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Back In Time #6 : Slam Dunk de Takehiko Inoue

Voici un nouveau numéro de Back in Time, un rendez-vous où je parle d’un ancien manga que je ne vous ai pas encore présenté ici et que j’ai déjà lu il y a quelques années. Je vous en présenterai le tome 1 à chaque fois et pas forcément plus. Il peut s’agir aussi bien d’un coup de coeur à l’époque que d’une lecture mitigée à qui j’ai envie de redonner une chance. Back In Time est donc l’occasion de remettre en avant des vieux titres parfois oubliés. J’espère que ça vous plaira ^-^

Je ne vous avais pas présenté de titres depuis MPD Psycho en février, mais avec la réédition en volumes doubles (?) de Kana, j’ai eu envie de relire mes tomes de Slam Dunk de Takihiko Inoue et donc de vous en parler. Me voilà donc replongée, 20 ans après l’avoir lu pour la première fois, dans les affres des matchs de basket de Sakuragi et Rukawa, ça ne me rajeunit pas tout ça ^^

Titre : Slam Dunk

Auteur : Takehiko Inoue

Éditeur vf : Kana (shonen)

Année de parution vf : 1999-2004 pour l’édition classique / 2019-2021 pour la star édition

Nombre de tomes : 31 – édition classique (série terminée) / 20 – star édition (terminée)

Histoire : Au collège, Hanamichi Sakuragi s’est fait jeter par 50 filles. Il est ensuite entré au lycée, mais il est resté sous le choc du refus de la 50ème fille qui lui a répondu : « Je suis amoureuse d’Oda du club de basket. » C’est alors qu’est apparue l’âme salvatrice : Haruko Akagi. Il a suffit que, dans le couloir de l’école, elle lui demande : « Tu aimes le basket ? » pour que son cœur s’enflamme. Les choses ne sont malheureusement pas si simples puisqu’elle est amoureuse d’un garçon qui ne le sait pas : Kaede Rukawa. Ce garçon, véritable as du basket-ball du collège, va devenir le grand rival de Sakuragi…

Mon avis :

Tome 1

Comme beaucoup de gens de ma génération je pense, Slam Dunk est le titre avec lequel j’ai découvert Takehiko Inoue, ce mangaka de génie qui allie superbe trait graphique, histoire prenante et bien raconté avec un humour léger mais désopilant. Chacun de ses titres m’a marquée et m’a passionnée lors de sa lecture.

Slam Dunk est un titre consacré au basket. On y retrace le parcours de deux rivaux Sakuragi et Rukawa, au sein de l’équipe haute en couleur de Shohoku. Rien ne me prédisposait à aimer ce titre, je n’ai pas une passion particulière pour le basket et encore moins pour les types qui se la jouent racailles. Et pourtant dès les premières pages, je suis tombée tête la première dans cette histoire. La faute à un savant mélange entre récit adolescent, amitié, passion pour le basket, rivalité et humour.

En effet, suivre les aventures de Sakuragi, c’est vivre avec lui ses années de lycée. Notre héros est un garçon qui sort du lot au lycée. Il est grand, baraqué et roux pour ne rien gâcher. C’est aussi un garçon au sang chaud qui démarre au quart de tour, mais qui au fond de lui est une vraie guimauve, surtout dès qu’il croise une belle fille. Et ici, il lui suffit de croiser la soeur du capitaine du club de basket, pour craquer directement et commencer à s’intéresser à ce sport pour l’impressionner.

Sur le fond, il n’y a donc rien d’extraordinaire, mais tout se joue dans la mise en scène. Tout d’abord, le héros est vraiment hors norme, très drôle avec son décalage caïd/grand romantique, impressionnant physiquement et plein de promesse dans son futur sport. La dynamique qui existe entre lui et son groupe de potes est excellente, elle apporte beaucoup d’humour au titre et j’ai pouffé de rire plus d’une fois grâce à eux. Le mangaka sait parfaitement allier petits moments sympa de la vie de lycéen à moments plus sérieux où tout se cristallise autour d’un moment clé de la vie des personnages. C’est alors que l’histoire bascule. On sent vraiment que le sport, et ici le basket, va revêtir une place prépondérante dans leur vie. C’est pourquoi, j’ai été ravie de voir Sakuragi à l’oeuvre dès ce premier tome. Alors oui, ce n’est pas parfait, loin de là, c’est un complet novice mais les promesses sont là, et puis il y a son rival Rukawa qu’il me tarde de voir à l’action ainsi que les futurs autres membres de l’équipe.

Graphiquement, on n’est pas encore au top de ce que peut faire Takehiko Inoue. On sent qu’on est sur une oeuvre du début des années 90, c’est très marqué vestimentairement mais aussi dans les coiffures, les visages, les poses. Moi, j’aime bien ce côté old school et on sent déjà de vraies promesses sur les phases de jeu. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à le voir transformer son dessin lors des phases plus légères pour introduire des SD ou des mimiques tordantes.

Pour moi, Slam Dunk a gardé toute sa fraicheur d’il y a 20 ans. C’est un titre très bien construit, qui embarque dès le premier tome dans son univers à la fois drôle et sérieux grâce à la passion naissante ou déjà présente des héros pour le basket. Cette fable adolescente a donc encore de beaux jours devant elle, surtout avec la réédition en cours chez Kana.

Tome 2

Suite direct du premier tome, ce tome 2 se révèle très intéressant lui aussi et conserve les mêmes qualités. C’est drôle, couillu et bien narré, avec en prime plus de phases de basket mises en scène. C’est très classique mais je m’amuse de voir comment Sakuragi intègre peu à peu le club et se coule dans la peau d’un basketteur. Pour autant, ce n’est pas encore un mordu de ballon, il reste fidèle à lui-même et c’est toujours Haruko qui l’intéresse le plus, mais il lui suffit de voir Rukawa jouer pour que le sang bouillonne en lui. J’aime la façon dont Inoue sème les graines pour sa future passion.

C’est clairement un titre d’hommes, plein de testostérone et de sueur, les bagarres sont fréquentes, les mecs sont tous des armoires à glace. Ça donne un petit côté caricatural qui m’amuse beaucoup. Le mangaka a bien ancré son récit dans son époque, celle où les yankees faisaient la loi dans certains lycées, mais ici c’est fait avec beaucoup de bonhommie. Et ça permet de bien relâcher la pression après certaines phases plus intenses.

Inoue continue donc à allier humour et sérieux autour de la future passion du héros. Les choses continuent à se mettre en place tranquillement. On croise de nouveaux personnages (l’entraineur de l’équipe, le bras droit du gorille, son meilleur ami) et on voit peu à peu ce sport en action, ce que j’adore personnellement. Il me tarde vraiment de voir l’équipe se former et jouer ensemble, et plus seulement ces petits instantanés du quotidien ^^

Tome 3

Inoue garde le rythme. Les premiers pas de Sakuragi dans le monde du basket se poursuivent. Il semble avoir convaincu le gorille de sa motivation. Le mangaka nous livre donc un tome d’apprentissage qui pour moi fait toujours partie de l’introduction. On n’a pas encore vu Sakuragi jouer, mais c’est bien aussi de nous montrer que ça ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot et que ça prend du temps. Il doit encore apprendre les bases, après le dribbles et les passes, voici venu le temps des premiers tirs avec le lay-up. On sent l’auteur qui aime ce sport ou s’est documenté parce qu’on nous explique bien cette technique, pour autant ce n’est pas du tout indigeste. Au contraire, le titre reste sur ce très bel équilibre entre sérieux et humour. Il y a toujours les pitreries de Sakuragi, qui cherche Rukawa et met en boîte le Capitaine. Mais il y a aussi de plus en plus un vrai sérieux sur les phases de basket parce que les personnages eux-même prennent ce sport à coeur et ça me plaît. De la même façon, je trouve l’équilibre toujours aussi réussi entre le sport, passion des héros, et bien sûr leur vie de lycéens. J’aime voir les amis de Sakuragi, j’aime le voir dans son rôle de yankee au coeur de guimauve et j’aime les rencontres qu’il fait. La fin promet une suite avec encore plus de basket et surtout enfin un vrai match, vite vite !

