Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Shy de Miki Bukimi

Titre : Shy

Auteur : Miki Bukimi

Traduction : Aline Kukor

Éditeur vf : Kana (shonen)

Années de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes vf : 19 (en cours)

Histoire : Dans chaque pays, il existe un héros prêt à sauver le Monde. L’héroïne du Japon est une grande timide et n’est pas très populaire. Pourtant, Shy fait de nombreux efforts et elle est prête à risquer sa vie pour sauver toute personne qui se trouverait en danger ! Mais Shy devra surtout trouver la confiance en elle nécessaire pour affronter la plus grande menace qui pèse sur la planète…

Mon avis :

J’ai toujours aimé les univers de superhéros, c’est quelque chose qui me fascine. Ainsi même si je ne suis pas une afficionada, j’ai quand même été biberonnée avec Batman, Superman, Spirder-man, les X-Men, Iron-man et j’en passe. Cependant après plus de 30 ans à ce régime, j’en viens parfois à me lasser. C’est là qu’interviennent les japonais et leur pouvoir sans égal de revisiter à leur façon des mythes universels.

Shy est la toute première série de la jeune mangaka Bukimi Miki, qu’elle publie depuis 2019 dans le Shônen Champion d’Akita Shoten. Elle compte actuellement 7 tomes et semble bien partie pour continuer.

Comme les séries de superhéros habituelles, elle est portée par une brochette de personnages aux pouvoirs surhumains, l’originalité vient de son héroïne, la superhéroïne du Japon, dont la particularité est d’être une grande timide, d’où son surnom : Shy. A partir de là, le ton est donné, entre enrobage classique inspiré des histoires de superhéros qu’on connait et nouveauté avec une héroïne qui n’a pas vraiment le caractère qui va avec.

J’ai beaucoup aimé cette dichotomie. Le personnage de Shy est vraiment très attachant et on peut facilement s’identifier à elle. Quand on est timide nous aussi, on se retrouve dans ses hésitations à intervenir, à se mêler à la foule, dans ses sentiments d’infériorité et d’auto-culpabilisation fréquents. Ainsi plus qu’une série de superhéros, l’autrice propose une série humaine, sur le fait de se battre contre soi-même pour se dépasser et être celle/celui que l’on souhaite, une morale qui me plaît beaucoup.

Pour mettre cela en scène, j’ai trouvé le cadre des superhéros assez original. Avec Shy, j’avais l’impression de revenir un peu à la source de ce qu’est « un héros », c’est-à-dire un demi-dieu dans la mythologie grecque, soit un être mi-dieu mi-humain, divinité grâce à ses pouvoirs extraordinaire, humain grâce à ses traits de caractère qui peuvent apparaitre comme des faiblesses mais ne le sont pas. D’ailleurs, les autres héros croisés sont dans la même dynamique avec Spirits l’héroïne russe qui picole, ou Stardust le héros anglais mégalo un brin psychopathe. C’est un angle d’approche vraiment intéressant.

Mais l’histoire n’est pas faite que de psychologie, pour raconter tout cela, l’autrice nous embarque dans des aventures de superhéros classiques faites de sauvetages lors de grande roue coincée ou d’incendie. Ce sont au début des interventions assez classiques pour ne pas dire un peu limité. Heureusement le schéma prend vite une nouvelle ampleur avec l’arrivée d’un plus grand mal contre lequel l’ensemble des héros va devoir lutter, à commencer par Shy bien entendu, ce qui va l’obliger à se dépasser tout en restant elle-même. Avec ses teintes rappelant un peu Card Captor Sakura dans la construction narrative parfois, j’ai trouvé les premières aventures de notre héroïne timide pleine d’énergie et de bons sentiments.

Les dessins par contre ne sont pas totalement à la hauteur à mon goût. On sent que c’est une première oeuvre et il y a quelques maladresses chez eux, un côté un peu brouillon parfois avec un noir trop présent rendant leur lecteur moins nette. Le trait gagnerait à s’alléger un peu plutôt qu’à vouloir absolument remplir toute la case quitte à la surcharger, surtout que les design des personnages sont classiques mais bien vu, modernes et plein de peps.

Ainsi cette première incursion dans l’univers des superhéros made in Bukimi Miki m’a plutôt plu. L’autrice a choisi un angle de vue inédit qui emprunte à la fois à l’origine du mot héros et à ce que les américains en ont fait avec leurs superhéros après la Guerre. La série est vraiment prometteuse malgré les quelques ajustements à faire.

Tome 2

Malgré sa toute jeune carrière, Bukimi Miki propose vraiment avec Shy un titre des plus prometteurs dont Kana a eu la bonne idée de sortir en parallèle les deux premiers tomes afin de vraiment bien appréhender l’univers.

Reprenant le même schéma général que le tome 1 avec un premier chapitre explosif, une suite de missions plus légères avant un final bien plus percutant. Une formule simple et efficace qui m’a beaucoup plu ici.

Nous retrouvons donc notre héroïne, sur la base en orbite des superhéros du monde entier dirigée par la mystérieuse Unilord. Elle y fait la rencontre de Stardust, ce héros aux airs de popstar si mal aimé par les autres à cause de son côté psychopathe. Cependant, celui-ci touche une corde sensible en faisant comprendre à Shy qu’elle a besoin de s’endurcir et de maîtriser un peu mieux ses pouvoirs pour pouvoir affronter les dangers qui l’attendent. Une étape nécessaire afin de faire grandir notre héroïne et que l’autrice a plutôt bien géré sous fond de classicisme à nouveau teinté d’originalité.

Cette originalité, elle est, comme dans toute la saga on dirait, accès sur l’intériorité des personnages. En effet, loin de la figure parfaite du héros, ceux-ci sont tous des individus avec des failles certaines, failles dont ils se servent pour développer leurs pouvoirs, grandir et protéger les autres. Stardust n’y coupe pas, tout comme les autres héros et héroïnes que nous allons rencontrer dans ce tome.

Il est donc une fois de plus question d’acceptation de soi dans ce tome très accès sur le développement des pouvoirs de Shy. J’aime que l’autrice ne cherche pas à supprimer sa timidité mais plutôt à en faire une force en exprimant tout le positif que cela referme. De la même façon, elle procède comme ça aussi avec le soi-disant manque d’empathie de Stardust, le handicap d’une autre héroïne ou le manque de confiance en lui d’un autre héros. C’est superbe comme message pour tous ceux qui se sentent mal dans leur peau et que la société a un peu trop tendance à pointer du doigt. J’aime ce message d’ouverture, de tolérance et de bienveillance.

Cependant pour développer tout ça, les chapitres sont parfois inégaux et je dois avouer que ceux occupant le milieu de ce tome me semblaient un peu anecdotiques sur la forme. J’avais même peur de retomber sur le sacro saint schéma de la mission de la semaine… Heureusement la fin vient me démentir et de quelle façon !

J’ai adoré retrouver LE grand méchant du tome 1, Stigma, qui est terriblement énigmatique et qui semble proposer un modèle de vilain ambigu qui est loin de l’archétype manichéen habituel. Le mystère qui l’entoure lui ainsi que ses acolytes relance bien l’intrigue à la fin de ce tome et promet une suite sous tension où nos héros vont partir enquêter pour voir de quoi il en retourne. C’est une proposition audacieuse et minutieuse. Là où un MHA, qui parle aussi de superhéros, a tardé à développer un fil narratif intéressant s’éloignant d’une certaine routine, ici Bukimi Miki s’y essaie très rapidement et avec succès !

