Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Valkyrie Apocalypse de Fukui Takumi, Umemura Shinya et Ajichika

Titre : Valkyrie Apocalypse

Auteur : Fukui Takumi (scénario), Umemura Shinya (story-board) et Ajichika (dessins)

Éditeur vf : Ki-Oon (seinen)

Années de parution vf : 19 (en cours)

Histoire : Cette fois, la patience des dieux est à bout. Entre guerres incessantes et pollution extrême, les humains n’évoluent décidément pas et passent le plus clair de leur temps à semer le chaos sur terre. Les divinités décident donc à l’unanimité d’anéantir l’humanité en déclenchant l’apocalypse !
Seules les valkyries, ces guerrières chargées de guider les âmes des morts vers le Walhalla, se rebellent contre ce jugement. Brunehilde, leur aînée, lance un défi aux créateurs du monde : que le sort des mortels soit soumis au Ragnarök, un affrontement ultime entre 13 divinités et 13 champions de l’humanité ! Mais les plus célèbres héros de notre passé feront-ils le poids face à Zeus, Belzébuth ou Shiva ?

Mes avis :

Tome 1

Valkyrie Apocalypse me fait de l’oeil depuis sa sortie parce que j’ai toujours aimé les histoires en lien avec la mythologie. Mais on m’a prévenue que c’était avant tout un titre de baston, alors j’appréhendais un peu.

Nouveau seinen de Ki-Oon, un éditeur que j’aime bien, Valkyrie Apocalypse est un titre écrit à six mains par Fukui Takumi (scénario), Umemura Shinya (story-board) et Ajichika (dessins). Ensemble, ils nous ont concocté une histoire assez fumante, il faut l’avouer. Le titre n’aurait franchement pas dépareillé dans la collection WTF! d’Akata. On y découvre l’ensemble du panthéon des divinités mondiales qui a décidé de se débarrasser de l’humanité. Tous, non, une irréductible a décidé de prendre leur défense : Brunehilde. Elle va donc faire en sorte d’organiser un tournoi avec que 13 dieux affrontent 13 hommes afin qu’ils puissent gagner une autre chance.

Le titre démarre très vite, peut-être même un peu trop puisque les explications sur les origines de la colère des Dieux sont expédiées, de même que l’organisation du tournoi, mais au moins cela a le mérite plonger directement dans le coeur du sujet. On se retrouve avec une galerie de personnages divins et humains au design très sympa et qui sont tous des personnages connus. En effet, les 26 participants du tournoi ainsi que les spectateurs sont tous pris dans des figures mythologiques, littéraires et historiques connues. Ce sont d’ailleurs Thor et Lu Bu (des Trois Royaumes) qui ouvrent le bal.

Ce tome 1 propose un tournoi assez classique mais la narration dynamique et rythmée accroche bien le lecteur. On enchaine phase de combat, de préparation à celui-ci et révélations sur les coulisses. L’affrontement, lui, est de la bonne baston complètement décomplexée. Pour autant les auteurs nous ont réservé de belles surprises en cours de route, relançant notre intérêt, parce que sinon la disproportion des forces qui est respectée et bien mise en scène aurait pu faire craindre quelque chose de trop simple et trop rapide. Cela donne au final un match assez haletant qui coupe bien le souffle parfois.

Dans les petits points noirs, j’ai levé au ciel quand on a attribué à une femme le rôle de celle voulant sauver l’humanité, telle une mère protégeant ses enfants… Le huis clos dans cette arène est également un peu restrictif même si les quelques flashbacks qu’on a eu nous ont permis de nous évader. Enfin, je ne suis pas toujours fan des dessins, qui deviennent un peu trop approximatifs quand ça devient vif et dynamique, alors qu’ils sont plutôt classe quand il s’agit de poser les personnages. Il y a donc du travail quand ceux-ci s’animent.

Pour conclure, si vous cherchez de la baston décomplexée mais avec quand même un petit fond original, vous ne serez pas déçue. Si vous voulez par contre une vraie épopée avec mythologie à la clé, passez votre chemin, ce n’est pas le sujet ^^

Tome 2

Maintenant que je sais à quoi m’attendre avec ce titre, c’est à dire un bon manga de combat pour se défouler, j’ai passé un vrai bon moment de lecture ! Je trouve que les auteurs gèrent très bien leur narration, rendant vraiment celle-ci très dynamique, au point que les pages se tournent l’air de rien sans qu’on s’en rende compte. Ça défile à toute vitesse !

Le tome se décompose en deux parties : la fin du combat dantesque de Thor et Lu Bu, et celui, un brin expédié entre Zeus et Adam. Le premier réservera des surprises de bout en bout avec un défenseur de l’humanité vraiment attachant de part son côté jusqu’au-boutiste. Lu Bu aura vraiment tout donner de son âme et de son corps pour ce combat, c’est époustouflant et ça ne peut que secouer le lecteur. Alors oui, c’est un brin rapide mais que c’est épique.

Le deuxième combat, lui, est bien trop rapide. Il met en scène, pourtant, des personnages emblématiques avec Adam – le Premier homme et Zeus – le Dieu des Dieux. En plus, les auteurs ont la bonne idée de varier les modes de combat avec un combat à main nu, mais aussi les personnalités avec des héros beaucoup plus rocambolesques et fantasques que les premiers, qui eux brillaient par leur sérieux. Sauf que tout va bien trop vite. J’ai aimé la petite particularité d’Adam. J’ai aimé le gros clin d’oeil aux Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya), mais je suis restée sur ma faim, même si je comprends que vu le nombre de matchs promis on ne pourra pas toujours s’attarder.

Ce deuxième tome est donc une confirmation, celle d’un titre un brin barré mais jouissif par son côté décomplexé. J’aime voir les manoeuvres de deux camps. J’aime assister à ces combats dantesques. C’est un très bon défouloir.

Tome 3

Fukui Takumi, Umemura Shinya et Ajichika reviennent nous proposer la suite de leur grand tournoi déjanté où divinités et représentants de l’humanité s’affrontent pour sauver ces derniers.