Tome 4

Un tome entier consacré à un match, le pied ! Et en plus, il n’est pas fini ^^ Je me suis vraiment régalée de bout en bout et surtout beaucoup amusée grâce aux pitreries de Sakuragi sur le banc de touche. Shohoku affronte Ryonan, l’une des meilleures équipes du département et c’est un match compliqué car ceux-ci sont au top. Leur capitaine peut en redire au Gorille et leur star, Sendo, est tout aussi bon si ce n’est meilleur que Rukawa. Le choc est rude au début. Inoue met parfaitement en image le dynamisme de ce match à travers des scènes clés mettant en lumière le talent et la vivacité de chacun. On admire leur tonicité, l’habileté de leur technique, la fermeté de leur physique. C’est extrêmement prenant et comme une simple déculottée ne suffirait pas, le match bascule à un moment pour changer de dynamique, ce qui donne de nouvelles scènes magiques. Pendant ce temps, sur le banc de touche, c’est Sakuragi qui régale et mon dieu comme j’ai pu rire de toutes ses frasques. C’est de l’humour bas de plafond et gras comme j’aime, j’adore. Cependant, le mangaka comprend qu’au bout d’un moment, le lecture risque de se lasser et dans un dernier retournement de situation, il fait enfin rentrer sur le terrain celui qu’on attendait. Mon dieu, comme j’ai hâte de le voir vraiment se frotter aux joueurs de Ryonan qui semblent, pour certains, l’avoir bien remarqué.

Tome 5

Encore un tome consacré au match Shohoku-Ryonan et c’est passionnant à suivre. Le mangaka sait parfaitement rythmer son histoire, mélangeant moments fatidiques avec moments plus calmes et même moments de franche rigolade. Il alterne l’ensemble d’une main de maître l’air de rien. Du coup, alors que les minutes mettent du temps à défiler l’histoire reste fluide et très agréable à lire. Ici, Sakuragi est enfin entrer sur le terrain et c’est l’occasion pour nous de le voir progresser en direct tandis qu’il se frotte à des adversaires de haut niveau. Le rendu, graphiquement parlant, est déjà assez impressionnant, même si on sent encore une certaine rigidité dans le trait d’Inoue par rapport à la suite. Cependant, le dessin vibre d’intensité aux moments clés. Et pourtant, quelques instants plus tard, on peut se retrouver face à une scène qui va nous faire nous bidonner. C’est tout le talent du dessinateur. La mise en scène à la fois drôle et sérieuse du match est très réussie. J’adore la rivalité entre Sakuragi et Rukawa au sein de la même équipe, mais aussi celle entre Sakuragi et Sendo de l’équipe adversaire. La dynamique est encore meilleure quand on a les 3 piliers de Shohoku sur le terrain : le Gorille, Sakuragi et Rukawa, mais là on redevient sérieux. Il ne reste plus que quelques minutes à jouer, j’ai hâte de voir ce que ça va donner, le suspens aura été tenu jusqu’au bout.

Tome 6

Un premier arc de l’histoire se clôture ici avec le final du match contre Ryonan. Celui-ci est dantesque avec un suspens incroyable jusqu’au dernier moment. On sent le sang et la sueur des héros sur le terrain de basket. Les personnalités s’affirment en même temps que les techniques. J’espère bien que les différents joueurs vont se recroiser d’ici la fin de la série parce que c’était un summum ce match !

La seconde partie du tome est plus calme. Elle annonce une nouvelle phase dans l’histoire : l’entrainement de l’équipe en vue d’un prochain tournoi. Pour cela, il faut la renforcer. On va donc rencontrer un nouveau joueur très prometteur, qui le sera aussi bien sur le terrain que dans les vestiaires, pour faire la paire niveau bêtises avec Sakuragi. J’aime que le mangaka allie comme ça humour et sérieux dans chaque phase de son histoire. Ici, on sent un vrai potentiel avec ce nouveau duo de garçons gaga d’une fille qui ne veut pas d’eux. Enfin, les petits moments du quotidien qui sont insérés ici font du bien aussi pour reprendre notre souffle entre deux périodes intenses. Ainsi c’était fort amusant de suivre Sakuragi dans l’achat de ses premières baskets ou de voir Miyagi se disputer avec la racaille du lycée.

Takehiko Inoue continue à me vendre du rêve sur sa série de basket lycéen et j’espère bien le voir continuer sur sa lancée.

Tome 7

Quel tome de fou ! Inoue nous livre ici des chapitres dans la plus pure tradition du furyo, ses combats entre gangs rivaux au Japon, et loin de faire tâche, c’est passionnant à lire !

Sakuragi doit faire face au retour de Miyagi dans l’équipe, sauf que la forte personnalité de celui-ci s’achoppe avec la sienne. Il faut donc qu’ils trouvent un terrain d’entente, ce qu’ils font de manière assez drôle autour de leurs amours déchus. C’est la naissance d’un nouveau duo de comique dans l’équipe de Shohoku, ce dont elle n’avait peut-être pas forcément besoin.

Sauf que Miyagi était absent parce qu’il avait eu des soucis avec un loubard et ce dernier est allé s’adresser à bien plus fort que lui pour l’aider. Les voilà qui débarquent en force dans le gymnase pour régler leur compte. Le mangaka met en scène un moment d’anthologie où nous avons une équipe soudée qui tente de résister à la pression des loubards en face d’eux pour ne pas ficher en l’air leur participation au prochain tournoi, tandis que les gros bras en face ne veulent qu’en découdre. C’est excellent ! La narration est incroyable, on passe du comique au sérieux en moins de deux, on alterne les mises en avant des personnages, chacun défendant son beefsteak du mieux qu’il peut avec ses qualités intrinsèques.

Alors qu’à la base, je ne suis pas une fan de furyo, j’ai vraiment adoré ce tome où l’esprit d’équipe de l’ensemble des joueurs de Shohoku du plus fort en baston au plus faible a brillé. Excellent !

Tome 8

Renversement complet de genre dans ce tome, après le furyo (toujours présent) place au récit d’un passé dramatique. Décidément, quel conteur ce Takehiko Inoue !

La bagarre entre les joueurs de Shohoko + les amis de Sakuragi et les loubards menés par Mitsui, le rival de Miyagi est à son comble. Les coups pleuvent et ça fait mal. Mais le plus douloureux n’est pas dans les coups échangés mais dans la raison de ceux-ci. En effet, l’on découvre à ma plus grande surprise de Mitsui est un ancien du club qui a dû arrêter suite à une blessure.

C’est l’occasion le temps d’un tome de revenir sur les premiers jours de Mitsui, Kogure et Akagi au club de basket du lycée, le temps d’une séquence émotion très réussie qui m’a presque arrachée quelques larmes. Le mangaka y insère tout ce qui fait la force des manga sportifs : passion pour leur sport, volonté de tout donner, de se dépasser et de ne pas abandonner, et soutien des coéquipiers.  J’ai adoré ! Mitsui est un personnage, finalement, complexe comme je les aime. C’est un ancien excellent joueur que le destin n’a pas épargné et qui désormais s’en mord les doigts et le fait payer au monde entier. Mais il suffit de la bonne rencontre pour le remettre dans le droit chemin et je pense que c’est le cas dans les ultimes pages.

Après ces deux tomes aux émotions extra fortes, un sérieux virage se prépare pour l’équipe. J’ai hâte de voir ça !

Tome 9

Ça y est Inoue est arrivé à nous présenter les personnages majeurs de l’équipe qu’il voulait former à Shohoku, il est donc désormais tant de se tourner vers quelques matchs !

J’ai adoré les tomes précédents, vous le savez, mais j’étais aussi assez impatiente de voir la nouvelle formation au complet sur un terrain. Heureusement Inoue ne nous fait pas attendre et puisque maintenant Mitsui est prêt à rejoindre l’équipe, il n’y a plus de raison de ne pas les mettre en action.

