Livres - Jeunesse / Young Adult

Les Albums de juin de l’École des loisirs : Là-bas, Mika et la baleine, Laurent tout seul, Extra, Les mots de Paski

Ça y est l’été approche et les envies de lectures rafraîchissantes avec ! L’école des loisirs l’a entendu et je suis là pour vous présenter quatre albums invitants au voyage, à l’évasion et à la réflexion sur soi. De très beaux moments plein de douceur et de poésie ❤️

Titre : Là-bas

Auteurs : Rebecca Young et Matt Ottley

Éditeur : L’École des loisirs

Date de parution : 11 mai 2022

Nombre de pages : 32

HistoireUn garçon est contraint de traverser la mer afin de trouver une nouvelle maison, emportant avec lui une poignée de terre dans une vieille tasse. Au-delà des flots se trouve son avenir mais il ne sait pas encore ce qu’il va découvrir.

Mon avis :

C’est intriguée par cette couverture très douce et onirique invitant à partir, que j’ai eu envie moi aussi d’embarquer dans la barque de Rebecca Young et Matt Ottley pour partir à l’aventure.

Des deux auteurs, je ne connaissais de nom que Matt Ottley, dont j’ai vu passé de superbes ouvrages ces dernières années, des ouvrages au trait toujours doux et poétique, et j’avais moi aussi envie d’aller à la découverte de son univers. Cette réédition de son titre Là-bas en petit format fut donc l’occasion rêvée.

J’ai d’emblée été emportée par cette superbe histoire très poétique qui est une métaphore émouvante de la vie. C’est un récit peut-être un peu complexe pour les plus jeunes mais vraiment porteur de réflexions et d’échanges pour peu qu’on dialogues bien avec les enfants.

J’ai trouvé le récit de ce garçon qui part sur sa petite barque avec un seul souvenir de chez lui pour tenter de trouver son havre de paix, fort émouvant. Rebecca Young n’hésite pas à y aller à fond dans les métaphores d’une vie qui se veut tour à tour tranquille et agitée, une vie où on se cherche, se perd, se retrouve, se perd, et cherche sans cesse son chemin, parfois seul, parfois à deux. C’est très beau.

Les dessins de Matt Ottley viennent à merveille la soutenir dans sa démarche. Ce sont de vrais tableaux comme le laissait présager la couverture. J’ai adoré sentir parfois la texture de la peinture, le frappé du coup de pinceau. Il se dégage toujours une grande douceur de ses paysages avec une sublime variation sur le camaïeu des bleus, ma couleur préférée en plus ! C’est à la fois émouvant et poétique, touchant le lecteur en plein coeur.

Ouvrage atypique, quasi philosophique, Là-bas propose une balade au coeur de nous-mêmes, de nos envies, nos désirs et nos souvenirs, vraiment émouvante et bouleversante. C’est un titre qui donne envie d’échanger dessus avec d’autres lecteurs pour partager nos interprétations et nos visions de la vie ! Une belle réussite.

Je remercie L’école des loisirs pour cette lecture.

Titre : Mika et la baleine

Auteur : Maud Sene

Éditeur : L’École des loisirs

Date de parution : 1 juin 2022

Nombre de pages : 26

Histoire : Ce matin, papa sort faire quelques courses. Il confie la garde du phare à Mika, son petit garçon. Du haut de la passerelle où il est monté guetter les bateaux avec son ami Roscoff, le morse, Mika aperçoit une baleine. Elle s’approche, elle est très agitée. Que se passe-t-il ? Vite, Mika et Roscoff préparent un canot de sauvetage et leur matériel de plongée. Ils vont assister à un spectacle extraordinaire.

Mon avis :

L’année prochaine dans ma classe, j’ai décidé de travailler sur l’eau sous toutes ses formes. Alors quand j’ai vu que sortait cet album parlant de phare et de baleine, j’ai su qu’il était fait pour moi !

