Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Fire punch de Tatsuki Fujimoto

Titre : Fire Punch

Auteur : Tatsuki Fujimoto

Éditeur vf : Kazé (seinen)

Années de parution vf : 2017-2018

Nombre de tomes vf : 8 (série terminée)

Résumé du tome 1 : Dans un monde où tout est recouvert de glace, la famine et le chaos règnent sur la Terre. Parmi les quelques humains qui tentent de survivre, certains sont dotés de pouvoir surnaturels. Agni et sa sœur, Luna, font partis de ces « élus » et possèdent la faculté de se régénérer. Agni utilise ce pouvoir pour nourrir les habitants de son village. Pourtant cela ne suffira pas à les préserver du terrible malheur qui va s’abattre sur eux… Agni sera le seul survivant du massacre qui a brûlé tous ses proches. Il part alors dans une quête effrénée pour assouvir sa soif de vengeance !

Mes avis :

Tome 1

Voici une nouvelle série que sur un malentendu, j’ai failli ne pas prendre. En effet en regardant la couverture et en découvrant le titre, je me voyais avec un nouveau shonen plein de nekketsu comme on en a à la pelle en France. Heureusement, une amie m’a fait découvrir le résumé et j’ai vite changé d’avis. En effet, Fire Punch est un seinen qui se passe dans un futur postapocalyptique. C’est un titre dur, brut avec une société très divisé et un héros plein de fureur vengeresse. J’ai beaucoup aimé !

Fire Punch est le titre que je n’attendais pas. Si je ne suis pas hyper fan du design du héros, j’ai bien aimé le coup de crayon très seinen de  Tatsuki Fujimoto. J’ai trouvé le découpage classique mais énergique, correspondant bien à l’histoire.

Celle-ci est sombre. On est plongé dans un monde cruel où la glace et la neige recouvre tout suite à l’intervention d’une mystérieuse « sorcière ». En fait, certains humains ont des pouvoirs extraordinaires et l’un d’eux c’en est mal servi a priori. Notre héros et sa soeur ont aussi des pouvoirs, celui de se régénérer. Ils sont orphelins et s’en servent pour aider les habitants qui village qui les a recueillis. Dès les premières pages l’auteur aborde des sujets très difficiles comme la survie en milieu hostile ou le cannibalisme et ça ne s’arrête pas ensuite, loin de là. Plus les pages passent, plus l’horreur augmente avec des tentatives de viols et autres sévices physiques, sexuels ou non. Ce titre est vraiment dur et violent, voire malsain par moment. Personnellement, ça m’a permis de bien rentrer dans l’univers et je n’ai pas été gênée par le glauque de l’histoire, mais ce ne sera peut-être pas le cas de tout le monde surtout qu’il y a un vrai effet de surenchère au fil des chapitres. A croise que le mangaka veut ajouter des épreuves toujours plus dures et sombres à ses personnages.

Le héros est le genre de type que rien n’arrête. J’aimais bien son caractère dans sa jeunesse et j’ai aimé les flashbacks nous faisant découvrir son passé. J’ai eu un peu plus de mal avec son côté Terminator par la suite. J’attends donc de voir comment il va être développé parce qu’il faut avouer que sa psychologie est assez peu poussée pour l’instant. Les personnages qui gravitent autour de lui sont plus accessoires qu’autres choses pour le moment. Il serait donc intéressant de voir Tatsuki Fujimoto s’intéresser un peu plus à eux pour les faire moins caricaturaux et plus utiles à l’histoire car pour le moment, c’est vraiment le monde qu’il a créé qui fait toute la saveur du titre.

Si j’ai envie de continuer après ce premier tome, c’est parce que j’ai été séduite par le monde post-apocalyptique qu’il décrit. Je me demande comment ils en sont arrivés-là, d’où viennent leurs pouvoirs, comment ils vont pouvoir survivre, est-ce qu’ils vont récupérer leur monde comme avant, etc. Et c’est cette richesse-là qui me plaît le plus.

Tome 2

Je suis un peu déçue par ce deuxième tome qui fait un peu du surplace. On y fait la rencontre d’un personnage complètement barjot qui va monopoliser la parole et la narration va s’en ressentir. Il y a un vrai coup de mou ici et pas mal d’ellipses assez mal gérées qui donne un côté nanar à la saga. J’ai vite été saoulée par Togata et son obsession de tourner un film gore et violent. Elle est trop barrée pour moi et sa présence ne permet pas à l’histoire d’avancer. En même temps, on sent le héros bloqué dans son désir de vengeance. Il a réalisé que sa soeur était bien morte et ne sait pas quoi faire. Du coup, le lecteur et l’auteur non plus. On a un peu le sentiment d’un auteur qui invente au fur et à mesure qu’il se retrouve dans une impasse scénaristique. Après, j’aime toujours autant l’univers. Je ne suis pas plus que ça surprise de la révélation finale, juste une peu déçue, j’aimais la pointe de fantastique que la Sorcière des Glaces promettait et on me l’enlève déjà, snif. J’ai frissonné d’effroi lors des passages avec Sun où l’on voit l’exploitation qui est faite de leurs pouvoirs. J’espère donc que ce sera cela qui sera développé par la suite, l’univers de la série, et non les délires gore de Togata.