Avec ce nouveau 5 majeurs, Akagi a du boulot comme il le dit. Il doit faire de ces 4 têtes brûlées de vrais coéquipiers. Tout commence par un match contre Miurada où l’entraineur a d’abord décidé de leur faire payer leur dernière bagarre avant de les faire rentrer. Mais avec le mangaka on comprend vite que tout n’est pas magique. Ce n’est pas parce qu’on a envie que tout roule que ce sera le cas. Et notre héros Sakuragi va se retrouver face à un mur, lui qui n’est pas habitué aux matchs, il fait faute sur faute et en reçoit en prime qui ne sont pas vues par l’arbitre ce qui a le don de l’agacer. Shohoku a donc beau être impressionnant grâce à ses autres joueurs, Sakuragi, lui, a du boulot.

C’est bien vu de la part de l’auteur. Il satisfait tout le monde. On a d’un côté droit à des scènes impressionnantes grâce aux joueurs expérimentés qui font ainsi avancer et remarquer leur équipe. Et de l’autre, on a le héros en plein apprentissage, qui rumine, se pose des questions et demande de l’aide.

Le rythme est très bon également. On se s’attarde pas plus longuement qu’il ne le faut sur le premier match et les autres sont passés vitesse grand V car ce n’est pas le sujet ici. Du coup, on ne s’ennuie pas. On passe aussi d’une ambiance à l’autre : moments de vie lycéenne, phases intenses pendant les matchs, questionnement, mais aussi entrainement pour chacun. Slam Dunk est une vaste fresque de vie lycéenne et pas juste un banal titre sur le basket !

Tome 10

Dernier tome que j’avais dans cette ancienne édition et quel tome ! Comme on pouvait le pressentir, l’auteur s’en donne à coeur joie maintenant que son équipe est constituée. Après lui avoir fait gravir les marches tournoi à vitesse grand V, les voici parmi les 8 meilleures équipes à affronter Shoyo, celle qui est arrivée en 2e l’an passé, la marche est haute !

Inoue nous gratifie encore d’un match orchestré d’une main de maitre. Les premiers temps sont compliqués voire incertains pour nos joueurs que le stresse gagne. Il faut donc une prouesse individuelle pour réveiller tout le monde. Et une fois que c’est le cas, on se retrouve avec un match beaucoup plus équilibré, passionnant à suivre, car chacun est mis en avant à tour de rôle, montrant ainsi le domaine dans lequel il excelle. Inoue parvient à rendre ce match parfaitement ludique même pour ceux qui n’y connaissent pas grand-chose au basket, parce que les enjeux sont certes sportifs mais avant tout humain. Il s’agit de se dépasser soi-même, de soutenir son équipe, de vaincre son adversaire.

La variété des actions, des scènes de jeu et l’alternance avec de brefs moments dans le public où sont les joueurs d’autres grandes équipes commentant le match, rend celui-ci encore plus dynamique à suivre. Si on ajoute le talent toujours plus grand du mangaka pour dessiner ces joueurs en pleine action, on frôle le tome parfait parce que c’est vraiment un régla de suivre un match à l’issue incertaine où les joueurs des deux camps se donnent à fond, sans que ce soit complètement irréaliste en plus. Ma seule, mais immense frustration, c’est que je n’ai pas la suite sous la main et que l’attente va être longue puisque je dois désormais attendre que la nouvelle édition de Kana arrive à ce stade…

SUITE DANS LA STAR ÉDITION

Tome 7

Après avoir fini les tomes de l’ancienne édition que j’avais, je bascule donc dans la star édition, sorte d’édition quasi double que propose Kana depuis l’an passé (2019). Ce tome est à cheval sur le tome 10 de l’ancienne édition que j’ai lu précédemment et la suite. Ceci étant posé voyons de quoi parle ce nouveau tome.

Ça y est, il est l’heure du grand match entre Shohoku et Shoyo, celui nous occupera pendant tout le tome et quel match ! Il est palpitant ! Takehiko Inoue joue vraiment bien la carte du dynamisme en rythmant à merveille les différentes phases du jeu. Il joue avec nos nerfs comme les joueurs jouent avec le ballon. Il fait mener les équipes à tour de rôle, met en avant les joueurs à tour de rôle, tout en expliquant au fil du jeu des éléments clés pour comprendre ce sport. C’est très bien fait et astucieux. J’aime beaucoup le fait que chaque joueur ait son rôle à jouer et que l’auteur nous amène à comprendre à quel poste et dans quel type de jeu il est le plus à même d’aider son équipe. En cela, l’équipe de Shoyo leur oppose le jeu parfait. Ce sont des joueurs bosseurs qui savent pourquoi ils sont là et qui vont les pousser dans leurs retranchements, ce qui est parfait pour les faire évoluer. C’est donc un match palpitant où comme les joueurs l’on va bien transpirer.

Dans le détail, j’ai aimé que le héros soit celui qui galère le plus malgré son auto-proclamation de génie du basket. J’ai aimé qu’on mette en avant le talent d’un joueur comme Miyagi, qui est redoutable malgré sa petite taille. Les coups de génie de Rukawa sont bluffants également. La solidité du Gorille est rassurante. Et enfin, quel beau moment offre le mangaka à Mitsui, c’est déchirant ! Vraiment il y a un très beau travail sur les personnages durant ce match.

Graphiquement, c’est également une tuerie. On ressent tous les impacts et rebonds du ballon, la virilité et la vivacité des contacts et la fatigue qui transpire des personnages au bout d’un moment. C’est saisissant comme Inoue parvient à rendre son match vivant pour le lecteur. Il a fait des progrès fous depuis les débuts de la saga et je n’ai pas encore vu la suite.

Ce nouveau tome de Slam Dunk n’est pas une révélation mais il confirme tout le bien que je pense de ce titre. Inoue est génial pour retranscrire l’ambiance d’un match de basket lycéen et toutes les interactions que ça appelle. Vivement la suite !

Tome 8

Place au match face à Kainan, l’équipe la plus forte jamais rencontrer par nos jeunes rookies. Alors qu’on aurait pu penser avoir tout vu avec le match précédent contre Shoyo, l’auteur montre qu’il en a encore sous le pied en présentant un affrontement totalement différent sur le fond et la forme.

Plus de stress, nous avons une équipe de Shohoku complètement décomplexée face à Kainan et ce dès les premières phases de jeu. Ça donne une dynamique folle au titre. Cependant, j’ai aussi trouvé que du coup, ça manquait un peu de tension. Avec les trois rookies sur le terrain et leur rivalité, l’auteur instille trop d’humour et c’est lourd. Ça fait paraitre le titre léger quand il ne devrait pas l’être et le sérieux du match précédent m’a manqué un temps.

Cependant, j’ai aussi aimé cette différence et cette absence de répétition. Ça a permis de voir les personnages différemment, plus comme des lycéens que comme des surhommes. Par exemple, c’était surprenant dans le match d’avant de voir Sakuragi aussi fort alors qu’il ne joue que depuis 3 mois, ici on remet les choses à plat et ça change tout.

Ensuite, l’auteur n’en reste pas là, il ajoute une dose de drame à point nommé pour relancer notre intérêt pour ce match un peu mal parti. L’un des joueurs clés de Shohoku se blesse et il faut combler son absence. Le match s’emballe alors et le mangaka nous offre un rare moment de bravoure pour Rukawa, personnage que je trouve un peu effacé et délaissé dans l’histoire jusqu’à présent malgré son aura. Là on comprend mieux pourquoi tout le monde parle de génie. Il est bluffant et laisse tout le monde sur le cul ! J’ai adoré cet enchainement de techniques de fou et de moments de génie. Certes c’est complètement surréaliste surtout avec un jeu aussi perso, mais c’est fantastique à voir mis en scène.