Ce n’est pas la première fois que Maud Sene s’intéresse à l’univers de la mer, c’était déjà le cas il y a 2 ans dans Qu’y a-t-il sous la mer ?, mais c’est la première fois que je lisais une de ses aventures et j’y retournerai volontiers !

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de son histoire avec ce jeune héros auquel les enfants pourront facilement s’identifier. C’est plein d’allant et de joie de vivre avec une vraie petite aventure en prime.

Mika vit dans un phare avec son papa qui en est le gardien, mais quand ce dernier doit partir faire des courses, c’est à lui de le surveiller avec l’aide de son ami Roscoff, le morse. Pour le jeune lecteur, c’est l’occasion parfaite pour découvrir la vie dans un phare et j’ai beaucoup aimé cela.

Avec beaucoup de simplicité et une touche de douce folie, l’autrice nous permet de découvrir à quoi peut ressembler l’intérieur d’un phare, la vie là-bas ainsi que les missions de son gardien. Bien sûr tout est romancé et porté à hauteur d’enfant mais c’est charmant. En plus, elle nous parle avec amour aussi de la faune marine à travers l’arrivée d’une baleine au comportement étrange que Mika va sauver à sa façon, tel un vrai petit héros ! C’est parfait pour séduire les enfants.

Je dois avouer que je n’ai pas été totalement convaincue, en revanche, par son trait très très simple. J’aime les dessins un peu plus travaillés. En revanche, nul doute que leur simplicité plaira à mes élèves qui pourront en plus s’amuser à essayer de reproduire un phare, un morse ou une baleine grâce à eux. J’en ai cependant beaucoup aimé les tonalités que je trouve vraiment lumineuses à peine ouvre-t-on l’ouvrage. Ces bleu, blanc et rouge frappent la rétine et séduisent, tout comme le grand sourire des personnages et leur allégresse dans l’aventure. C’est donc pétillant !

Aventure typique pour les jeunes lecteurs, Mika et la baleine, fera passer un excellent moment à mes élèves, je n’en doute pas. Moi, j’ai adoré la proposition que le titre fait pour découvrir la vie dans un phare et les missions d’un de ses gardiens, à travers un jeune garçon et son ami morse, pétillants de malice. Une très jolie expérience.

Je remercie L’école des loisirs pour cette lecture.

Titre : Laurent tout seul

Auteur : Anaïs Vaugelade

Éditeur : L’École des loisirs

Date de parution : 18 mai 2022, réédition de 1996

Nombre de pages : 32

Histoire : Laurent est curieux du monde et Maman Lapin le comprend bien ; elle balise le territoire tout en le laissant découvrir ce qu’il y a près de la maison, près du jardin…. Petit à petit, Laurent apprivoise ses peurs et son envie d’ailleurs. Une merveilleuse tendresse se dégage de cet album à l’image des grands yeux de Maman Lapin, qui apprend en même temps que son petit à se détacher.

Mon avis :

Quand j’ai vu que l’école des loisirs rééditait un titre qui semblait être un grand classique des années où j’étais enfant, la nostalgie a de suite fait son petit effet et j’ai sauté sur l’occasion.

Anaïs Vaugelade, c’est une dizaine d’albums jeunesse des années 90 à nos jours, dont le célibrissime Soupe au caillou et le récent Comment fabriquer son grand-frère ? A chaque fois, il y a un charme rétro enfantin tout particulier dans ses histoires.

Ici avec Laurent tout seul, nous sommes en plein dans l’esthétique et l’ambiance des histoires de mon enfance. Avec son trait très simple et ses grands aplats de couleur, nous sommes vraiment dans un style d’albums typique d’autrefois, qu’on retrouve peu de nos jours puisque, je trouve, les illustrateurs ont quelque chose de plus profonds et complexes de nos jours. Ce fut donc une lecture très nostalgique.

L’histoire est d’ailleurs une histoire typique d’apprentissage comme on en trouvait beaucoup autrefois, avec un enfant, symbolisait par un lapin, qui veut prendre son indépendance mais réalise que ce n’est pas si simple.

