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Vampire Knight Memories de Matsuri Hino

Titre : Vampire Knight Memories

Auteur : Matsuri Hino

Traduction : Xavière Daumarie

Éditeur vf : Panini (shojo)

Année de parution vf : Depuis 2017

Nombre de tomes vf : 9 (en cours)

Histoire : Quelques années après la fin de la série Vampire Knight, Matsuri Hino revient sur ses personnages cultes et dévoile des épisodes inédits de la série : les enfants de Yûki, sa relation avec Zero, l’histoire d’amour inattendue de Yoriko, le passé et l’avenir de Kaname… Un nouveau volet gothique et romantique qui offre un bel épilogue aux fans.

Mes avis :

Tome 1

On continue avec les suites de séries chez Panini, avec celle de Vampire Knight. Si j’avais beaucoup aimé le concept et le début de la série, j’avais vite trouvé que l’auteure délayait beaucoup trop son histoire et je n’étais pas forcément très satisfaite de la fin. J’espérais donc trouver de quoi combler ce manque ici mais ce ne fut malheureusement pas tout à fait le cas.

Comme le dit très bien le résumé, que je n’avais pas lu pour ne pas me spoiler, nous avons à faire à une sorte de compilation de petites histoires qui se sont passées entre la fin de l’histoire à proprement parler et le réveil de Kaname 1000 ans plus tard, le but étant de combler les fans en leur révélant par petites touches ce qui est arrivé aux personnages.

Si je suis contente de découvrir les filles de Yuki, je pensais vraiment que le titre serait plus centré sur elles et le fait qu’elles ne soient encore que des personnages secondaires m’a frustrée. De même, je suis ravie qu’on revienne sur l’histoire entre Zéro et Yuki, parce que c’est le couple que j’aurais aimé voir se former, je trouve qu’on tourne trop en rond, que ça n’avance pas beaucoup et que ça manque cruellement d’émotions. L’ensemble a quelque chose de vraiment froid qui m’a beaucoup gênée. J’ai toujours eu du mal avec la relation entre Yuki et Kaname et ça ne s’arrange pas ici avec son incapacité à tourner la page pour de bon, même si j’ai un peu d’espoir pour la suite avec les dernières pages de ce tome 1. Je trouve tout de même que c’est un long chemin de croix pour ce pauvre Zéro mais aussi pour nous lecteurs avec ces deux héros hyper refermés.

L’auteure a tout de même essayé d’apporter un peu de nouveautés dans son titre aussi bien avec la fille aînée de Yuki, que j’apprécie beaucoup, qu’avec la romance d’Aidô. Je la trouve marrante et très sûre d’elle, mais elle est bien trop en retrait dans l’histoire. Et c’est sans parler sa jeune soeur qu’on ne découvre que sur la fin et qui est quasiment mutique. L’autre nouveauté, c’est bien sûr la gentille romance entre Aîdo et la meilleure amie de Yuki. Elle est mignonne mais encore une fois sous exploitée à mon goût. Tout va encore trop vite, n’est pas assez approfondi et ça donne quelque chose de fade et un peu décevant.

A la fin de ce premier tome, mes attentes ont clairement été déçue. L’auteure fait ce qu’elle sait faire donc ce n’est pas super mauvais non plus, mais ça manque d’originalité et surtout d’émotion. J’espère soit que ça ne va pas traîner, soit que Matsuri Hino va changer de direction parce que je risque de m’ennuyer sinon.

Tome 2

Quand tu as l’impression d’avoir déjà lu ça dans le tome 1… C’est le sentiment que j’ai eu après avoir terminé ce nouveau tome. L’auteure reprend exactement la même histoire ou presque que dans le tome précédent sans rien apporter de plus. On fait vraiment du surplace et c’est particulièrement agaçant. C’est dommage parce que j’aime toujours autant son dessin. J’aime toujours autant certains de ses personnages dont Zéro, Aï et Sayori en tête. Mais j’ai vraiment eu une impression de réchauffé ici.

Je trouve aussi que la mangaka a du mal à adopter le ton plus adulte qui devrait prendre place ici. Yuki et Zero sont toujours aussi immature que dans la précédente série. On ne dirait pas que décennies sont passées. Malgré leur corps d’ado, ils devraient pourtant gagner en maturité mais à la limite, c’est la fille de Yuki, Aï, qui est la plus mûre des trois… D’ailleurs, même si je la connaissais, j’ai trouvé l’histoire de son premier amour particulièrement touchante et courageuse.

