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Les mémoires de Vanitas de Jun Mochizuki

Titre : Les mémoires de Vanitas

Auteur : Jun Mochizuki

Éditeur vf : Ki-Oon (shonen)

Années de parution vf : Depuis 2017

Nombre de tomes vf : 4 (en cours)

Résumé du tome 1 : Fin du XIXe siècle. Paris est en plein émoi à la suite d’attaques répétées de vampires. Pourtant, la règle d’or de leur communauté est de ne pas s’en prendre aux humains ! Un mal mystérieux semble ronger ces créatures immortelles… C’est en cette période troublée que Noé arrive dans la capitale. Né suceur de sang, il suit la trace du grimoire de Vanitas, artefact légendaire craint de tous les vampires. On dit qu’il permet à son détenteur d’interférer avec ce qu’il y a de plus sacré pour eux : le nom véritable, symbole même de leur vie. Le modifier peut les rendre fous, voire les anéantir… À bord de l’énorme vaisseau flottant sur lequel il a embarqué, Noé fait la connaissance d’Amélia. Alors qu’il l’aide à se remettre d’un malaise, tout s’emballe : elle perd la tête et révèle sa nature de vampire devant les passagers ! C’est alors qu’entre en scène un mystérieux assaillant, se présentant comme… Vanitas ! Devant un Noé bouche bée, il dégaine le fameux grimoire et apaise l’accès de folie de la jeune femme. L’artefact ne serait donc pas qu’une arme mortelle ? Vanitas, héritier du nom et du pouvoir du créateur du livre, a une mission : sauver les vampires de la malédiction qui pèse sur eux !

Mes avis :

Tome 1

Les Mémoires de Vanitas est le tout nouveau titre de Jun Mochizuki, auteure de Pandora Hearts que j’avais tenté de lire il y a quelques années mais pas du tout aimé. Je retrouve ici sans très joli coup de crayon mais dans une histoire qui me plaît bien plus. Ici, elle revisite le mythe des vampires dans une Europe fantasmée à la sauce steampunk et ça déménage.

Dès le premier chapitre, nous plongeons tête la première dans l’histoire. L’auteure pose très rapidement les bases de son univers pour démarrer les aventures de Noé et Vanitas sur les chapeaux de roues. La narration est très dynamique, elle nous entraîne à vite tourner les pages et les mystères qui se déploient au fil des pages ne font que renforcer ce sentiment.

L’ambiance steampunk du titre vient renforcer ce sentiment de mystère. On découvre une Paris sublimée sous le trait de Jun Mochizuki. Les décors sont vraiment le point fort du titre tant ils sont beaux et foisonnent de détails. Les costumes et les personnages sont aussi très beaux et participent à l’immersion totale dans l’ambiance steampunk. J’aime beaucoup l’atmosphère magique que cela confère, c’est calme, féérique et pourtant ça file des frissons en même temps. On ne sait pas trop sur quel pied danser, s’ébahir devant tout ça comme Noé ou frémir comme les autres vampires qu’on rencontre face à la peur qui règne de plus en plus dans leur monde.

La mangaka revisite avec talent le mythe des vampires ici, en gardant les ingrédients de base mais en nous emportant dans une direction surprenante. Les vampires sont ici les victimes d’une malédiction que seules les Mémoires de Vanitas peuvent briser. On découvre des vampires qui vivent dans la crainte de subir cette malédiction et qui ont peur de la seule source pouvant les guérir. De plus, les vampires qu’on croise jusqu’à présent sont très différents les uns des autres, avec des pouvoirs et/ou armes qui diffèrent de l’un à l’autre. C’est très intéressant et très bien fait.

On sent que Jun Mochizuki a digéré les influences de plein de mythes de la culture européenne. De plus, elle joue avec une grande facilité sur différents registres. Elle alterne mystère, action, humour, frayeur avec un certain talent. Si je ne suis pas fan de ses scènes de combats que je trouve un peu brouillonne et figée, ni de son humour que je trouve trop lourd (comme c’était le cas avec Pandora Hearts déjà…), j’aime l’ambiance mystérieuse et pesante du titre.

Pour finir, un petit mot sur les personnages qui sont loin d’être le point fort pour moi. Je n’ai accroché avec aucun d’entre des deux héros. Ils m’agacent chacun à leur façon. Vanitas est pénible tant il est arrogant et tout le temps excité. Il a un côté poseur qui m’insupporte. Noé, lui, est trop mou et naïf pour moi mais je reconnais que son passé à l’air intéressant. Heureusement l’ensemble des personnages qu’on croise à côté, et ils sont nombreux, me plaisent bien eux. Ils brossent le portrait d’une société éclectique.

Les Mémoires de Vanitas est donc une agréable surprise. Jun Mochizuki nous embarque dans un univers original et une histoire pleine d’action. Alors que première aventure se termine déjà à la fin de ce tome, un nouveau mystère plane déjà pour nous donner envie de vite lire la suite.

