qui font tout pour grandir auprès de l’autre et l’épauler. C’est beau.

Alors oui, les questions plus terre à terre sur la terrible carrière de médecin, la difficulté à être indépendante professionnellement, ou à refaire sa vie après une relation passée compliquée, ne sont pas des questions enjouées. Oui, l’ambiance est lourde, pesante, malaisante. Mais c’est beau de les voir se débattre ainsi !

And reste donc encore et toujours un coup de coeur immense pour moi. Mari Okazaki est une autrice qui au-delà de ses prouesses graphiques me parlent et résonne en moi quand elle décrit les relations matures et réalistes de ses personnages. C’est pourquoi, je suis d’autant plus triste de voir que cette série se vend mal alors que j’avais l’espoir qu’elle ouvre la porte à d’autres titres du catalogue si riche de l’autrice. N’ayez pas peur, si vous voulez une histoire profonde, émouvante et mature, osez lire And !

Tome 5

Encore un tome magistral tant la sensibilité de l’autrice est grande ! J’ai toujours été sous le charme de ses dessins, de ses ambitions, mais en plus ses mots me touchent !

Dans cette oeuvre protéiforme, elle nous embarque dans tellement de pensées inattendues. Chaque chapitre est l’occasion d’une nouvelle réflexion profonde sur la vie toujours associée en prime avec une mise en scène marquante, comme lorsque Shiro reçoit littéralement des coups de couteau en écoutant Kaoru, ou que celle-ci se retrouve emportée par la brise folle de ses sentiments. C’est magique. Quelle puissance évocatrice dans les dessins de Mari Okazaki !

Mais comme je le disais, ça ne s’arrête pas là. Elle parle aussi avec beaucoup de justesse des difficultés rencontrées dans la vie par ses personnages. Moi, qui depuis le début n’aime pas trop Shiro, j’ai été touchée par son récit de ce rendez-vous manqué avec Kaoru et la façon dont il ramait depuis. C’est un personnage très triste qui a tellement de mal à communiquer qu’il finit toujours (ou presque) par prendre la mauvaise décision. Je me suis un peu reconnue en lui pour cela. Sa relation, si on peut l’appeler ainsi, avec Iku me met donc terriblement mal à l’aise et l’autrice nous fait bien sentir ce malaise dans son dessin, représentant celle-ci comme imminemment glauque derrière le vernis de son gentil sourire, un peu comme certains méchants dans les contes de fée.

Quelqu’un qui n’a pas connu le succès quand il n’avait encore que la vingtaine, perdra de vue ses objectifs au fil des années ! Alors même s’il faut les pousser un peu, il est nécessaire d’aider les jeunes à trouver leur rythme et leur faire goûter au sentiment d’accomplissement.

De façon tout aussi intime, l’autrice revient longuement sur l’autre personnage masculin de l’histoire, le Dr Yagai. On le découvre d’ailleurs en magnifique mentor dans le début du tome. J’ai adoré sa philosophie pour enseigner aux jeunes médecins et je me suis retrouvée dans ce qu’il disait. Il est bien moins adroit en amour et relations humaines en général. Ainsi, c’est touchant et émouvant de le voir galérer avec Kaoru, de le voir douter à cause de son âge et de son passé. Je remercie d’ailleurs l’autrice de continuer à lever le voile sur celui-ci. Ce sont des moments tristes mais remplis d’émotion qui permettent de mieux cerner ce personnage complexe, détestable au premier abord mais tellement plus que ça.

Alors oui, sa relation possessive et dominatrice souvent avec Kaoru peut mettre mal à l’aise. Sauf que celle-ci semble aimer et avoir besoin de cela. Il cherche un peu en lui ce père qu’elle n’a plu mais aussi cette perspective et ce sentiment de liberté qui lui échappe. On la voit cependant grandir à ses côtés et évoluer sous son influence. J’ai beaucoup aimé la voir s’affirmer professionnellement dans ce tome. C’était puissant de la voir affronter de face sa double ambition : son salon de nail art qui lui apporte un réel bien être, et sa carrière pour devenir assistante médicale. Si l’idée qu’elle fait ça, pour aider Yagai, me hérisse un peu… En revanche, j’aime la voir s’y lancer à fond et faire énormément d’effort. Je la vois de plus en plus comme une femme forte et non plus comme la naïve évaporée des débuts.