Comme la couverture ne l’indique pas, nous allons suivre pendant la plus grande partie du tome l’affrontement entre Adam et Zeus qui a encore de beaux jours devant lui, les deux n’ont pas encore montré tout ce qu’ils avaient en eux comme ressources cachées. Les techniques s’enchaînent au milieu des questionnements sur comment fait Adam, pourquoi le fait-il, qu’est-ce qui l’anime. C’est très bien mis en scène et les réponses tout sauf manichéennes me plaisent. Nous ne sommes pas avec un homme cherchant à se venger mais avec quelqu’un cherchant à protéger ceux qu’il aime. Et en face de lui, nous ne sommes pas avec un Dieu qui se croit surpuissant et au-dessus de tous, au contraire il sait reconnaitre les qualités de son adversaire. Cela donne un très beau duel avec un vrai final épique plein de symbolique. C’était vraiment un bel affrontement qui marque.

Le prochain sera désormais entre Poséidon et un sabreur japonais très célèbre. L’occasion pour les fans de Vagabond d’Inoue comme moi de retrouver des personnages de cet univers si cher à notre coeur. Bien sûr les dessins sont très différents alors cela faire bizarre, le dessinateur n’est clairement pas Inoue, mais celui qui aura été choisi pour affronter Poséidon n’est pas sans rappeler son double dans Vagabond. De plus, il annonce un nouveau combat qui sera probablement surprenant, avec de nouvelles techniques vu que le précédent reposait sur les coups de poings et que celui-ci sera plutôt un duel de fines lames. J’ai déjà hâte de voir cette nouvelle mise en scène.

Mais le titre n’est pas seulement un manga de baston, il y a aussi des petites manigances en coulisses que les auteurs glissent l’air de rien entre les combats ou lors des moments d’accalmie pendant ceux-ci. Les dieux et les valkyries s’affrontent par représentants interposés et chacun à des motivations qui lui sont propres qui se dévoilent au fur et à mesure. Rien de bien complexe mais c’est toujours plaisant à suivre.

Valkyrie Apocalypse confirme donc une nouvelle fois son statut de très bonne série de baston mais également de titre plus fin qu’il ne le semble au premier abord. C’est un très bon divertissement.

Tome 4

Une suite classique une fois qu’on a compris le fonctionnement de la série, mais une lecture très plaisante avec des auteurs qui gèrent vraiment bien leur récit de baston héroïque.

Place à un nouvel affrontement, les deux adversaires sont cette fois le classieux Poséidon et le trublion Kojiro Sasaki, surnommé le plus grand perdant de l’histoire. Comme à chaque fois, les mangakas nous proposent de découvrir qui sont ces deux figures mythiques avant de les voir enfin s’affronter pour un duel au sommet.

Dans le cas de Poséidon, j’ai été un brin déçue par sa caractérisation. Quand on le voit, il a l’air ultra fort et charismatique, mais dès qu’on le nous présente, on découvre plutôt une coquille vide certes très fortes mais surtout très imbue d’elle-même. Je sais que ça correspond en partie à ce qu’on trouve sur lui dans les récits mythologiques mais j’aurais aimé autre chose. Le vide se fait trop sentir et même si j’ai aimé découvrir son histoire et celle d’Adamas, elle faisait too much, les deux personnages jouant trop dans la surenchère de la folie.

Du coup, j’ai largement préféré redécouvrir l’histoire de Kojiro Sasaki, qui a tellement fait écho à la saga Vagabond de Takehiko Inoue qui le met en partie en scène. J’ai retrouvé ses adversaires emblématiques et cette ambiance de dépassement et d’amour de la compétition. J’ai trouvé très sympa l’ambiguïté autour de son titre d’éternel perdant alors qu’on découvre qu’il se sert justement de ses défaites pour progresser ensuite dans l’ignorance de tous et devenir l’un des tous meilleurs, que seul Musashi aura vraiment battu au final.

Ainsi quand arrive le combat, le lecteur a vite fait son choix entre le charisme discret et nonchalant de Kojiro et la froide façade vide de Poséidon. Leur combat est très bien mis en scène avec une grosse importance du mental, qui me parle et change un peu de d’habitude. Leurs passes d’armes sont vives et dangereuses à chaque instant. Ils virevoltent vraiment et Kojiro doit apprendre rapidement à nager contrecourant dans les abîmes qui entourent son adversaire. Le final apporte son lot de surprise et j’aimerais bien pour une fois que ce soit un humain qui l’emporte.

On reste donc dans du pur manga de baston avec combat dantesque à la clé. Ça reprend tous les codes des shonens de ce genre malgré le fait que ce soit destiné à un public plus âgé, mais le sachant, il n’y a pas tromperie sur la marchandise et je passe à chaque fois un très bon moment de lecture. L’histoire cependant avance lentement et on se dit qu’il reste un tas de combats à voir. La crainte point donc un peu face à la répétitivité de ce schéma qu’il serait peut-être temps de changer ^^

Tome 5

Valkyrie Apocalypse continue à être un très bon divertissement, original, jouissif et complètement libératoire, ce cinquième tome en est encore un bel exemple.

L’auteur nous propose dans un premier temps la suite du match entre Poséidon et Kojiro Sasaki, deux être antinomiques qui nous livrèrent un superbe combat allant jusqu’au bout de leurs forces. J’ai beaucoup apprécié leur passe d’armes. Poséidon est détestable, je pense que c’est le pire dieu croisé jusqu’à présent dans l’arène tant il est froid, calculateur et cruelle. Du coup, il met parfaitement bien en lumière la bonté et l’amour des autres que porte Kojiro. Je ne suis pas surprise de ce choix fait par les auteurs de mettre en avant un héros japonais, guerrier de surcroit qui porte en lui toute la science de combat de ses prédécesseurs et contemporains. C’est même assez logique. Mais la mise en scène de sa puissance guerrière est magnifique, on ressent à merveille toute la vivacité et la richesse de sa technique et le coup de crayon de l’auteur nous fait vibrer jusqu’aux derniers instants.

Après ce match fort en émotion, les mangakas calment un peu le jeu, le temps d’un intermède où l’on voit les différents camps se préparer au prochain combat annoncé en couverture. Celui-ci sera une revanche importante pour l’un des deux camps, du coup le choix des adversaires l’est également, et là il va falloir faire preuve de stratégie. J’ai été surprise par les choix de chacun. Je ne pensais pas voir Hercules/Héraclès se battre pour le camp des Dieux, tout comme je ne pensais pas que Jack l’éventreur serait le poulain choisi pour défendre les hommes. C’est assez inattendu, mais j’aime la logique que cela sous-tend. Puisque les Dieux ont choisi un demi-dieu populaire auprès des hommes, adapte de la justice, qui remet en cause les raisons de ce tournoi et qui pourrait être un allié pour les humains, impossible de mettre face à lui également un héros chez les humains, il faut que ce soit un monstre qu’il abatte et Jack était tout trouvé pour ça.