J’ai beaucoup aimé l’aspect métaphorique de cette histoire où le jeune héros grandit, grandit, pour prendre son indépendance, tel un enfant devenant ado puis adulte et quittant le nid. On retrouve la même envie d’aventure, de découverte, d’indépendance et la même solitude ressentie quand au début on se retrouve seul, avant de trouver des amis et un(e) compagnon / compagne. C’est très bien fait.

Le texte est simple, tout comme la narration et les dessins, mais le message passe bien. J’ai surtout été frappée par la colorimétrie très pop et saturée de l’album qui tranche avec ce qu’on voit de nos jours. Le travail de l’artiste sur les vert, rouge et jaune qui cinglent l’oeil. C’est très beau. Je pensais ne pas aimer ce trait à l’ancienne et je lui ai trouvé un charme singulier.

Alors que le côté rétro de l’histoire peut repousser certains lecteurs, il serait pourtant dommage de ne pas se montrer curieux face à cette histoire d’apprentissage d’un petit lapin devenant grand. Le charme rétro de cette histoire et ces dessins pourront séduire les anciens lecteurs comme moi tout comme les plus jeunes chez qui ce texte peu trouver écho. Une charmante bluette introspective.

Je remercie L’école des loisirs pour cette lecture.

Titre : Extra

Auteurs : Michaël Escoffier et Roland Garrigue

Éditeur : L’École des loisirs

Date de parution : 15 juin 2022

Nombre de pages : 28

Histoire : Vous rêvez de savoir à quoi ressemblent les extraterrestres ? Eh bien moi, je sais, et je vais vous raconter. Tout a commencé le jour où j’ai gagné le concours de dessins de la boîte de céréales. Premier prix ? Le droit de monter à bord du vaisseau de la planète Gluk, tombé à l’eau et repêché l’an dernier. En croyant allumer les toilettes, j’ai déclenché le décollage et je suis partie visiter la mystérieuse planète…

Mon avis :

Enfant et même encore adulte, j’ai toujours été fan de récits d’extraterrestre alors forcément quand Michaël Escoffier et Roland Garrigue proposent une histoire avec une héroïne allant à leur rencontre, je me suis dis que cet album était fait pour moi.

J’avais en plus beaucoup aimé une autre histoire signée Michaël Escoffier parue récemment : La toute petite maison où son tendre humour en pleine nature où il revisitait des contes célèbres en plus m’avait séduite. Je ne doutais donc pas qu’Extra me plairait et ce fut le cas.

Avec les dessins très pop de Roland Garrigue, nous allons à la rencontre d’une héroïne fan d’extraterrestres qui participe à un concours au dos d’un paquet de céréales pour pouvoir visiter une soucoupe volante qu’on vient de repêcher. Le rêve de tout enfant !

J’ai trouvé une ambiance très américaine à ce récit ce qui m’a autant surpris qu’amusé. C’était très chouette de suivre une fan d’OVNI comme j’avais pu l’être. C’était chouette aussi de retrouver une ambiance me rappelant mon enfance, notamment avec ce prisme des concours et autres gadgets qu’on trouvait dans les paquets de céréales.

L’aventure est une fois de plus vraiment à hauteur d’enfant, ce qui la rend hyper savoureuse. Une fois que l’héroïne embarque dans la soucoupe et débarque sur la planète des E.T. qu’elle avait imaginé, l’auteur s’amuse à nous raconter cette rencontre avec un décalage savoureux et poilant rappelant les vieux films de SF. C’est vraiment super drôle de la voir se méprendre comme ça des intentions de ces derniers.

Et il faut dire que dessin très fun de Roland Garrigue contribue vraiment à cette atmosphère fun, légère et rétro. J’ai trouvé la présence de cet orange fluo quasi phosphorescent excellent ! Cela donne une petite touche pop radioactive vraiment singulière qui fait pétiller les pages et rend l’aventure encore plus palpitante.