J’ai également aimé voir l’histoire du couple formé par Sayori et Hanabusa. Celle-ci prend une décision qui tranche et qui ne manque pas de courage. Leur couple est très beau. C’est juste dommage que Matsuri Hino ne sache pas lier tout ça correctement avec son histoire. On a l’impression d’une narration en permanence hachée et ce n’est pas très agréable. Notre attention se partage entre leur histoire, celle de Yuki et Zéro, et celle de Kaname dans le futur avec laquelle j’ai vraiment beaucoup de mal.

Tout ça mâtiné de petites phrases qui se veulent romantiques ou philosophiques mais qui sonnent souvent creuses, je me lasse. J’ai vraiment envie d’une histoire plus sérieuse, de personnages plus matures et d’un contexte qui se renouvelle un peu et ne fasse pas que se répéter. Pour le moment, la série me laisse le sentiment de quelque chose de fade et sans ambition même si ça se laisse lire sans vrai déplaisir. Heureusement que l’effet nostalgie (et espérance) marche bien avec moi quand même sinon je ne serais pas sûre de poursuivre.

Tome 3

J’ai trouvé un léger mieux dans ce tome avec lequel j’ai somme toute passé un moment agréable. On suit des petits moments de vie des personnages qu’on a aimé suivre dans la série principale, en particulier les personnages secondaires qui avaient tant été négligés. C’est agréable de les revoir et retrouver presque à la marge ceux qui étaient autrefois les personnages principaux. Après côté histoire, on n’avance pas vraiment mais je commence à me dire que ce n’est peut-être pas le but de cette série.

On suit donc pendant tout le tome, Yuki et Zero qui tentent de rebâtir leur relation en partant de zéro mais ce n’est pas simple avec un tel passif. Honnêtement, c’est peut-être ce que j’attendais le plus en tant que fan et c’est la partie qui me déçois le plus dans la série. C’est fade, creux, insipide, sans passion. Je suis presque triste pour eux alors que je devrais me réjouir…

Heureusement, il y a d’autres personnages que j’ai aimés avec plaisir. C’est le cas bien sûr d’Hanabusa qu’on a déjà vu dans le tome précédent. Ici, on le voit poursuivre des recherches qui risquent d’être essentielles. Et sur un ton plus léger, on découvre son fils, juste adorable quand il est avec Aï ^^ Il y a également Ruka, qui a enfin droit à son happy end, même si c’est fait très rapidement et maladroitement. Puis, il y a bien sûr Rima et Shiki, qui reviennent sur leur rencontre, mais ils manquent encore un peu de substance pour moi. On croise aussi le triste Ichijo qui aura sacrifié sa vie à Kaname au final. J’espère que l’autrice va faire quelque chose pour lui prochainement. Enfin, on revoit bien sûr le Directeur Kurosu qui serait à l’automne de sa vie, mais je regrette que l’autrice veuille trop souvent en faire un ressort comique alors que ça ne l’est pas. Au contraire, sa condition si particulière m’intrigue beaucoup.

Ainsi Hino Matsuri continue à développer son univers par petites touches mais le noie beaucoup trop sous un humour et des romances mal maîtrisées pour la plupart. Heureusement, on voit peu Kaname sinon, je crois que ç’aurait été le pompon pour moi tant j’aime peu le personnage que je trouve bien trop monolithique. Une série pour les fans de la première mouture mais dans laquelle il ne faut pas espérer retrouver la même force.

Tome 4

Je râlais un petit peu depuis le début avec ce spin-off de Vampire Knight, parce que je trouvais que l’autrice surfait trop sur le succès de la série d’origine sans rien proposer de nouveau. Eh bien, ce tome est enfin là pour me faire mentir et j’en suis ravie !