Maintenant place à ce nouveau duel où les auteurs démontrent encore une fois leur originalité avec un cadre et des techniques de combats qui rompent clairement avec les précédentes. Nos combattants se retrouvent dans les rues et ruelles du Londres du XIXe, à se battre l’un à coup de massue, l’autre à coup de lames. Avec leurs personnalités encore une fois diamétralement opposées, le combat nous réserve de belles surprises et l’une d’elle intervient d’ailleurs dès la fin de ce tome. J’ai hâte de voir la suite de leur affrontement mais également les implications de faire combattre Héraclès pour les Dieux.

Valkyrie Apocalypse confirme encore une fois son statut de seinen de baston qui défoule, mais il continue également à délivrer à côté des petits messages sur la justice, l’amitié, l’apprentissage, etc, qui font du bien. Une belle surprise.

Tome 6

Une lecture toujours aussi jouissive, un excellent défouloir qui ne se dément pas au fil des tomes.

Les auteurs ont décidé de jouer avec nos codes moraux cette fois, inversion la position des gentils et des méchants. Ce ne sont plus les Dieux les méchants, mais les humains représentés par le terrible Jack l’Eventreur, et les Dieux, eux, ont à leur tête le plus bon d’entre eux : Héraclès.

Le combat qui avait commencé dans le tome précédent se poursuit sur les mêmes dynamiques. Jack est d’une rare fourberie et inventivité. Il a choisi le lieu du duel pour être à son avantage et ça marche, il en exploite les moindres recoins, ce qui rend le combat fort dynamique et surprenant. Héraclès, lui, représente la force brute mais pas seulement la force physique, également la force morale. C’est un roc qui avance inéluctablement vers la voie qu’il pense être la bonne. Il apporte ici la caution morale.

Pour corser un peu les choses, les auteurs nous racontent d’abord de manière distincte le passé de chacun des protagonistes qui aurait de quoi en émouvoir plus d’un. L’histoire d’Alcide/Héraclès est un modèle de récit mythologique. Celle de Jack est un vrai drame à la Dickens. Les deux sont racontés rapidement mais c’est la bonne longueur. Il est juste dommage que ce soit balancé comme ça au milieu du duel. Ça casse le rythme de celui-ci et ça ne lui apporte pas grand-chose.

En revanche, l’idée des attaques surprises de Jack et des terribles facultés d’Héraclès, héritée de ses 12 travaux, sont bien plus intéressantes. J’aime l’aspect steampunk qu’apporte Jack et celui mythologique porté par Héraclès. Les deux sont modernisés dans le bon sens du terme en plus.

Avec ce nouveau tome, les auteurs poursuivent donc leur tournoi sur la même dynamique que précédemment, avec des personnages charismatiques et des surprises bienvenue. Le final est d’ailleurs un modèle du genre pour nous laisser sur les fesses. C’est vraiment réussi.

Tome 7

Suite et fin du duel improbable opposant Hercule à Jack l’éventreur, et bon sang que l’auteur a d’imagination !

Comme c’était déjà le cas dans le tome précédent, Shinya Umemura exploite au maximum les possibilités de ce duel et du lieu où il se déroule pour nous offrir un moment totalement inattendu et très différent des combats auxquels on a précédemment assisté. Ici, tout est nouveau, de la dualité des personnages à leur façon de se battre et d’utiliser le terrain, c’est vraiment très chouette.

Hercule reste fidèle à lui-même, le champion des Dieux mais qui aime trop l’humanité pour ne pas vouloir les protéger. Jack ne change pas, c’est toujours le même génie du crime qui ne s’est jamais fait attraper et qui a un de ces sens de la mise en scène ! L’auteur exploite à merveille leurs caractéristiques. Les pouvoirs d’Hercule venant des travaux qu’il a fait dans la mythologie et ceux de Jack sont tirés de ce décor d’une Angleterre passée.

Le récit a toujours autant de punch. On passe moins de temps à bavarder cette fois et plus à s’affronter. Cela rend la lecture vraiment dynamique. Il n’y a presque aucun temps mort. En revanche plusieurs retournements étaient totalement prévisibles et je les avais vu venir de loin, dommage… J’aime être un peu plus surprise que ça, mais une fois que l’on sait quel est l’artefact magique de Jack, tout est plié. Cependant, j’ai aimé le changement de ton au cours de ce combat, les Valkyries montrent qu’elles sont vraiment prêtes à tout et je ne pensais pas qu’elles iraient aussi loin. Je suis juste un tantinet déçu que l’auteur ait cherché à humaniser Jack dans les derniers instants, c’est totalement hors propos pour moi, ce genre de personnage n’a pas de rédemption possible.

Après sept tomes, la série reste vraiment un très bon divertissement, original dans son utilisation de nos mythes anciens et modernes, sachant se renouveler d’affrontement en affrontement et approfondissant tout doucement son arrière-plan. Les affrontements entre humains et dieux n’ont jamais été aussi serrés. J’ai hâte de voir quel sera le prochain !

Tome 8

Il n’y a pas à dire sous ses airs de titre foutraque, ce qu’il est, Valkyrie Apocalypse propose tout de même de belles réflexions sur l’humanité, la divinité, le bien et le mal, dans un enrobage pêchu et surprenant.

Au bout de 8 tomes, on pourrait croire qu’on a fait le tour, et bien non. Les auteurs continuent de se renouveler et de nous surprendre. Avec la perte d’Heraclès, c’est un grand coup qui est porté à tous, humains comme dieux. On en vient alors à se demander si tout ça est bien justifié et jusqu’où chaque camp est prêt pour gagner.

