Titre : Le club des survivants
Auteur : Mary Balogh
Editeur vf : J’ai Lu (Aventures & Passions)
Années de parution vf : Depuis 2015
Nb de tomes vf : 7 (série terminée)
Résumé du tome 1 : Au domaine de Penderris, on soigne les corps et les âmes blessés. C’est ici qu’on accueille les valeureux officiers rescapés des guerres napoléoniennes. Et si lord Trentham, récemment anobli pour ses faits d’armes, a la chance d’être valide, son traumatisme n’en est pas moins profond. Maintenant qu’il a un titre à transmettre, il doit se marier. Or quelle femme voudrait de lui alors qu’il se déteste lui-même ? Peut-être cette jeune veuve, lady Muir. Elle aussi a connu son lot de souffrances, mais c’est une lady raffinée, tandis que lui n’est qu’un rustre. Et il a beau être fou d’elle, un monde les sépare.
Mes avis :
Tome 1 : Une demande en mariage
Nous voici avec le premier tome d’une nouvelle saga d’une auteur que j’aime tout particulièrement : Mary Balogh. J’ai toujours trouvé qu’elle avait un style très doux et mélancolique et ce titre n’y échappe pas. Elle choisit de traiter ici d’un groupe de « survivants » comme l’indique le titre de la saga, des personnages qui ont tous souffert d’une façon où d’une autre de la guerre. J’aime le fait qu’ils soient un groupe aussi hétéroclite qu’un veuf, un aveugle, un homme qui bégaie, un bourgeois promu, et une femme qui a vu mourir son mari sous ses yeux. Dans ce tome, M. Balogh prend déjà le temps de nous dépeindre chacun d’eux, ou en tout cas d’esquisser les premiers traits de leur caractère et il me tarde déjà de découvrir leur histoire à chacun.
Dans ce tome, nous suivons les aventure d’Hugo et de Gwen, Lady Muir – qu’on a déjà croisée dans les préquelles des Bedwyn -. Ce sont deux fortes personnalités que la vie n’a pas gâtée et qui doivent vivre avec les erreurs qu’ils ont commises mais qui ont fait d’eux ceux qu’ils sont à présent. Leur histoire est très forte, pleine de passion, de souffrance et de pardon. Malheureusement, le plaisir est quand même vite gâché par le titre du tome, qui suggère une demande au coeur du titre. En effet, la première partie est consacrée à leur belle et amusante rencontre à Penderris. J’ai d’ailleurs aimé entendre les pensées de chacun sur l’autre, ce qui était fort amusant, vu que rien ne les prédisposait à succomber l’un pour l’autre, au contraire. Chacun était enfermé dans la carapace qu’il s’était forgé et je ne voyais pas comment ils allaient pouvoir en sortir. Heureusement, leur nature passionnée mais aussi douce et apte au pardon va vite les aider, ainsi que la présence de leurs amis et leur famille. Ils feront ainsi sans s’en rendre compte une vraie thérapie de choc, qui les guérira enfin de leurs plaies. Ainsi la deuxième partie, où Hugo va enfin faire sa demande est très riche en moments ultra romantiques sur fond de pardon et d’acceptation de soi et de ses faiblesses. C’est vraiment une très belle histoire, avec des personnages marquants, qui gagneraient à être connus.
J’espère que les prochains tomes seront aussi beaux et riches en émotions.