Inoue n’est pas encore au top graphiquement, j’ai trouvé plusieurs maladresse dans les postures de Rukawa, dans ses regards et expressions quand il n’était pas en action, mais que de progrès par rapport au début. Il a gagné un dynamisme et une finesse que je n’aurais pas cru possible, et ce n’est pas fini !

Encore un tome où je me suis régalée. J’ai trouvé le début sympa mais un peu en-dessous, cependant la fin de folie que nous propose Takehiko Inoue efface tout. Vive Rukawa !

Tome 9

Pendant du tome précédent, nous sommes dans le coeur de la série avec ce tome consacré au match face à Kainan et Inoue s’en donne à coeur joie.

Fan de basket, vous allez vous régaler avec ce match au suspense haletant jusqu’au dernier moment. Le mangaka a rendu celui-ci presque palpable. On sent toute la fougue, l’énergie, la sueur et la douleur qu’y mettent les joueurs jusqu’à l’épuisement. Les phases de jeu sont ultra réalistes grâce à un choix de cadrages très vivant. Inoue capte les moments clés du match, mettant en avant chaque joueur à tour de rôle. Mais ce ne sont pas des surhommes et on sent également le poids de la fatigue sur eux avec les erreurs que cela fait commettre. Cependant, ils donnent tout jusqu’au bout du bout de leurs forces, ce qui les rend encore plus sympathique.

En effet, ce match n’est pas seulement là pour nous montrer une superbe performance sportive, il est également là pour souder encore plus l’équipe de Shohoku. On a pour cela un Gorille qui va jusqu’à jouer malgré sa blessure, un Rukawa qui va presque « mourir sur scène », un Mitsui qui va vaincre ses blocages, ou encore un Miyagi qui va faire preuve d’un sens du jeu de génie jusqu’au bout. Mais ces deux derniers sont un peu en retrait ici. L’attention est focalisée sur Hanamichi, la révélation de ce tome. En plus d’être le clown et le foufou de service, il va petit à petit montrer un sens du jeu et de l’observation incroyable. L’auteur ne dit rien mais il montre savamment son héros grandir, observer, réagir, aider ses camarades et ainsi il lui donne une nouvelle dimension. Dans ce match, l’air de rien, Hanamichi trouve une place de plus en plus centrale dans l’équipe. On sent parfaitement poindre en lui toutes les qualités pour en faire un excellent meneur et on a hâte de voir ça. Le match devient alors superflu face à tout ce qui se passe entre les héros et à l’intérieur de chacun.

Ce fut donc un moment charnière de l’histoire de Slam Dunk, un match d’anthologie, palpitant jusqu’au bout grâce à une mise en scène parfaitement pensée, et surtout un très beau moment dans la construction des personnages. Les derniers chapitres amorcent également un changement au sein de l’équipe qu’on a hâte de voir. Inoue maîtrise vraiment à la perfection sa narration. Je serai un peu plus sévère par contre au niveau des dessins car plusieurs fois les expressions des visages m’ont perturbées à la lecture par leur manque de finesse et de joliesse. Il me semble que c’était mieux dans les chapitres précédents ou bien c’est moi qui ai oublié et ne me rappelle que de son dessin actuel.

Tome 10

Avec Takehiko Inoue, il n’y a jamais de temps, au sens propre du terme. A peine a-t-il terminé un match épique qu’il utilise le temps de récupération nécessaire par la suite pour faire encore monter d’un cran son histoire. Quel talent !

Avec sa couverture, mettant en avant Sakuragi s’entrainant dehors torse nu sous un panier, le mangaka donne le ton. Il a décidé de faire passer son héros au stade suivant. Cependant, il ne compte pas de suite le transformer en héros. Il prend son temps, pose les bases et remet les choses en perspective à l’aide d’une narration aux petits oignons. En effet, on a toujours vu Sakuragi comme le pitre de service et face à tous les cadors qu’il côtoie on pouvait se dire qu’il faisait petit bras dans l’ensemble à part quelques rares éclairs de génie. Mais l’auteur rappelle subtilement depuis combien de temps il joue et où il est parvenu. On comprend alors tout le talent du joueur malgré son côté bravache qui nous fait tant rire. Il est temps alors pour un entraînement intensif visant à l’affuter et le préparer pour la relève.

J’ai beaucoup aimé la façon du mangaka d’amorcer cette phase très importante. Le match d’entraînement face aux terminales avec Mitchi qui le coache l’air de rien est excellent, de même que les petits entraînement avec Akagi où on ressent toute la bienveillance de ce dernier, et l’envie d’apprendre du premier. Ils ont bien évolué et tout le monde a compris l’importance de Sakuragi. Alors oui, c’est moins intense que d’autres moments de l’histoire, mais c’est très bien travaillé et surtout cela promet un gros jeu quand il sera prêt.

Quand il sera prêt, oui, parce qu’avec tout l’humour dont sait faire preuve Inoue, il arrive bien sûr une série de tuiles à l’équipe ^^! Tout d’abord Sakuragi loupe le match suivant mais ses camarades laminent l’équipe en face montrant leurs progrès. C’est un épisode assez rapide car peu nécessaire à la construction de l’histoire. Le match entre Ryonan et Kainan est, lui, bien plus intéressant à suivre même si l’auteur ne s’y attarde pas aussi longuement que sur d’autres. Cependant cela permet de voir la belle passation de témoin entre Maki et Sendo, les deux rivaux, sous le regard d’un petit nouveau, Fuku-chan, très prometteur. C’est un superbe match, qui ressemble par certains côtés à ceux de Shohoku parce qu’il est indécis jusqu’au bout et qu’on voit les joueurs donner tout ce qu’ils ont. Inoue reprend les mêmes ingrédients pour la plupart de ses matchs mais ce n’est pas grave, ça claque bien !

Maintenant tout est prêt pour le gros affrontement entre Ryonan et Shohoku : Sakuragi est affuté, Sendo a pris la relève, et les autres se tiennent en embuscade. Oui, mais ! « Un drame » se produit chez Shohoku qui va peut-être venir perturber le jeu de nos joueurs, en bien ou en mal, nous le verrons la prochaine fois. Quel sens du suspense et de la narration chez ce mangaka en tout cas, parce que ce nouveau bouleversement m’a pris totalement de court.

Ce tome est une belle transition après la lente montée en puissance de l’équipe. Il permet de poser un peu le rythme, de rabattre les cartes et de préparer la suite. C’est toujours étonnamment bien raconté que l’on soit dans des phases très rythmées et intensives comme lors des matchs, ou dans des moments censés être plus calme lors de la préparation. Inoue maîtrise son intrigue de bout en bout.

Tome 11

Moins flamboyant que les précédent, ce nouveau tome reste encore de grande qualité, montrant une équipe de Shohoku en proie à de grandes difficultés face à Ryonan avec l’absence de leur entraîneur mais ne se laissant pas abattre pour autant.

Ce tome est entièrement consacré à l’affrontement qu’on attendait entre les deux équipes de géants. Inoue fait encore le job en proposant un match épuisant et à rebondissement. Mais j’ai trouvé cette fois que c’était moins intense, plus calme. On ne voit presque que quatre joueurs sur le terrain au lieu des dix qui y sont présents et c’est un peu dommage, même si ça permet de mieux développer leur psychologie.

Place d’abord au duo Akagi/Uozomi, les deux capitaines qui s’affrontent. Pour la première fois, on découvre un Akagi peu sûr de lui, qui a du mal à se remettre de sa blessure et qui vacille en l’absence de son coach. J’ai trouvé intéressant de découvrir cette nouvelle facette. Uozomi, lui, se révèle un adversaire de taille, qui aime en plus titiller son adversaire, mais il en a le droit tant il est impressionnant.

Ce sont ensuite deux rookies qui sont mis en avant : Sakuragi et Fukuda. Au fil des tomes, on découvre vraiment de plus en plus un Sakuragi qui prend le basket très au sérieux. Face à un Fukuda, à qui on a longtemps interdit de jouer et que ça démange de toucher la balle, il est largement en-dessous, ce qu’il vit mal. C’est la première fois, je crois, qu’on voit un Sakuragi aussi mal. Il subit une vraie humiliation et ça fait mal pour lui. Mais pour le lecteur, c’est super de le voir touché autant car sa montre combien la passion pour ce sport l’a pris aux tripes. Fukuda, lui, est un excellent rival, vif, ingénieux, aimant charrier lui aussi. Il lui met la pression juste comme il faut.