Les auteurs laissent alors sciemment le temps de laisser se décanter les choses. On voit les humains et les dieux très remontés contre Jack. On voit les dieux très tristes de cette perte. Mais le tournoi ne pouvant s’arrêter là, on prépare quand même la suite. Ainsi lors de pages assez calmes, nous faisons la rencontre de nouveaux personnages issus du folklore japonais. Ce serait bien au passage de continuer à élargir plutôt que de se centrer sur cet archipel… Ces derniers sont pour l’un, un champion légendaire de judo, pour les autres, de célèbres membres du Shinsengumi, une organisation de samouraïs. Ils proposent ainsi une voie plutôt traditionnelle croit-on pour les prochains combats.

Ceux-ci vont s’engager dès ce tome, presque sans temps mort, avec juste une transition nécessaire au deuil de ce grand héros qu’était Héraclès, mais aussi pour nous pousser encore et toujours à nous interroger sur le véritable rôle et les ambitions de ces Valkyries présentes dans le titre et qui restent bien mystérieuses.

Le nouveau combat débute à peine qu’il offre un nouveau cadre surprenant : nous sommes sur terrain de sumo, avec un sumo légendaire et le dieu hindou de la destruction. Nous allons donc assister cette fois à un combat à mains nues, mais quelles mains ! J’adore l’idée d’opposer Shiva à un champion de sumo, qui au passage a vraiment existé (cf sa fiche Wikipedia), pour un combat au corps à corps. Cependant les auteurs nous surprennent par un affrontement tout sauf conventionnel comme d’habitude. Certes l’un d’eux est sumo mais nous ne sommes pas dans un combat de sumo et on va vite le comprendre. Cela va permettre au héros de l’humanité de transcender de manière fort surprenante sa nature.

Enfin, les mangakas nous réservent une dernière surprise, un dernier bouleversement, avec des tensions hors arène qui éclatent et pourraient donner lieu à un autre affrontement hors cadre à suivre en parallèle avec celui que tout le monde regarde. Ça casse enfin la dynamique bien huilée du tournoi et cela intervient à un moment judicieusement choisi quand les frontières entre dieux et humains, entre bien et mal, se floutent.

Ainsi alors que le titre a tout du récit de baston déjanté, depuis le début il recèle bien plus de richesse. Ici, j’ai trouvé touchant ce deuil fait d’Heraclès, et j’ai aimé être surprise par ce nouveau héros sumotori qui va révéler des forces cachés, pendant que le combat gronde aussi dans les coulisses. Un nouveau tournant bien engagé !

Tome 9

Cette série de pur divertissement n’a pas volé son titre. Cependant, j’ai trouvé ce tome un peu longuet et moins puissant que les précédents.

L’ouverture était pourtant prometteuse avec un affrontement au sommet entre Loki et ses sbires et Bouddha et ses soutiens samouraïs, mais cela s’évente vite et le calme revient un peu trop facilement après une tension aussi palpable. Dommage.

Les regards se portent alors sur le combat à mains nues opposant Shiva et Raiden. Si j’apprécie une forme de combat inédite et des combattants qui prennent avant tout plaisir à utiliser leur corps dans le duel qui les oppose, celui-ci est on ne peut plus classique. L’auteur essaie pourtant de dynamiser sa narration à l’aide de flashbacks pour expliquer la blessure de l’un ou son passé, mais ça ne suffit pas. Pour l’instant le combat manque de souffle.

Pourtant la mise en scène est intéressante. J’aime l’idée d’un Raiden qui découvre enfin sa pleine puissance et la teste après une vie à s’être contenu. J’aime l’idée que ce soit sa fusion avec une Valkyrie qui y contribue. Face à lui, j’aime découvrir un Shiva qui n’est pas juste un bête fan de force brute, mais plutôt un être pétri de sentiment et pour qui l’amitié compte plus que tout. A travers le récit de son passé, on découvre en plus rapidement l’ensemble des divinités indiennes, ce qui est très riche. C’est donc fort sympathique et le dessin toujours aussi dense et lourd d’Azychika joue bien en leur faveur.

Il m’a juste manqué à un peu d’énergie dans ce tome. Les auteurs ont trop voulu jouer sur les sentiments mais ça n’a pas pris avec moi. Après des combats aussi stratégiques que remplis d’émotions dans les tomes précédents, celui-ci, bien que renouvelant le style avec un duel à mains nues, manque pour le moment de véritable impact sur le lecteur. Espérons que cela vienne dans le prochain tome.

Tome 10

Pour ce tome 10, les auteurs ont judicieusement eu l’idée de rendre hommage au sport phare de leur pays : le sumo, et qui de mieux pour le représenter que Raiden avec Shiva, le plus grand dieu de l’Inde, face à lui.

Même si la série n’a que peu de profondeur, soyons honnête, elle est jouissive cependant pour suivre deux personnages qui donnent tout pour leur art et leurs convictions. Shiva est un dieu que je redécouvre totalement dans le cadre de ce combat, divinité fantasque et égoïste dans mon souvenir, il est représenté comme surtout très fier et reconnaissant de son accomplissement. Sa mission ici présente compte donc beaucoup pour lui. Face à lui, Raiden, dont on continue à découvrir le passé ici, est le plus grand sumotori de tous les temps et s’il a toujours été frustré de ne pas pouvoir totalement laisser libre-court à son art, il peut enfin le faire grâce à ce match.

Ainsi plus que deux adversaires, nous sommes face à deux hommes qui prennent plaisir à se combattre l’un l’autre en puisant dans leurs ressources, ce qu’ils n’avaient jamais pu faire avant. Deux amoureux du combat qui nous régalent ainsi les yeux. Car oui, j’ai adoré voir les techniques incandescentes et dansantes de Shiva, ainsi que l’énorme puissance de Raiden. J’ai aimé cet hommage qui était fait à l’art et aux valeurs du sumo à travers lui et ça m’a donné envie de voir ce que valait vraiment ce sport dans la réalité, moi qui ne m’y étais jamais intéressée. C’est toute la puissance de ce titre, transcender ses personnages, nous les faire découvrir autrement et nous apporter de belles plus-values culturelles.

Le combat entre Raiden et Shiva aura donc été intense de bout en bout. Les échanges sont percutants, les techniques originales et parfaitement orchestrées. Cela claque entre les pages imaginées par les auteurs et illustrateurs de cette série. Le design des personnages et des attaques sont classes à souhait et rendent à merveille la puissance et les particularités de chacun d’eux. Cela nous brûle littéralement les doigts de lire ces pages, comme avec les attaques de Shiva. Le papier semble bien fin entre nous doigts comme avec la puissance que dégage Raiden.

