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Dress of illusional monster de Takashi Wada

Titre : Dress of illusional monster

Auteur :  Takashi Wada

Éditeur vf : Soleil (Fantasy)

Année de parution vf : 2022-2023

Nombre de tomes vf  : 4 (série terminée)

RésuméKinuyo, qui étudie la haute couture, est également la petite-fille d’une célèbre couturière. Avec l’aide d’Hariette la hérissonne, elle décide de reprendre l’atelier familial où elle doit confectionner des vêtements aux pouvoirs extraordinaires. Parviendra-t-elle à convaincre sirènes, dragons, licornes et autres créatures fantastiques, de lui fournir les matériaux nécessaires à ses créations ?

Mon avis :

Tome 1

FABRIQUER DES VÊTEMENTS AVEC DES PEAUX DE DRAGONS, DES ÉCAILLES DE LICORNES…

J‘ai toujours été amatrice de mode alors quand Soleil a parlé de sortir un titre mêlant confection de vêtements et fantasy, j’ai été plus que curieuse ! Surtout que les premiers retours disaient que le titre avait une vibes à la Miyazaki. Pour cela, on repassera, on est très très loin de l’univers du maître, mais cela reste une lecture fort sympathique.

Takashi Wada est un auteur qui publie surtout des histoires courtes depuis une dizaine d’année et Dress of Illusional Monster est son premier titre un peu long avec ses 4 tomes. C’est également son premier titre de Fantasy en dehors de quelques pages écrites sur un ogre. Du coup, je n’ai pas été surprise de le voir s’appuyer énormément sur les codes d’une production bien connue : les isekai avec héros devenant des sortes d’artisans, comme dans La petite faiseuse de livres ou Dahliya, artisane magiciennecar quand on débute, on a besoin de modèle.

Le revers de cela, c’est que pour le lecteur, le titre n’a que peu d’originalité dans sa forme. Il est contraint par ces chapitres, qu’on retrouve souvent au début de telles histoires, où le héros et ici l’héroïne se voit attribuer une tâche par chapitre et une créature ou un élément magique également à chaque fois. C’est un schéma assez répétitif et lassant à la longue, surtout quand on a déjà lu de tels ouvrage.

Pour autant, la découverte fut agréable car l’héroïne est vraiment entraînante. Kinuyo vient de perdre sa grand-mère, qui était également un peu son mentor, et après bien des hésitations et un certain manque de confiance en elle, elle a décidé de reprendre son atelier de confection de vêtements sur mesure. A ses côtés, ce sont mètres de rubans, aiguilles à coudre et fils qui vont nous entraîner dans cette histoire avant tout très humaine. Il est touchant de voir l’attachement de cette petite à sa grand-mère, au rêve et à la philosophie de celle-ci, qu’elle va tenter de reproduire. Et c’est toujours plaisant de suivre un récit d’apprentissage où on voit quelqu’un prendre confiance en lui pour aller à la poursuite de ses rêves.

Ce qui détache la série des autres récits ayant trait à la mode, c’est bien sûr le cadre où elle se déroule. Kinuyo vit dans un monde rempli de magie où dragons, licornes et sirènes côtoient des humains qui, eux, volent sur des balais et qui dialoguent et vivent avec des créatures parlantes ressemblant à des hérissons et autres taureaux se comportant parfois comme des humains. On est totalement dépaysés. Après, vous me direz, cela n’a rien de bien original. Ce genre de représentation de la fantasy est monnaie courante. C’est vrai. En revanche, c’est rare, voire inédit, de la voir associée à de la mode et de la confection de vêtements. 

Ainsi derrière ce côté fort classique et formaté, on prend plaisir à chaque chapitre à voir les quêtes de l’héroïne et de son familier hérisson pour confectionner le vêtement demandé qui a, tour à tour, besoin d’une peau de dragon, de sequins de sirènes ou de poudre de licorne. C’est une belle façon de revisiter ce bestiaire tout en faisant grandir l’héroïne qui très vite va d’ailleurs voir un rival se mettre en travers de sa route pour les prochains tomes.