Tome 2

Avec ce deuxième tome, les dessins sont toujours aussi beaux et l’histoire toujours aussi prenante. L’ambiance devient plus en plus pesante et effrayante au fur et à mesure que la mangaka développe sont histoire. Elle s’intéresse désormais à l’origine de la malédiction qui fait basculer les vampires et l’ennemi commence à avoir un visage, ce qui tend encore plus le récit. L’univers s’enrichit encore. On découvre comment les vampires vivent au milieu de la populace mais aussi quelles sont leurs croyances.

Ce tome est aussi celui des révélations du côté des personnages. On en découvre plus sur Vanitas, son livre et son pouvoir mais surtout sur Noé. On voit son pouvoir d’archiviste à l’oeuvre et on découvre son passé à travers le personnage de Dominique que j’ai d’abord trouvée assez agaçante (un peu comme Vanitas) mais elle se révèle très intéressante. Grâce à elle, tout le petit monde est invité à une soirée « vampires » et les souvenirs de Noé refond surface le temps d’un long chapitre où l’on découvre la tragédie qu’il a vécue.

Cela donne un tome encore plus sombre et tendu que le premier où l’on commence à mieux comprendre les motivations des personnages et l’ennemi qu’ils vont devoir affronter.

Tome 3

Après un début brouillon, l’histoire repart de plus belle avec ce troisième tome. Nous continuons à en apprendre plus sur le monde des vampires en nous intéressant à leur reine mais aussi à son héritier protégé par le surprenant Ruthven. En parallèle, nous découvrons l’existence des Chasseurs de vampires ce qui ne me surprend pas outre mesure.

Les premiers chapitres clôturent l’histoire entamée dans le tome précédent mais sont quand même assez brouillon. A mon goût, ils manquaient un peu de fil directeur. De plus, l’humour lourd et mal à propos de l’auteure n’a pas aidé à rendre leur lecture plus fluide. Les questionnements des héros sur l’amour, la dépendance, ne sont pas très subtiles, ni les petits moments de fan services yaoisant qu’ils nous servent pour l’occasion. Je n’en suis pas fan personnellement.

Heureusement la deuxième partie du tome se veut plus intéressante dès lors qu’on s’intéresse à nouveau à la Malédiction qui pèse sur les vampires. On se demande pourquoi il y a une telle recrudescence d’incidents, si ce n’est pas dû à l’absence de la Reine, pourquoi des vampires disparaissent, si c’est la faute d’un certain Docteur connu autrefois par Vanitas, etc. Et dès lors, l’histoire redevient dynamique et donne envie de découvrir le prochain tome. Espérons que dans celui-ci l’auteure parviennent à maintenir un bon rythme tout du long.

Tome 4

J’ai trouvé ce tome bien meilleur que le précédent avec une histoire bien plus dynamique et mieux écrite. Tout d’abord l’enquête de Noé et Vanitas se poursuit. Leur duo est toujours aussi agaçant. Après le passé de Noé, c’est au tour de celui de Vanitas de se révéler. L’auteure revient notamment sur ses relations avec les chasseurs de vampires et avec le fameux Docteur Moreau. On s’enfonce de plus en plus dans les méandres de la pensée torturée de Vanitas dont les parents ont été tués par un vampire mais qui a aussi été sauvé par l’un d’eux et qui a une relation très ambigüe avec eux.

Les scènes d’action sont bien menées dans ce tome mais sont aussi trop souvent gâchées par un humour incongru qui n’y a pas sa place. La tension retombe alors trop rapidement pour quelque chose de plus léger, c’est dommage. Autant dans FMA l’auteure le faisait très bien, autant ici c’est plus que maladroit.

Côté personnage, j’ai aimé rencontrer le Capitaine Roland, un nouveau fort sympathique qui me plait grâce à sa force, sa jovialité et son esprit ouvert. Noé et Vanitas forment une bonne équipe avec les chasseurs de son équipe. J’ai eu plus de mal au premier abord avec le Docteur Moreau que je trouve particulièrement ridicule pour un méchant. De même, je n’ai pas été surprise de voir que l’intrigue autour des vampires disparus et de la reine absente se rejoignent ni de voir qui se cache derrière. C’était assez évident malheureusement. Du coup, j’espère que ses motivations seront un peu plus complexes.

Enfin le dernier chapitre pouvait paraitre anecdotique avec la sortie « en amoureux » de Vanitas et Jeanne mais en fait pas du tout, il révèle encore plus la machination de Ruthven et les sentiments ambigus de Vanitas qui se retrouve plus en elle qu’il ne le voudrait je pense. En plus cela se termine par une rencontre inattendue qui fait un bon cliffhanger pour le prochain tome.

Ma note : 15 / 20

7 commentaires sur “Les mémoires de Vanitas de Jun Mochizuki

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