Même si ce titre reste surtout une bonne tranche de divertissement sur base de baston décomplexée, j’aime vraiment chaque combat que je suis pour l’intensité qu’il me procure à chaque fois. Les auteurs parviennent à chaque fois à nous proposer quelque chose de nouveau et de puissant qui colle à merveille aux personnages. Ici avec le patron des dieux indiens et le dieu des sumotoris, ils franchissent un nouveau cap et on se demande bien quels pourront être les prochains !

Tome 11

Depuis 11 tomes maintenant, Chika Aji et Takumi Fukui nous régalent de combats surprenants entre dieux et humains afin de défendre ses derniers que les premiers souhaitent rayer de la carte. A chaque duel, ils nous proposent un duo inédit mais je dois avouer que je n’avais pas vu venir l’actuel et qu’il promet encore une fois des développements intéressants.

Mais avant cela, nous avions laissJé Shiva face au plus fort des sumos de tous les temps qui malheureusement n’avait pas réussi à vaincre ce dieu indien dantesque qui était allé jusqu’au bout de ses forces. Comme souvent dans la série, le souffle retombe alors et le lecteur se dirige vers le coulisse le temps que l’arène soit à nouveau dressée. C’est un schéma un brin répétitif mais pas sans saveur.

En effet, ses incursions en coulisses permettent aussi de voir un peu ce qui s’y trame aussi bien du côté des Valkyries pour qui chaque perte est terriblement lourde, que du côté des Dieux où on sent bien que ça mijote plan sur plan pour contrer ces humains décidément bien résistants. C’est donc savoureux de suivre les deux, surtout que du côté des dieux dévoiler leur pan machiavélique n’est pas fait sans humour et sarcasme de la part des auteurs.

Mais revenons à ce qui va nous intéresser, le nouveau duel qui s’annonce. Je dois dire que quand le premier participant a été choisi, je n’étais pas surprise au vu de la couverture du tome et du fait qu’il rôdait depuis un bout de temps en coulisses. Non, voir Bouddha comme nouvel adversaire été prévisible. Je ne m’attendais pas en revanche au coup de théâtre qu’il va asséner à peine entrer dans l’arène ! Mais grâce à cela un nouveau duel des plus intéressant s’annonce.

Avec Bouddha, nous entrons dans le champ philosophique, alors quoi de mieux que de lui trouver un adversaire qui défend un philosophie de vie différente pour les humains et qui a cherché à les sauver autrement jusqu’à ce que cela se retourne contre lui ? J’ai adoré découvrir la mythologie autour de Bishamonten, de Zero et des 7 ou 8 dieux. C’était passionnant et plein de leçons à tirer. En plus, ça me permet de croiser avec d’autres lectures où étaient apparus ces dieux, comme le Bouddha de Tezuka et Le Tigre des Neiges d’Akiko Higashimura où son héroïne serait la réincarnation de Bishamonten. On est en plein dans l’Histoire et la philosophie asiatique !

On referme certes ce tome sans que le nouveau match ait commencé mais la couleur est donnée, la tension est présente, la surprise a déjà eu lieu. Cela ne peut annoncer que du bon pour la suite !

Les auteurs n’en finissent pas de me surprendre. Sous des dehors de série bien huilée avec un canevas déjà bien ficelé qui va en se répétant, à chaque match ils nous réservent une petite surprise : ici le changement de camp de Bouddha et l’histoire déchirante de Bishamonten et des 7 dieux, qui en font un adversaire tout trouvé pour lui. Le tome 12 s’annonce encore une fois plein de punch avec ces nouveaux héros plein de jus !

Tome 12

Premier tome aussi singulier dans la série, singulier parce que c’est la première fois qu’on est face à des personnages aussi immatures d’un côté et négatifs de l’autre. Cela donne un combat assez différent de d’habitude.

Les précédents matchs avaient un je ne sais quoi de rencontres au sommet. Ici, la version Zero de Bishamonten étant complètement écrasée par la prestance et l’histoire de Bouddha, on l’oublie quasiment et on ne retient que son caractère très négatif et caractériel, ce qui n’avait jamais été le cas chez les combattants précédents qui étaient plus de rudes adversaires. Ici, on a plutôt l’impression d’assister à la crise d’adolescence d’un gamin face à son grand frère qui essaie de le dompter. C’est assez étrange.

En plus, on se retrouve en fait avec deux divinités luttant l’une contre l’autre, une première ! Tout ça parce que Bouddha a retourné sa veste pour lutter du côté des humains. J’ai bien aimé ce changement, tout comme j’ai apprécié d’avoir un combat qui repose non pas tant sur les techniques de chacun mais plutôt sur l’utilisation de leur arme qui referme des trésors d’ingéniosité. En effet, celle de Bishamonten, en absorbant toute la misère ambiante prend des dimensions vertigineuses, et celle de Bouddha, elle, a six formes différentes qu’elle prend en fonction des besoin de son détenteur. Ça change complètement la donne par rapport aux matchs précédents, offrant une dynamique différente ce qui renouvelle un peu la série. C’est chouette pour le lecteur. En plus, ces armes reposent à fond sur la mythologie des deux dieux, ce qui apporte une petite touche ludique appréciable.

Celui-ci sera encore à la fête de ce fait s’il aime les bonnes bagarres car nos héros échanges rudement coup sur coup et ne s’épargnent pas. Si le lecteur a aimé le schéma narratif des précédents matchs avec ce mélange de réminiscence du passé pour introduire le personnage et affrontement, il se régalera ici aussi. J’ai d’ailleurs apprécié de lire une version très condensée de la vie de Bouddha, nous permettant tout de même de comprendre d’où il vient et quel fut son parcours. Cela évite la longue, très longue, lecture que l’on doit à Tezuka sur ce personnage, qui n’est pas inintéressante mais qui dure un peu quand même ^^!

Fukui Takumi, Umemura Shinya et Ajichika nous livrent donc ce qu’ils savent faire de mieux, de la baston décomplexée entre deux gros bras, mais ils changent également légèrement la donne, en proposant des personnages assez différents des précédents et un affrontement reposant sur d’autres mécanismes. J’ai aimé ces changements subtils qui renouvellent sans changer complètement ce que l’on connaît et apprécie déjà.