Un deuxième tome à lire dans la foulée du premier pour achever de vous convaincre que cette série a vraiment du potentiel pour raconter une histoire de superhéros autrement. La volonté de mettre en valeur des traits de caractère souvent méprisés par la société est tout à l’honneur de l’autrice et fait un bien fou. Maintenant qu’elle semble avoir trouvé une bonne ligne directrice pour la suite, j’ai hâte de la lire !

Tome 3

Comme pressenti lors de mes lectures des tomes précédents, nous tenons là avec Shy un titre qui pour moi renouvelle le genre des super-héros comme cela avait le cas avec My Hero Academy à l’époque, certaines similitudes se faisant d’ailleurs sentir avec ce dernier.

Avec ce troisième l’intrigue se tourne et se centre sur Shy et son amie Spirits, alias Pepesha, qui suite à une confrontation avec un étrange ennemi a eu besoin de retourner dans sa Russie natale pour trouver certaines réponses.

Mélange d’intrigue intimiste et de combats à la saveur de super-héros bien connue, ce nouvel opus fut aussi palpitant à suivre que les précédents. L’autrice manie parfaitement les différents éléments de son récit. Elle met en scène une jolie amitié qui se noue entre les deux super-héroïnes. Elle fait un récit âpre de la vie de jeunes orphelines dans une Russie où la misère fait rage. Et elle imagine une confrontation mère / fille assez percutante et poignante où leurs pouvoirs opposés ne sont pas en reste.

Si la mise en scène fait déjà vue, le travail sur les émotions, les sentiments et ressentiments est très joli et donne une touchante vraiment poignante à la série. Les « méchants » proposent ainsi autre chose que juste la volonté de dominer le monde ou asservir le genre humain. La dénonciation qui est faite de certains de nos travers est juste et on sent ainsi qu’un point de bascule est tout à fait possible et plausible. C’est quelque chose qui me plait assez car j’ai l’espoir d’un tournant plus sombre pour certains « héros », ça m’intéressait.

Ainsi, même si l’intrigue est plus compacte avec ce centrage sur Pepesha, je trouve la saga vraiment prometteuse avec un beau travail sur les émotions qui permet de renouveler un peu un genre des super-héros trop souvent laissé aux mains des Américains et de leur comics Marvel and Co. Ça fait du bien de voir de jeunes auteurs proposer autre chose même si l’influence des grands titres du genre n’est jamais bien loin ><

Tome 4

Alors que je suis un peu lente et que je viens seulement de réaliser que le logo de la série rougit tout comme son héroïne…, la série, elle semble avoir trouvé son rythme entre tranche de vie gentillet et combat contre l’organisation Amalarilk qui souhaite un monde sans adulte. Ça se laisse très bien lire mais cela a un côté déjà vu que fait que la série manque d’intensité.

En effet, alors que je trouvais le concept assez enthousiasmant, l’autrice ne parvient pas vraiment à concrétiser la chose et propose une histoire encore un peu tiède pour le moment. C’est cependant plein de bons sentiments qui font chaud au coeur et les différentes rencontres sont l’occasion de discussion à coeurs ouverts qui touchent. Toutefois dans un titre mettant en scène des superhéros, je m’attends à plus d’action et moins de palabre, ce qui n’a pas été vraiment réussi dans ce tome.

Celui commençait pourtant bien avec le combat entre Pesh et sa mère, sous le regard attentif de Shy. Le premier chapitre offrait de jolies scènes de combat, scènes qui furent malheureusement vite torpillées par l’orientation plus psychologique du récit. En effet, l’autrice profite de cet affrontement pour plutôt revenir longuement sur la relation mère-fille des deux femmes, aussi bien du point de vue de l’enfant que de la mère. En soi, c’est touchant, avec de belles paroles, de beaux développements sur la parentalité et les relations parents-enfants, mais c’est vu et revu malheureusement, alors je n’ai été qu’à moitié touchée.

A la place, j’aurais aimé un vrai développement autour d’Amalarilk sur lequel nous n’avons des informations qu’au compte-goutte. Informations, en plus, déjà entendues, il me semble. J’aime le potentiel de ce groupe et de son leader et j’aimerais qu’il soit mieux exploité, mais l’autrice ne m’entend pas vraiment pour le moment ^^!

Elle préfère mettre en scène et appuyer sur le côté banal et normal de son héroïne, comme elle l’illustre dans la dernière partie. Shy se retrouve malade et se fait aider par sa camarade de classe et amie à qui elle apprend qu’elle a perdu sa soeur aînée. Shy sauve un petit garçon et tombe sur une journaliste qui cherche sa voie et elle l’aide dans ce sens. Shy se balade avec son amie et tombe sur une jeune fille un peu perdue qu’elle prend sous son aile. Ce sont tous des petits instantanés de la vie de l’héroïne qui la montre sous son jour timide, banale, mais profondément gentille et toujours au petit soin pour les autres. C’est mignon tout plein, mais ça ne vole pas très haut non plus ^^!

Je ne sais pas si c’est moi qui n’étais pas dans de bonnes dispositions ou si le titre marque le coup, mais j’ai été moins convaincue ici. J’ai trouvé le tome un peu mou, un peu trop bavard, manquant d’action, de secrets et de révélations. J’en attends plus.

Tome 5

Comme je le craignais un peu l’auteur est reparti à alterner petites histoires anecdotiques et vaste complot mondial, mais ce dernier ne parvient pas à prendre l’ampleur qu’on aimerait lui voir…

Bukimi Miki a vraiment mis l’accent sur son héroïne dans cette série qui porte son nom. Ainsi, toutes les histoires que peut faire la terrible organisation Amalarilk n’auront jamais la première place. Non, l’auteur préfère à la place parler de son héroïne, de ses amies, de ses relations aux autres et de la façon dont elle va prendre confiance en elle. Un choix audacieux mais qui ne paie pas toujours.

Je dois avouer que la première moitié de ce tome où Teru et Iko font la connaissance d’une jeune princesse shinobi échappée de son village, qui souhaite gagner en indépendance, n’a pas brillé par son originalité et son intérêt. J’ai trouvé ça mignon mais plat et déjà vu. Certes, c’est chaleureux, la relation amicale entre les trois filles se construit naturellement et avec humour, mais il lui a manqué quelque chose.

Heureusement du coup que ça ne traine pas en longueur et qu’assez vite Amalarilk pointe le bout de son nez. Ceux-ci sont toujours en arrière-plan à chaque fois que Teru rencontre et s’approche de quelqu’un. Ici, notre princesse cache aussi un sombre passé dont elle n’a pas encore parlé et il n’y a pas que son arme qui semble magique. L’auteur nous relance donc dans un combat où Shy va devoir prendre les choses en main et c’est une bonne chose pour nous réveiller.

Cependant, ce tome ne vient qu’amorcer cette nouvelle affaire. On y voir un centrage sur Shy à qui on confie la place de leader dans cette mission de sauvetage qu’il faut organiser à Tokyo. Un travail a alors lieu de la part du mangaka pour montrer l’évolution de son héroïne et combien elle doit prendre sur elle pour grandir et avancer. C’est traité positivement et avec bienveillance, la preuve au-delà de leurs qualités, Shy choisit avant tout ceux en qui elle a appris à avoir confiance, ce qui lui permet elle-même d’avoir confiance.

