Livres - Jeunesse / Young Adult

Panier d’Albums #1

Ayant accumulé pas mal d’albums que j’aimerais lire et dont j’aimerais vous parler sans forcément consacrer un article à chacun, j’ai eu l’idée de reprendre le rendez-vous « Panier d’albums » que j’ai vu plusieurs fois chez Ma petite médiathèque. En voici le premier numéro avec 4 albums achetés avant tout pour la beauté de leurs illustrations : Tourmaline, Gabriel, Le cimetière des mots doux et Au lit Miyuki.

Couverture Tourmaline

Titre : Tourmaline

Auteurs : Davide Cali et Fatinha Ramos

Éditeur vf : Alice Jeunesse (Histoires comme ça)

Date de parution vf : 2021

Nombre de pages vf : 32

Résumé : Malgré bien des efforts (et des rodomontades), aucun chevalier ne peut délivrer la princesse enfermée. Cette quête exige des qualités qu’ils n’ont pas.
Dans une tour vit une princesse à la beauté jamais vue (puisque personne ne l’a jamais vue). Seul le chevalier le plus courageux pourra la libérer. Alors tous les chevaliers se mettent en chemin, mais ils échouent les uns après les autres : le chevalier Ruby est éjecté de son cheval, le chevalier Or se perd, le chevalier Émeraude s’empêtre dans les plantes grimpantes de la forêt, etc. Seul Crystal, le dernier des chevaliers, arrive à la tour. Et quand il rejoint la princesse à sa fenêtre, il ôte enfin son casque…

Mon avis :

C’est en cherchant des albums mettant en scène des histoires de chevaliers de manière différente que je suis tombée sur Tourmaline et quel plaisir ce fut de découvrir qu’il avait été écrit par le charmant Davide Cali !

J’affectionne beaucoup les histoires de celui-ci depuis que j’ai découvert C’est maintenant ou jamais où il mettait en scène un couple de personnes âgées. Je n’ai pas été surprise de le retrouver derrière cette histoire qui peu à peu défait et revient sur le mythe de la demoiselle en détresse.

C’est avec humour et détournement des codes qu’il nous présente la princesse Tourmaline qui vit, telle Raiponce, dans une tour, et qui suscite toutes les convoitises. Nous suivons avec un plaisir certain le défilé de princes ratés qui vont aller à sa rencontre sans parvenir à aller jusqu’au bout toujours trahi par quelque chose montrant qu’ils ne sont au final pas prêt. Qui se fera désarçonné, qui se trompera de direction, qui se perdra dans un champ, une forêt ou un étang. L’auteur a des idées très poétiques pour les détourner du droit chemin au final.

J’ai été subjuguée par la beauté des compositions de Fatinha Ramos qui signe ici, je crois, son premier album et comme le montrent ces planches, elle a un talent certain pour composer avec les motifs et les formes revisitant le merveilleux des contes chevaleresques avec beaucoup de rondeur et de très belles palettes colorimétriques. C’est une merveille. Elle fait aussi bien ressortir le grain de folie que la poésie et la tendresse de l’auteur à coup de lianes ou de papillons.

Et tout cela conduit le lecteur vers un très beau et amusant message final plutôt inattendu mais tellement charmant, que j’en suis fan, donc je vous laisse la surprise de le découvrir !

A tous les amoureux des romans de chevalerie qui souhaitent lire celles-ci autrement, laissez vous prendre dans les filets poétiques de Davide Cali et Fatinha Ramos.

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Couverture Gabriel

Titre : Gabriel

Auteurs : Maylis Daufresne et Juliette Lagrange

Éditeur vf : La joie de lire

Date de parution vf : 2021

Nombre de pages vf : 32

Résumé : C’est vendredi. Dans la rue, l’agitation est à son comble. Un peu perdu, Gabriel s’empresse de monter dans la voiture de sa maman, toujours pressée. Mais au bout du voyage, son grand-père l’attend.

Mon avis :

Depuis que j’ai découvert les dessins de Juliette Lagrange avec Hulotte et Léon, j’en suis tombée amoureuse, au point de vouloir découvrir tous ses albums !

J’ai eu l’occasion de découvrir avec elle sa vision très verte de la ville avec Hulotte et Léon ou encore L’Arrêt de bus, mais aussi sa vision encore plus proche de la nature de la campagne avec Mon premier bain de forêt ou Le loir et la théière. J’ai adoré les deux et je suis ravie de voir ces deux tendance se conjuguer ici.