Tome 13

Si la lecture de ces tomes est toujours une expérience un peu bourrine, il est quand même bon de souligner le travail fait par les auteurs sur la mythologie autour des personnages, car à chaque héros, se trouve face à lui l’anti-héro parfait pour lui.

Bouddha était un personnage qui me fascinait depuis le début de la saga, se retrouvant toujours dans les bons coups et montrant une certaine ambivalence. J’ai été ravie de le retrouver du côté de l’humanité, même si ça ne m’a pas surpris au vu de la figure qu’il est. Mais c’est surtout dans l’ingéniosité dont les auteurs font preuve quant à ses pouvoirs que j’ai pris mon pied dans ce tome et le précédent. Bouddha est une figure protéiforme, les auteurs l’ont noté et utilisent cette marque de fabrique dans la fabrique du personnage ici, qui a en main une arme qui change d’aspect selon ses émotions. C’est aussi LA figure de l’éveillé, ils utilisent aussi ceci pour le doter d’un don pour voir ce que les gens vont faire. Cela donne un combat très rythmé et diversifié.

Face à lui, comme je le disais, nous avons un méchant qui est le parfait opposant pour Bouddha. Sortant un peu de nulle part du point de vue de la mythologie, mais merci aux auteurs de lui avoir inventé une histoire même si elle diffère de celle qu’on lui connaît en vrai. En effet, Mara est en fait l‘un des premiers êtres non humains à apparaître dans les écritures bouddhistes. C’est un démon, parfois appelé le Seigneur de la mort, qui joue un rôle dans de nombreuses histoires du Bouddha et de ses moines et il est surtout connu pour son rôle dans l’illumination historique du Bouddha. Tous ces éléments sont repris et réagencés différemment ici pour nous donner une histoire violente et sanglante.

Le combat entre Mara et Bouddha ne fait pas dans la fioriture. J’ai aimé cependant que les pouvoirs de transformations du corps de Mara pour le doter d’armes fasse écho à celui de Bouddha et son sceptre capable de changer de forme. J’ai aimé également qu’on reste longtemps dans l’incertitude, voyant un Mara dantesque par rapport à Bouddha. Mais surtout voir petit à petit celui-ci grignoter son adversaire rien que par sa foi en l’humanité et en Zerofuku, l’hôte de Mara, était très puissant. Bouddha, c’est la force tranquille, une divinité qui va jusqu’au bout pour ses idéaux.

Ce combat fut donc à nouveau un très beau et fort moment. J’ai apprécié en coulisses de rencontrer de nouvelles figures comme Hadès et Belzébuth. Cela m’a rendu à nouveau curieuse des prochains combats car il faut soutenir un tel niveau d’intensité et de justesse dans la réécriture d’un mythe, les auteurs ayant parfaitement utilisés ce que l’ont sait sur Bouddha et son univers. Valkyrie Apocalypse est donc à la fois un divertissement bourrin et un divertissement très bien pensé.

Tome 14

Après chaque combat, il est l’heure de se demander quel nouvel affrontement dantesque les auteurs vont imaginer. La réponse arrive dans ce tome telle une belle surprise qui promet un nouveau combat à littéralement couper le souffle !

J’ai l’impression à chaque combat d’atteindre à chaque fois un sommet, un climax, et j’ai peur du suivant. Ici, la transition est parfaitement gérée. On sent que l’auteur commence à en avoir sous la pédale et il s’en débrouille de mieux en mieux, offrant des petites discussions entre et au sein des deux camps passionnantes. J’ai aussi beaucoup aimé découvrir la figure cachée de Nostradamus, son lien avec le Bifrost et la mythologie des Dieux qui sont en train de se battre. C’est une très belle carte cachée.

Mais le point important ici, c’est la nouvelle affiche et celle-ci offre une belle surprise. Pour le nouveau match, les auteurs nous régalent avec un duel entre Hadès, le roi des Enfers, et Qin Shi Huang, l’Empereur fondateur de la dynastie Qin, celui qui a unifié l’Empire de Chine. Quelle belle affiche !

J’ai d’emblée été séduite. Chacun a une personnalité haute en couleur. Hadès souhaite venger son frère Poséidon. Qin Shi Huang a un côté cabotin et fort en gueule qui me plaît beaucoup. Leur match débute sous les meilleurs auspices. En plus, les auteurs comme à chaque fois utilisent vraiment à bon escient l’histoire de chacun. On retrouve ainsi chez Hadès des attaques inspirées de ses sentiments pour Perséphone et il utilise un trident, fusion du sien et celui de son frère. Quant à Qin Shi Huang, c’est le « ki » qui est la source de tous ses pouvoirs et c’est magique de la voir s’en servir dans un remake de DragonBall à la sauce divine. Excellent !

S’ajoute à cela, une dimension réflexive sur la gouvernance que je n’avais pas vu venir et qui m’a bien surprise. J’aime l’opposition que les auteurs créent entre les deux rois de par leur conception du rôle du souverain. C’est pertinent. Qin Shi Huang a l’expérience du terrain avec les humains mais aussi avec ses rivaux qu’il a défait et les dieux qu’il a déjà vaincus, cela assoit sa vision de la chose. Tandis que chez Hadès, c’est un peu plus abstrait du fait du lieu où il règne. Il voit donc en cet Empereur chinois un rival qu’il trouve même un peu ridicule même si la ressemble avec Poséidon l’attendrit.

Cependant que tout ça ne les empêche pas de se bastonner car c’est là qu’ils nous filent encore le plus de frissons et que le dessinateur est efficace dans ces moments-là. Il nous offre encore une action débridée avec une mise en scène punchy et originale qui permet à chaque combat d’être unique. C’est percutant, vif et sanglant. J’ai beaucoup aimé la matérialisation du pouvoir de Qin Shi Huang et les répercussions de celui-ci. Le mélange encore cette agressivité brutale et le côté bon enfant de leurs échanges presque humoristiques peut déstabiliser, moi j’y ai vu un beau renouvellement.

Bravo aux auteurs pour le démarrage efficace et pertinent de ce nouveau combat. A chaque fois, ils assurent à merveille la relève. Mythologie et combats débridés se mélangent toujours aussi bien avec une touche politique et philosophique bienvenue en prime. Que demande le peuple ?!