Ainsi contrairement aux autres titres sur les super-héros auxquels Shy peut faire penser – il y a des mises en scène rappelant furieusement My Hero Academia -, le titre continue à suivre sa propre voie, une voie plus intimiste par son attachement à la personnalité de l’héroïne. Alors certes, ce tome n’est pas le plus passionnant depuis le début, mais il continue à la faire joliment évoluer, ce qui donne envie d’en voir le résultat lors d’une mission sous tension dans le prochain tome.

Tome 6

Bukimi Miki continue de nous proposer sa version revisitée du shonen de superhéros. Entre combats contre les antagonistes d’Amalarilk et conversation profonde sur le mal être de chacun, nous avançant lentement mais sûrement vers d’autres très belles confrontations.

J’ai à nouveau été séduite par le concept étrange de la série dans ce 6e tome. Malgré un schéma typique emprunté à une série comme Saint Seiya, où chaque héros va affronter son équivalant pendant que les autres avancent, j’ai beaucoup aimé la dynamique de ce tome. Oui, c’est prévisible, oui c’est gentillet et un peu bateau, mais ça fait du bien aussi de retrouver de tels sentiments.

Ainsi, j’ai apprécié le duel entre les deux garçons et leur définition de ce que c’est d’être un garçon, l’un voulant être viril, l’autre aimant tout ce qui est mignon, et les deux tombant d’accord sur le fait que le mieux c’est d’être soi-même et que la société devrait nous accepter. Cette volonté d’accepter, on la retrouve avec Pepshka qui affronte en quelque sorte la disciple de sa mère, une jeune fille qui comme elle porte un masque. La façon dont ces deux opposées se complète fut très joliment mise en scène malgré la rapidité de leur duel. J’ai aimé la tendresse que l’on ressent alors et l’envie de protéger chacune d’elle. Mais je retiens surtout leur discours comme quoi, on a le droit aussi de ne pas toujours être jovial, d’être même parfois un peu froid et réservé, car cela ne veut pas dire qu’on ne ressent rien.

Enfin, la grosse partie du tome est bien sûre consacrée aux jumelles shinobi. Nous avions déjà eu des chapitres sur les autres héros, il nous restait à découvrir Ai. Son histoire avec sa soeur et leur vision opposée du devenir des ninja est volontiers poignante. On sent que l’autrice utilise tous les ingrédients connus pour émouvoir son lectorat et ça marche. Alors oui, c’est facile et prévisible, mais on se laisse quand même piéger et on est touché par leur histoire et le confrontation que cela annonce.

Avec efficacité et surtout émotion, Bukimi Miki continue de déployer son univers tout en nuances où les méchants ne sont pas de vrais méchants et où les héros ne sont pas des surhommes. J’aime cette ambivalence dont elle fait preuve. J’aime que ce qui est considéré généralement comme une faiblesse n’en soit pas une ici, mais plutôt un point positif et utile pour se rapprocher et apprendre à connaître et comprendre l’autre. Cette aura très positive dans l’histoire fait vraiment du bien. Après l’ensemble est archi classique et prévisible malgré ses belles paroles et ses combats punchy, ce qui donne juste le rang de série sympathique à la série.

Tome 7

Fan de My Hero Academia lisez aussi Shy. Tout ce que vous aimez lors des phases de combats de MHA, vous le retrouverez également ici !

Shy est en effet une belle réinterprétation moderne du thème du super-héros, tout comme l’est MHA. Sauf qu’il accentue encore plus le thème des fragilités qui deviennent des forces, de ce que les gens perçoivent comme des faiblesses qui une fois acceptées permettent de se transcender.

L’autrice est tout aussi à l’aise que Kohei Horikoshi pour mettre en scène depuis le dernier tome des antagonistes qui passent à l’action et lancent une attaque globale. On suit à tour de rôle les membres du groupe des héros qui ripostent. La narration est ultra dynamique avec une caméra à l’épaule qui passe de l’un à l’autre pour rendre le récit de ces combats vifs. A l’aide d’ellipses bien choisies, on avance ainsi assez rapidement. Pour autant, Bukimi Miki n’oublie pas de développer ses personnages, parfois de manière tendre et rigolote, parfois de manière plus sérieuse, mais toujours avec sincérité, chacun affrontant soit son alter-ego soit son opposé pour grandir en tant qu’héros et être humain.

Je me suis ainsi amusée avec une Lady Black amoureusement timide. J’ai trouvé adorable le duel en miroir de Mian Long et Furax qui se trouvent tour à tour mignon et viril et s’envient. J’ai adoré découvrir un autre Stardust, qui rêve d’être le plus super-héros le plus gentil, quand il a affronté le chef des méchants et son acolyte Vade Retro. A chaque combat, l’autrice met en avant les qualités tirées des faiblesses des super-héros mais aussi de leurs opposants, le tout dans un cadre fantastique rappelant des titres comme X des Clamp, avec ce dôme noir opaque, sorte de kekkai moderne.

Quant au duel fratricide (si quelqu’un à le terme au féminin, je suis preneuse ;)) entre Ai et sa jumelle, il tient toutes ses promesses. Il est complexe, poignant, émouvant et dramatique. La façon dont l’autrice mélange leur histoire de vie avec les codes japonais propres aux shinobi est très bien fait. J’avoue juste ne pas être fan de la présence de Shy qui est de trop pour moi. J’aimerais bien qu’elle se fonde plus dans le décor et ne soit pas LA super-héroïne qu’on met autant en avant partout dans chaque combat ou presque, ça empiète de trop sur les autres comme si elle était plus importante ou meilleure qu’eux et ça me dérange, mais je sais aussi que c’est le credo de la saga.

En attendant, l’autrice a vraiment fait des progrès dans ses dessins, ceux-ci sont bien plus dynamiques et lisibles qu’au début. Ils ont en même gagné en drame et en noirceur. La symbolique y est forte jusque dans la mise en scène de chacun des combats qui est vraiment propre au héros mis en avant. Ainsi, j’ai beaucoup aimé cet ultime combat de soeurs à la mode japonaise typique avec technique de sabre, influence de la lune et présence de créatures mythiques. C’était top.

Je me suis vraiment régalée avec ce nouveau tome de Shy. J’ai été surprise par la hausse de qualité de l’histoire qui sort un peu de ce schéma à l’unité qu’elle avait auparavant pour offrir des combats plus massifs. J’espère que cela se poursuivra car c’est dans ce format que j’aime les histoires de super-héros et si en plus Bukimi Miki continue de creuser cette veine de héros fragiles devenant plus forts grâce à cela, je sens que je vais adorer.

Tome 8

Quoique pleine de bonnes intentions, cette série me lasse de plus en plus à la lecture. Je trouve la narration un peu poussive et certaines scènes un peu répétitives, ce qui diminue mon plaisir.

J’aimais l’idée de base d’avoir des héros imparfaits qui ouvertement à notre regard travaillent là-dessus pour que ça devienne l’une de leurs forces. J’aimais dans cet arc l’opposition entre les deux soeurs jumelles à l’interprétation différente de leur art de shinobi. Et j’aimais que l’auteur ait donné la part belle à plusieurs personnages dans le tome précédent.

Cependant dans ce tome les longs échanges pour convaincre Abysse, la soeur tombée du mauvais côté, ont été très poussifs pour moi. L’héroïne, Shy, toujours elle…, se sert de son expérience de grande timide et petite handicapée sociale pour tenter de montrer qu’elle peut la comprendre et la faire rebasculer du bon côté. C’est très mignon tout ça mais un peu fade et convenu à lire aussi. Du coup, ça ne m’a pas touchée.