En effet, l’autrice se décide enfin à se réveiller en nous proposant une vraie intrigue sur fond de racisme et de politique. J’aime. Avec ce tome, elle commence à nous montrer comment certains humains, certains hommes politiques, vont monter leurs compatriotes contre les vampires. Attentats, drôles d’expériences et grands discours d’endoctrinement sont au rendez-vous. C’est plutôt bien vu de la part de l’autrice, surtout qu’elle couple cela à la fois avec l’évolution du couple Zero-Yuki (ce n’est pas trop tôt !) et avec l’explication de la relation Aï-Ren (ça me tarde !). Du coup, je suis plus qu’enchantée par ce tome. J’y ai vraiment senti plein de potentiel. J’ai adoré voir Yuki et Zero sur le front avec leurs amis, tout comme j’ai aimé les voir en couple et parler du destin de celui-ci. J’étais sous le charme malgré les temps difficiles qu’ils vivent et l’ambiance sombre que celui leur confère. La découverte de la relation des deux soeurs est un vrai plus, qui permettra de faire écho avec un thème de la série mère, mais chut je n’en dirai pas plus vu qu’on y reviendra sûrement la prochaine fois.

En tout cas, ce 4e tome marque un tournant dans la série pour moi. J’y vois enfin ce qui me manquait, un vrai fil rouge scénaristique et des personnages qui prennent leur envol. Du coup, j’ai hâte de lire la suite !

Tome 5

Je suis partagée à la lecture de ce nouveau tome où pourtant l’autrice déroule enfin son histoire à un rythme satisfaisant alternant passé et présent de manière bien plus fluide et faisant nombre de révélations.

J’ai beaucoup aimé tout ce qui avait trait à la politique vampirique passée. Voir la lente dégradation des relations humaines – vampires alors que tout semblait aller mieux à la fin de l’époque Yuki-Zero est désolant. Les ressorts utilisés par la mangaka sont classiques mais parfaitement mis en scène, avec une lente spirale visant au discrédit de nos créatures à dents pointues. L’orchestration est faite lentement, insidieusement mais laisse derrière elle de discrets indices. L’univers imaginés ainsi par Hino Matsuri devient encore plus dense que dernièrement. Les nouvelles factions et nouvelles créatures qui apparaissent sont séduisantes pour le lecteur amateur d’un imaginaire plus fouillé dans cette série. Tout cela pour mettre en lumière un futur bien sombre à cette période qui avait pourtant atteint son apogée. C’est très bien fait.

En parallèle, j’ai adoré apercevoir les adultes de l’histoire, que ce soit Yuki et Zero dont la relation est magnifique désormais. Ils forment enfin le couple que j’attendais et c’est un peu frustrant de ne pas les voir plus dans des moments romantiques… C’est mon coeur de fangirl qui parle >< En revanche, en tant que parents, je les trouve top vu la situation. J’ai aussi apprécié de croiser les anciens de l’Académie qui continue à agir pour préserver la paix entre humains et vampires. Les nouvelles têtes croisées remplissent bien leur rôle et alimentent ce climat incertain où on sent le basculement proche à l’image des toutes dernières pages.

Cependant, tout n’est pas parfait, vous vous en doutez et à l’inverse du background que je trouve très réussi, le développement des personnages me chiffonne énormément. Au début, j’étais ravie de voir se construire sous nos yeux la relation entre Aï et Ren, les 2 filles de Yuki. J’adorais Aï et son « projet de petite soeur parfaite ». C’est truculent et adorable. Ren était bien moins froide que dans le présent/futur ce qui me plaisait aussi. Elle était souriante, aimait son papa, voulait devenir hunter comme lui pour protéger les autres. Le problème est arrivé au moment de son basculement dans le vampirisme. L’autrice s’est sentie obligée de nous pondre une sorte d’histoire limite incestueuse entre les deux soeurs à cause de l’attirance prononcée de Ren pour le sang pur d’Aï. Et là, je dis non ! C’est peut-être logique avec tout ce qui a été dit sur les sangs purs mais c’est franchement malsain et dérangeant et on aurait pu s’en passer. Du coup, j’ai beaucoup moins aimé la dynamique entre les deux soeurs, c’est limite du fan service pour moi et ça ne devrait pas avoir sa place ici.

C’est vraiment dommage parce que le développement de l’univers passé qui est désormais sur le point de basculer est fascinant, et s’agence très bien avec ce futur où Kaname est sur le point de découvrir pourquoi son nouveau monde est si différent. L’autrice développe donc bien son histoire dans le bon sens. J’aimerais juste qu’elle arrête de nous pondre des relations ultra tordues ><

Tome 6

Avec un ton de plus en plus sombre et dramatique, l’autrice nous concocte une histoire de plus en plus politique également qui tend à faire le lien entre passé et présent.

