Titre : Venise
Auteur : Jirô Taniguchi
Éditeur vf : Casterman
Année de parution vf : 2017
Nombre de pages : 120
Résumé : Un homme arpente Venise hors des sentiers touristiques, sur les traces de son histoire familiale. Il se surprend parfois à flâner, se perd le long des canaux, s’arrête pour observer. A mesure que les brumes du passé se dissipent, c’est une nouvelle cartographie de la Sérénissime qui se dessine : contemplative et intrigante, majestueuse et intime.
Mon avis :
Jiro Taniguchi a décidément une vaste et belle bibliographie, où quand on pense avoir tout lu, on en trouve encore à découvrir ! Alors tandis que j’ai dû lire la plupart de ses titres narratifs, j’en viens aussi à découvrir ses oeuvres qui tiennent plus du livre d’art que du récit.
Avec Venise, l’auteur s’inscrit dans la lignée d’autres auteurs de tout plein de nationalités différentes qui ont rendu hommage à l’une des villes du monde de leur choix. Dans un format carnet de voyage assez singulier dans l’édition manga chez nous, l’auteur offre ainsi de très beaux tableaux de l’une des villes les plus romantiques au monde : Venise, et ça tombe bien, elle m’a toujours fascinée.
En suivant les pérégrinations de l’homme choisi par le mangaka pour déambuler dans les rues de la Sérénissime, j’ai eu l’impression de me retrouver dans ses titres où la marche tient une place clé : L’homme qui marche, Le gourmet solitaire et Les rêveries du gourmet solitaire. Tout comme à l’époque de ces titres, il fait se balader son héros sans but particulier autre que la flânerie. En ce sens, il m’a également rappelé certaines séquences du si doux et poétique Aria, que Ki-Oon a ressorti il n’y a pas si longtemps dans une bien belle édition. Tous ensemble, ils forment une bien jolie boucle.
Ainsi, alors qu’il n’y a quasiment pas de texte, que l’ouvrage se présente donc comme aussi peu narratif qu’il peut l’être à part quelques rares mots d’introduction de-ci de-là, j’ai passé un superbe moment à admirer les tableaux de la ville peints par le mangaka. Ceux-ci ont la douceur des aquarelles mais avec la matérialité de la pierre et nous emmène aussi bien dans les lieux phares de la ville connus de tous que dans d’autres plus méconnus, le tout sur les grandes pages de cette reliure à l’italienne. Il y a en plus à la fin de l’ouvrage deux pages référençant tous les lieux visités. C’est merveilleux !
Le trait un peu rigide de l’auteur se prête ici à merveille à cette balade urbaine dépaysante. On y croise peu de personne, le bâti étant à l’honneur. Ce sont les vieilles pierres des demeures ducales, des ponts et autres bâtisses religieuses qui ont le devant de la scène. L’auteur déploie une palette riche et chaude pour peindre la lumière qui vient lécher et subjuguer ces lieux chargés d’Histoire. On y sent poindre beaucoup d’émotion et de nostalgie alors que pas un mot, ou presque, n’est échangé. C’est un exercice assez incroyable.
Après ne connaissant pas bien la ville, un accompagnement m’a manqué et j’ai du tout au long de ma lecture garder de par côté moi un accès à internet pour chercher et fouiller afin d’extraire l’histoire de ces lieux et ne pas me contenter seulement de leur portrait fugace. C’est dommage que l’éditeur ne propose pas cela en fin de volume afin d’enrichir les connaissances de ses lecteurs. Autre petit défaut, l’objet est très souple et du fait de sa fabrication toute en longueur, cela peut se révéler malaisant à la lecture et fragile lors du rangement dans une bibliothèque. Une reliure en dur aurait été préférable.
Je ressors cependant enchantée de cette expérience, sorte de parenthèse hors du temps, où j’ai accompagné cet anonyme dans les rues et ruelles, les ponts et les demeures de la belle et fascinante Venise. Je compte me pencher sur le reste de la collection et peut-être aller à la rencontre d’autres villes si le trait des dessinateurs me séduit, car le concept me plaît énormément.
> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Mrs Turner, Nath, Vous ?
Cette magnifique balade me tente beaucoup autant pour l’expérience visuelle que la découverte d’une ville fascinante.
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C’est toujours très beau et tranquille en plus avec Taniguchi. Après, je pense qu’en connaissant la ville, ce doit être encore plus beau !
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J’imagine 🙂
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C‘est vraiment beau !
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Je ne te le fais pas dire. J’aimerais beaucoup voir ce que le projet donne sur les autres villes même si ce n’est pas le même dessinateur ><
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Les dessins sont d’un réalisme et d’une beauté remarquables ! De quoi être facilement immergé par cette ambiance italienne.
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Tout à fait ! Ça donne encore plus envie d’y aller en prenant le livre sous le bras !
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Il y a de belles planches en effet. Il avait vraiment son propre style !
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Tellement ! Je sais qu’il y a énormément de manga qu’on n’a pas eu la chance de découvrir en France, mais j’ai quand même l’impression qu’il était un peu seul sur son credo et j’adorais son style 😀
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oui il aimait la bd franco-belge et rêvait de faire vivre ce style au Japon, si j’ai bien compris…
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Argh ! Je veux !
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Et tu aurais raison de craquer !
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Voilà un titre de l’auteur dont je n’avais pas entendu parler : merci pour la découverte !
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Ravie de te le faire découvrir alors.
Taniguchi a une telle bibliographie aussi. Dur de tout connaître !
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