Tome 15

Je suis toujours aussi ébahie par les capacités des auteurs à se renouveler d’un combat à l’autre tout en utilisant la même formule narration : combat + flashback. Ici, ce cher Qin Shi Huang est tout bonnement fascinant et Hadès réserve bien des surprises, ça promet !

Pas de changement dans une recette qui gagne, les auteurs l’ont compris. Seule petite nouveauté depuis quelques tomes, la présence de plus en plus forte du contre-champ en tribunes et dans les coulisses. J’aime beaucoup cet ajout à une machine déjà bien rodée, cela permet entre autre d’aller à la rencontre de nouveaux personnages mystérieux comme Belzébuth dont on se demande ce qu’ils traficotent.

Sur le champ de bataille, pas de changement, dans cette arène en forme de cathédrale mortuaire ouverte, les dieux et humains s’affrontent toujours en y mettant tout leur coeur et toute leur âme. Le duel entre Hadès et Qin Shi Huang tient bien ses promesses, même si dans ce tome il semble uniquement se concentrer sur le second, laissant le premier de côté, ce qui est un peu dommage car cela déséquilibre la chose, mais nul doute que cela va changer.

Comme à chaque fois, nous avons eu droit à la présentation du tragique passé du mortel afin de comprendre comment il en est arrivé là et comment il a acquis ses pouvoirs. L’histoire de Qin Shi Huang est à nouveau parfaite pour émouvoir avec ce jeune garçon né en temps de guerre entre deux peuples, retenu comme otage, abandonné en proie à la vindicte populaire avant d’être récupéré quand on aura eu besoin de lui. Heureusement qu’il aura fait une bonne rencontre pour développer sa compassion et sa rage de vivre sinon il ne serait pas là.

Comme je l’ai déjà dit, j’aime beaucoup ses pouvoirs. Entre sa capacité à rompre le chi de son adversaire par son souffle, ce qui rappelle un peu les pouvoirs de Goku (DragonBall), et sa particularité de ressentir en miroir les souffrances de l’autre, ce qui s’appuie sur un phénomène neurologique que certains évoquent vraiment, il est vraiment gâté et nous aussi car cela claque visuellement ! C’est original et c’est une trouvaille intéressante pour un ancien roi qui a réussi à unifier la Chine quand même.

Les auteurs nous offrent ainsi un duel fort percutant où le héros humain utilise avec beaucoup d’astuce ses capacités hors norme malgré les attaques dantesques de son adversaire. On est dans un beau duel en combat rapproché, ça nous change des précédents. Ce mélange de différents arts martiaux est beau à voir, surtout avec la mise en scène imaginée par les mangakas qui offrent des looks et artefacts puissamment évocateurs aux personnages. Ça claque comme on dit !

Cependant attention à la riposte, elle ne saurait tarder. On a par trop vu Qin Shi Huang, il est donc temps pour Hadès de réellement entrer en scène et pas seulement en temps que grand frère vengeur. J’ai hâte de le voir entrer réellement en action, car je suis sûre que cela promet de belles surprises autour de l’association entre ses attaques et sa mythologie. En tout cas, c’est ce que j’attends car c’est la marque de fabrique des auteurs.

Beau tome d’action et de révélations passées comme d’habitude, ce 15e volume ne sort pas du cadre et offre le passé tragique nécessaire pour nous faire vibrer pour le candidat humain. J’ai à nouveau apprécié cette recette désormais bien usée mais qui reste efficace portée par un beau personnage comme Qin Shi Huang aux pouvoir originaux et bien adapté à son histoire. J’ai juste hâte de voir vraiment Hadès à l’oeuvre, lui qui est resté en retrait alors que c’est un dieu à la mythologie fascinante.

Tome 16

Valkyrie Apocalypse poursuit ses combats titanesques aux surprises colossales dans une ambiance biblique des plus réussies mais avec un WTF total et parfaitement maîtrisé, pour en faire un divertissement fort apprécié.

Avec les mêmes ressorts scénaristiques que précédemment (un des seuls reproches que je ferais à la série sur ce point), les auteurs nous font découvrir la richesse de la personnalité d’Hadès, l’adversaire de notre terrible roi chinois découvert la fois précédente. Hadès n’est pas juste le roi des enfers, on le découvre surtout comme aîné d’une fratrie, ce qui lui donne une toute autre envergure, comme à leur combat, car au final les deux hommes ne sont pas si différents que ça.

Là où les auteurs ne se foulent pas question mise en scène, reprenant sans cesse les mêmes procédés, on peut tout de même dire qu’ils mettent ça au profit de rééclairage de nos mythes des plus savoureux. Après celui du Roi fondateur de la Chine dans ce combat, place au Roi des enfers et son rôle dans la célèbre guerre contre les Titans : la Gigantomachie, un épisode qu’on ne montre pas assez dans les reprises de la mythologie grecque alors qu’il est fascinant et en dit long sur les dieux eux-mêmes, je trouve.

Les auteurs redonnent donc leurs lettres de noblesses à cet épisode souvent écarté, tout comme ils l’avaient fait pour Qin Shi Huang et son ascension. J’aime beaucoup car cela donne vraiment du corps et de la matière à l’affrontement qui se déroule sous nos yeux et n’est pas juste celui de deux forces brutes. On voit mieux les hommes et les idéaux derrière, ce qui rend les deux guerriers et leur combat plus mémorable.

D’ailleurs ce dernier est encore servi pour une très belle mise en scène, qui fait écho à cette histoire, car reposant sur le sacrifice d’un pour l’ensemble. Avec une passe d’arme terrible, lance contre épée, le destin de l’humanité se joue de manière très symbolique et jusqu’au bout le combat aura été intense et la victoire imprévisible. La mise en scène fut impeccable, tout comme les techniques choisies ou encore le sens du rythme. Bravo !

Un nouveau cap est franchi avec ce match aux conséquences montrées une fois de plus. Les auteurs osent désormais montrer les coulisses et cela a enrichi la série après des débuts où l’on était que sur le ring. On découvre les manoeuvres politiques derrière mais également les sentiments de ces hommes, divinités et valkyries qui ne sont pas que des pions mais des êtres dotés d’âmes. Ainsi la défaite qui vient d’avoir lieu en a remué pas mal et pourrait causer des remous à l’avenir.