Du coup, le couple se construit d’une très belle façon, chacun se dévoilant à l’autre sans s’en rendre compte, chacun gagnant quelque chose au contact de l’autre pour devenir un peu plus lui-même. C’est une évolution lente et subtile, qui se produit sans qu’on y fasse bien attention, mais qui pourtant nous explose au visage lors de certaines scènes comme lorsque Yagai vient la chercher chez elle, qu’ils partent ensemble dans des sources chaudes ou qu’ils s’avouent enfin leurs sentiments dans les ultimes pages de ce tome. Puissant !

Les baisers et le sexe sont comme des marque-pages. On s’en sert pour signaler ce qui nous tient vraiment à cœur.

And est définitivement tout ce que j’attends d’une romance mature. Il y a la justesse que j’aime. Il y a la profondeur. Il y a aussi la sombre et mélancolique poésie qui peut être tantôt lumineuse, tantôt poisseuse, tantôt très grise, et cela me chamboule à coup sûr ! Une merveille ❤️

Tome 6

Premier tome que je trouve un peu en deçà des autres. A vouloir faire une histoire sombre, l’autrice nous propose un tome vraiment morose où l’espoir semble avoir fui le décor. Alors entre ça et des relations qui peinent à évoluer, on ressort assez désespéré.

J’adore Mari Okazaki, alors quand je vois que son titre actuel ne se vend pas, je me sens triste car ça veut dire qu’on a peu de chance de la revoir. Cependant à la lecture de ce tome, je peux comprendre qu’elle peine à trouver son public. Certes depuis le début, l’histoire était compliquée mais je trouvais toujours un rayon de soleil dans l’espoir qui semblait habiter Kaoru. Malheureusement, celui-ci la fuit dans ce tome et à l’image de la couverture précédente, l’héroïne est en train de plonger et de se noyer.

C’est triste de voir sa relation avec Yagai stagner et s’effondrer après la jolie promesse de la fin du tome précédent. A vouloir garder ses secrets, à vouloir ne pas tomber amoureux, Yagai gâche tout et Kaoru qui est à fleur de peau le ressent bien. Du coup, leur relation met vraiment mal à l’aise, ce que l’autrice retranscrit à grand renfort de métaphores mais également avec une narration intime très puissante où chacun partage ses pensées sans retenue. On a mal pour chacun d’eux car ils se laissent gagner pour leur mal être et on est un peu déçu en tant que lecteur de la voie prise par l’autrice. Depuis le début tout est surjoué mais c’était un surjeu qui m’émouvait. Là, c’est devenu un surjeu qui m’a agacée car virant trop dans le pathos et le drame.

Alors, le focus sur les boulots de Kaoru et leur conséquence sur elle fut une bonne bouée de sauvetage. J’ai énormément aimé la découverte de sa nouvelle collègue et l’histoire tragique de cette dernière. Elle en dit long sur le rapport de certaines femmes à leur corps, à leur être et aux relations avec les hommes. C’est une misère crue qui me parle. De la même façon, l’arrivée d’une potentielle rivale qui va venir la chambouler car jalouse de sa relation avec Yagai, a redynamiser leur histoire, promettant peut-être enfin l’ouverture qu’on attend. Alors oui c’est douloureux car l’autrice a vraiment su créer une antagoniste détestable qui sait appuyer là où ça fait mal en tenant des propos honnêtes et cohérents, mais c’est nécessaire. Ce sont vraiment deux nouveautés sombres mais bénéfiques.

De la même façon, je pestais contre la relation de Shiro, mais la jeune femme avec qui il sort a su me toucher ici et j’ai apprécié de la voir enfin évoluer et sortir de cette dépendance ou du moins la reconnaître plus librement. C’est déjà un petit mieux par rapport à la toxicité que lui fait subir Shiro en se servant d’elle. Cependant, cela en dit long à nouveau sur la vision très sombre que l’autrice semble avoir des femmes et de leurs relations avec les hommes. C’est à se demander ce qui a bien pu lui arriver pour qu’on en arrive là. Certes, ce n’était pas toujours gai dans ses histoires précédentes mais je ne me rappelle pas que ç’ait été aussi désespéré et toxique ou malaisant.

Mari Okazaki continue de me charmer par sa narration tellement onirique, ses thématiques modernes et sa vision contrastée du couple qui pousse à s’interroger. Ainsi, même si j’ai eu l’impression de me noyer sous une nappe épaisse et malaisante ici, j’ai tout de même apprécier la force avec laquelle elle décrit la façon dont les héros sombrent. J’ai espoir qu’elle réussisse ensuite à nous surprendre par une fin douce-amère qui serait une belle leçon de vie avec une demande d’honnêteté envers soi-même et envers l’autre, mais pour l’instant j’ai peur et je suis mal à l’aise. C’est vraiment une grande autrice pour réussir à me faire ressentir tout ça.