Enfin, je tiens à souligner la joliesse de l’objet. J’aime beaucoup le papier un peu plus épais de la couverture rappelant celle d’un BL Metamorphose par exemple. J’ai également apprécié d’avoir un auteur proposant un bel univers visuel avec des décors soignés et une belle variété dans les représentations des créatures.

  Bien que ne brillant pas pour son originalité et ayant un format assez contraint, Dress of Illusional Monster propose également une formule pas encore vue ici : de la fantasy et de la mode. C’est sympathique et amusant de voir comment l’auteur s’empare des tropes du genre pour raconter une histoire toute mignonne de jeune fille voulant reprendre la succession de sa grand-mère et poursuivre son rêve.

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Sun Read, Life by girls … Vous ?

Tome 2

Nouvelle bonne surprise avec ce deuxième tome qui mise toujours sur un savoureux mélange monde fantastique et émotions avec les vêtements comme vecteur de celles-ci. J’aime beaucoup.

Avec ce trait qui n’est pas sans rappeler à la fois le travail d’Aki Irie (Dans le sens du vent, Le monde de Ran) et celui des studios Ghibli sur Kiki par exemple, Takashi Wada poursuit son incursion dans le monde merveilleux de l’Atelier Shiharaki et de sa nouvelle propriétaire : Kinuyo. Le temps de quatre chapitres, elle l’envoie sur de nouvelles missions qui vont encore ravir notre coeur.

J’aime vraiment beaucoup l’univers et l’ambiance toute douce de cette série. C’est mignon tout plein de voir cette toute jeune fille chercher à poursuivre le rêve de sa grand-mère tout en nourrissant le sien : offrir aux gens des vêtements qui leur plairont et les mettront en valeur. Chaque mission est l’occasion de rencontres et d’aventures dans le monde de la mode version sorcier. Ainsi, va-t-on aller à la recherche de soie d’araignée, de laine mohair de carbuncles, de larmes imperméabilisantes de squonk ou de poudres de plumes de phénix pour teinter les tissus. C’est magique !

Il est vraiment mignon tout plein de la voir faire tous ces efforts mais le petit plus de ce tome, c’est que ces efforts vont être remarqués et notés en haut lieu, ce qui lui permettra d’être inscrite parmi les couturiers à départager pour réaliser les tenues du mariage royal en préparation ! Kinuyo sera l’une des 5 finalistes mais elle devra le mériter et elle va pour cela rencontrer Cléa, une petite fée, qui va venir noter son potentiel commercial. Avec son aide, l’atelier de Kinuyo va peu à peu prendre forme tout en restant fidèle à ses idéaux, un joli mélange. C’est chouette aussi de voir naître une petite ambition en plus de celle de satisfaire les clients habituels.

Charmante série mêlant de façon inattendue magie, créatures magiques et couture, Dress of illusional monster m’a vraiment séduite par sa joie de vivre et son pétillant. J’aime suivre l’héroïne dans ses aventures, que ce soit pour partir en quête d’un nouveau produit ou pour réaliser un nouveau vêtement. C’est plein de joie de vivre et de bons sentiments !

Tome 3

La compétition pour la confection de la robe de mariage de la princesse du royaume du coin bat son plein et notre héroïne se retrouve embarquée dans une drôle de chasse « aux ingrédients » de couture !

Avec toujours autant d’imagination mais une narration plus classique et ronronnante, Takashi Wada nous embarque dans une histoire au format « quête ». Cela ressemble et en même temps change de précédemment puisque l’héroïne travaillait pour plusieurs clients alors qu’elle n’en a qu’une seule ici et quelle cliente ! Pour cela, on retrouve le schéma du chapitre pour un ingrédient magique lié à une créature magique. On connaît mais c’est toujours aussi sympathique à suivre.

On prend ainsi plaisir à suivre notre héroïne dans ces lieux magiques même si elle est en compétition avec d’autres couturiers. D’ailleurs quel dommage de ne les voir qu’au début et de les perdre de vue ensuite, cela fait perdre un peu de l’enjeu compétitif à cet arc alors que c’est censé en être le coeur. A la place, on se retrouve avec quelque chose qu’on connaît déjà : une héroïne qui amadoue chaque créature avec l’aide de ses amis et des gens qu’elle croise afin de découvrir de nouveaux matériaux et tout en créant de nouvelles tenues. C’est très imaginatif de ce côte-là, les créatures changent. On ne les connaît pas à part le serpent / ver sans fin inspiré d’Ouroboros. C’est sympathique.