Cependant avec l’art et la manière que ces auteurs ont de nous surprendre, ils semblent nous conduire vers un nouveau match assez imprévisible, avec un nouveau champion – et pourquoi que des hommes ?!!! – à la démarche inattendue et nouvelle ici. Comme à chaque fois, cela promet un engagement différent de ce que l’on a connu, une nouvelle histoire à nous raconter et de nouvelles techniques à nous montrer. Je suis curieuse de découvrir tout cela.

La fin d’un duel qui me marquera, non pas pour ses techniques cette fois, mais pour la profondeur humaine des deux opposants qui se faisaient tellement écho. Avec une science bien rodée, les auteurs ont réussi à mettre en lumière toute la complexité de ces deux rois qui portaient tellement plus que leur titre sur leurs épaules et j’ai été touchée par leur jusqu’au-boutisme. Hâte d’assister au futur combat électrique qui se prépare !

Tome 17

Dévoré en un clin d’oeil, ce tome bascule un peu les schémas narratifs de la série, tout en nous confortant dans ce qu’elle fait de mieux : un duel entre deux êtres que tout oppose : un démon de la pire espèce et l’inventeur de la lumière pour tous !

Pour une fois, avant même le combat, les auteurs nous entraînent à la découverte de l’un des duellistes, en l’occurrence Belzébuth. Avec lui, c’est sombre, c’est macabre et que c’est triste ! J’ai beaucoup aimé cette plongée dans son passé et la réécriture d’un personnage culte de la mythologie par les mangakas. Ce n’est pas innovant mais que c’est pertinent. Ils reprennent des éléments que l’on connaît bien pour les détourner, les assembler et créer quelque chose de totalement inédit qui fait sens et bouscule. J’ai beaucoup aimé sa destinée à la Dr Jekyll et Mr Hyde.

L’enchaînement sur le match n’a même limite presque plus d’intérêt après cet épisode si riche et si fort, mais on l’accueille quand même avec plaisir, surtout que face à lui, il y a rien de moins que l’inventeur de l’électricité pour tous : Nicolas Tesla. Ombre et lumière, un schéma qu’on connaît bien mais qui fonctionne toujours. Nous sommes avec avec le mythe face à la science et c’est lumineux à suivre. Échanges d’opinions, philosophies de vie différentes aboutissent à un combat percutant et comme toujours dynamique, mais en plus original, puisque s’adaptant aux particularités de chacun. Belzébuth/Satan joue des vibrations de sa sombre âme torturée, tandis que Nicolas est en mode Power Ranger. C’est assez savoureux.

La mise en scène se veut assez classique dès que le duel s’engage. En revanche, ce sont tous les à côtés qui m’intéresse : discussions off, design des pages de chapitres aux allures mythico-steampunk, et bien sûr émotions que cette rencontre va faire émerger, car assurément Belzébuth, l’écorché vif, ne va pas en ressortir indemne, je le parie. Nicolas essaie déjà de le secouer et ce n’est que le début.

Reprenant mais pas tout à fait la même sauce qui a fait le succès de la série, une fois de plus les auteurs font un petit pas de côté pour adapter leur contenu et leur méthode aux personnages mis en avant cette fois. Sous le charme de la tragique histoire de Belzébuth, je ne peux que me laisser séduire par son combat électrique face à Nicolas Tesla. En espérant que la lumière finisse par le toucher !

Tome 18

A Venir

Tome 19

L’inventivité et le sens du renouvellement des auteurs et illustrateurs de la série me surprendront toujours pour mon plus grand plaisir, car vraiment impossible de prévoir ce qu’ils préparent à chaque fois.

C’est au tour de la lumière et les ténèbres de s’affronter depuis 2 tomes et Nicolas Tesla et Belzébuth tiennent à merveille leur rôle, dans un duel épique et pourtant plein de respect. J’aime beaucoup ce que chacun incarne : la marche inéluctable vers le progrès de l’un et une force de conviction à toute épreuve pour l’autre. Chaque duel est l’occasion de voir des adversaires qui se respectent et apprennent à se découvrir, c’est encore plus fort ici, je trouve. Le match est donc intense.

Comme toujours dans la série, la mise en scène est percutante, stressante, et jusqu’au dernier moment on ne sait pas qui va gagner. Les auteurs nous offrent surprise sur surprise, utilisant aussi bien les pouvoirs, les failles, les inventions de l’un et de l’autre que l’espace dans lequel se déroule leur affrontement. C’est très bien joué. Nous avons ainsi à la fois des attaques magiques avec Belzébuth que techniques et scientifiques quand Nicolas s’en mêle, ce qui est une originalité et une nouveauté ici. J’ai beaucoup aimé cette utilisation de la personne qu’était réellement Tesla, de ses inventions, sa technologie mais aussi sa force de caractère. Cela m’a plu d’avoir un adversaire mal aimé, avec ses failles, et qui pourtant lutte pour un camp en qui il ne croit pas trop.

La fin, sans surprise, est douce amère car on ne voulait qu’auucun d’eux ne perde. Mais elle est aussi annonciatrice d’un nouveau combat des plus prometteurs, très différent, mais qui nous réserve de beaux moments, je n’en doute pas. Comme à chaque fois, le off est aussi important que le on, et les auteurs nous font pénétrer dans les secrets de Brunehild, la chef des Valkyries. Suspense, suspenses. Ils nous dévoilent aussi les nouveaux visages qui vont s’affronter. Si l’un ne faisait pas l’ombre d’un doute vu son importance, je n’avais pas vu venir l’autre. J’aime le mélange de mythologues qui se profile ainsi que le spectre de la vengeance annoncé. Je suis moins fan du côté un peu bourrin par lequel ça commence…

Série qui dure et dure mais n’en finit pas de se renouveler astucieusement puisant dans les nombreuses mythologies mondiales. Sa force est aussi de créer des duos d’antagonistes fascinant qui se répondent à merveille. Belzébuth et Tesla l’ont encore démontré avec un match des plus serrés où innovation et respect étaient centraux. On aime cette façon différente d’organiser et proposer des rencontres décisives. La suite s’annonce peut-être un peu plus classique et moins fine.

(Merci à Sanctuary et Ki-Oon pour la lecture de ces tomes)

4 commentaires sur “Valkyrie Apocalypse de Fukui Takumi, Umemura Shinya et Ajichika

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