De plus, le trait de l’autrice qui se veut vif et incisif est également un brin brouillon lors des scènes d’action, elle m’a donc parfois perdue au cours de ce périple graphique. Sans parler de la surenchère de scènes d’action où tout explose sans que ça n’apporte grand-chose au final. Oui, c’est beau, ça a du charme avec ce côté âme déchirée, mais est-ce suffisant, non ?

Je trouve vraiment que depuis quelques tomes l’autrice s’embourbe dans ce qu’elle veut raconter et n’avance pas vraiment, cela donne des actions et scènes bien trop étirées sans raison puisqu’à côté il ne se passe pas grand-chose. S’il y avait un vrai bon développement des personnages autre que : « oh les pauvres, ils sont faibles, ils souffrent, allez ils vont lutter et se remettre » à chaque fois, peut-être que mon intérêt se raviverait. Pour l’instant, je trouve la série de plus en plus répétitive et mollassonne avec un fil directeur qui s’étiole.

Shy est donc une petite déception au fil des tomes. Après un démarrage avec un concept alléchant, l’autrice ne parvient pas à en faire quelque chose de suffisamment dynamique, creusé ou émotif pour faire décoller son titre. Elle se contente de resservir sans cesse la même recette et c’est lassant, même si ça reste mignon et un peu touchant de voir ces héros plein de fragilités mais je voudrais qu’elle transforme l’essai !

Tome 9

Alors que malgré un concept fort plaisant autour de la représentation des super-héros, j’ai souvent été un peu sévère avec les aventures de Shy, je sais aussi reconnaître quand l’autrice nous offre un superbe développement comme c’est le cas ici avec les jumelles shinobi.

Coincés dans une bulle, nos héros se confrontent à leurs peurs et névroses pour vaincre leurs adversaires eux-mêmes complètement éclopés par la vie. Depuis plusieurs chapitres, l’histoire se concentre sur Ai et Mai, deux jumelles shinobis séparées par les attentes de leur famille et la façon dont elles ont choisi d’y répondre mais aussi dont cela les a marquées. Après avoir ouvert leur coeur et s’être retrouvées, elles doivent livrer une dernière bataille pour sauver Tokyo.

J’ai beaucoup aimé le ton volontiers plus sombre et introspectif de cette suite. Tout en s’inspirant à fond des codes de la culture japonaise autour des shinobis et de leur philosophie de vie, l’autrice ajoute également comme l’avaient fait certaines de leur prédécesseurs dans le shojo, une touche beaucoup plus moderne dans cette Tokyo en proie d’être dévastée. On se croirait à la croisée des chemins entre X des Clamp, Sailor Moon de Naoko Takeuchi et le monde des super-héros. J’ai adoré !

L’autrice fait preuve d’une très belle profondeur dans l’écriture des personnages, évoquant rédemption, pardon, retour sur soi, apprentissage, acceptation de soi, etc. Elle noue aussi de très belles relations fondées sur l’entraide, le soutien, le partage, l’acceptation et l’ouverture aux autres. Cela donne lui à de superbes scènes de communion du groupe formé par les jumelles et leurs amis, rappelant celles, cultes, de Sailor Moon. Tout cela dans une volonté de faire évoluer et grandir les personnages en tant que héros mais surtout en tant que personne, non pas en rejetant ce qui les rend différent, mais en l’acceptant et en le promouvant, pour que le regard des autres change et qu’ils soient plus inclusif. J’aime ce message !

En plus, la mise en scène de l’autrice est percutante. A la fois sombre et lumineuse, pleine de désespoir et d’espoir, elle m’a fait vibrer. J’ai aimé cette façon dont elle digérait à la fois les représentations de scènes d’action et de tension comme on les voit dans les comics et films de super-héros américains, et les représentations de fin du monde à la japonaise, comme on les voit dans bien des mangas cultes comme Akira, Sailor Moon ou X. C’est pêchu et introspectif à la fois.

Puis après cette superbe conclusion sur les jumelles, loin d’avoir le coup de mou attendu et qu’on a déjà connu, l’autrice poursuit sur sa lancée, allant à la conquête d’un autre membre de l’équipe des antagonistes pour tenter de la comprendre et l’amener sur la voie de la guérison. On rencontre ainsi un nouveau super-héros singulier, celui de la France, dont le super pouvoir repose sur l’art et la peinture. On aime les clichés ! Après chaque super-héros a des caractéristiques de ce genre en lien avec l’image qu’on a de son pays, alors c’est amusant. On retombe donc dans quelque chose de plus classique mais non moins savoureux.

Il faut dire que l’autrice continue encore et toujours de développer son univers, nous apprenant des choses sur le fonctionnement de Stigma et de ceux ayant rejoint son groupe. Elle offre même une nouvelle transformation à Shy dans les ultimes pages qui vient nous interpeler sur la raison de celle-ci et ses conséquences. Elle tente aussi de faire évoluer la population en la confrontant à la vraie face des héros. Bref, tout ce qu’elle a mis en place depuis le début continue d’évoluer et elle accompagne cela fort joliment.

Série que j’ai souvent critiqué pour ses longueurs et son manque d’impact malgré des propos intéressants, Shy a réussi le tour de force ici, d’offrir une conclusion juste et émouvante à la destinée tragique de ces jumelles shinobis, le tout en s’inspirant à la fois du mythe des super-héros à l’américaine et d’oeuvres mangas cultes mettant en scène une Tokyo au bord de la rupture. Magnifique !

Tome 10

Déjà le 10e tome de cette série fort sympathique, d’une autrice toute aussi sympathique qui semble beaucoup mettre d’elle-même dans ce titre, notamment quand il est question de dépasser ses limites et sa timidité, sentiment qui me parle énormément.

Ainsi même si nous sommes clairement dans un tome de transition fait d’un gros lot de chapitres anecdotiques cela reste une belle lecture, positive, chaleureuse et encourageante. J’ai adoré suivre Shy/Teru dans son quotidien et ses rencontres, que ce soit lorsqu’elle aide une starlette comme dans les vieux dessins animés de mon enfance, ou quand elle nous partage sa passion pour les récits d’horreur, elle, qui semble avoir peur de tout. C’est charmant.

Et puis, il y a, pour les lecteurs français, ce chapitre bonus qui nous semble directement adressé au milieu du tome : celui d’une convention japonaise organisée à Paris où le héros français Lavoir, qu’on voit en couverture, invite Shy et où ils parlent du cosplay d’une superbe manière. Passion souvent moquée ou dénigrée par ce qui ne connaissent pas, il est fait ici un mode d’expression parfait pour les gens cherchant à briser leur coquille et à s’épanouir au-delà de leurs fragilités respectives. J’ai été très touchée et de même, j’apprécie beaucoup que Lavoir soit un héros non-genré 😉

Cependant, derrière tous ces petits chapitres anecdotiques, l’autrice n’oublie pas son histoire fil rouge et elle revient bien vite vers Amalarilk, tout d’abord dans l’intro du tome où elle nous présente l’ensemble de ses membres aux noms diablement bien traduits ! Petite préférences perso pour Furax Lafracasse 😉 Puis, ils reviennent sur le devant à la fin de ce volume, se rappelant à nous de manière inopinée, croisant sans le savoir le chemin de Shy cachée derrière l’identité de Teru, lors d’une rencontre improbable entre elle et Candy Lovesong qui a un coup de foudre pour elle. C’est léger et décalé, mélangeant le goût de Teru pour l’horreur avec la présence de Flemmard Mollasson, sorte de zombie vivant, et la peur de ce que pourraient faire ces anti-héros barré. A part, relancer l’histoire vers eux, je n’ai pas trop compris ce qu’a voulu raconter l’autrice ici, mais c’était drôle.

