Livres - Jeunesse / Young Adult

The Winner’s Curse de Marie Rutkoski

Titre : The Winner’s Curse

Auteur : Marie Rutkoski

Editeur vf : Lumen // vo : Bloomsbury

Année de parution vf : Depuis 2017 // vo : 2015-2016

Nombre de tomes vf : 3 (série terminée)

Résumé du tome 1 : Fille du plus célèbre général d’un empire conquérant, Kestrel n’a que deux choix devant elle : s’enrôler dans l’armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n’est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la  » malédiction du vainqueur  » : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.
Elle ignore encore qu’elle est loin, bien loin, d’avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l’esclave, Arin, et comprend qu’il n’est pas qui il paraît… Mais ce qu’elle soupçonne n’est qu’une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.
Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ? Jeux de pouvoir, coups de bluff et pièges insidieux : dans un monde nouveau, né de l’imagination d’une auteure unanimement saluée pour son talent, deux jeunes gens que tout oppose se livrent à une partie de poker menteur qui pourrait bien décider de la destinée de tout un peuple.

Mes avis :

Tome 1 : The Winner’s Curse

Nouvelle lecture en vo, j’ai été attirée par ce titre à cause de sa superbe couverture qui n’a pourtant rien à voir avec le contenu. En effet, l’histoire de ce livre prend place dans une Antiquité revisitée à la sauce fantasy. L’auteure nous dépeint une société de guerriers, les Valerians,  qui ont vaincu il y a une dizaine d’année les Herrans. Ils ont réduit ces derniers en esclavage et vivent désormais dans leurs villas tout en continuant à faire la guerre aux peuples voisins.

Kestrel est la fille du plus grand général de l’Empire, elle doit choisir entre entrer dans l’armée ou se marier. Mais étant une artiste et une stratège dans l’âme, elle refuse les choix qui lui sont offerts. Kestrel est une jeune femme qui vit dans une cage dorée mais aimerait bien en sortir. Elle est maligne, intelligente, forte et d’un moral à toute épreuve. Un jour, sur un coup de tête, elle achète un jeune esclave Herran, Arin, qui sait à la fois chanter et forger des âmes. Mais celui-ci, tout comme elle, a un sacré caractère et ne souhaite plus vivre en cage. Arin, avec ses amis, a décidé de mener une Révolution pour renverser les Valerians et récupérer leur ville, leur pays.

Marie Rutkoski nous embarque au coeur d’une rébellion, puis d’une Révolution dans une Europe antique revisitée. Les débuts sont un peu longs, le rythme est d’abord plutôt mou et l’histoire n’est pas très prenante. L’auteure prend le temps de planter son décor et ses personnages. Peu à peu, on sent que l’histoire va au-delà juste de la relation qui se tisse entre Kestrel, la fille du général, et Arin, l’esclave. Ce n’est pas juste l’histoire d’un peuple qui a été conquis et réduit en esclavage. Et quand la Révolution éclate, si ce n’est pas une surprise, elle apporte son lot d’action et l’histoire prend un vrai coup de fouet. La seconde partie du livre est alors bien plus intéressante à suivre entre les Herrans qui avancent leurs pions et Kestrel qui essaie de sortir son épingle du jeu pour sortir de la nouvelle cage dans laquelle elle a été mise.

J’ai beaucoup aimé l’ambiguïté et la complexité de la relation qui nait entre Kestrel et Arin. On sent dès le début une vraie complicité entre eux. Ils se ressemblent et se complètent mais luttent contre l’attirance qu’il y a entre eux, chacun a trop à perdre. Mais tout va se bousculer à mesure que la rébellion s’organise. Et alors que malgré les tiraillements on pense qu’ils vont enfin avoir un instant de bonheur, la Révolution qui éclate vient tout remettre en question. Arin fait tout pour prendre soin d’elle, pour la ménager et lui montrer de la considération. Ses sentiments pour elle nous crèvent les yeux et il est extrêmement touchant car en faisant cela, il se met à dos son peuple qu’il vient pourtant de sauver. Kestrel, elle, est sans cesse dans le double jeu, la manigance, c’est donc plus dur de s’attacher à elle. Quand enfin elle laisse voir ses sentiments, il est trop tard. Le duel qui les oppose depuis le début est palpitant. Ils partagent les mêmes sentiments, la même intelligence, le même goût pour la musique et la paix et pourtant ils se font la guerre. J’ai été déchirée par la dernière décision de Kestrel, son sacrifice.

Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ce titre de fantasy young adult qui met les intrigues politiques au coeur de son histoire. Les deux personnages principaux portent vraiment l’histoire sur leurs frêles épaules. L’histoire est lente à démarrer mais très prenante ensuite. Le contexte et l’ambiance sont originaux et bien fichus. Il me tarde de lire la suite.

Tome 2 : The Winner’s Crime

Ce deuxième tome a encore été mené de main de maître par Marie Rutkoski qui nous balade avec ses multiples rebondissements et sa romance digne des meilleures pièces de Shakespeare.