Le revers de la médaille de ce choix scénaristique, c’est que l’ambiance est un peu plombante. Ça va mal pour Shohoku qui se fait mener par le bout du nez dans le match. On n’a pas encore vu ce dont il sont capables et les autres joueurs, qui sont capables de coups de génie, disparaissent sous cette morosité ambiante… Par exemple, depuis toujours les fans de la série me parlent de Rukawa, or depuis le début de la série, je l’ai rarement vu briller sur le terrain, c’est dommage. Mitsui et Miyagi sont aussi des cadors dans leur genre mais on ne les voit quasiment pas jouer dans le match pour le moment. Ça me manque vraiment. Il y a besoin d’un bon coup dans la fourmilière pour secouer tout ça !

Petite déception aussi graphiquement, je m’attendais à une évolution plus flagrante, or depuis quelques tomes c’est un peu le calme plat et on est loin du niveau actuel d’Inoue. Ce n’est pas moche, mais c’est un peu statique et répétitif, notamment du côté des regards qui manque de variété et d’intensité ^^!

Un tome encore une fois sympa à lire mais pas le match que j’attendais. Ça manque un peu d’intensité sur le terrain à mon goût pour le moment. Par contre, les doutes des personnages font plaisir à voir et proposent un joli challenge.

Tome 12

Deuxième partie du match contre Ryonan. Il m’avait manqué quelque chose la dernière fois, ce manque est totalement corrigé dans ce nouveau tome, bien plus dynamique. La dernière fois, nous n’avions vu qu’Akagi/Uozomi et Sakuragi/Fukuda. Inoue corrige cela et on voit enfin les autres joueurs briller à leur tour, rendant le match bien plus palpitant.

Les premiers temps, ce sont Rukawa et Sendo qu’on voit enfin sur le devant de la scène. Je trouvais étrange la dernière fois qu’on ne les voit pas plus, c’était pour mieux faire sentir leur montée en puissance et mettre en scène un duel dantesque célébrant l’évolution de Rukawa comme joueur, qui rejoint Sendo au sommet, malgré son jeune âge. C’est superbe à suivre et très fort émotionnellement ! On vibre avec eux.

La narration devient elle aussi plus variée, du coup le match fait plus sensation. Inoue s’amuse même par moment à ajouter comme une voix off pour commenter rapidement le match et ses ellipses. Ça change toute la donne et ça rend ce moment sportif moins linéaire, ce que j’apprécie. J’ai ainsi eu une sensation plus positive lors de la lecture de ce 12e tome. A l’image des joueurs, c’était plus vif, plus rapide, plus palpitant aussi, plein de rebondissements avec des joueurs qui donnent tout et qui ont la rage de vaincre. Enfin ça transpire enfin par tous les pores et on le vit avec eux.

Inoue se joue également de nous, faisant éclater son talent. Il a un sens du rythme de folie. C’est également un grand metteur en scène qui sait attendre le bon moment pour faire briller tel ou tel joueur et ici on est verni puisqu’ils y ont tous droit à tour de rôle. C’est magique. Il y a aussi une montée en tension intense. C’est une vraie leçon de basket à laquelle on assiste. Personnellement, j’ai adoré.

Du coup, on lit ce tome en ayant peur que n’importe laquelle des 2 équipes perde tant on s’est attaché aux deux. Le plus parlant, c’est la transfiguration d’Uozomi qui connait une montée en puissance personnelle de folie pendant match. Inoue profitant de celui-ci pour construire un grand personnage ! J’ai trouvé ça fascinant. Ainsi même si on est maintenant dans les dernières minutes, le match loin d’être terminé et je sens que le prochain tome va être tout aussi intense !

Vous l’aurez compris, j’ai trouvé ce nouveau tome plus qu’excellent. Inoue est un auteur vraiment très complet qui maîtrise tous les aspects de son art. C’est bluffant !

Tome 13

Un tome entier consacré aux dernières minutes d’un match, il fallait oser, Inoue l’a fait et avec quelle maestria ! J’ai tout aimé dans ce tome : l’intensité du jeu, sa surprise, les focus sur les personnages, la dramatisation de ce qui se déroulait et la belle leçon finale. Ce fut magique.

Inoue est vraiment un grand conteur et surtout un grand metteur en scène. Il orchestre ses dernières minutes de main de maitre, faisant monter la tension un peu plus à chaque instant. Il laisse jusqu’au bout planer le doute sur qui va l’emporter et comme aucune des équipes ne démérite, il est dur de faire son choix. Chaque action est un moment de folie où les joueurs mettent toutes leurs tripes. Ils ne fonctionnent plus qu’à ça d’ailleurs tellement ils sont épuisés et l’ont ressent vraiment cela aussi dans leur course plus saccadé que dans leur corps dégoulinants de sueur. Mais cela rend tout encore plus intense.

J’ai vraiment vibré tout au long de ma lecture. J’ai longtemps aimé la rivalité mise en scène entre Sendo et Rukawa, que j’espère bien voir s’affronter à nouveau. Ce sont deux pointures avec de sacrés caractère. Mais je n’ai pas été surprise par le lent mais sûr basculement et changement de focus dans la deuxième partie du tome, qui remet le héros de cette histoire au centre du jeu, et démontre qu’il ne faut jamais sous-estimer son adversaire, même quand on a un plan bien rodé.

Pour autant malgré toute cette tension, l’auteur n’oublie ni l’émotion ni l’humour. Émotion, il y a quand on voit combien les joueurs se soutiennent entre eux sur et hors du terrain. Humour, il y a avec les frasques de Sakuragi toujours indécrottable pour ça, il ne peut s’empêcher de charrier les autres et en particulier Rukawa. Mais ce sont des moments qui permettent agréablement de souffler. Car l’intensité que l’on ressent et qu’on vit à travers chaque action, chaque point marqué, puis repris, pourrait vite être pesant sans cela.

La grammaire graphique du mangaka est également au top dans ce tome avec des jeux de caméra, des échanges de regards et des séquences magiques où s’enchaînent les différents de point de vue. C’est extrêmement fort et il a en plus le culot et la force de le réitérer à chaque point marquant. Incroyable ! Le chapitre qui clôt le match est d’ailleurs un petit bijou muet qui m’a mit la boule au ventre, tout comme l’hommage à Kogure ou encore. Magique !

On pourrait en parler longtemps mais ce tome prouve encore combien Slam Dunk est un manga majeur à posséder pour tout fan de titres sportifs et bien plus. La maestria graphique et scénaristique de Takehiko Inoue est grandiose !

Tome 14

Après des tomes aussi intense, l’auteur, comme lors d’un match, fait le choix de temporiser. C’est donc moins passionnant mais tout aussi intéressant.

Shohoku est désormais qualifié mais ça ne s’arrête pas là, il reste énormément à faire, notamment pour nos deux stars, ce que l’auteur va s’appliquer à nous démontrer. Et puis, même s’ils ont rencontré des équipes très fortes, le niveau national n’a rien à leur envier au contraire, il est donc temps de rencontrer de nouvelles figures qui vont leur en mettre plein la vue. Voilà les deux axes de ce tome.

J’aime adoré découvrir le passé de l’entraîneur en parallèle du développement des deux héros qui vont franchir une nouvelle étape dans leur carrière de joueur de basket. Anzai était un personnage sympathique mais un peu lointain jusqu’à présent, je le trouve bien plus humains désormais, ce n’est plus seulement une figure humoristique ou paternelle. C’est un peu pareil avec Rukawa, qui était avant tout une figure rhétorique mais manquait de corps. Là, en le voyant douter, se questionner et surtout se passionner et chercher à évoluer, il prend enfin la consistance qu’il lui manquait et transcende le stade de rival de Sakuragi ou de génie de l’équipe. Enfin, il y a la question Sakuragi. Ce grand novice est celui qui a le plus de potentiel mais c’est aussi celui qui a le plus de boulot. C’était une riche idée de lui faire subir un entraînement individuel au tir et en même temps c’était vraiment nécessaire. Un moment un peu technique mais intéressant.