Du coup, même si c’était un tome de transition banal où on alterne entre chapitres relevant du quotidien et petites missions sans grande portée, j’ai encore une fois aimé le ton de ce tome, surtout lors du passage de Shy/Teru en France aux côtés de Lavoir. L’autrice en profite cependant pour introduire de nouveau héros et je suis curieuse de voir ce que Nirvana et ses acolytes vont apporter à l’histoire.

Tome 11

Après un tome tranquille, il se passe plein de choses dans celui-ci, l’autrice renouvelant clairement ses personnages et camps pour relancer sans intrigue. Il faut donc avoir les yeux partout et c’est assez agréable !

Introduit à la fin du tome précédent, les Shining Six, sont un groupe de héros atypiques comme l’autrice aime en introduire. Loin du cliché du héros propre sur lui, ce sont d’anciens hacker, catcheur, voyous et bagarreurs, qui sauvés par la lumière de la soeur de Teru, elle-même ancienne héroïne, se sont donnés pour objectifs d’aider les gens. J’aime cette façon dont l’autrice introduit l’idée qu’on peut être bon même après avoir commis des fautes, que le rachat et la rédemption sont possibles.

En plus, avec ce nouveau groupe, on s’éloigne un peu des héros qu’on connaissait pour offrir une nouvelle dynamique autour de Teru et celle-ci étant l’héroïne de l’histoire, celle qui s’est fait remarquer par Amalarilk qui la cherche, ce n’est pas plus mal. On en apprend plus sur sa soeur. On la voit évoluer et accepter encore différemment ses pouvoirs et les responsabilités qui sont avec. Il y a aussi un travail intéressant sur l’évolution de ceux-ci, sorte de fusion avec ceux des jumelles shinobis disparues. Ça renouvelle bien la série.

Ainsi fini les missions anecdotiques et place peu à peu à une nouvelle dynamique, un nouveau groupe sur place au Japon pour affronter Amalarilk et contrer ses projets. Ces derniers sont vraiment des « vilains » comme mon coeur les aime, c’est-à-dire bien plus nuancés que le méchant de base. J’ai du coup beaucoup aimé l’affrontement entre Furax Lafracasse et Pulse, héros de Singapour. Furax est peut-être le méchant de l’histoire mais il est également le révélateur de la petitesse de la population autour de lui qui le juge plus pour mon apparence que ses actes en le traitant de monstre, ce qui n’est pas bien, comme nous le fait sentir Shy. Quant à Lovesong, j’ai aimé la voir prendre soin de lui et percer à jour Teru 😉

Entre nouvelle Teru en construction, plus sûre d’elle, avec de nouveaux pouvoirs en cours d’exploration, nouveau groupe de héros autour d’elle et méchants qui viennent la traquer jusqu’au Japon car ils sentent son potentiel, la série repart sur de très bons rails pour ce nouvel arc. Il y avait même un petit air de My Hero Academia dans l’affrontement en ville que l’autrice a parfaitement mis en scène. C’était très chouette à voir !

Objet de divertissement certain, Shy est également une série qui sort du lot dans son approche des super-héros et des vilains. Déjà convaincue par les précédents tomes, la façon dont l’autrice relance son histoire avec de nouveaux éléments prometteurs et le rappel des anciens qu’elle vient mixer avec me plaît beaucoup. J’ai aimé cette plongée dans le passé de la soeur de Teru. J’ai aimé les nouveaux héros pas si gentils qui la rejoignent autour de cette mythologie du Bouddha et de son éveil. J’ai aimé les nouveaux affrontements avec Amalarilk. J’ai hâte de voir où ça va nous mener.

Tome 12

Je ne sais pas pourquoi j’attends aussi longtemps à chaque fois pour lire ces volumes car c’est à chaque fois un très beau moment où l’émotion me saisit à la gorge. Avec son habillage de série de super-héros, Shy me trompe à chaque fois et me fait oublier combien le titre sonne juste pour parler d’émotions à fleur de peau.

Pourtant sur les réseaux, sa traduction Aline Kukor en fait excellemment bien la publicité et nous vante les mérites de cette série qui dépasse le cadre super-héroïque qui l’habille et elle a raison. Au-delà de la rencontre de héros de chaque état avec des super pouvoirs graphiquement surprenant et nationalement amusant, c’est surtout l’écriture d’histoires de vie poignantes et de personnages auxquels on peut très bien s’identifier une fois les costumes tombés. L’affrontement entre eux et l’organisation Amalerilk est de cet ordre-là aussi, nécessaire pour faire surgir tout plein d’émotions refoulées de la plus belle des façons.

Le tome s’ouvre ainsi par la poignante Foufou qui avait trouvé refuge chez nous héros qui l’avaient pris sous leurs ailes pour tenter de réhabiliter cette petite malmenée par la vie. Au cours d’un combat difficile, elle fait le choix du coeur mais un choix tellement douloureux qu’il en dit long sur chaque personnage qui y joue un rôle. C’est le propre de cette série. Rien n’est facile, tout est prétexte à sous-texte et Bukimi Miki y réussit à merveille.

Je n’ai ainsi pas été surprise par la suite du focus sur Shine, la soeur de Shy, qu’on apercevait dans l’ombre en couverture et surtout dont on entend parler depuis le début. L’autrice a choisi le bon moment pour remonter au coeur de cette histoire et enfin nous exposer ce qui en fera le moteur à l’avenir. J’ai aimé découvrir tout cela afin que tout prenne sens et qu’on ne soit plus juste dans des petits combats indépendants qui auraient pu sembler anecdotiques même s’ils ont participé à la construction de chacun. A travers ce récit, on a enfin une intrigue qui prend du corps et s’épaissit, offrant la promesse d’une suite plus complexe et plus riche encore. Ça tombe bien, je suis prête pour cela !

La série a déjà su me convaincre par la qualité de ses échanges sur les traumas qui peuvent nous empoisonner la vie et la finesse de l’autrice pour décrire ces détresses psychologiques. Même si on est à 10% dans une fiction, avec en prime un décor fantastique très fort avec ces super-héros et leurs pouvoirs, je suis tout même touchée à chaque fois qu’on croise un personnage bancal ou brisé. J’ai été émue par la détresse de Foufou, ancienne enfant abandonnée j’imagine. J’ai trouvé Iko intéressante dans son désir de rendre sa gentillesse à Teru en l’aidant à percer à jour la vérité. Celle-ci n’a pas eu la jeunesse dorée qu’on pouvait imaginer et sa relation passée à deux avec sa soeur tandis qu’elles grandissaient seules était touchante. On a senti combien elles comptaient l’une pour l’autre. Mais les questionnements sur le fondement d’un héros ou d’une héroïne ont peut-être été encore plus que le reste ce qui m’a marquée ici, tant ça fait plaisir de voir quelqu’un oser dire qu’on a le droit de se montrer égoïste et de faire passer ceux qu’on aime en premier sans que ça n’enlève rien.