Tome 3

Un chapitre se clôt ici. Finis les gesticulations de Togata, place à la vengeance d’Agni. Ça fait du bien de retrouver un peu d’action brute et violente. J’ai aimé le voir marcher sur la ville en quête de Doma pour assouvir sa vengeance. Son changement d’avis en cours de route ne m’a pas surprise outre mesure. En fait, on retrouve enfin l’Agni des débuts, celui pour qui les autres passent avant tout. C’est donc naturel qu’il se détourne de sa vengeance pour sauver les esclaves. J’ai bien aimé la mise en scène sobre et classique. Les combats qui suivent sont efficaces et bien orchestrés, violents comme j’aime et sans concession. Le dénouement est attendu mais bienvenue. Seul le côté un peu mystique que prend Agni aux yeux des esclaves me dérangent. Je trouve que ça manque d’originalité de lui donner ce statut de Dieu, d’Elu. L’arrivée d’un groupe de fans ne m’a pas trop plu non plus, mais ils vont peut-être permettre de faire avancer l’intrigue dans une autre direction, à voir. Enfin, les dernières pages sont savoureuses, déjà parce qu’Agni fait enfin le deuil de sa soeur mais aussi parce que le personnage qui apparait dans les dernières pages est mythique et que je ne pensais pas déjà le voir.

Tome 4

Cette série est quand même vraiment en dents de scie… Si elle se laisse assez bien lire, c’est en train de devenir un grand foutraque où on a l’impression que l’auteur improvise l’histoire au fur et à mesure :/

Si j’aime bien l’idée d’inventer une religion autour d’Agni, je trouve qu’il y a trop de blabla autour, un blabla pontifiant et inutile dans l’ensemble. Ça alourdi la lecture inutilement alors qu’il y a des éléments très intéressants pourtant comme la façon dont le mythe est en train de se construire après le sauvetage du dernier tome. Après je me demande tout de même d’où sort tout ce beau monde. Je ne pense pas que ce soit juste en vagabondant qu’il ait pu les croiser et que ça ait pu prendre une telle ampleur surtout dans un monde pareil. C’est un peu incohérent.

Autre point qui m’a dérangé, c’est l’inconsistante de plus en plus flagrante d’Agni qui est clairement en train de se faire voler la vedette par Togata et la pseudo Sorcière de glace. Celles-ci sont pleine de mystère et charismatiques. Elles savent où elles veulent aller et agissent en conséquence, contrairement à lui. Après, je trouve les révélations sur l’une et l’autre un peu grosses.

J’ai donc passé un assez bon moment de lecture mais je reconnais que l’histoire part un peu trop dans tous les sens, est parfois trop bavardes, mais surtout manque de cohérence et d’une vraie ligne directive.

Tome 5

Plus les tomes passent, plus Fire Punch a le goût des bons nanars qu’aime tant Togata. L’histoire est complètement invraisemblable. Elle part dans tous les sens, au point de la rendre complètement imprévisible, et ce n’est pas ce tome qui va le démentir.

Entre dialogues forts sur l’identité sexuelle, la perception de soi, l’importance de l’éducation et de l’instruction, on suit un Agni et une Togata en roues libres. Ils ne savent clairement pas trop où ils vont. Agni prend conscience de l’absurdité de sa vengeance et Togata du caractère vain de celle-ci puisque après il ne lui reste plus rien, aucun désir pouvant le garder en vie. Mais surtout le monde dans lequel ils évoluent semble de plus en plus sans espoir. Mais ça, c’est avant les toutes dernières pages où suite à un dernier retournement de situation inattendu la Sorcière de glace relance l’intrigue. Franchement, je ne sais pas ce que ça va donner, où l’histoire va aller, comment elle va pouvoir se conclure dans les trois petits tomes qui lui reste tant cela semble sans issue.

Je continue tout de même à trouver le titre fort intéressant parce qu’il sait me surprendre et porter des valeurs fortes à des moments assez incongrus, mais j’en viens à me demander ce qu’il restera de cette lecture une fois que j’aurai refermé le dernier tome.

Tome 6

On continue en plein nanar dans ce nouveau tome et pourtant l’histoire est vraiment jouissive à lire et le seul gros point noir est le dessin plus qu’approximatif voire pas assez raté parfois.

L’histoire avance rapidement dans ce tome. Agni perd ses pouvoirs de Fire Punch après un combat fratricide contre Judah, le tout orchestré par la mystérieuse Sorcière de glace. On passe alors tout le tome à le voir accepter sa nouvelle condition et à essayer de se trouver un nouveau but plus acceptable, en se voilant la face sur son passé, avant de se le prendre en pleine poire.

