Harry Potter and the Order of the Phoenix – Version illustrée – de J. K. Rowling

Titre : Harry Potter et l’ordre du phénix / Harry Potter and the Order of the Phoenix – Illustrated version

Auteur : J.K. Rowling

Illustrateur : Jim Kay with Neil Packer

Éditeur : Bloomsbury (UK)

Année de parution : 2022

Nombre pages : 565

Résumé : À quinze ans, Harry s’apprête à entrer en cinquième année à Poudlard. Et s’il est heureux de retrouver le monde des sorciers, il n’a jamais été aussi anxieux. L’adolescence, la perspective des examens importants en fin d’année et ces étranges cauchemars… Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour et, plus que jamais, Harry sent peser sur lui une terrible menace. Une menace que le ministère de la Magie ne semble pas prendre au sérieux, contrairement à Dumbledore. Poudlard devient alors le terrain d’une véritable lutte de pouvoir. La résistance s’organise autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours…

Mon avis :

Premier tome d’Harry Potter que j’avais lu à l’époque en livre après avoir vu les autres uniquement en version film, ce tome tient une place toute particulière dans mon coeur. Je suis un peu triste, à cause de l’envolée des prix, d’avoir dû le prendre en édition anglaise au lieu d’américaine, mais je sais que je chipote, car le plaisir de lecture et d’émerveillement lui est toujours là !

C’est cette fois après une attente de trois ans (la plus longue à ce jour) que ce copieux roman illustré nous est arrivé et il sera le dernier réalisé par Jim Kay qui cède la main à Neil Packer qui l’accompagne déjà ici avec de nombreux petits dessins décoratifs accompagnant les grands tableaux du premier. Si j’ai quand même quelques craintes quant à cette passation dans le prochain tome, au moins celui-ci bénéficie-t-il d’un duo pour remplir ses nombreuses pages. Car il faut le dire, le titre a gagné plus de 100 pages entre le tome précédent et celui-ci, ça en fait des dessins à ajouter et des pages à combler !

Depuis le tome précédent, en plus, la saga se veut plus sombre et cela se fait définitivement sentir dans ce tome où les maux de l’adolescence viennent s’y ajouter. Nous sommes ainsi avec un volume aux multiples tonalités sombres que ce soit dans le texte ou les dessins. Les pages noires ont rarement été aussi nombreuses et les personnages rarement aussi moroses. La jalousie est également bien au rendez-vous et on ressent vraiment cette apathie de l’adolescent pour qui rien ne va, notamment chez Ron et Harry, qui sont parfois assez insupportables pour cela.

Mais pour les amoureux du film, c’est un bonheur de lire ce tome qui possède de nombreuses scènes et développements coupés au montage. Ainsi nous découvrons des Ron et Hermione préfets, un Harry qui en souffre, un Ron imbu de lui-même. Chaque scène clé a été raccourcie et écrite différemment dans le film, c’est donc un bonheur de les redécouvrir ici, surtout que le tome introduit un élément clé de la saga : l’Ordre du Phénix et sa version plus jeune L’armée de Dumbledore. Ça permet de faire la connaissance encore de nouvelles têtes comme Tonks et Luna ou de retrouver des anciennes mieux mises en lumière comme Sirius, la famille Weasley ou Cho. J’ai beaucoup aimé ces nouveautés.

Cependant, tout n’est pas parfait non plus. Ce n’est pas mon tome préféré, je l’avoue. Je trouve que les histoires adolescentes prennent trop de place et rallonge encore une histoire qui a déjà mis trop de temps à démarrer. La mise en place prend quand même 20% du texte ! Certes il y a de l’action mais souvent l’autrice l’écrit et la décrit de manière trop ramassée et pour une fois, c’est le film qui a magnifié l’oeuvre et non l’inverse. La plus grande preuve est le drame final de ce tome, assez mal raconté ici alors qu’il est sublimé dans le film, à renfort d’une mise en scène percutante et d’une phrase désormais culte. Il en va de même pour LE duel qu’on attendait tous, assez mal décrit ici, alors qu’il a un impact tout autre à l’écran. Heureusement que les dessinateurs n’ont pas juste suivi le texte et se sont laissés emporter par leur imagination car ainsi, eux aussi, donnent visuellement l’impact et la profondeur qu’il manque au texte.

J.K. Rowlings a pourtant plein de riches idées ici. Elle met merveilleusement en parallèle les troubles de l’adolescence avec le virage politique pris par l’histoire, la perte de repères à cet âge avec l’absence de Dumbledore, le sentiment d’injustice qu’on ressent souvent alors avec l’arrivée d’Ombrage et les envies de rapprochement avec l’autre sexe avec les cours secrets de Patronus dans la salle sur demande, même les velléités d’indépendance y sont avec le grand geste de Fred et George. Cependant, elle ne parvient à dépasser le stade de la bonne idée, du bon jeu de mot, de l’objet ou la formule magique bien choisi, et son texte lui ainsi que sa mise en scène restent un peu pauvre à mon goût. Dommage.

J’ai tout de même à nouveau passé un excellent moment. J’ai adoré me replonger dans cette histoire et ayant surtout le film en tête, j’avais vraiment l’impression de lire un bonus avec toutes ces scènes qui en sont absentes. J’ai pris plaisir aussi à voir nos héros continuer de grandir et la menace se rapprocher de plus en plus, touchant aussi une part de leur intimité et nous permettant de plonger dans leur passé familial, enfin surtout celui d’Harry. C’est une belle réussite.

Amoureux de sagas jeunesses pleines d’aventure mais aussi de métaphores intéressantes sur l’adolescence, de personnages attachants et bien sûr de magie, vous serez à nouveau comblés ici, surtout avec les magnifiques dessins de Jim Kay qui viennent à nouveau magnifier l’oeuvre et même combler ses manques. C’est vraiment un très bel objet à nouveau. Il faut juste espérer que le prochain, moins copieux normalement, se fera moins attendre.

Chroniques des autres tomes :

• Tome 1
• Tome 2
• Tome 3
• Tome 4
• HS : Pièce de théâtre (= tome 8)

Et voici bien sûr quelques unes des magnifiques illustrations de Jim Kay et Neil Packer :

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