Ma note : 17 / 20
Tome 2 : Un mariage surprise
Encore une histoire magique ! Je n’attendais pas grand-chose de cette histoire au vu du résumé et du début un peu mou. L’histoire d’un riche aveugle qui décide de demander en mariage une petite femme effacée parce qu’elle l’a sauvé d’un scandale qui aurait abouti sur un mariage dont il ne voulait pas, ne me tentait pas plus que ça. Je pensais tomber sur des personnages fades qui vivraient une histoire tiède et ce ne fut pas du tout le cas. J’ai rapidement été extrêmement touchée par la complicité qui se dégageait de ce duo. Vincent et Sophie sont deux personnages très semblables que la vie n’a pas gâtée et qui ont les mêmes aspirations à un bonheur simple et sans chichi. Chacun a un combat à mener contre lui-même et c’est ensemble qu’ils le mèneront et le gagneront. Leur couple, leur relation, sont très beaux. Quand ils sont ensemble tout semble tellement simple et allant de soi. Leur relation est simple et fraiche, ils rient ensemble, guérissent ensemble, grandissent ensemble, se révèlent ensemble. Ils saisissent et touchent une petite partie enfouie en nous. Leurs faiblesses ont trouvé des échos chez moi et leur évolution du coup m’a d’autant plus émue. Ils avaient tellement peu confiance en eux et en leurs capacités au début. Sophie faisait tout pour qu’on ne la remarque pas alors qu’elle avait tant à donner. J’ai adorer son humour et sa candeur. Les histoires pour enfants qu’ils vont écrire ensemble sont vraiment savoureuses et à leur image, pleine d’une douce magie. Ainsi, ils deviennent un couple fort et complice, capable de surmonter leurs peurs et de se gagner la vie qu’ils souhaitent et méritent en devenant tous les deux plus libres. Cette histoire est fraiche, pleine de douceur, d’émerveillement, de gaité et de tendresse. J’avais peur que le handicap de Vincent soit mal traité, mais il l’a été avec une grande justesse et il donne une belle leçon de vie. En plus, on a le plaisir de recroiser les personnages du tome 1. A lire absolument !
Ma note : 17 / 20
Tome 3 : L’échappée belle
J’ai eu beaucoup plus de mal à rentrer dans cette histoire que dans les précédentes. Pourtant, elle continue à se passer dans le même univers, en parallèle même des précédents. On y retrouve les mêmes tics scénaristiques, mais ça a moins bien pris. Peut-être est-ce dû au départ assez lent du fait de la situation de Samantha et de son horrible belle-soeur. J’ai vraiment détesté cette dernière, ce qui m’a d’autant plus ravie quand j’ai vu Samantha reprendre sa vie en main et lui tenir tête. Celle-ci est un personnage que j’affectionne énormément, parce que malgré une vie pas facile, c’est une battante. Du côté de Benedict, j’ai aussi été séduite par son courage, son désir de vivre comme il l’entend et le fait qu’il se cherche encore. Les deux fonctionnent assez bien ensemble et il est agréable de les voir d’abord construire une belle amitié avant de succomber l’un pour l’autre. D’ailleurs leurs premières rencontres sont assez amusantes et leur rapprochement n’allait pas de soi. Par contre, leur voyage m’a laissé froide, j’en attendais plus vu le titre et c’est vraiment l’arrivée dans un nouveau village qui lance l’histoire. J’ai aimé le portrait qui est fait de celui-ci d’ailleurs et j’ai été ravie des surprises qu’ils y ont découvert. La fin m’a un peu agacée, de même que l’intervention du grand-père. Je n’ai pas senti la passion et l’urgence des deux premiers tomes.