Je trouve cependant l’histoire un peu linéaire, assez prévisible et moins chargée en émotion que les fois précédents, sûrement parce que l’enjeu est autre et que même si l’héroïne continue d’essayer de rendre les gens heureux par son travail, ici elle n’a pas vraiment de client à satisfaire, mais agit plutôt pour combler des besoins et ainsi obtenir les matériaux dont elle a besoin. Ce ne sont pas les mêmes enjeux, elle n’y met pas son coeur comme d’habitude.

Le prochain sera le dernier chapitre, je suis curieuse de voir si nous allons encore avoir un chapitre entièrement consacré à cette quête puis à sa réception par la princesse ou si on va retrouver l’essence de cette sympathique série : faire plaisir aux clients et leur montrer qu’on peut être beau/belle en toutes circonstances peu importe notre nature. Affaire à suivre.

Tome 4

Je me demandais si pour finir cette nous allions encore avoir un chapitre entièrement consacré à une quête puis à sa réception par la princesse ou si nous allions retrouver l’essence de cette sympathique série : faire plaisir aux clients et leur montrer qu’on peut être beau/belle en toutes circonstances peu importe notre nature. Alors verdict ?

Takashi Wada nous offre un mix des deux. A un rythme soutenu, peut-être un peu trop, il nous invite à aller à la rencontre de cette princesse, si peu princesse comme on l’entend, et ce fut vivifiant. Rejouant à nouveau avec les codes qu’il a induit dans sa série, il nous fait découvrir de nouvelles créatures : les griffons et une nouvelle entité : le général Hiver, le temps d’une aventure pour nous montrer de quelle trempe est la princesse. Il donne ainsi le la de l’ensemble du tome, nous aurons un mélange d’aventure et de découverte de la personnalité du couple princier dont on va célébrer le mariage.

Une intrigue logique donc avec la proposition de la série. A chaque chapitre correspond une forme de quête et une couturière qui fait de plus en plus plaisir à ses clients, répondant même à leurs désirs cachés. Cependant cela va bien trop vite et cela a un goût assez brouillon en bouche. On découvre la princesse, on parle de mariage, puis on oublie un temps avant d’y revenir à la fin. On parle de concurrence avec Christopher pendant des tomes mais on ne le retrouve que dans le dernier chapitre. Tout est un peu comme ça et ça fait perdre de sa fluidité et de la logique à la narration.

Les sentiments sont là cependant. C’est sympathique d’avoir une princesse casse cou, qui aime les courses de chars et les griffons, un fiancé qui peut lire dans les pensées mais est terriblement maladroit dans son envie de répondre aux désirs de sa bien aimée, le tout sous le regard innocent de notre couturière qui comprend bien les désirs vestimentaires de ses clients mais qui semble elle-même quasi inexistante en dehors de ce rôle.

L’auteur nous offre donc le final et la formule qu’on attendait, toujours un mélange de découverte de cet univers et des créatures qui la peuple au service des désirs et envies des clients de notre chère couturière. C’était une manière originale de plonger dans un univers de fantasy mais l’auteur est peut-être trop resté sur son concept au final et n’a pas réussi à le dépasser. Sympathique mais superficiel pour moi.

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2 commentaires sur “Dress of illusional monster de Takashi Wada

  1. Merci beaucoup pour ton avis, j’étais très curieuse justement sur ce titre. Au départ je pensais le prendre pour Cyril mais vu l’histoire il était clair que ce n’était pas nécessaire. En ce qui me concerne j’ai préféré ne pas le prendre car ce n’est pas ce que j’ai envie de lire en ce moment, mais l’idée de départ reste tout de même intéressante. Peut être qu’en occasion je pourrais me laisser tenter. La construction de chapitre avec chacun une histoire ne me dérange pas en général.

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