Ainsi Extra fut une aventure pleine d’amusement pour des auteurs qui revisite savoureusement le trope des rencontres extraterrestres et des voyages dans l’espace aussi bien pour de jeunes lecteurs amateurs de sensations fortes et d’humour et des adultes nostalgiques de leur enfance. Cette double lecture fut vraiment amusante.

Je remercie L’école des loisirs pour cette lecture.

Titre : Les mots de Paski

Auteur : Christine Davenier

Éditeur : L’École des loisirs

Date de parution : 25 juin 2022

Nombre de pages : 24

Histoire : Croustine et Paski sont de grandes amies. Elles se retrouvent pour aller pique-niquer. Quand Paski cherche son sirop, elle trouve son chapeau. Paski a l’air un peu ailleurs, elle demande des sardines pour avoir de la grenadine. Elles se racontent leurs secrets, dansent et chantent. À présent, il faut rentrer?! Croustine aime tellement son amie?! Elle voudrait que cette journée ne s’arrête jamais.

Mon avis :

J’ai découvert l’univers charmant de Christine Davenier avec son héroïne Minusculette, depuis je ne rate aucun de ses albums aux ambiances toujours tendres et douces.

J’ai cependant été surprise par l’âpreté de celui-ci, derrière la douceur des dessins et de l’histoire racontée. On y retrouve deux amies qui partent pique-niquer et passent une bien jolie journée. Mais l’une d’elle, Paski, est différente et c’est avec émotion qu’on voit Croustine s’occuper d’elle.

Je ne sais pas si c’était l’intention de l’autrice, mais en lisant son album, j’ai eu l’impression de me retrouver dans la cour de mon école avec nos élèves souvent si gentils et attentionnés envers ceux en situation de handicap que nous accueillons. Nous avons notamment une petite à l’école qui a de gros problèmes d’élocution au point que souvent, nous les adultes, nous ne la comprenons pas. Eh bien ses camarades, eux, lui servent souvent d’interprètes et c’est ce que j’ai eu l’impression de revivre ici.

Ce fut donc le coeur serré que j’ai suivi cette journée toute tranquille de la vie de ces deux voisines et amies, avec l’une qui se mélange sans cesse les mots et l’autre qui la comprend quand même et lui fait vivre un très bon moment, et même quand le moral bat de l’aile, elle est là pour la réconforter. C’est très émouvant.

Les dessins eux sont très simples au premier abord, avec peu de détails, ce qui rend ceux-ci encore plus marquants, et une poétique et douce utilisation de la peinture à l’eau, telle qu’on la retrouve dans les autres albums de l’autrice. J’ai aimé la bonhommie charmante de Paski et Croustine, qui ont vraiment tout des personnages des albums pour jeunes enfants. Mais j’ai peut-être encore plus aimé la peinture de la nature champêtre dans laquelle elles évoluent avec ses papillons et ses fleurs de champs dont elles font un bouquet éphémère. C’est aussi tendre que les émotions de ces deux petites filles.

Les mots de Paski fut ainsi une belle lecture pleine d’émotion, simple et pourtant très riche, que je recommande de lire dès la maternelle pour éveiller les enfants et leur faire prendre conscience que certains sont différents d’eux mais qu’ils peuvent tout de même communiquer à leur façon et leur transmettre leurs sentiments.

Je remercie L’école des loisirs pour cette lecture.

3 commentaires sur “Les Albums de juin de l’École des loisirs : Là-bas, Mika et la baleine, Laurent tout seul, Extra, Les mots de Paski

  1. Bravo pour ton avis sur Là-bas que j’ai également beaucoup aimé mais que j’aurais eu toutes les difficultés à chroniquer tellement il m’a touchée.
    Comme tu t’en doutes, tous les albums me tentent, mais je note Mika et la baleine parce que vie dans un phare, faune marine et baleine, c’est clairement pour moi ! Je croise les doigts pour le trouver à la médiathèque, mais je vais confiance à mes supers bibliothécaires pour le proposer ou bientôt le proposer 🙂

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