Ma note : 15 / 20
Tome 4 : Rien qu’un enchantement
Mon tome préféré jusqu’à présent. Je suis de suite rentrée dans cette romance entre Flavian et Agnès. Cette dernière ne voit aucunement ses qualités, elle ne se voit que comme une vieille fille, une veuve, mais pour la première fois de sa vie, elle va tomber amoureuse. Et même si c’est une femme adulte, elle ne va pas savoir comment gérer ses sentiments. Pour autant, elle ne se comporte pas comme une gamine, elle est mûre et réfléchie, mais surtout franche et sincère dans ses émotions. En même temps, elle fuit celles-ci, elle veut rester sage et avoir une vie calme et paisible, loin de toute passion à cause du départ de sa mère avec son amant quand elle était petite. C’est une très beau personnage. Flavian, lui, est toujours en prise avec son passé, mais un passé dont il ne se rappelle que des bribes après son accident. C’est très touchant d’apprendre ce qu’il a vécu une fois qu’il est revenu du front, blessé, incapable de parler et de se maîtriser. Sa famille a été horrible avec lui, malgré tout ce que peut dire George, le duc qui l’a recueilli et traité comme un fils. J’aime beaucoup la relation de ces deux et j’espère que George aussi trouvera le bonheur qu’il mérite. Pour en revenir à Flavian et Agnès, rien ne les destinait l’un à l’autre tellement ils sont différents, mais quelque chose les a de suite attirés l’un vers l’autre. Agnès a rapidement compris, il a fallu plus de temps à Flavian. Je me suis amusée de le voir la poursuivre de ses assiduités sans comprendre que ce n’est pas juste la passion qu’il cherchait. Il était d’ailleurs drôle de le voir laisser échapper par moment, sans le comprendre, ce qu’il voulait vraiment, ce qu’il trouvait chez elle : l’amour et la sécurité. Chacun au fil de l’histoire permet à l’autre d’être lui-même, de découvrir et d’affronter son passé. C’est une très belle romance dans laquelle les amis et la famille ont pleinement leur place sans pour autant les envahir. Le club des survivants est vraiment un groupe d’amis fantastiques. Par contre, j’ai vraiment détesté au plus haut point Velma et la suite m’a donné raison, c’est vraiment une garce. Heureusement que Flavian et Agnès ont su passer outre ses manigances pour trouver le bonheur ensemble. La dernière partie où ils retournent chez lui est particulièrement touchante. J’espère les retrouver dans les prochains tomes.
Ma note : 17,5 / 20
Tome 5 : Rien qu’une promesse
Il faut bien dire les choses, j’ai eu énormément de mal à rentrer dans cette nouvelle lecture. Pourtant, j’attendais avec impatience de découvrir l’histoire de Ralph, le beau ténébreux peu loquace de la bande, mais là il l’a été un peu trop. J’ai trouvé toute la première moitié du tome assez barbante, pour ne pas dire soporifique. L’histoire avait l’air aussi tiède que l’était la relation des personnages et j’ai donc eu beaucoup de mal à avancer. Pourtant entre le passé de Ralph qui se sent toujours coupable d’avoir entraîné ses amis sur le champ de bataille, et celui de Chloé qui est devenue une pestiférée à cause des choix des membres de sa famille, il y avait de quoi rendre l’histoire plus dynamique et passionnante. Leur rencontre, elle-même, était très fade et loin d’être inoubliable. La proposition de Chloé est fade et je ne parle pas des débuts de leur mariage qui sont à pleurer. Leur première nuit est une horreur et leurs relations conjugales restent assez froides et pas du tout affriolantes même après que leurs carapaces aient été percées. Il y a vraiment quelque chose qui cloche avec leur couple et malgré une certaine amélioration dans la seconde partie, ce n’est jamais tout à fait ça. C’est dommage parce que l’auteur essaie de bien faire avancer son histoire. Elle ne perd pas de temps pour les mettre ensemble et les marier. La famille de l’un et de l’autre est sympathique à suivre. Elles sont assez franches, directes et sans préjugés. On recroise, toujours avec plaisir, d’autres Survivants. Il y a même un petit mystère d’abord autour du passé de Chloé puis de sa naissance, mais ça ne tient pas bien longtemps tellement c’est artificiel. J’ai été plus touchée par la souffrance de Ralph et son chemin de rédemption mais vraiment je ne garderai pas un bon souvenir de leur couple malgré toute la bonne volonté du monde.
Ma note : 13 / 20
Tome 6 : Rien qu’un baiser
Je suis à nouveau déçue par cette série et j’en suis bien triste. Je n’ai pas accroché une seule seconde au couple de cette histoire. Leur romance et la personnalité du héros m’ont dérangée pendant toute ma lecture. Pourtant j’attendais beaucoup de l’histoire de la seule femme du groupe des Survivants. Imogène est quelqu’un de secret qu’on n’avait jamais vraiment pris le temps de découvrir et je pensais qu’elle aurait droit à une romance à la hauteur de ce qu’elle avait vécu mais ce n’est pas le cas.