Nous suivons le jeune Gabriel que sa maman vient chercher à l’école un vendredi soir pour aller passer le weekend à la campagne avec son grand-père. Une véritable aventure s’engage alors pour sortir de la ville, ce monstre tentaculaire qui semble tout faire pour les retenir dans sa morosité et sa colère ambiante.

Sous le trait de Juliette Lagrange l’aventure prend des allures de poésie grinçante et sarcastique contre la vie stressante de la ville, et au contraire un plaidoyer pour la campagne et son calme tranquille. Une opposition bien trop manichéenne et facile qui assombrit un peu trop le tableau d’un côté et illumine un peu trop l’autre, mais qui offre à la fille de la campagne que je suis de belles images apaisantes de celle-ci et d’autres bien plus truculentes sur son adversaire. Savoureux.

C’est une ode aux moments précieux qu’on peut vivre en famille. C’est également un album un brin nostalgique avec son parti pris de nous plonger dans un décor des années 60-70. Même si j’ai noté un anachronisme avec des prix en euros dans la scène au marché… Mais c’est une vision délicieuse de cette époque avec ces anciennes salles de classe, ses vieilles voitures, et une vision toute aussi délicieusement agaçante de la ville avec ses embouteillages, son énervement au volant, sa grisaille, etc. J’aime le Paris de carte postale de Juliette Lagrange surtout avec les têtes drolatiques qu’elle donne aux Parisiens xD

Nouvelle rencontre réussie entre Juliette et moi. Je ne peux que vous encourager à découvrir cette autrice au trait si particulier qui représente merveilleusement la nature et donne un petit air rétro loufoque à ses personnages dans des histoires toujours très tendre. Ici, son invitation à profiter des moments précieux en famille est bien reçue !

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Chloé Séguret,Fanny,Melly, vous ?

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Couverture Le cimetière des mots doux

Titre : Le cimetière des mots doux

Auteurs : Agnès Ledig et Frédéric Pillot

Éditeur vf : Albin Michel Jeunesse

Date de parution vf : 2019

Nombre de pages vf : 36

Résumé : Agnès Ledig, avec la sensibilité et l’empathie qui la caractérisent, raconte par la voix d’une petite fille, Annabelle, le parcours de Simon, son amoureux atteint de leucémie, et les émotions qu’elle ressent. Avec des mots simples et justes, Agnès Ledig aborde un sujet très difficile, la mort d’un enfant malade et l’indicible chagrin de son amie.

Mon avis :

Frédéric Pillot est un autre illustrateur dont je suis tombée amoureuse en en découvrant le travail et chaque album où je le rencontre ne fait qu’entériner cela ^-^

C’est donc avec grand plaisir que je l’ai retrouvé en duo avec Agnès Ledig avec qui je l’avais déjà croisé sur leur version rocambolesque du Petit Poucet. C’est avec un album au format et à l’histoire plus modeste que je les retrouve mais avec une émotion intacte voire plus forte encore au vu du sujet évoqué. Celui-ci : le deuil est toujours compliqué à évoquer avec les enfants, les auteurs ont donc mis l’une d’elle au coeur.

Annabelle est très amie avec Simon dans sa classe, celui-ci l’appelle d’ailleurs en vrai charmeur : Annamabelle. Mais un jour, Simon ne vient pas à l’école et elle ne le trouve pas dans leur terrain de jeu préféré : la forêt. Simon est malade, il a une leucémie.

J’ai été très émue par la tendresse de cet album qui transparaît aussi bien dans les mots d’Agnès Ledig que dans les dessins de Frédéric Pillot. Ensemble, ils ont composé une lecture touchante et émouvante grâce à la simplicité de l’histoire et la luminosité des dessins, le tout dans un parfait accord et un rythme très juste. Raconté à hauteur d’enfant, on peut plus facilement se mettre à leur place et réaliser ce que ça fait de vivre ces moments difficiles et pourtant indispensables dans la vie, car qui n’a pas perdu un proche !

Alors je remercie les auteurs pour ce très beau moment et surtout cette histoire qui pourra être un outil pour aborder le sujet s’il se présente un jour à moi. Je suis sûre que la justesse des mots, des émotions et des tableaux, avec cette nature si présente, seront toucher les enfants à qui la lecture sera destinée, et qu’ils sentiront l’amour des débuts et l’espoir de la fin.

