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Vies d’ensemble – Au-delà des mots de Fumiya Hayashi

Titre : Vies d’ensemble – Au-delà des mots

Auteur : Fumiya Hayashi

Traduction : Angélique Mariet

Éditeur vf : Naban

Année de parution vf : 2024

Nombre de tomes vf : 1 (en cours)

Histoire : Amis, amants, Famille… A-t-on besoin de se mettre une « étiquette » pour aimer vivre avec quelqu’un ?
Takeda est professeur de japonais et Arita, fleuriste. Camarade de classe au lycée, ils ne s’étaient plus revus depuis la fin de leurs études. Mais un jour de pluie, leur relation évolue alors qu’ils viennent en aide a un chat. Il n’ont pas de sentiments amoureux l’un pour l’autre, ni même de raison particulière de vivre ensemble. Pourtant c’est lorsqu’ils sont aux côtés l’un de l’autre qu’ils se sentent le plus à l’aise.
Ils ont une relation différentes des couples, des amis ou encore d’une famille, mais ils apprécient être ensemble…

Mon avis :

 Tome 1

Nouvelle rencontre avec la sensible Fumiya Hayashi et décidément j’aime beaucoup sa façon de narrer des histoires qui peuvent sembler banales et déjà vu mais quelle métamorphose totalement sous sa plume. Cette vie ensemble atypique m’a fortement séduite !

Rencontrée il y a à peine quelques semaine, je trouve déjà en elle, une autrice que j’ai très envie de suivre et dont la sensibilité me parle. Dans La règle de trois, elle avait revisité pour moi le mythe du triangle amoureux d’une très belle manière, bien plus fine et psychologique que bien des auteurs avec un prisme sur ce que ressent la personne qui ne croit pas être aimée et qui se dévalue. C’était très beau. Cette fois, c’est au tour d’une colocation entre deux hommes adultes, à peine amis, mais qui viennent de se retrouver. Singulier mais à nouveau très beau.

Fumiya Hayano a une façon de séquencer et raconter ses histoires qui me parle. Elle me rappelle un peu à ses débuts Kii Kanna (L’étranger de la plage) ou encore Fumino Yuki (Hidamari ga kikoeru), mais aussi un peu Aki Irie (Le monde de Ran, Dans le sens du vent), des autrices qui a chaque fois avec une belle économie de mots et de cases, avec des instantanés qui ont l’air de rien, des cadrages qui semblent hors champ, nous capturent une émotion folle. J’ai retrouvé cela ici dès les pages d’ouverture et j’ai adoré cela d’emblée !

L’histoire est un peu tranche de vie, un peu atypique. Elle flirte avec pas mal de notions si on aime ranger les gens dans les cases, mais qui appelle en fait à l’ouverture d’esprit et à arrêter de juger son prochain. Takeda, jeune prof de japonais, retrouve par hasard Arita, un ancien camarade de classe dont il n’était même pas si proche que ça, mais le destin les rapproche un temps et ils finissent par emménager ensemble. Comment qualifier leur relation aux yeux de autres ? pour eux ? pour leur famille ? Pourquoi ce choix ? Est-ce que ça sous-tend une relation amicale ? amoureuse ? Autant de questions qui vont venir émailler notre lecture.

Mais pour conter cela, comme la dernière fois, l’autrice ne choisit pas le chemin le plus évident. Elle joue sur les temporalités et commence par un chapitre in media res qui n’est pas réellement le point de départ de tout ça. Puis elle revient au cours des différents chapitres sur les rencontres et aléas de la vie qui viennent nous bousculer, nous percuter et nous faire dévier du chemin le plus évident. C’est très finement joué. Il n’y a aucune routine ici, que de gentilles surprises, et une réelle découverte progressive du caractère de chacun, de leur relation et de ce qui les a conduits ici. J’ai adoré !

Ce sont de très beaux personnages qu’elle nous écrit là, loin des clichés. Il n’y a à ce jour, et j’espère que ça durera, aucun soupçon de romance juste une belle amitié en devenir avec des personnages, qui sans se le dire, se sont marqués l’un l’autre à l’adolescence en étant ce que l’autre ne parvenait pas à être. J’ai été touchée par les actions de Takeda (le prof), tout comme par le désarroi maladroit d’Arita (le fleuriste) et je trouve justement que leurs métiers leur vont à merveille. J’ai aimé leur rapprochement autour de la situation qui est invoquée ici, elle est touchante tout plein et si révélatrice, mais je vous laisse le plaisir de la découvrir. Et j’aime les voir faire leurs premiers pas dans cette coloc atypique pour des hommes à ce stade de leur vie, les faire se chercher, se questionner.

Douce introduction à une colocation qui risque de faire couler beaucoup d’encre chez les curieux, voici un titre qui joue à merveille sur les codes du slow burn boys love tranche de vie sans en être eux. L’autrice avec sa finesse habituelle propose une histoire loin des codes et des cases, pour offrir des personnages sensibles dont la colocation est le résultat de la suite de très beaux moments. La vie quoi ! Encore une fois j’ai été séduite. Je suis fan de sa narration toute en douceur et surprise car se refusant à entrer dans une case elle aussi.

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Vous ?

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5 commentaires sur “Vies d’ensemble – Au-delà des mots de Fumiya Hayashi

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