Tout comme le premier, ce tome commence lentement le temps que nous prenions nous marque dans le nouvel environnement tout aussi dangereux dans lequel vit désormais Kestrel. Le donne politique a changé et elle est en plein coeur de manoeuvres plus sordides les unes que les autres. Au fil des pages, on plonge de plus en plus dans les intrigues de cette cour dans laquelle elle vit désormais au sommet de laquelle l’Empereur règne d’une main de fer. Celui-ci est vraiment un orfèvre dans sa catégorie et il va se révéler un ennemi vraiment digne de Kestrel avec lequel elle va avoir maille à partir et où ce ne sera pas aussi facile pour elle de s’en défaire qu’avec ses anciens ennemis.

Là-dessus vient bien sûr se greffer la romance entre elle et Arin qui prend des tours encore plus tragique maintenant que chacun connait ses sentiments. Kestrel sacrifie énormément pour lui et son peuple parce qu’elle veut bien faire, mais elle est tiraillée aussi par son amour pour son père. Arin, lui, a envie de croire Kestrel mais n’y parvient pas après tous les coups fourrés qu’elle lui a fait et pourtant sans cesse il hésite et se sent attiré par elle. Je dois l’avouer les moments qu’ils passent ensemble font vraiment parties des plus beaux moments de ce tome. J’ai vibré avec eux, j’ai eu peur, j’ai sombré dans le désespoir, j’ai espéré et j’ai souffert avec eux. Leur couple même s’il n’en est pas encore un est l’un des plus beaux que j’ai pu lire en littérature Young Adult avec celui de Rhys et Feyre.

Le rythme de l’histoire monte peu à peu et gagne en intensité pour finir sur un dernier tiers de l’histoire vraiment très prenant où la politique de l’Empire se mélange vraiment avec les intérêts personnels des personnages qu’on suit depuis le début pour donner un mélange très très addictif. Les nouveaux personnages qu’on rencontre viennent encore renforcer ce sentiment que ce soit le terrible Empereur, Tensen et Vetrex, les nouveaux amis de Kestrel, ou encore Roshan et Risha, les nouveaux alliés d’Arin. Chacun prend vraiment sa place dans cette vasque fresque et renforce mon envie pressante de lire la suite au plus vite !

Tome 3 : The Winner’s Kiss

Déjà le dernier tome de la saga. Nous changeons complètement de paradigme ici encore une fois, à croire que l’auteur aime bien nous bousculer à chaque tome ^^

Nous commençons par une véritable plongée en enfer en suivant Kestrel dans la prison dans laquelle elle a été envoyée. J’ai trouvé ces moments vraiment très durs. La voir peu à peu sombrer, résister mais finalement être forcée de lâcher prise, c’était horrible. Du coup, l’enchaînement avec les chapitres d’Arin était judicieux. J’ai beaucoup aimé voir leurs deux points de vue tout au long de l’histoire, cela a donné une toute autre dimension à ce dernier tome.

D’ailleurs passé ce passage bien lourd et sombre où Kestrel était emprisonnée et réduite en esclavage, l’histoire prend une autre direction que celle que j’avais imaginée. On suit ensuite vraiment la reconstruction de Kestrel, ou plutôt la façon dont elle se retrouve et devient enfin elle-même. Cela donne un côté très âpre et introspectif au récit qui pourra sembler un peu lourd à certain parce que du coup le rythme est assez lent, on est loin des manoeuvres politiques et des intrigues de cour des premiers tomes mais le récit et les personnages y gagnent en force.

En effet, ce tome est vraiment centré plus sur le couple Arin-Kestrel et leur devenir que vraiment sur la guerre qui les oppose à l’Empereur, ceci n’est plus que la trame de fond et le prétexte pour les voir grandir et murir. J’ai énormément aimé parce que j’ai trouvé que c’était différent. Arin est un homme très touchant, plein de failles mais avec beaucoup d’humanité malgré tout ce qui lui est arrivé. Kestrel, se révèle quelqu’un de fragile et touchant mais aussi de très solide et endurante. Leur association fait des étincelles surtout après ce qui est arrivé à cette dernière, du coup j’ai apprécié que Roshar, le nouvel ami d’Arin, joue les tampons. C’est LE nouveau personnage de ce tome que j’ai adoré.

Pour conclure, j’ai aimé ce tome qui se recentre sur les personnages, leurs relations et les difficultés à surmonter les épreuves qu’ils affrontent. J’ai aimé être surprise de voir la guerre en second plan mais j’ai aimé que Marie Rutkoski nous donne quand même une fin logique à cette histoire sans rien laisser en suspens. Chaque personnage évolue et trouve une conclusion qui lui correspond bien. J’ai aimé suivre The Winner’s Curse et je regarderai sûrement les prochaines parutions de l’auteur.

Ma note : 16 / 20

3 commentaires sur “The Winner’s Curse de Marie Rutkoski

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