Miki Bukimi est donc une autrice vraiment surprenante qui parvient à se mouler et à tordre en même temps les codes des shonens remplis de héros surhumains pour leur rendre peut-être encore plus que d’autre leur humanité. Sa manière de retransformer les récits de super-héros à la mode depuis la vague Marvel est définitivement originale avec un focus sur les émotions tellement riche et pertinent. Une belle oeuvre trop méconnue.

Tome 13

Shy est vraiment une série qui monte en puissance au fur et à mesure qu’elle affine son propos. Avec son autrice un peu désenchantée, elle propose à l’inverse un réenchantement âpre de cet univers classique et pourtant jamais exploité ainsi. J’aime beaucoup.

Dans ce nouveau volume Miki Bukimi en s’appuyant sur les révélations précédentes concernant Amalarilk ouvre comme jamais l’intérieur de son esprit pour nous livrer les influences secrètes de son oeuvre et cela rend celle-ci tellement plus riche et intéressante à parcourir. J’ai beaucoup aimé la parallèle qu’elle dévoile, et qui est effectivement évident, entre Peter Pan et ses enfants perdus et la troupe de Stigma et Amalarilk, des enfants comme leurs aînés marqués par la vie, qui ne souhaitent pas grandir et qui ont des raisons d’en vouloir au monde des adultes. Sublimés par les belles métaphores graphiques de l’autrice sous fond d’univers pluvieux où le parapluie est la seule façon de se protéger contre sa noirceur, ce fut enchanteur à redécouvrir ainsi.

Mais rien n’est tout noir et tout blanc avec la mangaka. Autant elle livre un portrait parfois sombre et désespéré du monde des adultes, qui fait peur, qui fait mal, qui vole notre âme d’enfant pour mieux nous abattre. Autant elle propose aussi des portraits d’adultes qui font chaud au coeur, qui savent nous rassurer, nous protéger, jouer avec nous et en cela, c’est superbe. Le combat entre Century et Angèle a ainsi failli m’arracher une petite larme tant le message était beau.

L’autrice semble donc utiliser son quotidien pour en semer des échos ici avec des réflexions pertinentes sur notre monde vu à travers le regard de ses personnages. Elle s’interroge et nous interroge sur la notion même d’amour, de foi, d’enfance, sur la parentalité, sur notre relation au travail, etc. C’est sème plein de petites choses et ça touche. Ça touche parce qu’on sent qu’elle y met beaucoup d’émotion. Quand elle évoque le basculement possible d’un ancien héros et ses fragilités derrière le masque médiatique, ça ne peut que contribuer à nous émouvoir et à rapprocher celui-ci et les autres de nous pour les voir différemment, plus humainement, comme un enfant qui regarde ses parents comme des héros / modèles et réalise finalement qu’ils sont humains avec des failles. C’est très beau.

Amalarilk apparaît donc de plus en plus comme le reflet de notre âme d’enfant qui s’interroge sur le monde qui s’offre à son regard. En passant à l’action ici sous son air désenchanté, il met aussi les adultes face à ce qui les trouble sans qu’ils s’en rendent forcément compte. Nous lecteurs, on est d’autant plus sensible qu’on a droit à l’éclairage porté par les manoeuvres de héros et antagonistes, mais les populations qui nous représentent dans le texte, eux, subissent ça comme un voile de mélancolie qui les rattrape et les frappe, ce qui est très joliment mis en scène avec cette métaphore du parapluie qui me plaît de plus en plus.

Ce tome, qui est tout de même une transition, apporte donc à nouveau une belle émotion avec une formule déjà utilisée mais qui fonctionne ici : la recherche d’indice sur Amalarilk, un combat contre l’un d’entre eux et ces derniers qui passent à l’action de par le monde. Ce mix de Peter Pan moderne et de Super héros désenchantés est décidément pertinent et très bien mis en scène.

Tome 14

Décidément cette série ne fait pas parler d’elle et pourtant, elle est diablement intéressante. Avec son côté très pop, entre super-héros et parc d’attractions, ici, elle traite pourtant de sujets cruciaux comme la dépression et le mal être avec beaucoup d’émotion.

La couverture l’annonçait, nous l’avons eu. Ce tome fut consacré en grande partie au personnage de Shine, le reste n’étant qu’un pis aller pour nous faire patienter avant le lancement du parc d’Amalrilk et donc le début du nouvel arc de la série. J’ai adoré découvrir Shine, cette super-héroïne tellement énigmatique que l’on pensait parfaite derrière ses beaux sourires.

Avec elle, c’est un peu une nouvelle Jean Grey que Bukimi Miki a façonné. Tout comme elle, elle porte un masque et cache des pouvoirs qui la dépassent depuis toujours et qui lui ont fait perdre toute confiance en elle. Une thématique devenue classique depuis X-Men mais qu’en même temps on ne voit pas si souvent. J’ai donc apprécié de suivre tout d’abord une femme, puis de découvrir un héros en perdition à qui on a dû apprendre ce que c’était que l’amour mais qui s’est encore retrouvé face à un mur. Toute la psychologie de ce personnage est fort intéressante car il n’y a pas de happy end. Nous sommes avec quelqu’un qui souffre de sa nature différente et qui malgré les rencontres ne s’en sort pas. C’est une très belle métaphore de l’état dépressif.

Je ne sais pas si c’est voulu par l’autrice, mais en effet, je retrouve en Mei / Shine toutes les caractéristique d’une personne dépressive. On la découvre fragile et solitaire, dans ses souvenirs avec Nirvana mais surtout avec Ebi, la crevette d’Unilord, son compagnon de toujours. Cette plongée dans son passé est salvatrice pour comprendre ce qui a mené à la situation actuelle et surtout comme je le disais, le discours de l’autrice est fin. Elle s’intéresse à quelqu’un qui se sent mal dans sa peau, n’accepte pas sa différence, qui va trouver une bouée de sauvetage ou plutôt des bouées, aller mieux un temps, avant de replonger. C’est exactement ce qui se passe quand on souffre de dépression, on peut aller mieux avant de replonger sans avoir perçu le moindre signal annonciateur. J’ai donc été très touchée par le développement de Shine ici.

Du coup, en contrepartie, j’ai un peu souffert du reste du tome, que j’ai trouvé fade. C’était comme si l’autrice cherchait à combler les vides avant de lancer la suite de son histoire : l’ouverture du parc d’attractions d’Amalrilk au public, afin que chacun se confronte à ses failles. Je suis certes fan du lieu, qui est très rapidement présenté au détour d’une page, mais j’ai trouvé particulièrement inutiles chacune des interventions des différents protagonistes dans les moments qui ont fait suite aux révélations sur Shine. Ça ne tenait pas la comparaison et on sentait le manque d’inspiration, l’autrice se reposant alors sur un humour bancal.

Malgré quelques maladresses d’écriture, la série reste passionnante à suivre tant son écriture des personnages est fine. Ici, avec la découverte de la vraie personnalité de Shine, l’autrice nous offre une très belle variation autour du thème de l’état dépressif, mais également sur l’importance de l’entourage des gens pour aller mieux et combien un être pour revêtir un importance cruciale et devenir le coeur de l’existence d’un autre. Une émotion palpable dans ces quelques pages, qui font qu’on pardonne la suite plus bancale.

 (Merci Kana et Sanctuary pour ces lectures)

Tome 15

Alors que la série est désormais disponible en animé sur toutes les bonnes plateformes, elle continue de me séduire dans sa version papier grâce au supplément d’âme qu’elle offre par rapport à ses concurrents.