Découvrir d’autres têtes d’affiche était aussi un élément essentiel ici pour relancer l’histoire, et ma foi, c’est plutôt bien fait. Inoue utilise pour cela des personnages un peu secondaires à l’intrigue, c’est bien vu. Il recycle ce qu’il a créé et les utilise à bon escient. Bien sûr, ces nouveaux visages sont encore bien vagues. Ils ont du potentiel mais restent juste des figures lointaines pour l’instant. Je demande donc à voir, mais ils risquent de donner du fil à retordre à nos joueurs.

Tout cela manquait un peu de folie mais était indispensable pour faire évoluer l’équipe et donc le récit en attendant le tournoi national. Alors certes, c’est moins flamboyant, plus terre à terre, mais Inoue balance quand même bien les choses, enchaînant les sujets avec fluidité et facilité, comme si tout était logique. Il sait s’attarder sur ce qui compte et accélérer sur ce qui est plus secondaire, la preuve d’un auteur qui maîtrise à merveille son oeuvre.

Le mangaka nous offre donc un tome de transition de qualité qui sait faire avancer l’histoire, et surtout les personnages dans la bonne direction, développant notamment ceux qui manquaient encore un peu de corps. J’ai hâte de voir le résultat de cette nouvelle évolution.

Tome 15

Takehiko Inoue franchit une nouvelle étape dans sa série et dans sa carrière avec les chapitres de ce tome. Il semble avoir fait un nouveau bond en avant graphique et il est toujours aussi solide scénaristiquement parlant nous offrant des moments d’une grande maîtrise.

Shohoku est désormais sur les rails pour le tournoi estival interlycée où ils vont affronter la crème de la crème des joueurs. Cependant classé rang C pour leur part ils vont l’avoir un peu mauvaise et les débuts de leur premier match va être rude.

Inoue nous offre un tome très bien équilibré où il mélange premier match au niveau national et évolution des personnages. Il est plus sérieux que les fois précédentes et même si l’humour est encore là, on sent que cette fois on a franchi une étape. La meilleure preuve en est son héros, Hanamichi, qui si il cherche à nouveau des noises à ses adversaires prend de plus en plus conscience du talent des autres.

Le match est comme toujours avec l’auteur parfaitement mis en scène mais avec une petite nouveau : des joueurs passablement énervés qui vont devoir lutter face à la sale mentalité et à l’anti-jeu de leurs adversaires. Cela permet de le vivre différemment des autres qu’on a déjà suivi. Côté joueurs, nous avons un joli focus sur Akagi, qui le mérite, et Rukawa, qui met en lumière les progrès accomplis par Sakuragi, puisque celui-ci se rend enfin compte du génie de son adversaire. J’ai bien apprécié également face à eux, d’avoir des joueurs différents que j’ai adoré détester. Ils ont un parcours différent et des raisons différentes de se battre. Ils se sont forgés leur caractère et leur jeu, ça ne plait pas à tout le monde, mais ils assument, c’est ce qui les rend marquants et Inoue a le chic pour trouver des gueules, ça fonctionne très bien.

Ce premier match est tout de même avant tout une mise en route histoire de faire remarquer l’équipe et ses joueurs, leur permettre également de découvrir ce qu’est le rang A, et à nous également. C’est chouette mais on sent que ça peut encore monter d’un cran. Là, les joueurs ne donnent pas leur plein potentiel lors des quelques échanges qui émaillent le tome car on est plus centré au final sur leur psychologie que sur leur jeu. J’attends donc la suite avec impatience parce que l’auteur en a dans le ventre, c’est sûr.

Avec ce nouveau tome, Inoue entre dans la dernière phase de sa série où les matchs les plus intenses vont s’enchaîner j’en suis sûre. Ses héros ont bien grandi, son équipe a bien mûri, tout est en place pour que l’intensité nous gagne.

Tome 16

Le tome précédent était très chouette mais très très sérieux. Ici, le mangaka réintroduit une bonne dose d’humour et ainsi de peps dans son récit et c’est bien plus chouette !

Shohoku étant qualifié pour la suite du tournoi, ils vont devoir affronter la célèbre et solide équipe de Sanno, réputée pour être imbattable. La première partie du tome est donc sous le signe de la pression, celle ressentie par l’ensemble des joueurs et le coach, seul Sakuragi, le bienheureux, y échappe. J’ai beaucoup aimé ce retour brutal à la réalité, qui illustre bien que ce ne sont que des lycéens et que des hommes. Eux aussi éprouvent de la peur face à un adversaire de la taille de Sanno, c’est normal. Pour autant, la mise en scène d’Inoue est excellente pleine d’humour et de profondeur, jouant des forces et des faiblesses de chacun et montrant enfin un Anzai tip top dans son rôle d’entraîneur.

Il nous achemine ainsi tout doucement vers un match décisif, nous présentant l’ensemble des joueurs adversaires importants, nous montrant leur style et de leur force. Ceux-ci sont moins déplaisant que les précédents et on s’y attache très vite car il y a le même genre de dynamiques rigolotes qu’à Shohoku quand les joueurs se chambrent. En distillant son humour à bon escient lors de ce genre de moment, Inoue fait retomber peu à peu la pression, montrant combien il maîtrise bien le rythme de son récit.

Ainsi, on arrive au match détendu malgré l’enjeu. Comme les joueurs on a confiance en eux même si on sait combien ceux en face sont forts. Cela confère à cette entame de match une très belle aura, drôle, puissante et percutante sans pour autant être pesante, ça change. Chacun trouve sa place, affronte son rival. La dynamique entre les deux équipes est bonne car on alterne humour et sérieux. Les pitreries de Sakuragi fonctionnent toujours aussi bien, de même que l’arrogance d’un Miyagi ou d’un Rukawa. J’adore ! Mais surtout, comme chacun est sûr de lui, il donne le meilleur de lui et cela nous offre de très beaux points. Ce début de match est vraiment un régal pour les yeux pour les fans de basket. Cela promet pour la suite !

Le match tant attendu à peine commencé qu’il est frustrant de ne pas avoir la suite sous la main car clairement sous ses airs de tome de transition, Takehiko Inoue nous offre un volume maîtrisé de bout en bout où il démontre son talent dans tous les domaines. C’est jouissif !

Tome 17

J’étais prévenue mais je ne pensais quand même pas vivre un tel moment. Quel tome intense à la mise en scène parfaitement calibrée ! C’est top pour les amoureux de basket ! C’est top pour les amoureux de bons scénarii ! C’est top pour les amoureux de beaux dessins !

Dans ce nouvel opus, le match contre Sanno continue à faire rage et contre toute attente Shohoku a su les surprendre et mène au score. Cependant Inoue n’est pas là pour faire briller son équipe de manière artificielle en nous faisant croire qu’elle serait miraculeusement plus forte que l’une des meilleures équipes nationales. Ce tome est donc celui d’un lent renversement et d’un bel acharnement.

J’ai adoré le focus sur Sakuragi et le coach dans la première partie. Sakuragi n’est plus seulement l’élément comique et surprise de l’équipe. On sent combien sa passion pour ce sport et la compétition est forte chez lui. On sent combien son équipe aussi compte pour lui et combien il a su s’intégrer, notamment en formant un joli duo avec Akagi. Le coach, lui, commence à révéler pourquoi il a une telle réputation. C’est un génie qui a su voir avant tout le monde ce que recellait Sakuragi. Excellent !