Tome 7

Avec sa couverture déjà déstabilisante par le regard étonnamment plein d’effroi de l’héroïne, ce tome m’a surprise et déstabilisée aussi. L’autrice s’y essaie au soap avec un succès étonnant et j’ai encore adoré les évolutions qu’elle nous propose dans cette narration toujours aussi subtile.

Mari Okazaki, c’est avant tout une grande artiste et elle le montre encore ici. Elle joue avec les métaphores une fois de plus ici, que ce soit avec celles liées à la nature, à l’eau ou encore plus surprenant à la nourriture. Et malgré cette variété et ce décalage parfois, c’est d’une rare poésie et d’une grande force. J’ai adoré la puissance de sa narration ici où de nombreux silences en disent long sur les sentiments profonds des personnages, mais également où des échanges chaotiques inattendus qui ont une ambiance soap font puissamment réfléchir.

On enchaîne ainsi des instantanés du quotidien de Kaoru avec des scènes de tension vraiment nécessaires pour faire évoluer le récit et j’ai adoré les deux ! J’ai été touchée par le chapitre d’ouverture sur la place du repas dans la relation de Kaoru et de Yagai avec un rappel des exigences des emplois du temps de chacun et avec la bienveillance que chacun montre vis-à-vis du bien-être de l’autre, le tout avec une jolie virée au marché de Tsukiji dont on sent toute la vie. C’était surprenant de voir ça ici mais magique !

Mais les vraies évolutions ont lieu ensuite avec toujours un beau mélange entre quotidien anecdotique et moment phare pour faire avancer les choses. Ainsi, lors d’un barbecue improvisé, une dispute éclate et permet à Shiro d’avouer enfin ses sentiments. C’est totalement ubuesque, très drôle aussi avec une mise en scène vraiment piquante et percutante de l’autrice, qui s’inspire avec talent et humour des soaps, et fait en sorte que Shiro en prenne sérieusement pour son grade, mais c’est aussi totalement nécessaire tant on ne pouvait en rester là. Ça fait de la peine pour lui d’un côté mais en même vu ce qu’il fait subir à cette pauvre Iku, avec qui il sort en en aimant une autre, il le mérite bien aussi.

Mari Okazaki nous fait à nouveau les portraits de femmes fortes dans ce tome. Kaoru a appris à prendre soin d’elle et du Dr Yagai. Elle s’épanouit dans leur relation et dans ses deux jobs. Iku, elle, tire enfin les choses au clair et ose enfin rabrouer ce crétin de Shiro. Quant à la nouvelle collègue de Kaoru, Konno, elle réalise enfin avec quel pauvre type elle sort, après un dernier coup bas de sa part et elle en ressort grandie. J’ai adoré le chapitre lui étant consacré, qui croque avec honnêteté et cocasserie une femme qui s’est sentie flattée qu’on s’intéresse à elle parce qu’elle se dévalorisait, qui a ainsi accepté beaucoup de choses, mais qui finit par reprendre le contrôle. C’était jouissif ! On aimerait qu’il en soit de même pour Kaoru au vu des dernières images qui nous laisse sur un terrible cliffhanger en rapport à sa relation avec Yagai.

Ainsi dans ce tome, j’ai été surprise de lire des chapitres parfois quasiment indépendant, tels des épisodes de sitcom où l’autrice se plaisait à mettre encore plus en scène le quotidien de ses personnages. Que ce soit l’épisode sur l’importance de bien manger pour les héros, celui sur la déclaration au barbecue, celui sur cette femme trop amoureuse qui accepte tout, ou celui sur une potentielle révélation forte concernant le couple phare, on sent que l’autrice s’amuse et creuse à la fois ses personnages pour nous amener vers le final de sa série.

J’ai à nouveau été fascinée par sa narration et la puissance de ses cadrages, ses portraits, ses métaphores qui en disent tellement long sur ce qui ronge chacun et sur ce qu’il recherche dans sa relation de couple. Cette absence de texte à plusieurs reprises m’a frappée dans le bon sens et obligée à m’interroger encore plus sur le sens de ce qu’elle voulait raconter et à m’attarder encore plus sur ses sublimes dessins. C’était du pur bonheur.

