Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Jujutsu Kaisen de Gege Akutami

Titre : Jujutsu Kaisen

Auteur : Gege Akutami

Éditeur vf : Ki-Oon (shonen)

Années de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes vf : 13 (en cours)

Histoire : Chaque année au Japon, on recense plus de 10 000 morts inexpliquées et portés disparus. Dans la majorité des cas, ce sont les sentiments négatifs des êtres humains qui sont en cause. Souffrance, regrets, humiliation : leur accumulation dans un même endroit provoque des malédictions souvent fatales…
C’est ce que va découvrir à ses dépens Yuji Itadori, lycéen et membre du club de spiritisme. Il ne croit pas aux fantômes, mais sa force physique hors du commun est un précieux atout pour les missions du groupe… jusqu’à ce que l’une d’elles tourne mal. La relique qu’ils dénichent, le doigt sectionné d’une créature millénaire, attire les monstres ! Le jeune homme n’hésite pas une seconde : il avale la relique pour conjurer le mauvais sort !
Le voilà possédé par Ryomen Sukuna, le célèbre démon à deux visages. Contre toute attente, Yuji réussit à reprendre le contrôle de son corps. C’est du jamais vu ! Malgré tout, il est condamné à mort par l’organisation des exorcistes… Une sentence qui ne pourra être repoussée qu’à une seule condition : trouver et ingérer tous les doigts de Sukuna afin d’éliminer la menace une fois pour toutes. Et pour ça, l’adolescent va devoir s’initier à l’art occulte et mystérieux de l’exorcisme !

Mon avis :

Tome 1

Dernière série en date du célèbre Shonen Jump qui cartonne chez nous, j’ai mis du temps à m’intéresser à Jujutsu Kaisen car j’ai plus basculé du côté des seinen depuis quelques années. Mais retrouvant du plaisir à lire de bons shonens plein de nekketsu et le phénomène étant tel que la série a commencé à m’intriguer. Je remercie donc l’amie qui m’a prêté les premiers tomes afin que je me fasse un avis.

A l’heure actuelle, Jujutsu Kaisen compte 18 tomes au Japon et 13 chez nous, c’est donc déjà l’une de ces séries assez longues où l’auteur se plaît à développer une mythologie et des combats autour de toute une flopée de personnages. Mais dès le tome 1, Gege Akutami, dont c’est le tout premier manga, pose des bases solides en remplissant bien le cahier des charges du magazine où il est publié. En effet, dans un premier chapitre efficace au point d’en être presque caricatural, il nous présente l’archétypique du héros nonchalant, qui adore son grand-père mais le perd, et qui pour lui faire plaisir va mettre au profit du plus grand nombre sa forme très athlétique… Le tout se déroule dans un cadre mélangeant fantastique japonais et comédie lycéenne, avec un club fana d’ésotérisme confronté à de terribles esprits et que Yuji va venir aider. Suite à cette rencontre et à celle d’un autre lycéen lui apprenant qu’il vit dans un monde peuplé d’esprits, son univers va d’un coup d’élargir et prendre un virage assez radical.

Si j’ai bien aimé ce mélange entre univers très moderne car parfaitement contemporain au nôtre et ésotérisme avec des créatures sorties tout droit d’un bestiaire de yokai, je dois aussi avouer qu’il m’a manqué le petit truc en plus pour le moment dans ce premier tome que je trouve fort banal et académique. L’auteur puise ses inspirations un peu partout dans ce qui l’entoure, aussi bien dans les contes traditionnels anciens, que dans les légendes urbaines ou dans la littérature puisque son héros va avoir un air de Shin’Ichi, le héros de Parasite d’Hitoshi Iwaaki, mais l’auteur est loin d’avoir le même talent.