Le début était ainsi presque trop facile et l’auteur, avec mastria, a remis les pendules à zéro, montrant le vrai niveau national. Ça fait mal mais scénaristiquement, c’est diablement efficace. Le focus sur la stratégie défensive de Sanno dans la seconde partie nous envoie une grosse claque. Toute l’équipe est en difficulté, en particulier Akagi et Miyagi, ce qu’on nous avait un peu spoiler sur la couverture. On se remet alors à parler plus de stratégie, de jeu, on montre l’importance des différentes phases, on continue à en apprendre toujours plus mais c’est totalement fondu dans l’intrigue et c’et passionnant.

La mise en scène des phases de jeu est incroyable. On se croirait vraiment plongé en plein match, mais avec le format manga on peut en plus découvrir ce que ressentent et pensent les personnages et c’est un gros enjeu ici. Le développement autour du thème du mental est excellent ! Inoue montre le rôle essentiel de celui-ci chez tous les joueurs et en particulier chez le pivot de l’équipe, c’est-à-dire Akagi, car sans lui l’équipe part à la dérive. C’est alors qu’il est important d’observer et prendre du recul pour se remettre d’aplomb. Shohoku y parviendra-t-il ?

Avec ce match, Takehiko Inoue atteint vraiment le summum de ce qu’il est capable de faire à ce moment-là de sa carrière et c’est sublime ! Le match contre Sanno est vraiment d’une richesse et d’une intensité rare aussi bien sur le terrain que dans la tête des joueurs.

Tome 18

Encore des séquences de jeux de malade et des séquençages des scènes incroyables, Inoue n’en finit plus de nous époustoufler !

Le match contre Sanno se poursuit et est loin d’être fini. On est même entré dans le dur. Ce tome est celui d’une longue plongée en Enfer mais aussi celui de l’espoir d’une folle remontée. Et avec la science de la mise en scène qu’on lui connait, Inoue fait encore un travail incroyable.

Comme la couverture et la fin du tome précédent l’annonçaient, j’ai adoré la mise en avant de Sakuragi dans ce tome qui devient pleinement le héros de l’histoire comme on l’attendait depus le début. Il aura fallut attendre 18 tomes mais nous y voilà, son talent et ses capacités de folie explosent à l’écran ou plutôt entre les pages. Mais il faut dire qu’avec l’excellent travail graphique du mangaka il est dur de faire la différence, notamment lors des séquences où Sakuragi s’empare des rebonds, qui sont d’une maestria !

En tout cas, Sakuragi n’est pas que le joueur de génie auto-proclamé qu’il croit, il est surtout ici celui qui ravive l’esprit d’équipe de Shohoku qui avait peu à peu sombré et c’est magique. On le voit l’air de rien, sans vraiment s’en rendre compte, prendre les rênes du mental de son équipe et les ramener un à un à la vie. Superbe ! C’est d’une émotion rare quand on se rappelle le parcours de l’équipe et de chaque membre qui la compose.

Mais revenons un peu sur ce tome. C’est la première fois que l’on voit tous les joueurs de Shohoku autant à la dérive, Akagi en tête et ça fait vraiment mal. Sanno est vraiment une équipe efficace et implacable au style de jeu hyper huilé. L’atmosphère est donc bien lourde quand Sakuragi revient sur le terrain. L’auteur se sert donc à nouveau de lui pour alléger celle-ci avec une bonne grosse dose d’humour basique qui a pour mérite de faire éclater la bulle de morosité qui pesait sur eux. Ce recentrage est excellent ! On y sent toute la maîtrise scénaristique de l’auteur aussi bien du point de vue des phases de jeu que du rythme, de l’intensité ou des développement des personnages.

D’ailleurs, ceux-ci sont superbement mis en avant encore une fois. Après un centrage sur Sanno dans le précédent tome, place à nouveau à Shohoku cette fois, où l’auteur décide de faire en sorte que chacun brille dans la douleur. Cette image de demi-dieu presque, et j’insiste sur ce terme parce qu’ils ont une grande partie humaine, que cela confère aux joueurs est excellente. Chaque arc est excellent, que ce soit Miyagi qui apprend à se réinventer en tant qu’arrière, Mitsui qui transcende son passé et qui apprend à jouer en duo avec Akagi, ou Akagi justement qui retrouve ses esprits et ce qui fait de lui un si bon capitaine. A la limite, c’est Rukawa qu’on m’a toujours tant vanté, qui est le plus en retrait, qu’on voit le moins…

Sakuragi, lui, devient essentiel à l’équipe. Il connait sous nos yeux une incroyable progression mais son équipe aussi et quand on voit enfin jouer ensemble, mais vraiment ensemble, c’est joueurs faits de tant d’individualités, ça procure une émotion incroyable. Sakuragi se transcende et ça transcende son équipe. Bravo coach de l’avoir vu venir !

Je crois avoir rarement autant tremblé d’émotion à la lecture d’un manga sportif. Slam Dunk atteint vraiment des sommets ici. Le seul défaut de cette lecture : le prix ! Franchement Kana abuse dans cette réédition, près de 10€ pour 226 pages en format shonen habituel, c’est presque du vol !

Tome 19

Avec probablement la plus belle couverture de la série, nous entrons dans le terrible diptyque de fin, les ultimes moments et donc les moments cruciaux du match contre Sannô. Une fois de plus, Inoue est magistral !

Depuis le début de la série, on nous rabat les oreilles avec Rukawa qui est sensé être la star de l’équipe, le joueur de seconde le plus prometteur, etc. Mais concrètement sur l’ensemble des tomes sortis, on l’a peu vu à l’action. Alors oui, il brillait particulièrement lors de ces rares moments mais ils ne furent pas nombreux comparés aux autres joueurs. Rukawa, c’était un peu la star de l’ombre. Heureusement, l’auteur lui donne enfin sa pleine mesure dans ce tome où il trouve un rival à sa hauteur.

En effet, ce tome repose sur la transfiguration de Rukawa au contact de Sawakita, la star de Sannô. Tous deux fonctionnent pareil, mais ils n’ont pas eu le même parcours et ils n’ont pas le même âge. L’auteur se livre donc à un très bel exercice de style avec une série de duels cherchant à faire le parallèle mais en décalé des deux joueurs stars. C’est splendide ! Il adopte pour cela le même rythme que celui d’un match de basket avec des duels à n’en plus finir qui pourrait lasser le lecteur, mais qui ne sont là que pour montrer la lente évolution de Rukawa, la lente réalisation de ses erreurs et de son potentiel. C’est magique. On assiste ainsi d’abord à de magnifique phase de jeu. On ressent toute son envie mais aussi tout son désespoir parfois. On sent ses muscles tirer, ses os craquer, sa chaleur bouillonnante s’échapper de son corps. Et au bout d’un moment, le déclic se fait et c’est magnifique. Rukawa devient enfin un peu le grand joueur qu’il pourrait être en comprenant une chose fondamentale : le basket est un sport collectif !

J’ai adoré le rôle que tient Sawakita dans tout ça. Comme à chaque fois, Inoue a parfaitement travailler cette figure du rival, lui créant un beau background fait de passion familiale et de désir d’aller toujours plus haut seulement motivé par la confrontation à plus fort que soi. Ce sont de belles valeurs qu’on nous transmet là et dont le récit s’intègre parfaitement à l’histoire.

Une fois cette réalisation faite de la part de Rukawa, Inoue relance vraiment son match. Ce n’est plus seulement qu’une succession de duel, mais un vrai beau match de basket avec tout ce que cela implique de surprises, d’échanges, de moments tendus. On retrouve le collection de Shohoku que j’avais tant aimé dès le début. Chaque joueur donne tout en fonction de ses capacités et montre lui aussi combien il a changé. Forcément, il y en a un que ça touche plus particulièrement : celui qui depuis toujours rêve de jouer avec de vrais coéquipiers. C’est un moment très touchant quand il réalise que c’est enfin le cas.

Mais Inoue aime bien nous faire du mal et il met en scène un moment clé du match qui risque de se transformer en moment dramatique. On exulte d’abord avant de réaliser ce qu’il pourrait signifier et l’auteur nous laisse en plan là-dessus avant une conclusion hautement attendue. Dur dur.