Maintenant, j’ai été très émue par cette relation Yagai-Kaoru que je sens de plus en plus fusionnelle mais aussi de plus en plus familière et naturelle malgré sa fragilité. C’est un éphémère que j’ai tellement envie de voir durer et en même temps Kaoru mérite tellement aussi de s’épanouir et de s’affirmer comme ses collègues femmes dans cette série, que j’espère que l’autrice lui en laissera l’opportunité en trouvant le bon équilibre. Plus qu’un tome pour voir si ce sera le cas !

Tome 8 – Fin

Je ne sais que penser de l’autocollant qui affuble ce dernier tome de And. J’espère que c’est juste un spoil sur la série et non pas l’annonce que nous n’aurons plus de Mari Okazaki en France car ce serait vraiment cruel…

Qu’on n’aime ou pas And, qui fut une lecture assez particulière, surtout pour les amateurs de romances qui ont peut-être lu cette histoire pour avoir droit à une belle histoire d’amour, on ne peut que reconnaître son talent graphique de conteuse. Dans ce dernier tome, il est magistral ! Dès la couverture, elle se joue de nous avec des trames et un décor qui deviennent le maître mot de l’histoire, le vrai fil conducteur et parfois le vrai héros de l’histoire. J’ai adoré voir cet arrière-plan prendre peu à peu le pouvoir sur ces ultimes chapitres si dur où ce que l’autrice avait à nous conter n’avait rien de simple ou de facile.

Dès le début de la série, on pouvait sentir que ça allait mal finir. Il était encore plus dur d’imaginer un happy end après les derniers événements même si comme moi on adore cela et qu’on croit aux retournements de situation de dernière minute. Mais l’autrice n’a pas voulu tomber dans cette facilité et bravo à elle. A la place, nous avons une chronique sociale des relations entre adultes bien cruelle et réaliste où l’autrice montre que même si on donne tout dans une relation parfois ça ne suffit pas.

J’ai adoré le final inattendu de cette série où effectivement comme le dit l’étiquette sur le tome « Mari Okazaki nous surprend une dernière fois ». Elle revient avec justesse et douleur sur la relation bancale entre Kaori et Yagai. Elle décortique et analyse avec brio ce que chacun voyait et attendait de cette relation, et ceux même si c’est dur, même si ça fait mal, même si c’est sans issue. J’ai beaucoup aimé ce recul où elle nous fait comprendre que c’est normal quand on s’engage dans une relation avec quelqu’un qui a vécu qu’il y ait un passé parfois compliqué. J’ai aimé découvrir celui tellement douloureux du Docteur sur lequel l’autrice, pourtant, n’en fait pas des tonnes. Elle le met divinement bien en parallèle avec les besoins de chacun au cours de la naissance et du développement de leur relation et avec une narration pleine de non-dit elle nous fait également comprendre combien leur manque de communication, à vouloir vivre l’instant présent, les a conduits dans cette impasse.

Alors la narration se veut dramatiquement poétique pour mettre en scène les derniers instants d’une fin annoncée. C’est régression, doux et amer à la fois, mais tellement poignant. On voit bien qu’ils s’aiment pas que ce n’est pas suffisant et j’aime que l’autrice sache lâcher prise et montrer que parfois il vaut mieux renoncer. C’est superbe et ce jusqu’au bout puisqu’on voit chacun continuer à suivre la voie qu’il s’est tracé et tenter d’avancer même des années après. Kaori poursuit son rêve pas à pas. Yagai a su retrouver un second souffle. Et tant pis si l’amour n’est pas présent pour le moment.

Cependant l’autrice ne se contente pas de ce modèle si doux-amer qui pourrait nous laisser sur notre faim, elle nous réenchante avec deux chapitres bonus sur les amies et collègues de Kaoru, nous présentant deux autres formes d’amour et de relations que j’ai beaucoup aimé. Miyuki est toujours avec Akasaka, et avec elle, nous voyons les tourments d’une divorcée qui tente de refaire sa vie dans un Japon toujours corseté où cela peut-être mal vu. C’est un vrai bonheur de voir cette femme qui a l’air si sûre d’elle à l’extérieur hésiter tellement avant de se libérer et la métaphore filée tout du long avec le jeu « Othello » est magnifique ! Puis, il y a l’histoire de l’étrange et singulière Konno, qui apprend avec Kumo, le collègue geek de Shiro, qu’on peut être aimé pour soi et non pour son apparence. C’est un grand classique mais j’ai aimé sa réflexion sur ce qu’elle avait vécu et qu’elle commençait à reproduire en inversant les rôles femme-rôle. C’est très pertinent.