Certes l’histoire proposée est prometteuse, avec une belle dynamique, et l’ajout de personnages qui font bien le job autour du héros pour lui apporter soutien, rivalité, humour et conseil, mais le tout manque pour le moment de profondeur et n’est que prétexte à de jolis combats bien glauques bien orchestrées où l’on verra des corps déchiquetés et mangés pour combler l’appétit de nos esprits. Peut-être que le cadre du lycée spécial exorcistes qui s’ajoutera par la suite viendra combler ce manque et enrichir le récit, je l’espère. Pour le moment, c’est plus la quête du héros qui a promis de dévorer chaque bout de doigt de Ryomen Sukuna, un célèbre démon autrefois très craint, qui m’intéresse, de même que la cohabitation que se fait entre eux dans le corps de Yuki, mais nous n’en sommes qu’au prémices.

Les dessins sont dans l’ensemble bien maîtrisés et offrent des scènes pêchus lors des combats, mais aussi l’introduction de personnages très classes aussi bien du côté des garçons que des filles. Mention spéciale au professeur de Yuki et Megumi qui ressemble à une nouvelle version de Kakashi (Naruto). Les esprits et autres créatures sont aussi très bien imaginées pour nous faire frissonner, elles sont glauques à souhait ! J’adore.

Ainsi malgré ce début un peu timide et surtout très formaté, Jujutsu Kaisen intrigue cependant grâce à son univers ésotérique qui pourrait offrir de beaux moments de frissons. Ça me donne envie de poursuivre un peu.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Renard littéraire, Psylook, Floriane, Litt’150.000, Pommy,  Vous ?

Tome 2

Nous restons dans du nekketsu du Shonen Jump assez classique mais avec pour autant à plusieurs reprises des petits twist bienvenus qui réveille le lecteur sur le point de s’endormir. Le titre reste donc prometteur.

Il s’ouvre d’ailleurs sur un de ces fameux twist, nous plongeant dans l’horreur et le choc. J’aime quand on promet une ambiance noire et glauque et qu’elle est au rendez-vous. Bien sûr, je me doutais que l’état de fait provoqué serait provisoire puisqu’on s’inspire ici de ressorts scénaristiques célèbres dans les shonens de nekketsu, Yuyu Hakushu et DragonBall y ont eu recours eux aussi par exemple. Cependant, cela permet de scinder le récit dans deux directions non négligeables.

Alors que je pensais tomber dans quelque chose d’assez répétitif avec des missions confiées à notre trio Yuji-Megumi-Nobara par leur école, on se retrouve finalement avec Yuji d’un côté et Megumi-Nobara de l’autre dans des intrigues bien distinctes. J’ai apprécié le nouveau duo formé par Yuji et son prof haut en couleur : Satoru. Je suis moins fan de ce qui se dessine avec Magumi et Nobara qui sont rejoint par des camarades de classe en prévision d’un tournoi ultra codifié et qui déjà semblent avoir oublié leur camarade perdu sur le champ de bataille…

Clairement la thématique prégnante reste pour moi le démon Sukuna, qui me fascine toujours dans sa relation ) Yuji mais aussi dans ce qu’il suscite auprès des autres esprits. L’auteur ne s’y est donc pas trompé en proposant un focus sur ces deux-là, ainsi qu’une association avec Satoru, le prof qui intrigue tellement il est badass. Ils apportent la noirceur et l’humour qui semblent faire la marque de fabrique du titre. Et la promesse d’un entraînement plus poussé de Yuji par la même occasion qui devrait permettre de mieux comprendre l’univers des exorcistes est un joli plus. Bien plus que ce que mijotent ses copains avec leurs camarades de classe plus ou moins rivaux, qui déjà me fait soupirer d’ennui.

Terminons pour un petit point toujours aussi positif sur les dessins puisque Gege Akutami continue à rendre à merveille la douce horreur de son récit. C’est une ambiance horrifique soft comme j’aime où oui il y a de l’hémoglobine mais rien de renversant ou dérangeant comme a pu le faire Sho-U Tajima sur MPD Psycho. Ici, c’est surtout très esthétisant et on sent bien que rien ne perdure vraiment quand on voit le corps du héros si vite régénéré. Tout est plus fait pour qu’on trouve ça classe et badass, et j’avoue que ça fonctionne bien sur moi.