Tome encore dantesque, le mangaka nous montre encore une fois les nombreuses variations possible sur un terrain de basket au cours d’un match. Amateurs de duels, vous serez aux anges. Amateurs de jeux collectifs, vous allez vivre de grands moments. Tout y est et surtout l’humain avec des joueurs qui se transfigurent pour enfin se trouver. Splendide !

Tome 20

Je m’y attendais et pourtant rien ne me préparais à ce dernier tome lu complètement en apné. Je comprends maintenant parfaitement la réputation de Slam Dunk comme l’un des tous meilleurs si ce n’est LE meilleur shonen sportif.

Ultime volume, ultimes rebondissements et mon dieu qu’Inoue nous a gâtés. Tout est parfaitement pensé et mis en scène du début à la fin, pour rendre l’intensité de ce match de fou, l’ascension incroyable de cette équipe de fous furieux et leur très belle histoire.

J’avoue que je n’en menais pas large quand le tome a débuté sur la blessure de Sakuragi. J’étais sous le choc : peur pour lui et déception après qu’il ait enfin réalisé son amour pour ce sport et soit devenu un vrai basketteur. Heureusement l’auteur ne nous laisse pas là-dessus. Non, il nous montre la force de cette équipe, la cohésion qui l’a gagnée et l’esprit de camaraderie qui lie désormais l’ensemble des joueurs sur le terrain et sur le banc ainsi que tous ceux qui les soutiennent, car dans ce match on a vraiment senti qu’ils n’étaient pas juste 5 sur le terrain et ce fut très émouvant.

Ainsi, tout le monde retourne sur le terrain et là s’ensuit belles phases de jeu sur belles phase de jeu, au point qu’à un moment il devient inutile de parler. Chacun a fait ses preuves dans le 5 majeur, chacun a su trouver son jeu et chacun a su créer l’osmose nécessaire à ce que Shohoku devienne une vraie équipe et non pas juste 5 individualités. C’est ce qui est magique. On les suit donc affronter ce monstre de Sannô, qui lui aussi est plein de force. Ils font longtemps jeu égal, chacun sachant trouver la faille de l’autre, chacun puissant dans ses dernières ressources. La sueur coule à flot, les pieds glisses, les passes restent cependant précises et les points viennent de plus loin loin que peuvent les joueurs. Inoue nous a complètement plongé dans l’ambiance d’un vrai match, avec ce silence retentissant lors des moments clés et cette fureur du public quand un point dantesque vient d’être marqué. C’est saisissant !

Tout y est et c’est un bonheur incommensurable à la fois de voir Shohoku jouer en comptant autant les uns sur les autres, mais surtout de voir Sakuragi et Rukawa évoluer ensemble. Ces deux fortes têtes à l’origine de tout qui ne se supportaient pas et n’avaient pas compris encore ce qu’était vraiment le basket. Inoue nous fait assister à leur déclic mutuel, d’abord celui de Sakuragi puis celui de Rukawa et je crois que ce sont les plus grands moments de ce tome, ceux qui m’ont donné le plus de frisson. Il faut dire que la mise en scène silencieuse de l’auteur est parfaite. Les regards se font perçants et percutants. Tout est d’une sobriété folle et tellement parlante en même temps. Les progrès graphiques d’Inoue sont incroyables.

Ainsi il nous surprendra jusqu’à la fin, jusqu’à la fin du match que personne n’aurait pu prévoir je crois, mais aussi jusqu’à la fin de la série, qui s’achève de manière parfaite pour moi avec cette respiration nécessaire pour se dire : « Wow ils ont accompli quelque chose de fou mais ce n’est que le début. ». Peut-être que certains se sentiront frustrés, ce n’est absolument pas mon cas. Je trouve qu’il y a beaucoup de maturité dans cette fin qui achève de montrer le parcours de chacun et de leur équipe ainsi que ce vers quoi ils aspirent désormais. C’est fort et reposant à la fois, comme eux.

Slam Dunk aura marqué mon parcours de lectrice. Je l’aurai débuté à l’époque de sa première parution mais peut-être peu sensible à l’époque je n’avais lu que le premier tier. Devenue fan de titres sportifs depuis, cette édition – à laquelle j’aurais quand même préféré le grand format dispo au Japon pour rendre hommage au dessin d’Inoue – m’aura permis de découvrir tout le génie graphique, sportif et surtout humain de son auteur. J’ai vécu de grands moments. Il n’y a aucune faiblesse dans ce titre mais que des forces et du début jusqu’à la fin, Inoue aura su me combler avec ce qu’il a fait de ses personnages et de leur amour pour ce sport. Bravo l’artiste !

Slam Dunk Illustrations 2 Plus de Takehiko Inoue

L’artbook ultime ! Avec son format carré, il propose 130 illustrations sur 96 pages. Parmi ces illustrations, les couvertures de toutes les éditions (simple, réédition & deluxe) ainsi que des illustrations inédites.

J’ai été plus qu’agréablement surprise par la qualité de l’objet. Nous avons là un artbook de luxe avec une couverture à effet peau de « ballon de basket », un papier épais mais ni trop granuleux ni trop lisse, une impression nickelle des couleurs. C’est vraiment excellent.

Les illustrations datant majoritairement de ces dernières années et non de la parution de la série montrent ce qu’Inoue peut désormais faire de mieux pour Slam Dunk. On retrouve ainsi les couvertures de la nouvelle édition mais sans la coupure inesthétique du dos contre laquelle j’avais tant pesté. On a également droit à quelques illustrations inédites, la plupart en couleur mais quelques uns en noir et blanc. L’auteur nous livre aussi quelques uns de ses dessins préparatoires dans lesquels on trouve parfois beaucoup d’humour. C’est donc à la fois drôle et splendide.

Il manque peut-être juste un vrai appareil critique car la liste des illustrations avec leur origine et le petit mot de l’auteur à la fin font léger, mais c’était déjà comme ça dans l’édition japonaise j’imagine.

Vraiment si vous êtes fan du graphisme d’Inoue sur cette série, n’hésitez pas à vous offrir ou vous faire offrir ce petit bijou !

11 commentaires sur “Back In Time #6 : Slam Dunk de Takehiko Inoue

  1. Je passe commenter par ici après avoir lu les derniers tomes, et ton avis sur ces derniers tomes.

    Tout comme toi, je rejoins ceux qui trouvent que la fin colle parfaitement avec tout le développement !

    J’ai dailleurs écrit un article dessus aujourd’hui, mais pas encore mis en ligne. Je vais tenter de le peaufiner, mais ce qui est sur, c’est que je n’en ai pas fini avec Slam Dunk et Inoue car comme toi, c’est une série qui marque mon parcours de lecteur.

    J’ai regardé aujourd’hui un documentaire tourné il y a un peu plus de 10 ans sur son travail sur Vagabond, et il parle aussi un peu de Slam Dunk. Il a confirmé plusieurs intuitions que j’avais, en particulier le fait que son écriture est totalement character driven, et aussi que Sakuragi est sur de nombreux points un miroir de l’auteur. C’est vraiment fascinant cette façon dont il arrive à travailler l’humain, que ce soit dans Slam Dunk ou Real.

    Il va falloir que je finisse Vagabond du coup !

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, j’ai cru voir sur Twitter qu’on se rejoignait sur la perfection de cette fin !
      Il faut que j’aille lire ton article maintenant, même si je crois qu’il est sans spoiler ><
      C'est effectivement une très grande série, qui m'a donné envie de relire le reste de l'oeuvre de l'auteur que j'ai chez moi.
      J'ai aussi vu que tu avais parlé de la vidéo, du coup je me suis mis le lien en favori pour regarder ça dès que possible, mais je ne suis pas surprise par ce que tu dis de son écriture. On sent clairement ici que tout a été pensé autour de Sakuragi et de son ascension. C'est aussi le cas dans Vagabond avec Musashi et Kojiro, et aussi dans Real.
      Juste s'il pouvait continuer ces deux séries !

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