Tandis que je peine à retrouver le souffle et l’engouement ressenti lors de la lecture de la première saga du nom, je dois avouer en même temps que j’aime les idées développées par l’autrice. Elle ne se contente pas de faire tourner son récit autour d’histoires d’amour plus ou moins impossible, non, elle propose une intrigue plus politique et complexe sur fond de rivalités inconciliables entre humains et vampires.

Le changement de ton avec la première série très centrée sur les vampires, oubliant presque les humains, est assez radical ici. On aime ou on n’aime pas car le rythme de la narration est assez lent et cela en dehors de toute considération liée à la publication. Cela manque donc de souffle mais ça ne m’a pas gênée parce qu’en même temps on ressent ainsi très bien cette montée insidieuse de la haine des humains envers les vampires et la façon dont ceux-ci se font coincer dans un rôle de méchants dont ils ne veulent pas tous.

La famille de Yuki trouve à nouveau une place centrale dans ce série. J’ai apprécié de voir celle-ci prendre le problème à bras le corps et faire le choix le plus logique et pondéré. En revanche, là où il y a un problème et un sacré problème, c’est dans la relation Aï-Ren qu’on cherche à nous imposer sur un mode mi drame mi humour qui ne convient pas, surtout que celle-ci est bien trop ambigüe pour ne pas devenir dérangeante. Franchement célébrer l’amour incestueux entre deux demi-soeur n’a rien de positif pour moi bien au contraire… Alors oui, j’ai aimé qu’on évoque cette soif de sang, j’ai aimé voir Ren tenter de devenir plus forte et indépendante pour défendre sa famille, mais leurs sentiments réciproques (?) me perturbent énormément…

Ainsi, petit à petit l’autrice explique comment on est arrivé au monde dans lequel les deux soeurs ont retrouvé Kaname. Ce ne fut pas une période simple, les anciens ont même vécu des moments plus que déchirants pour arriver à cette paix apparente. Les apparences furent plus que trompeuses et les choix des personnages cornéliens mais assumés. C’est complexe mais intéressant sur le fond, dommage que la forme ne soit pas aussi satisfaisante avec ses problèmes de rythme et ses choix narratifs parfois douteux.

Tome 7

J’ai beau sentir une volonté de l’autrice de tenter de rendre son univers vampirique futuriste plus complexe, plus poussé, plus politique encore, je sens aussi fortement son goût pour le délayage et l’enfumage de plus en plus au fil des tomes, car si on y réfléchit bien, on a quand même fort peu avancé en 7 tomes…

Vampire knight mémoires est l’un de mes gros regrets, le genre de série à potentiel que l’autrice gâche en prenant sans cesse des chemins de traverse qui ne mènent nulle part. Pourtant quand elle le veut l’émotion est là, la complexité aussi et le récit des difficultés à vivre ensemble des humains et des vampires également avec les complications que cela occasion. Pourquoi donc se perdre et nous perdre autant ?!

Tout commençait bien à nouveau dans ce tome avec le récit en parallèle de Kaname et Ren cherchant Ai ayant disparu dans le futur, tandis que dans le passé on assistait à la mise en scène de Yuki et toute sa petite famille pour tenter de retrouver un équilibre dans ce monde où les tensions entre vampires et humains ne faisaient que monter, laissant ainsi le trône à Ai. On avait à nouveau de belles promesses d’intrigue un tant soit peu fouillée et puis patatras, l’autrice nous sort de nulle part un nouveau personnage à qui elle va consacrer les trois quarts du tome sans que le reste n’avance… J’en ai un peu marre.

Pas que ce soit inintéressant à lire. J’ai apprécié voir Ai régner, prendre soin d’un jeune garçon égarer, se confronter avec la réelle identité de celui-ci et découvrir les méandres des relations vampires – humains + élite humaine et rébellion humaine. Mais cela sort trop de nulle part et j’aurais peut-être préféré un autre focus pour découvrir cela qu’un autre personnage sur lequel on s’attarde, oubliant les autres, qui ne sont au final que bien peu développés.