Jujutsu Kaisen m’offre donc un divertissement plutôt agréable avec cette plongée dans les aventures de nos exorcistes luttant contre des créatures maléfiques cherchant à profiter d’un ancien démon et s’échangeant des coups et des stratégies pour… pour je ne sais quoi encore car cette introduction possède encore pas mal de zones d’ombre. A suivre.

Tome 3

Alors que je croyais avoir deviné vers quoi on s’engageait, j’ai été surprise de voir l’intrigue bifurquer depuis quelques chapitres et de suivre notre héros dans un shonen plus axé enquête. Un tournant apprécié !

Depuis qu’il est mort et ressuscité, Yuji se fait discret du côté de certains profs de l’école d’exorciste. En effet, c’est comme si une cible avait été tracée sur lui depuis qu’il a commencé à avaler les doigts de Sukuna, ce qui ne plaît pas du tout à la vieille garde des exorcistes. Commencent ainsi à se dessiner tout doucement une société plus complexe que d’un côté les gentils exorcistes et de l’autre les méchants démons. J’aime aussi, surtout que Yuji et son prof Satoru semblent être un peu dans une sorte de résistance au vieil ordre établi.

Mais en attendant, face à eux, ça bouge. L’auteur nous dévoile enfin les démons auxquels ils vont devoir se frotter et ceux-ci n’ont rien à voir avec les esprits sans cervelle des premiers chapitres. On découvre plutôt des personnalités fourbes, dont on se demande qui ils sont vraiment, si ce ne sont pas d’anciens humains, car ils aiment par-dessus tout manipuler ces derniers pour les attirer dans leur camp, comme ils le font avec le jeune Junpei, un lycée victime de brimade. C’est archi tordu.

La série s’oriente donc dans ce tome vers une guerre interne chez les exorcistes et une série de meurtres et expériences foireux dans le Tokyo actuel où démons et enquêteurs exorcistes se tirent la bourrent. Un mélange surprenant et très efficace où on s’amuse à voir Yuji trouver si bien sa place aux côtés d’un autre exorciste senior très doué et très classe : Kento Nanami. Après en faisant cela, l’auteur part dans une direction inattendue, ce qui m’a plu, mais il zappe également ce qu’il a construit avant et on oublie en cours de route les camarades de lycée de Yuji. On hésite donc à se demander si ce ne sera qu’une parenthèse très bien pensée ou si cela deviendra plus récurrent. Les deux me font tant que l’ensemble garde une ligne à peu près claire, ce qui me manque encore ici.

Avec ses combats perpétuels contre les démons et autres esprits, Jujutsu Kaisen continue de s’installer dans le paysage shonen mais il manque encore de force, de corps, d’originalité également et reste un mélange assez hétéroclite qui se cherche. J’aime assez la formule de ce tome qui se rapproche un peu de ce qu’on peut trouver depuis quelques arc dans My Hero Academia mais je doute malheureusement qu’on en reste là.

Tome 4

Alors qu’on retombe sur un shonen nekketsu on ne peut plus classique, en fait, j’aime bien car l’auteur éclaircit aussi son propos délivrant deux camps bien distincts avec des enjeux distincts.

La parenthèse enchantée du tome précédent avait comme visée de faire évoluer notre héros et elle y est parvenue. Confronté à la perte d’un ami qu’il voulait protéger, Yuji se bat comme jamais et se trouve un ennemi tout désigné dans ce garçon souhaitant réveiller les fléaux pour qu’ils dominent le monde. Nous avons un antagoniste barré, un peu comme Tomura dans My Hero Academia et comme j’adore ce genre de personnage légèrement psychopathe, ça fonctionne très bien sur moi.