Vives les albums authentiques !

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Yuyine, Sophie, Nao, Domi, vous ?

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Couverture Au lit Miyuki

Titre : Au lit Miyuki

Auteurs : Roxane Marie Galliez et Seng Soun Ratanavanh

Éditeur vf : La Martinière Jeunesse

Date de parution vf : 2017

Nombre de pages vf : 32

Résumé : Pluie d’or sur les collines argent, le jour offre son dernier sourire avant de laisser place à la nuit. Les fourmis terminent d’engranger leurs provisions, le rossignol prépare son nid, et le crapaud rejoint le seau pour se mettre à l’abri. Le soleil se cache lentement pour observer la lune qui s’apprête, et le clocher sonne l’heure du repos, accompagné du chant des mouettes. Mais, où est donc Miyuki ? Un beau conte pour repousser l’heure du coucher.

Mon avis :

Charmée par les couvertures de Seng Soun Ratanavanh, j’avais déjà découvert le personnage de Miyuki dans l’album Attends Miyuki. Si les dessins l’avaient emporté sur l’histoire, cela n’a pas freiné mon envie de découvrir ses autres aventures. Me revoilà donc !

Notre charmant duo d’autrices retrouve son héroïne facétieuse qui cette fois a toutes les peines à accepter d’aller au lit et s’endormir. Une façon poétique de parler aux enfants pour lesquels le coucher peut être un vrai moment de tension et d’énervement au sein de la famille.

Je suis à nouveau tombée sous le charme, en tout premier lieu, des dessins de Seng Soun. Son utilisation des motifs asiatiques et de certains gimmicks comme les papillons, carpe koi, libellule, grenouille et autre est charmant. Elle pioche allègrement dans le folklore, les us et coutumes japonais, pour emmener le lecteur dans son univers plein d’une poésie loufoque à la Lewis Carroll. Comme dans le tome précédent, l’héroïne rétrécit pour se fondre dans un décor qui la dépasse et qui va peu à peu la berver, la rassurer, la fatiguer et la pousser dans les bras de morphée, à l’aide de son gentil grand-père.

C’est très très connoté asiatique, alors je ne sais pas si tout parlera aux jeunes enfants, mais peut-être que le dépaysement justement leur plaira, car l’autrice leur propose une aventure à laquelle chaque enfant a rêvé. Après tout chaque génération a son histoire où le héros rétrécit et vit de grandes aventures ! En plus, il y a une belle vivacité ici dans ce choix de couleurs très vives qui accroche l’oeil. Et la relation entre cette fillette et son grand-père séduira les jeunes lecteurs qui eux-mêmes ont souvent des relations privilégiées avec eux.

En tout cas, en tant que lectrice adulte, cela me rappelle des souvenirs et des émotions passées. J’aime les références à Lewis Carroll dans cette aventure à hauteur mini. J’aime la composition de l’aventure qui nous berce peu à peu et surtout la vivacité de cette petite fille capricieuse mais parfois à l’écoute. Le seul défaut vient vraiment du choix de la police d’écriture qui gâche pour moi tout le joli travail graphique et la poésie des mots des autrices.

Une nouvelle histoire encore plus réussie et peut-être surtout plus accessible que la première. Miyuki est décidément un personnage dont on se plaît à découvrir les aventures dans ce monde japonisant étrange à hauteur de fourmi qui la berce et lui fait peu à peu oublier ses caprices à l’aide d’un grand-père bien compréhensif. Une belle leçon de vie pour nos apprentis insomniaques ^^

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Yuko, Mya, vous ?

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7 commentaires sur “Panier d’Albums #1

    1. Merci, entre fans d’albums jeunesse on se comprend ^^
      Le premier est vraiment beau et juste pour parler de maladie et le second est tellement ingénieux qu’ils ont tout pour te plaire. J’étais d’ailleurs persuadée que tu avais déjà lu Tourmaline 😅

      Aimé par 1 personne

  1. Merci pour ces belles présentations 😉 Ces quatre albums font partis de ma liste d’envie et je me désespère de les voir arriver un jour à la médiathèque… Dur dur de tout acheter et pourtant il y a bien des titres qui me tendent les bras !

    Aimé par 1 personne

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