J’ai aussi beaucoup de mal avec le parti pris de la romance incestueuse entre les deux soeurs. Oui, cela ouvre de belles pages hyper dramatiques et un attachement profond rappelant les premiers mangas lesbiens ou à tendance shojo-ai des années 70, mais que c’est malaisant. Franchement, je ne comprends pas comment l’autrice, à l’heure actuelle, peut encore aller sur ce terrain-là. Une fois de plus, il y avait moyen de faire une histoire toute aussi belle avec juste deux soeurs hyper fusionnelles mais sans qu’on aille jusque là. A croire que l’autrice ne sait aller que dans les extrêmes et n’est pas capable de nuances. Je suis déçue.

A me lire, on pourrait croire que j’ai détesté cette lecture, ce n’est pas le cas. L’ensemble reste agréable à lire grâce à la plume fluide de la mangaka et surtout son très beau coup de crayon, quoique peut-être un peu lisse, reconnaissable entre mille. Tout s’enchaîne sans déplaisir, on a de l’action, du drame, des sentiments, de la politique, de la romance, des histoires de famille, dans des décors variés. J’attendais juste tellement plus de cette histoire que j’ai l’impression de voir de plus en plus s’enliser et comme son rythme assez lent n’arrange rien, je m’enlise un peu aussi en la lisant…

Tome 8

Je peste régulièrement contre ce spin-off qui ne correspond plus vraiment à mes attentes, soit vis-à-vis de la série, soit vis-à-vis de l’univers en général, et pourtant je continue. C’est la preuve quand même que Matsuri Hino sait m’appâter et m’intriguer.

Dans ce tome, j’ai encore plus que d’habitude eu l’impression d’être dans le récit de « Mémoires » car l’autrice juxtapose vraiment des bouts de souvenirs sur le long terme pour tenter de donner une cohérence à son univers et raconter ce qu’il s’est passé entre la fin de la série principale et cette suite où les enfants de Yuki retrouvent Kaname.

J’aime le récit qu’elle nous conte sur ce monde qui a basculé et qui est tombé dans l’anti-vampires mais qui a également fait des expériences terribles sur eux pour tenter d’obtenir leur vie éternelle. C’est glaçant. L’univers totalitariste, sectaire, violent qu’elle dépeint est réaliste. Ça parle d’expérimentation, d’esclavagisme, de violence mais aussi de révolte et c’est passionnant. Il est donc frustrant que ce soit fait sous une telle forme, c’est à dire des mémoires disséminées de-ci de-là. J’aurais peut-être préféré un récit mieux construit et plus cohérent sur l’ensemble des tomes que ces bribes qu’on a, qui sont enthousiasmantes mais brouillonnes.

Dans ce tome, on se plaît à se mettre dans les pas de Taro, le fils méconnu de l’Empereur, qui réagit contre son père et la politique qu’il mène, aidant ainsi les Vampires et notamment Ai qui les dirige et se lie avec lui. On découvre des choses ignobles avec lui mais aussi des belles, avec son rapprochement et sa compréhension des vampires. Est-ce la porte ouverte à un rapprochement entre les deux ? J’espère qu’on en verra plus de ce côté-là dans les prochains tomes.

En parallèle, j’ai aimé recroiser les anciens de Vampire Knight : Aido, Ruka, Akatsuki et leurs enfants ou encore Rima et Shiki. C’est intéressant et touchant, souvent, de voir ce qu’ils sont devenus, les familles qu’ils ont fondées et leurs nouveaux rôles, ainsi que ce qu’ils font faire pour nous aider à sortir de ce monde en déliquescence.

Avec de bonnes idées, Hino Matsuri tente de nous raconter comment le monde peut basculer et ce qu’il faut faire pour lutter et le remettre sur de bons rails, mais elle reste très maladroite dans l’exécution de tout ça sur la longueur. Ce spin-off est vraiment brouillon alors qu’il est plein de bonnes intentions. C’est dommage.

Tome 9

Bien que toujours très confus, je pense avoir plus aimé ce tome que bien des autres auparavant grâce aux quelques voiles qui se sont levés et à l’ambiance mélancolique générale.

Depuis le début de ce spin-off, je reproche à l’autrice le caractère flou de sa narration. Qu’il soit volontaire ou pas, il nous perd dans des circonvolutions qui n’ont pas lieu d’être et font passer la série pour plus complexe qu’elle ne l’est. Cependant, je dois avouer qu’enfin je commence à trouver que cela porte ses fruits.