Il faut dire les scènes de combats, où à chaque fois les pouvoirs des uns et des autres sont bien variés et les créatures issues du folklore japonais aussi, aident beaucoup au processus. Elles sont chiadées comme j’aime, avec du punch, des moments glauques, mais aussi des scènes de bravoure et de bons sentiments. Tout s’équilibre bien même dans cet univers légèrement noir voulu par Gege Akutami. C’est inspiré.

Du coup, le retour ensuite à une vie à l’intérieur d’un lycée d’exorcistes m’a moins fait rêver au début, je l’avoue et ce malgré les tensions suscitées entre différents clans rien que par la présence de Yuji. Il faut dire que le ton se veut plus léger, plus humoristique, et moi j’aime quand il y a du sang et du drame, pas juste de la castagne et des rires… Du coup, je n’étais pas très emballée.

Cependant la magie a peu à peu fonctionné et je dois reconnaître que même si c’est archi classique, ça me plaît de découvrir de nouveaux personnages, de nouveaux pouvoirs, de nouvelles dynamiques et de nouveaux lieux. J’attends tout de même de voir ce que l’auteur va en faire et je persiste à trouver le tome 3 et son enquête ainsi que sa critique sociale sur le harcèlement scolaire bien plus fort et impactant, mais on peut aussi faire quelque chose de bien ici.

Jujutsu Kaisen continue de me plaire par son introduction classique et efficace nous amenant tranquillement avec pas mal de détour dans cet univers complexe peuplé de démons, esprits et fléaux que les exorcistes souhaitent combattre mais qui les divisent aussi. Une société que j’ai envie de continuer à explorer et appréhender.

Tome 5

Après cinq tomes, je reste très partagée sur cette série qui me divertit mais à qui il manque de la vraie profondeur, une vraie rigueur, une vraie ligne directive forte qui serait maintenue et qui grandirait d’un tome à l’autre.

Là, sur un modèle typique de nekketsu à la Hunter x Hunter (avec un personnage qui ressemble à s’y méprendre à Netero) où à l’intérieur d’un même groupe des tensions sont nées et des groupes s’affrontent nous avons un tournoi en nature où des binômes se battent les uns contre les autres, les uns à la suite des autres, sur un modèle répétitif où chacun grandira de la rencontre… Ce n’est pas mal fait mais c’est un peu bateau et comme on n’avait pas forcément noué beaucoup de liens avec ces personnages avant, ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

Une fois de plus, c’est pourtant bien fait. Les combats sont pêchus. Les échanges sont amusants et sérieux à la fois. L’auteur cherche à donner plus de profondeur à chaque personnage, notamment en lui offrant un combat face à quelqu’un qui lui ressemble et le stimulera. Les pouvoirs sont variés, tout comme les personnages dans leur caractérisation. Mais ça manque d’originalité et de vie tout ça.

C’est rare que ça me fasse ça. Je n’arrive pas à me passionner pour ce que je lis. L’auteur a trop laissé de côté ce qui me plaisait, à savoir la cohabitation entre Yuji et Sukuna. Et même si on nous vend une histoire de groupe à l’intérieur des exorcistes qui veut se débarrasser de lui, ça ne me suffit pas. On enchaîne ici les combats avec des personnages secondaires pour moi qui ne parviennent pas à me convaincre. Rien de rédhibitoire mais un manque de profondeur et de folie.

Tome 6

A venir

Tome 7

A venir

Tome 8

Enfin, la série gagne en intensité et en profondeur. J’ai toujours du mal avec cette narration qui manque de liant entre les différents arcs pour moi, mais au moins l’auteur commence à vraiment caractériser les personnages et ça fait plaisir à voir.

Il ouvre ainsi ce tome par la fin d’une mission qui aura été compliquée pour notre trio Yuji-Megumi-Nobara mais qui aura eu le mérite de les endurcir et les rapprocher. Megumi et Nobara font moins accessoires dans la série et j’ai pris plaisir à retrouver une ambiance de mission, ce qui avait manqué lors du pseudo tournoi. En plus, on s’embarque dans quelque chose de plus sombre avec des discussions sur les conséquences meurtrières de leurs missions et sur la façon dont ils vivent avec ce qu’ils commettent. Ça pourrait être intéressant si c’était un peu plus creusé.