Ce dernier tome est à nouveau une merveille graphique de bout en bout, de sa couverture où l’héroïne semble prise dans une toile dont elle peine à s’éloigner, jusqu’aux ultimes pages de l’histoire principale pleines de mélancolie, nostalgie et espoir, après des passages très sombres aux bords de la dépression. Je le disais plus haut mais le rôle des décors est essentiel ici, entre cette nature qui peu à peu grignote et ligote les héros, les blessant au passage, et ces lumières qui les hypnotisent jusqu’à l’oubli, tel des éclairs zébrant le ciel et ouvrant la voix des enfers, juste avant que le ciel se dégage et s’apaise pour s’ouvrir sur un futur bien plus vide et libre, donc plein de perspectives à construire. C’est puissant.

Mari Okazaki est vraiment une grande dame et si And n’est peut-être pas le titre le plus facile d’accès, il m’aura souvent fait vibrer, que ce soit par ses trouvailles graphiques tellement magnifiques et poétiques ou sa narration qui nous entraîne dans un cruel et amer monde onirique plein de fluide, de fleurs et de chrysalides. C’est enchanteur et merveilleux, dans le sens premier du thème, quand les contes étaient encore si cruel et douloureux. Non, l’amour n’est pas qu’une petit bulle. Non, s’aimer et se connaître n’est pas si facile. Non, s’assumer ce n’est pas naturel. Mari Okazaki a vraiment mis beaucoup d’elle encore dans cette histoire et me touche peut-être pour cela. Après mes coups de coeur pour ses oneshot, par sa série Complément affectif, je retrouve le même vif plaisir dans cette histoire adulte et âpre. Je croise forts les doigts pour la revoir un jour en France !

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20 commentaires sur “& And de Mari Okazaki

  1. Je n’arrivais pas à me décider sur ce titre (le côté manucure tout ça, bof) mais ce que tu en dis sur la narration et tout, ça peut le faire.
    Question : on n’est pas trop sur un récit féministe à outrance ?

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    1. Non, t’inquiète on n’est absolument pas dans un récit castrateur pour vous les hommes 😂 au contraire, l’autrice apporté en général pas mal de profondeur et de réalisme dans ses personnages masculins.
      Quant à la manucure, on ne la voit pas beaucoup heureusement ^^

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      1. Bon, vendu alors ! (J’ai rien contre le féminisme hein, mais quand c’est trop, c’est comme tout, j’aime moins 😅)
        Je me prendrais ce premier tome alors 😉

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  2. J’ai été une lectrice de Mari Okasaki il y a quelques années (15 ans environ !) et puis j’ai petit à petit délaissé les manga.
    J’ai trouvé par hasard celui ci la couverture m’a attiré et je ne m’y étais pas trompée !
    Une de mes séries préférées est Complément affectif qui m’a beaucoup marqué et que je prends plaisir à relire !
    Je trouve que tu as bien retranscrit les sentiments que l’on ressent à la lecture de cette histoire plus sombre. Je ne suis pas très fan non plus des triangles amoureux, mais peut-être va-t-elle bien le faire évoluer…
    Je vais aller de ce pas fureter sur ton site pour voir si je peux dénicher quelques nouveautés josei sympas ! Merci !

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    1. Merci beaucoup, tu me flattes !
      Ravie de trouver une autre fan de Mari Okazaki ici, j’ai l’impression qu’on n’est pas beaucoup. Complément Affectif est probablement l’un de mes mangas préférés tout genre confondu. J’ai tellement été touchée par les histoires de ces femmes.
      Après, je t’avouerai qu’actuellement, je trouve qu’il y a peu de josei aussi marquant de dispo… A la limite, il y a les titres d’Akiko Higashimura peut-être 😉

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    1. Oui, tout à fait ! Elle a sorti une sorte d’autobiographie décapante (Trait pour trait), une revisite de l’Histoire du Japon passionnante (Tigre des neiges) et une sorte de Sex and the City à la Jap tordante (Tokyo Tarareba Girls).
      Sinon, tu as aussi Le Pavillon des Hommes de Fumi Yoshinaga mais il faut aimer l’histoire et je ne suis pas sûre qu’il soit facilement dispo…

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