Titre : Bôken shônen : Rêves d’enfance
Auteur : Mitsuru Adachi
Traduction : Yohan Leclerc
Éditeur vf : Nobi Nobi
Années de parution vf : 2023
Nombre de pages : 215
Résumé : Dans nos rêves d’enfance, tout était possible. On était invincibles. Maintenant qu’on a grandi, cet esprit d’aventure doit bien exister encore, quelque part au fond de nous. À travers ces sept petits bijoux tendres et un peu étranges, découvrez l’étendue du talent de Mitsuru Adachi, peintre virtuose de la jeunesse sur laquelle il jette ici un regard en arrière empreint de nostalgie.
Mon avis :
Depuis qu’adolescente j’ai découvert l’adaptation télé de son manga Touch, Adachi est l’un de mes mangaka préférés. Sous ses dehors d’auteur un peu fainéant qui publie toujours la même chose, c’est en fait un mangaka génial qui a capturé comme personne l’adolescence et ses émois, sentimentaux ou sportifs. Quel bonheur alors de voir Nobi Nobi le remettre au goût du jour cette année !
Adachi, c’est l’un des trois auteurs de manga se vendant le plus au Japon. Voyez un peu l’aura du monsieur ! Il a publié chez nous ses sagas cultes : Touch, H2, Rough, Katsu et d’autres plus confidentielles comme Short Program, Mix, Q&A ou Nijiiri Togarashi. C’est avec la parution simultanée d’un recueil de nouvelles et de la réédition de Katsu qu’il nous revient en 2023 après une longue pause et quel bonheur !
Ce mangaka est pour moi un maître de la narration et il nous livre ici la quintessence de tout son talent ici à l’aide de 7 histoires qui pourraient sembler anecdotiques mais qui sont des modèles d’écriture et de découpage. Avec cette narration silencieuse qui m’est si chère où sans un mot, grâce à son découpage, il accentue et transmet ses intentions, il m’a encore ravie au cours de chacune de ses histoires. Histoires, qui, comme toujours reprennent les thèmes qui lui sont chers : la jeunesse et le regret de celle-ci une fois adulte, tandis que nous restons de grands enfants.
Avec une parfaite maîtrise des histoires courtes, comme il avait su montrer une parfaite maîtrise des sagas fleuves avec Touch ou H2, ses deux chefs d’oeuvre, il nous raconte l’enfance comme il sait la capturer, avec émotion, tendresse et nostalgie, sur fond d’histoires de coeur et de sport, avec de jolis clins d’oeil à ses oeuvres précédentes ou à des titres de la pop culture japonaise comme Doreamon. Ça fleure bon le bon vieux temps que ce soit dans cette narration tranquille qu’il entretient et qui lui est propre, dans le design tellement rétro et limite naïf des personnages, dans le décor tellement années 80 des lieux croisés et même dans cette utilisation récurrente du voyage dans le temps et des flashbacks. Ça fleure bon le passé qu’on a aimé, qu’on regrette et ne veut pas oublier.
Pourtant ce sont des histoires toutes simples. Il nous parle de rendez-vous manqués, d’arnaqueurs, d’enfant voulant susciter l’admiration de leurs parents, d’amis regrettant un geste passé, de femme que de grands timides maladroits peinent à séduire, d’amis d’enfances, de regrets passés qui nous poursuivent des années après et plus simplement de courage ordinaire. Mais tout fait mouche, tout sonne juste, tout est gentiment désuet et puissamment touchant. C’est là tout l’art du maître et je suis ravie que de nouveaux lecteurs puissent ainsi le découvrir, prendre goût à sa plume et avoir envie de lire le restant de son oeuvre. Je croise juste les doigts qu’ils dépassent son dessin extrêmement simple dans cette rondeur enfantine qui fleure bon les années 70-80 et qui peut sembler désuet. Pour ma part, lire et relire cet auteur me semble indispensable !
Quintessence du style Adachi, ce recueil de 7 histoires courtes sur le thème d’une enfance où tout était et est encore possible, me semble une excellente porte d’entrée pour découvrir cet auteur majeur de la bande dessinée japonaise qui est un grand conteur et un puissant narrateur. Si vous êtes nostalgique de votre enfance, si vous avez le coeur tendre, si vous aimez les histoires où la narration graphique compte, Adachi est fait pour vous !
> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Songe d’une nuit, Mots tordus, Vous ?
Si le style de la couverture n’est pas trop dans mes goûts, j’aime beaucoup l’illustration avec l’arbre. Quant au côté de l’auteur » maître de l’enfance » ou du moins, artiste dépeignant avec brio cette période, il intrigue tout comme cette aura nostalgique qui semble t’avoir accompagnée durant ta lecture.
J’aimeAimé par 1 personne
J’espère que tu te laisseras tenter et que tu dépasseras les dessins car vraiment il mérite le détour 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je compte sur ma médiathèque pour pouvoir me lancer 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
🤞
J’aimeJ’aime
Un nouvel Adachi ! Ouah tu en parles si bien, je retrouve complètement ce que j’aime dans tes mots, probablement l’auteur que j’apprécie le plus tant son style est unique, poétique et sensible.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci, tu ne pouvais pas me faire plus joli compliment. Je comprends et partage ton amour pour cet auteur ^-^
J’aimeAimé par 1 personne
Hop, il est dans mon armoire, il ne me reste plus qu’à le lire !
J’aimeAimé par 1 personne
Passage de l’armoire à la table de nuit ou la table basse, pour le lire dès que possible 😉
J’aimeJ’aime
C’est fait, je l’ai lut hier soir.
C’est un beau recueil, le style graphique est facilement reconnaissable et ça rappelle pas mal d’autres souvenirs vis-à-vis d’autres séries.
Seule la première histoire m’a semblé complexe et je n’ai pas réussi à en percevoir le message, mais les autres étaient vraiment intéressantes, et parfois assez rigolotes ; souvent graves mais toujours avec l’espoir qu’il est possible de changer les choses, ou que les gens changent, bref rien n’est figé dans le marbre.
J’ai surtout aimé qu’il n’y ait pas toujours de retour en arrière possibles comme dans celle du cambrioleur, mais juste une prise de conscience des actes manqués (Coffee Shop et l’enlèvement), deux histoires où les héros vont se rendre compte d’être passés à côté de quelque chose qui leur était essentiel et s’en rendent enfin compte, souvent grâce à l’intervention d’une femme.
Même si elles ne sont pas les héroïnes, je trouve qu’elles tiennent une bonne place dans les récits, même s’il n’y a pas que les hommes qui peuvent nourrir des regrets quand aux actions passées.
J’aimeAimé par 1 personne
Au top ! Ravie de voir que tu l’as lu et apprécié. Bien vu pour les femmes, elles ont souvent ce rôle chez l’auteur je trouve.
Halala, ça me donne trop envie de relire ses vieilles séries ><
J’aimeJ’aime
Merci pour le citation en fin d’article et content de voir qu’il y a encore de nombreux amateurs d’Adachi.
Je m’attaque d’ailleurs à la relecture de Katsu en profitant d cela réédition par NobiNobi
J’aimeAimé par 1 personne
Avec grand plaisir, il faut se soutenir entre fans et faire le plus de pub possible au Maître ! 😁
J’aimeJ’aime
On en avait déjà parlé, mais je te confirme en tant que néophyte que Boken Shonen est une magnifique porte d’entrée, et qui m’a vraiment donné envie de découvrir l’auteur comme je commence à le faire. Reste la question de la disponibilité de certains titres, qui va sûrement poser problème.
J’aimeJ’aime