De la même façon, j’ai aimé le retour de Sukuna et de l’intrigue autour de sa cohabitation dans le corps de Yuji, ainsi que de l’assimilation de ses doigts. Pour moi, ça devrait être le vrai moteur de l’histoire mais l’auteur fait toujours beaucoup de détours avant d’y revenir. D’ailleurs à peine en a-t-on parlé qu’on s’en éloigne à nouveau ^^!

Cette fois, c’est au profit d’un long flashback avec Satoru et Suguru alors qu’ils étaient encore étudiants à l’école des exorcistes et que ce dernier n’avait pas tourné sa veste. Je me suis un peu demandée ce que ça venait faire là, pourquoi d’un coup on parlait de Tengen et du « plasma stellaire », mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécié ce qui a suivi. Ce fut comme de lire une nouvelle bien badass avec des personnages que je connaissais et appréciais. Il faut dire que Satoru ado est aussi foufou que le Satoru adulte qu’on côtoie depuis le début et son duo avec Suguru dépote. Ils sont très forts tous les deux, très nonchalants aussi, et on leur confie une mission où ils vont pouvoir étaler tous leurs talents.

Alors, j’ai aimé forcément cette ambiance mission, parce que c’est le fantastique tel que je l’aime ici. J’ai aimé le côté décalé du au caractère des deux zigotos. C’était amusant de les voir interagir et déjà semer la pagaille. Par contre, le revers c’est que cela donne un sentiment de légèreté trop grande à leur mission et ce de bout en bout. C’est fun, bien rythmé, bien raconté, bien ponctué de combat, mais encore une fois où sont la noirceur, le drame, la profondeur ?

Je rame, je rame avec Jujutsu, j’aime vraiment l’univers et le potentiel qu’il pourrait avoir et atteint lors de rares moments, mais je suis frustrée par toute la légèreté ambiante autour qui freine ce que la série pourrait devenir et qui me plairait bien plus. Bref, j’ai toujours le cul entre deux chaises, ça ne s’arrange pas lol

Tome 9

Enfin le tome que j’attendais ou du moins les éléments de l’histoire et les émotions que je souhaitais rencontrer à travers cette lecture. Il aura fallu attendre 9 tomes pour que ça décolle !

Au début de ce long flashback impliquant Satoru et Suguru, je me demandais où l’auteur voulait nous emmener, pourquoi il nous le proposait à ce moment-là de l’histoire. Mais tout c’est éclairci dans ce tome et j’ai adoré ! On découvre tout d’abord une relation quasi fraternelle entre nos deux jeunes hommes qui va rendre la trahison programmée de l’un d’eux encore plus puissante. Et ensuite, on les retrouve en pleine mission qui les conduit au coeur même de tout ce qui régente la société des exorcistes. Passionnant !

J’ai vraiment trouvé tout cela éclairant. J’ai enfin eu la sensation d’assister à quelque chose de vaste, de profond et de cohérent, comme si toutes les pièces éparses du puzzle s’assemblaient enfin. J’ai découvert qui était ce Tengen, ce qu’il faisait, quelles étaient les forces autour voulant empêcher le « plasma stellaire » de fusionner avec lui. J’ai compris pourquoi Suguru avait trahi, dans quel but, ce qui l’y avait poussé et qui lui avait tendu cette perche. J’ai compris qui était Megumi et pourquoi Satoru l’avait pris sous son aile. J’en ai appris également beaucoup su Satoru et ses pouvoirs, ainsi que son caractère si étrange. Enfin, le lien a été fait avec l’arc précédent et les élèves de Kyoto qui s’étaient opposés à ceux de Tokyo. Tout a enfin pris sens de ce côté-là et c’était jouissif ! Reste plus qu’à assembler cela avec le pan de l’histoire sur Yuji et son hôte et ce sera parfait.