C’est assez calme et pourtant plusieurs vérités nous sont encore asséné en version coup de poing. La réalité dans laquelle ils vivent est toujours aussi dure et ce ne sont pas les nouveaux personnages qu’on rencontre qui diront le contraire. Après, je reste sceptique de l’évolution d’Agni que je trouve toujours aussi peu charismatique pour un héros de shonen, et j’attends plutôt de voir quel retournement nous prépare la Sorcière de glace pour les deux prochains et derniers tomes.

Tome 7

Pour une fois, avec ce tome, l’auteur ne nous prend pas en traitre et ne s’amuse pas à tout bouleverser. Il y a une vraie continuité avec les précédents tomes pour nous amener vers une conclusion logique dans le prochain tome, je pense. Par contre, le défaut c’est que ça implique un tome plus fade que d’habitude car moins surprenant, c’est dommage. De plus, le dessin est franchement discutable à plusieurs moments, ce que je trouve décevant au bout de 7 tomes…

Pour revenir à l’histoire, nous suivons Agni (qui n’a toujours aucune personnalité…) vivre dans sa petite communauté auprès de Judah et des autres filles. Les années passent, ce qui n’est pas plus mal, et on le voit jouer un rôle de patriarche assez dérangeant, surtout qu’il essaie toujours de se suicider régulièrement vu que la culpabilité de ses actes passés le ronge (normal !). Honnêtement, tout ça m’a bien ennuyée.

Dans le reste du monde, les personnages qu’on a croisé ont bien grandi, mais intérieurement ce sont toujours les mêmes. Ils illustrent bien les ravages d’une enfance malmenée, ça fait des adultes complètement déglingués. C’est intéressant mais triste de voir le devenir de Sun au sein de la secte d’Agni. La mission qu’ils vont se fixer est vraiment sans surprise aucune mais annonce un final qui devrait remuer un peu plus que ce tome.

L’idée de base de parler de rédemption autour du personnage n’est pas mauvaise, mais honnêtement plus le temps passe, plus je trouve que l’histoire manque de corps et se contente d’aligner les poncifs. Il manque une vraie patte originale et du coup, je n’attends pas la fin avec une grosse impatience. Malgré l’univers attrayant, ça risque de devenir une série aussitôt lue aussitôt oubliée.

Tome 8

Après un début aussi prometteur, j’ai rarement été aussi déçue par une série. J’ai trouvé ce final vraiment médiocre et très mal exécuté.

Les dessins font mal aux yeux, les proportions des personnages sont complètement ratées, certaines scènes sont presque illisibles et on frôle bien souvent le ridicule. Comment un mangaka professionnel peut rendre un tel travail surtout après 8 tomes ?

Du côté de l’histoire, ce n’est guère mieux. Tout va très vite. Ça, je peux l’excuser vu comme ça a trainé en longueur à d’autres moments. Mais tout ça pour quoi ? Pour un sempiternel combat entre un « père » et son « fils » qui s’opposent autour de la question de la foi et de la science, de la croyance aveugle et de la confiance mérité. On a déjà vu plus original. Surtout que quand l’un des deux protagonistes est complètement aveuglé et que l’autre ne se rappelle de rien, ça donne quelque chose d’assez vain. J’ai vraiment trouvé cet affrontement brouillon et ridicule. De la même façon, le rôle de Judah m’aura dérangée jusqu’au bout, après sa relation quasi incestueuse du dernier tome, place au sacrifice unilatéral et bien sûr c’est le visage d’une femme qu’on lui donne… Tout ça pour aboutir à la formation d’un nouveau monde lui aussi condamné par l’espèce humaine. On se demande un peu à quoi a servi toute cette histoire si c’est pour revenir au point de départ.

C’est dommage parce que certaines idées étaient intéressantes. Elles ont juste été mal exploitées. Les dernières pages qui se passent dans un futur de plus en plus lointain me plaisent assez mais c’est trop mince par rapport à tout le gâchis qui précède. Et puis, je n’aime pas cette constance biblique que je ressens dans l’histoire, on termine sur de nouveaux Adam et Eve, très peu pour moi. Par contre, notre chère Sorcière et les dons des Élus ont été complètement oubliés en cours de route alors que j’aurais voulu qu’on s’appuie dessus. Non, cette série est clairement une énorme déception…

Ma note : 11 / 20

11 commentaires sur “Fire punch de Tatsuki Fujimoto

  1. C’est super dommage cet aspect en dents de scie et le foirage total du dernier tome parce que les thèmes abordés dans le premier laissait présager une série, certes très très sombre, mais plutôt palpitante… Si je le trouve, je lirai au moins le premier tome pour me faire une idée, mais je garderai en tête de ne rien attendre de la conclusion de la série.

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