J’ai donc apprécié dans ce tome de revenir encore sur le passé d’Ai et Ren, et notamment le moment où cette première a pris les rênes et tenté d’apporter la paix entre vampires et humains. Même si l’autrice ajoute toujours des touches humoristiques un peu lourdes, la belle ambiance mélancolique de ce moment était plutôt réussie. C’était émouvant de voir Aï se sacrifier en formant un mariage blanc avec son ami Taro, le fils de l’ex Empereur humain afin de libérer un peu tout le monde. L’autrice nous conte cela avec pas mal de finesse, même si il y a sacrifice à cause de sentiments que je trouve contre nature et n’ayant pas leur place ici… Reste que c’était intéressant comme mouvement.

Cela nous a permis à nous lecteurs d’avoir une proposition pas mal différente du très linaire Vampire Knight premier du nom avec une opposition basique. Ici, on découvre un passé où humains et vampires ont dominé à tour de rôle, se sont fait du mal, jusqu’à ce que Aï et Taro ait le courage de proposer autre chose. C’est bien joué, cela donne plus de profondeur à la série.

Pour autant qu’elle est la finalité de ce récit avec ce qui se passe dans « le présent » avec Kaname ? Ce n’est pas encore très clair. On voit bien que les filles cachent encore bien des choses et ce même entre elles. On a bien quelques pistes qui nous sont suggérées notamment avec ces « reversion » de vampires qui arrivent désormais à redevenir humains s’ils le souhaitent, mais rien n’a encore été explicité de ce côté-là et il reste encore bien des siècles, des millénaires (?) à nous raconter avant de rattraper le moment qu’on vit.

Ce spin-off se détache vraiment joliment au fil du temps de sa série d’origine, si on accepte d’avoir une autrice qui improvise un peu au fur et à mesure et qui nous dévoile au compte-goutte les secrets de ses héroïnes dans une ambiance de flou mélancolique. Ici, ça fonctionne parce que l’histoire du tome autour d’Aï et Taro est touchante. Espérons que la suite soit aussi convaincante mais bien heureux celui qui la devine.

2 commentaires sur “Vampire Knight Memories de Matsuri Hino

  1. Chère tampopo24,

    je comprends ce que tu écris mais je pense que ce spin-off n’est pas une suite avec une histoire construite comme l’originale. C’est Vampire Knight Memories, des souvenirs donc. Ainsi, j’ai trouvé la narration bordélique de la part de l’auteure mais finalement j’aime ce que je ressens en le lisant. C’est des souvenirs, et on sait que les souvenirs sont parfois flous, peu cohérents dans leur narration… du coup, j’accepte la manière dont l’auteure les raconte.
    Mais c’est frustrant car on s’est souvent imaginé ce que pourrait être le futur de ces personnages. C’est vrai qu’ils ne changent pas beaucoup, mais il faut se rappeler d’une chose : ce sont des vampires, non des êtres humains dont la courte vie les poussent à vivre plus vite et plus intensément leur vie. C’est en ce sens peut-être que Hino-sensei les dessine. Ils ont beau recommencer ils restent figer car ce sont des vampires.
    Leurs vies sont si longues, 1000 ans se sont écoulés… comment faire pour ne pas être blasé.
    En tout cas, même si la direction prise par Hino Matsuri ne convient pas aux shojo-addict que nous sommes, je tiens à la remercier de faire ce spin-off (avec ses défauts et ses qualités). Son dessin est vraiment beau, subtil… des traits qui lui appartiennent et qui font d’elle ma mangaka préférée sur le dessin (avec l’auteur d’Akatsuki no Yona qui a un autre style).
    De plus, elle n’a pas une super santé, et c’est donc encore plus appréciable pour moi (au lycée j’ai toujours aimé les poètes maudits).

    Aimé par 1 personne

    1. Je n’avais pas vu les choses ainsi et c’est vrai que ton avis apporte un autre éclairage, merci de l’avoir partagé avec moi. Je pense qu’on ne pourra vraiment juger qu’une fois cette nouvelle saga terminée, mais il n’empêche que même dans la série originale, j’ai eu la sensation que l’autrice s’était perdue en cours de route et qu’elle avait du mal à se remettre sur les rails pour nous donner un ensemble un tant soit peu cohérent. Mais je reconnais que ses dessins sont eux de toute beauté, c’est vrai, avec une grande finesse et pas mal de jeux de regards.
      Merci pour ton long commentaire argumenté 🙂

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