Mary Balogh lui trouvé Lord Percy comme compagnon et celui-ci se rend très vite antipathique aux yeux des lecteurs. C’est un jeune Lord dans la trentaine qui gâche sa vie à faire la fête. Il se sent seul et morose mais ne sait pas pourquoi parce qu’il a toujours eu la belle vie. J’ai trouvé ce personnage très creux, immature et inintéressant malgré les tentative de l’auteur sur la fin pour lui donner un peu plus d’étoffe. De plus, j’ai trouvé la façon dont il approchait Imogène, la veuve du fils du Comte dont il hérite le titre, très cavalière pour ne pas dire pire. Il est infect avec elle et je ne comprends pas ce qu’elle peut voir chez lui en dehors de sa belle gueule à ce moment-là. Par la suite, leur rapprochement m’a semblé incongru et bien trop rapide. J’ai trouvé, dans l’ensemble, leur romance très creuse et superficielle à l’image de Percy. J’aurais voulu quelqu’un de plus solide et mature pour elle, quelqu’un avec une vraie personnalité.
A côté de ça, comme à chaque fois, j’ai été ravie de retrouver les Survivants et leur histoire. Le passé d’Imogène est poignant et l’auteur nous distille les informations avec beaucoup de précautions comme pour protéger son héroïne jusqu’au bout. Même si je n’ai pas aimé ce tome, Imogène reste pour moi un très beau personnage après ce qu’elle a vécu, les décisions qu’elle a prises et la vie qu’elle a choisi de mener. C’est pour cela, je pense que ma déception est d’autant plus grande. Je compte vraiment sur le dernier tome avec George pour redresser la barre.
Ma note : 13 / 20
Tome 7 : Rien que l’amour
Avec ce livre, une page se referme. C’est la fin de l’histoire de nos 7 Survivants et c’est avec une certaine tristesse que j’achève ce cycle surtout que je n’ai pas eu le coup de coeur escompté.
Cet ultime tome est consacré au père spirituel des survivants, George, duc de Stanbrook, et j’en attendais beaucoup parce que George est quelqu’un d’éminemment attendrissant de part tout ce qu’il fait pour les autres. C’est lui qui les a accueilli chez lui, c’est lui qui les a aidés à se remettre de leurs blessures, c’est lui qui les a aidés à revenir dans le monde, c’est lui qui les a tant aimés. Je voulais donc que lui aussi connaisse le même bonheur que ses amis. Malheureusement si effectivement il parvient à l’atteindre, j’ai trouvé sa romance avec Dora extrêmement fade.
J’étais pourtant contente aussi de retrouver Dora, la soeur d’Agnès, femme de Flavian, qui avait sacrifié sa vie pour sa soeur une fois leur mère partie. Grâce à elle, on refaisait le lien avec un autre Survivant et on reprenait l’histoire de leur mère qui avait été laissée un peu en plan. De plus, je trouvais que Dora, tout comme George, méritait une autre fin, méritait de trouver le bonheur. La façon dont George pense à elle quand il réalise qu’il veut se remarier était très romantique mais la suite n’est pas à la hauteur. Comme ils s’imposent l’un et l’autre, surtout George soyons honnête, certains freins dans leur relation, leur historie est assez tiède que ce soit dans leurs paroles ou leurs gestes. Les scènes de sexe ne sont pas du tout émoustillantes par exemple… Et tout semble se dérouler au début dans un calme pesant.
Heureusement, un grain de sable apparaît avec l’ancien beau-frère de George, qui vient remettre le passé sur le tapis et cela devient alors le centre de l’histoire. En effet, ce tome est plus celui de George que celui de sa romance avec Dora. On revient sur son passé. Il apprend à accepter de s’ouvrir et d’en parler. Il apprend à accepter qu’il n’a pas à se sentir tellement coupable et il apprend ainsi à guérir et à aimer à nouveau. George est un très beau personnage en cela et je regrette juste de ne pas avoir senti plus de passion de sa part.
Par contre, j’ai une fois de plus était ravie de revoir tous les Survivants, surtout qu’on en fait la part belle dans ce tome. Le petit épilogue, où l’on revoit chacun d’eux heureux avec leurs enfants, est juste parfait. J’ai vraiment beaucoup aimé cette série malgré certains tomes, comme celui-ci, qui étaient un peu en-dessous.
Ma note : 14 / 20