Les shonens de super-héros, c’est encore et toujours la mode en ce moment. Il suffit de voir le succès de My Hero Academia et l’arrivée de Villain to kill en webtoon, cependant Shy tire son épingle du jeu et propose vraiment un scénario et une ambiance différents de ses concurrents. En effet, si les combats sont omniprésents, c’est l’âme et la psyché des personnages qui comptent et ce n’est pas joli joli.

Tandis que le combat contre Amalrik et son si séduisant parc d’attractions bat son plein, nos super-héros vont être confrontés à des choix terribles, car c’est tentant pour eux aussi de régresser à une époque où on ne souhaite plus grandir et connaître la dure réalité du monde des adultes. Ce Peter Pan à la sauce japonaise agrémenter de super-héros à l’américaine est vraiment des plus surprenant.

Dans ce tome, Pilz est à la fête, c’est elle que l’organisation a pris pour cible en premier dans ce parc d’un nouveau genre et c’est elle qui va se débattre avec son passé. C’est dur, c’est violent, c’est émouvant de découvrir son histoire de petite fille adorant ses deux parents, médecin et infirmière, qui se battent pour les autres et finissent par le payer. Je n’aurais jamais imaginé quelque chose d’aussi tragique pour cette super-héroïne qui semble si forte et cache donc si bien son traumatisme. Bukimi Miki nous le révèle à nouveau avec beaucoup de justesse et émotion, montrant ce que cache ce désir d’être « une fifille à son papa » et plongeant dans les complexité des relations familiales quand les deux parents travaillent beaucoup. C’est encore une critique juste et fine qui est faite ici.

Le titre dispose bien sûr de nombreux atouts outre ce travail si bien poussé sur la psychologie des personnages. C’est ainsi un vrai plaisir de suivre les autres combats, de voir l’héroïne flirter entre réalité et dimension fantastique, le tout dans une dynamique d’affrontement comme si c’était enfin le dernier. Le scénario avance peu de ce côté-là, il faut le reconnaître. Il se prête même au jeu de certaines scènes pas franchement utiles. N’est-ce pas le poulpe ?! Mais on sent quand même qu’on avance dans la bonne direction avec ces héros qui prennent les choses en main et agissent. Reste à en voir les fruits.

Lecture à nouveau centrée sur l’émotion, même si l’action ne se cache jamais bien loin, Shy reste un shonen de super-héros qui change par rapport à ce que la masse propose et cette particularité me plaît et me touche, à l’image de l’histoire de Pilz dans ce tome, qui entre émotion et drame, pointe des travers de notre société dans notre rapport au travail et à la parentalité. Une série que j’espère voir désormais plus connue grâce à son animé !

Tome 16

Derrière sa couverture avec une Shy toute mignonne, que voilà un tome encore sombre, nous poussant dans nos retranchements !

Le combat contre Stygma se poursuit pour nos héroïnes et Pilz est en première ligne, prenant cher, mais l’autrice ne peut s’empêcher d’y mêler également Shy et ses questions sur sa propre soeur disparue qui semble avoir un lien avec Stygma, mais lequel ?

Toute l’histoire semble s’effacer derrière ce duel, ce que je ne regrette nullement, car si l’histoire de Mlle Foufou, son combat contre la Miss Pleurnicharde et ses pouvoirs de clonage nous distraient bien, ils n’ont pas la profondeur de l’histoire de Pilz. En effet, le retour sur le destin tragique de sa famille en impose quand même et la force qu’elle va trouver en elle pour se relever, affronter son passé, ses drames et avancer, en impose aussi. Cette héroïne qui se cachait un peu trop derrière Shy se révèle totalement ici encore une fois.

J’ai beaucoup aimé que l’autrice mette en scène une héroïne handicapée, Pilz ayant perdu son intégrité physique dans un accident. Autour autrefois, c’était caché, autant là c’est exploité à fond et je dis bravo, même si ça sort un peu de nulle part. Du coup, sa nouvelle transformation frappe et fait sens. Je l’approuve à 100%. Elle frappe les esprits et nous offre une nouvelle héroïne plus combattante, parfaite pour défier Stygma.

Je regrette juste que l’autrice s’enferme dans un certain schéma redondant de combat-fuite après révélation mystérieuse et ambiguë avec lui. J’aimerais parfois casser la route et le voir rester. Il propose cependant une compensation sous forme de quête, qui prête à sourire autant qu’il donne espoir d’un réel avancement, car marre de repartir à zéro à chaque fois. J’ai besoin de l’émotion qu’on trouve mais également que ça bouge.

Tome jumeau du précédent, il met à nouveau parfaitement en avant le discret personnage de Pilz, qu’on n’avait vu que braillant derrière Shy. Ici son développement est poignant et elle offre une héroïne handicapée parfois pour la représentativité de ce pan de la population trop souvent ignoré dans les mangas alors qu’ils font partie de notre quotidien. On a besoin de cette inclusivité. 

Tome 17

Série vraiment discrète comme son titre, je le regrette vraiment car c’est un magnifique shonen plein de belles valeurs où Bukimi Miki travaille à fond des notions comme le coeur, l’individualité, le groupe, l’héroïsme et les traumas. Ne vous fiez pas aux apparences banales du titre, c’est une petite pépite !

L’arc contre Amalrilk et son parc NeverLand se poursuit dans une ambiance un peu frissonnante cette fois qui convient à merveille avec la période où il est sorti et où je le lis. Toujours embourbés dans leurs problèmes existentiels, les héros se confrontent à eux-mêmes en se confrontant à leurs antagonistes d’Amalrilk. Le discours méta de l’autrice est de plus en plus riche et vivifiant. Elle joue des contrastes des différentes couches de nos êtres pour matérialiser cela en combats et pouvoirs, ce qui est brillant !

Dans ce tome nous suivons ainsi en parallèle, Nirvana, le héros qui était autrefois le plus proche de la regrettée Shine, qui affronte Candy Lovesong et son besoin inextinguible d’aimer et être aimée ; tandis que dans un autre coin du site, c’est Shy et son groupe qui sont mis en difficulté, cette dernière étant mis au pied du mur quant à ses troubles intimes. L’autrice creuse et creuse les traumas et mal être de chacun donnant lieu à un mélange de combats et introspections des plus savoureux.

J’ai beaucoup aimé suivre Nirvana dans ce tome. Avec lui, l’autrice définit un peu mieux comment fonctionnent les pouvoirs de nos héros et d’où ils viennent. Elle fait le lien entre le coeur de chacun et son expression pour se montrer vertueux, c’est-à-dire ici aimable et héroïne, mais elle démontre que ça ne va pas de soi, que ce n’est pas une obligation, mais bien un pouvoir particulier à chérir. Et Nirvana de dire très justement « Personne en ce monde n’est « honorable ». Tout le monde recherche l’amour ou les conflits, c’est comme une maladie. Nos coeurs et nos corps sont consumés par ces désirs. ». Héros que je trouvais un peu fade, il se révèle ici dans cet affrontement avec Candy Lovesong qui est un peu sa némésis, sur le schéma choisi à chaque fois par l’autrice.

Puis de l’autre côté de la balance, nous avons une Shy, qui n’a pas encore eu l’introspection du plus âgé Nirvana, et qui dans une ambiance halloweenesque comme quand les jeunes japonais aiment se défier à montrer qu’ils ont du courage, se retrouve à affronter ses peurs, aka le regard des autres. Depuis le début Shy est une héroïne un peu contrainte et forcée, car voulant reprendre le flambeau de sa soeur. On plonge ici plus profondément aux racines de son être pour découvrir ce que cela cache et qui elle est vraiment derrière le joli masque affable qui nous apparaît depuis le début.

J’ai beaucoup aimé le jeu de l’autrice entre cette ambiance un peu terrifiante et ce qui terrifie vraiment Shy au fond d’elle tandis qu’elle joue les héroïnes courageuses devant nous. L’autrice joue à merveille des codes graphiques du genre et nous offre un tableau des plus frissonnant. Mais en parallèle, elle évoque de manière très intime, et joliment mis en scène graphiquement, des choses très intimes comme notre rapport à l’autre, aux attentes de la société, à l’amitié et au groupe. C’est extrêmement riche et poignant à lire car cela peut remuer des choses en nous.

Avec finesse et frissons, Bukimi Miki continue donc son exploration de l’intimité des héros alors qu’ils sont en pleine crise mondiale. Tandis que de loin les adultes tiennent les rangs, à l’intérieur les jeunes se battent contre leurs ennemis, reflets de leurs traumas personnels, et triomphent peu à peu d’eux, se métamorphosant. L’autrice nous offre vraiment un renouveau très psychanalytique et méta des super-héros. J’adore ça !

Tome 18

Revenir sur le passé des personnages et expliquer leur évolution, toujours une valeur sûre pour serrer le coeur des lecteurs et offrir de belles évolutions.

Bien que Shy soit l’héroïne de la série, on l’a plutôt vu en action qu’en réflexion sur son passé depuis le début, chose plus réservée à ses amis et ennemis. C’est enfin à son tour et Bukimi Miki le fait d’une bien jolie façon. J’ai ainsi eu le coeur serré sur plus de la moitié du tome en revenant sur celle qu’était Mei à la mort de sa soeur et la métamorphose qu’elle a dû subir pour devenir Shy. Comme toujours, l’autrice fait un superbe travail de réécriture du mythe du super-héros avec ici quelqu’un de tout sauf prédestiné à ça mais qui va le devenir en souhait tant très très fort accomplir la promesse faite à sa soeur. Si ce n’est pas beau !

J’ai ainsi beaucoup aimé la symbolique du deuil entre Shy et Satana, deux personnages fragiles qui, comme le dit l’autrice, auraient pu devenir amies dans d’autres circonstances mais qui vont, dans le combat, comprendre les souffrances de l’autre. L’évolution de Mei est splendide. L’autrice nous offre une scène de transformation digne de SailorMoon que j’ai adoré ! Puis le combat est explosif grâce au power-up de l’héroïne et à son utilisation des pouvoirs de Shine mise en scène avec énergie et vivacité. C’était super chouette.

C’est pourquoi, j’ai d’autant moins compris le rupture dans le rythme et l’histoire avec le virage opéré vers Foufou et Pesh dans les dernières pages. Je me suis demandée ce que ça fichait là et si je ne m’étais pas endormie, oubliant une partie de l’histoire, mais non c’était bien ça… Cette amorce du prochain mini-arc est des plus surprenant surtout dans un tome aussi centré sur Mei et son évolution, sans parler de sa conclusion bien inquiétante. Alors c’est chouette de savoir construire et développer un personnage, encore faudrait-il en faire de même avec l’histoire et ne pas passer brusquement du coq à l’âne…

Jolie tome centrée sur l’écriture de Mei qui m’a mis la boule au ventre d’émotion tant j’ai été touchée par cette petite en pleine détresse qui va trouver, on ne sait où, la force de changer et se métamorphoser seule grâce à ses propres désirs. C’est un superbe message plein d’espoir, mis en scène avec beauté et doigté, en plein coeur d’un combat vif et émouvant. Dommage qu’ensuite l’autrice vienne briser maladroitement cette bulle avec un focus vers des personnages absents jusqu’à présent qui n’ont rien à voir avec le schmilblick qui vient de se jouer. Un peu plus de constance, ce serait bien aussi et pas juste une belle émotion brute.

Tome 19

A chaque tome, je dois avouer que je tarde à démarrer ma lecture, car si j’aime le fond de l’histoire, la forme assez brouillonne à mes yeux rend la lecture parfois difficile et moins plaisante que d’autre, ce qui me fait repousser le moment.

Ce fut à nouveau le cas ici et les premières pages me donnèrent raison. Franchement, après plusieurs arcs assez chouettes et percutants, je trouve celui du parc long, très long, et vraiment peu clair avec ses ramifications sortant souvent de nulle part, à quoi s’ajoute ma propre lecture bien trop entrecoupée qui me fait sûrement oublier trop de détail entre chaque tome. L’entrée en matière fut donc difficile.

Pour autant, j’ai vraiment apprécié de retrouver les différents arcs une fois cette barrière franchie. J’ai trouvé le duo Foufou-Spirits surprenant. J’ai aimé les voir tenter de combattre vaille que vaille Furax, tandis que plus bas dans son « royaume » on cherche une solution pour l’apaiser en utilisant Mian Long, ce qui permet enfin d’en apprendre plus sur ce dernier, son passé et sa famille. Mais pour cela, il m’a fallu grappiller les infos un peu à droite à gauche et les rassembler, car c’est tout sauf linéaire et la narration éclatée n’est pas ce que Bukimi Miki maîtrise le plus, avouons-le ^^!

Malgré tout les intentions sont là et comme toujours elle a un joli discours plein de douceur et de bienveillance. Ici, pour ne pas changer, sur les traumas des enfants, sur la figure du « fifils à sa maman » dans les fratries ou encore sur l’image de la mère, que des thèmes qui me plaisent parce que l’autrice sait en parler joliment, même s’il y a peut-être moins de finesse qu’habituellement cette fois. D’ailleurs, j’ai trouvé un peu « grossier » la façon de revenir sur la solitude et les problèmes de sociabilisation de Shy. C’est du déjà vu ce côté « amies qui soignent tout » pour quelqu’un comme elle. J’aurais aimé qu’on passe un peu à autre chose.

C’est un sentiment de longueur qui m’a saisie dans ce tome où pourtant l’action ne manque pas mais où je l’ai trouvé trop éparpillée pour être convaincante. L’autrice continue à dresser un portrait émouvant de cette jeunesse écharpée par la vie, notre société excluante, des familles dysfonctionnelles, etc, mais l’ensemble de son oeuvre manque par trop de clarté et punch à ce stade. Ça s’embourbe et ça se sent derrière les bonnes intentions ^^!

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B lecture

10 commentaires sur “Shy de Miki Bukimi

  1. Je suis contente que tu es appréciée de découvrir SHY. Moi aussi je suis lasse dans l’ensemble des super-héros vu que l’on se fait matraquer depuis des années par ce genre, mais ce titre m’a beaucoup plu de par son héroïne et ce que la mangaka en fait dans son intégralité. C’est une première œuvre oui, mais je trouve qu’elle s’en sort vraiment très bien. C’est humain et c’est parfois ce qui manque dans le genre.

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  2. « La volonté de mettre en valeur des traits de caractère souvent méprisés par la société est tout à l’honneur de l’autrice et fait un bien fou. Maintenant qu’elle semble avoir trouvé une bonne ligne directrice pour la suite, j’ai hâte de la lire ! » +1

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