Pour mettre cela en scène, j’ai également enfin eu la profondeur et le drame sombre que j’attendais et pas seulement les combats badass qu’on avait depuis le début. En effet, ça me frustrait vraiment car ceux-ci sont vraiment chouette à voir mais il leur manquait quelque chose. Ici avec les drames vécus par les deux amis, puis le glissement de chacun d’eux après les horreurs auxquelles ils ont assisté et la trahison finale de l’un d’eux, on a tout eux et ce n’était pas survolé cette fois. Alors enfin, je suis satisfaite !

Il en aura fallu du temps mais enfin, j’ai eu le sentiment que Jujutsu Kaisen était exploité à sa pleine mesure et offrait tout ce qu’il avait à donner, et je me suis régalée. C’était beau et déchirant, les affrontements avaient enfin un autre poids. J’espère que ça va continuer sur cette lancée !

Tome 10

Zut, on redescend d’un cran avec un tome beaucoup plus prévisible et rempli de baston avec en plus énormément d’emprunts graphiques à d’autres séries…

J’avais déjà parlé du sosie de Netero d’Hunter x Hunter, on en a également un de Kuroro toujours d’HxH, mais aussi du héros de Trigun, de Tomura de My Hero Academia ou encore de Nozel Silva de Black Clover, et je dois encore en louper… Les attaques et explications des pouvoirs font aussi furieusement penser à ce que Togashi a mis en place dans ses séries. Cela manque donc cruellement d’originalité et les emprunts sont un peu trop gros pour être honnête à mon goût ^^!

Mais pour revenir à ce tome, nous sommes donc dans du combat nekketsu à 100%, le tout centré sur le personnage archi charismatique de Satoru Gojo. Ça tombe bien, je l’adore et j’aime donc le voir en action, mis sous pression mais toujours aussi fou et aussi classe. Avant lui, l’auteur avait aussi donné son heure de gloire à Kokichi Muta et c’était bien émouvant pour un personnage aussi atypique que lui à cause de son handicap. Il y avait en plus un petit hommage aux mécha style Evangelion qui forcément me parlait.

Cependant, on est sur de l’ultra manichéen dans la façon de présenter Suguru et ses sbires alors que ceux-ci gagneraient vraiment à être connus comme leur chef, j’en suis sûre. C’est donc un peu dommage de les limiter à ça. C’est bien les fous sanguinaires imprévisibles prêts à sacrifier tous les innocents sur leur chemin pour arriver à leur but, mais c’est encore mieux comme dans le tome précédent quand il y a un vrai but, des idéaux ou un drame sous-jacent. Là ça me manque un peu, j’ai juste l’impression d’assister à une tuerie.

Ce tome plus classique, plus conventionnel, qui est certes un bon divertissement car il envoie et met en scène des personnages super classe, me fait un peu regretter mes éloges sur le tome précédent, tant il est passe-partout et tant il emprunte à de nombreuses séries. Gege Akutami ne pourrait-il pas offrir quelque chose de 100% personnel pour une fois ?

Tome 11

A venir

Ce diaporama nécessite JavaScript.

© Editions Ki-Oon 2020

 

3 commentaires sur “Jujutsu Kaisen de Gege Akutami

  1. Bon je dois t’avouer ne pas avoir tout lu avec précision mais ton avis rejoins pas mal mon pressentiment quand je feuillette ou me renseigne sur ce manga. La hype m’intriguais mais son aspect un peu lisse et pas très original me rebute un peu même si la lecture à l’air bien divertissante au vu de ce que tu dis.

    Aimé par 1 personne

      1. Je comprends, il y a des mangas que je lis si on me les prêtes ou si je les trouves en médiathèques^^ Mais c’est vrai que ce genre de titre à l’air très accrocheur et assez addictif

        Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire