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Les Carnets de l’Apothicaire de Natsu Hyuga, Itsuki Nanao et Nekokurage

Titre : Les Carnets de l’Apothicaire

Auteurs : Natsu Hyuga (histoire originale), Itsuki Nanao (scénario) et Nekokurage (dessins)

Éditeur vf : Ki-Oon (seinen)

Années de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes vf : 12 (en cours)

Histoire : À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse.
Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête… et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée… Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d’une des favorites de l’empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !

Mon avis :

Tome 1

Ki-Oon est un éditeur dont j’aime beaucoup le catalogue. Avec des séries simples de premiers abords, il trace en fait une belle route faite de valeurs qui me touchent et me fait souvent voyager. Après des titres comme Bride Stories, Père et Fils ou encore Isabella Bird, voici le tour des Carnets de l’apothicaire, dernière nouveauté en date.

C’est à un joli quatuor que nous devons ce seinen qui parait dans le magazine Square Enix au Japon. Nekokurage aux dessins, avec l’aide de Touco Shino pour le design des personnages, s’est associée à Itsuki Nanao pour adapter l’histoire originale de Natsu Hyuuga, son roman leur ayant beaucoup plu. Reprenant ainsi un univers connu, les auteurs développent depuis 2017 une série qui compte désormais plus de 7 tomes au Japon.

Voici l’occasion de vous évader dans la Chine d’autrefois au sein d’un palais impérial aux multiples intrigues. Les auteurs nous plonge dans l’univers de la Cour intérieure, harem où vivent les concubines de l’Empereur qui se livrent aux pires guerres pour emporter les faveurs de ce dernier et surtout les conserver.

Pour nous guider dans cet univers impitoyable, nous suivons une jeune fille, qui a grandi dans une maison de plaisir avant de devenir apothicaire, mais qui a été enlevée pour être placée là comme servante. Elle tente donc de faire discrètement son travail dans l’espoir d’être un jour relâchée. Mais ce n’est pas simple quand on doit cacher qui on est même au milieu d’inconnus. Alors le jour où elle entend parler d’un drame qu’elle aurait pu éviter grâce à ses connaissances des plantes, son sang ne fait qu’un tour, elle doit agir !

J’ai beaucoup aimé le décor dans lequel est planté l’histoire, ainsi que l’héroïne dont on suit les pas. D’abord, c’est dépaysant de se retrouver en plein coeur du palais impérial chinois mais côté concubines, et en même temps, j’ai l’impression de retrouver des ambiances connues, celles des premiers shojos que j’ai pu lire adolescente comme Fushigi Yugi ou les titres des Clamp où on retrouvait cette même culture. Les auteurs font tout pour rendre cela immersif grâce à un sens aigu du détail, et sans que cela s’impose à nous, sans qu’on s’en rende forcément compte, on est totalement plongé dans cet univers qui nous est pourtant étranger.

L’héroïne, Mao Mao, est une jeune fille banale en apparence mais avec une sacrée force de caractère. Elle dévoile un passé tout sauf facile mais elle en a fait une force. Elle est fascinante dès qu’elle aborde sa passion. J’ai beaucoup aimé suivre son évolution au sein de la Cour, certes classique, car déjà vu, mais bien écrite. Son caractère l’oblige à intervenir quand elle le peut et c’est ce qui va lui permettre d’être à nouveau elle-même et d’exercer sa passion, ainsi que d’aider les autres comme elle aime le faire. Quand elle se met au travail, elle nous transmet à merveille sa passion et nous apprenons également plein de choses sur la médecine et les connaissances d’autrefois.

L’univers du palais est très bien rendu avec ces guerres entre concubines, qui sont la toile de fond de l’histoire et qui vont servir de tremplin pour l’héroïne. On découvre le fonctionnement et les machinations de certaines, mais surtout le versant humain avec les ravages que cela peut faire. J’ai beaucoup aimé les personnages croisés par Mao Mao. Les deux concubines du début représentent deux versants de ce statut, l’une d’elle va prendre notre héroïne sous son aile et va lui ouvrir plein de portes. De nombreuses découvertes vont alors se faire sous nos yeux : de nouvelles rencontres, de nouvelles relations, de nouvelles préparations… C’est très riche.

Nous ne sommes cependant que dans les prémices de l’histoire. Le personnage central de Jinshi, haut fonctionnaire qui semble régner sur la Cour intérieur, reste très mystérieux. Il sait plein de choses, il infuse son rythme et aime beaucoup se jouer de Mao Mao. C’est un personnage fort intriguant. J’aime le mélange de touches humoristique et sombre qu’il introduit dans l’histoire. Il me tarde de le revoir en action, aussi bien à titiller l’héroïne qu’à ourdir je ne sais quel plan mystérieux.

Les Carnets de l’apothicaire offre un premier tome vraiment prometteur dont la narration et l’écriture de l’univers ainsi que des personnages rendent la lecture passionnante. C’est un peu un retour aux sources pour moi, vieille lectrice de shojo. J’aime l’ambiance chinoise. J’aime la noirceur des intrigues de Cour et la douceur cachée qu’elles peuvent révéler. Le titre offre plein de possibilités et le soin apportés aux dessins et à leur mise en scène a achevé de me convaincre. Ce sera une très belle série à suivre, j’en suis sûre !

Tome 2

Après un tome 1 qui m’avait fait forte impression, j’avais un peu la pression en recevant ce tome 2. Allait-il me plaire tout autant ou allait-il subir le contrecoup de ce très bon début ? J’ai très vite compris que cela penchait plutôt vers la première hypothèse et j’en suis ravie.

Dans cette suite, les auteurs reprennent les éléments déjà enclenchés dans le premier tome pour les pousser encore un peu plus. On retrouve ainsi d’un côté une Mao Mao de plus en plus à l’aise dans son rôle d’apothicaire à la cour et de l’autre des manigances qui n’en finissent pas. Cela donne une lecture plutôt plaisante et entraînante où on ne voit pas le temps passer, mais qui justement va peut-être un peu trop vite pour vraiment creuser les personnages.

En effet, j’avais espoir en lisant la première partie consacrée à la concubine Lifa, de voir les mangakas prendre leur temps pour nous faire découvrir celle-ci. De même, en croisant les autres concubines en chef dans la seconde partie, je pensais que ce serait l’occasion de les voir plus dialoguer. Mais au final à chaque fois, on ne les voit que brièvement et on ne développe pas vraiment leur personnalité, restant un peu trop en surface à mon goût. C’est ma seule déception ici.

Pour le reste, j’ai beaucoup aimé cette suite, qui propose de voir Mao Mao à l’oeuvre dans son rôle de guérisseuse. On la suit dans un premier temps tandis qu’elle met tout en branle pour sauver Lifa. Elle affiche alors une force de caractère rare et rue dans les brancards, juste ce qu’il faut, même si c’est un peu trop surjoué pour moi. Puis, elle montre ses talents de goûteuse par la suite lors d’un banquet important. A chaque fois, nous avons un discours intéressant sur la nutrition. Alors certes, c’est un peu léger, mais ça fait parfaitement le job ici.

Les auteurs nous ravissent avec cette vie de cour auprès des concubines. Même si c’est en apparence moins virulent que dans le premier tome, il en reste que l’on nous montre bien la bêtise de certains serviteurs, les manigances de certains pour empoisonner leur maîtresse et on nous fait réfléchir sur la place des concubines auprès de l’Empereur. C’est intéressant. L’ambiance chinoise est de plus très bien rendue, que ce soit du côté des décors, des costumes ou même du banquet organisé et des relations entre les concubines et leurs serviteurs, j’aime beaucoup.

La petite pointe de mystère apportée par Jinshi est toujours belle et bien là et fonctionne à merveille sur moi. Il se passe des choses à demi-mot que l’héroïne ne saisit pas et nous non plus, ce qui renforce cet aura étrange qui me plaît tant. Je commence bien sûr à deviner certains éléments mais je préfère me taire et me laisser porter par l’histoire. En plus, la dynamique de chien et chat entre les deux s’adoucit ici laissant entrevoir ce futurs beaux moments, j’en suis sûre, mais où tout le piquant qui les caractérise sera encore là.

Ainsi ce deuxième tome confirme le plaisir que je prends à replonger dans un univers chinois à l’ancienne. Certes, on est sur un décor de carte postale un peu léger et surfait parfois, mais l’allant de l’héroïne, le caractère ambigu de son nemesis et les histoires entre les concubines suffisent à susciter mon intérêt. Si vous avez aimé le tome 1, cette suite ne peut que vous plaire, à l’inverse si vous n’avez pas aimé, je ne pense pas que celui-ci vous fasse changer d’avis ^^!

Tome 3

Après trois tomes, le duo Itsuki Nanao et Nekokurage semble avoir vraiment trouvé la bonne recette pour nous inviter à plonger dans leur univers fait d’enquêtes sur fond de médecine chinoise et de complots dans les harem et autre quartiers de plaisir. Passionnant !

La narration est pourtant ultra classique, avec des événements au déroulé assez prévisible, des personnages aux caractéristiques aussi déjà vues, mais pourtant l’ensemble fonctionne à merveille et nous emporte à chaque tome dans les délices de nouvelles enquêtes.

Dans ce tome qui débute sur les suites du dernier incident mettant en scène l’une des concubines, les auteurs s’attachent encore à nous montrer toutes les connaissances de l’héroïne et leur application lors de différentes enquêtes. Si la première est un peu laissée en suspens, la deuxième est déjà bien plus intéressante puisqu’elle implique de bouger du palais pour se rendre dans le quartier des plaisirs de la ville. Nous découvrons alors, certes en restant plutôt en surface, le fonctionnement de ces endroits dans l’ancienne Asie, mais surtout nous assistons à une enquête rondement menée où l’héroïne officie en duo avec son père. J’ai beaucoup aimé.

Sortir un peu du Palais, proposer de voir d’autres dynamiques que les complots entre concubines, est une riche idée pour renouveler l’histoire. On en découvre un peu plus sur Mao Mao, on rencontre certaines de ses connaissances à l’extérieur, on imagine ce qu’elle pense être son futur une fois son contrat fini, et on assiste également à l’application concrète de ses connaissances en médecine une fois de plus. C’est également un moyen de découvrir comment cela fonctionne pour que ceux qui travaillent dans le harem puissent sortir de temps en temps, ce qui est fort intéressant. Le tout repose une nouvelle fois sur des manigances, des machinations et des entourloupes, soyons honnête car rien n’est jamais franc dans cet univers.

Rien, sauf peut-être la douceur des sentiments qu’entretient de plus en plus Mao Mao avec les femmes qui l’entourent ce qui est mignon à voir. Elles savent en partie ce qu’elle cache et elles l’acceptent, la prennent même sous leur aile. Ce qui est mignon aussi, c’est d’assister dans ce tome à la manifestation des sentiments de Junishi pour Mao Mao. Plus qu’un jouet pour lui, la jeune fille devient une personne à qui il est attaché. Il éprouve ainsi de la jalousie, de la peine et de la déconfiture face aux événements, même s’il ne comprend pas tout. C’est cocasse. Il cherche donc tous les moyens pour attirer son attention et la nouvelle affaire qui survient à la fin tombe à pic. Ça lui permet de la remettre dans sa sphère d’influence ni vu ni connu. La relation chien chat qu’entretiennent les deux se porte donc à merveille pour notre plus grand plaisir.

Ainsi si vous avez aimé les deux premiers tomes et que vous souhaitez continuer à plonger dans des enquêtes sur fond de médecine chinoise dans un cadre ancien légèrement fantasmé, n’hésitez pas à poursuivre l’aventure avec Mao Mao. C’est frais, léger, drôle et réconfortant à la fois, tout en étant un tout petit peu sombre par moment, car forcément on ne commet pas un meurtre ou une tentative le coeur joyeux. Pour ma part, je prends vraiment plaisir à ce divertissement qui me rappelle d’anciennes lectures sur la Chine d’autrefois.

Tome 4

Tome marquant la fin d’une première partie, celui-ci s’est à nouveau révélé passionnant et fort copieux ! Nouvelle enquête passionnante et poignante avec encore le destin d’une grande dame. Un nouveau modèle de courtisane et un nouveau destin à découvrir.

L’autrice termine effectivement d’adapter le tome 1 de la série de romans ici. Elle tourne donc une page de la vie de Mao Mao et le fait une nouvelle fois d’une belle façon dans un tome à la narration dynamique où les marqueurs narratifs de la série sont particulièrement bien mis en avant.

Mao Mao est priée une nouvelle fois par Jinshin de participer discrètement à une enquête pour résoudre une mort mystérieuse. Elle s’infiltre donc dans le Pavillon de la courtisane la plus privilégiée, celle qui est une amie d’enfance de l’actuel empereur. Surveillance, observation et déduction sont à nouveau au rendez-vous, mais surtout apprentissage encore des toujours des moeurs de l’époque et du terrible destin de certaines femmes de l’entourage de l’Empereur.

J’ai beaucoup aimé, pour ne pas changer, le ton de l’autrice qui alterne entre mystère autour de chacune des morts rencontrées, et réalisme quand elle évoque les moeurs de l’époque concernant les femmes dans et hors du harem. En effet, Mao Mao est le catalyseur de bien des évocations sur ce qui attend ces pauvres femmes : agressions, prostitution forcée, service obligé de l’empereur, grossesses compliquées, etc. Leur corps et leur mental sont mis à rude épreuve.

Pour autant, l’autrice ne verse pas dans le misérabilisme et avec son héroïne pleine de vie derrière sa froideur apparente, elle nous a plutôt concocté un récit plein d’allant où les femmes savent se soutenir entre elles. Ainsi, les belles relations de sororité sont mises en avant et font chaud au coeur. Mais également on assiste à la débrouillardise dont elles doivent faire preuve, ce qui met du baume au coeur du lecteur.

Parallèlement à tout ça, le fil rouge de l’histoire continue à s’épaissir, lui. Ce fil rouge, c’est la relation Mao Mao Jinshi. Ce dernier s’appuie de plus en plus sur elle et en vient à la considérer autrement que comme un objet ou un jouet. C’est amusant de voir la façon dont l’autrice écrit ce personnage, en lui conférant une part enfantine pour nous attendrir et attendrir Mao Mao. En même temps, avec toutes les responsabilités qui pèsent sur ses épaules, il est normal d’avoir parfois envie de régresser vers un univers plus simple et rassurant. C’est ce qu’il trouve en Mao Mao qu’il ne veut plus quitter.

Les autrices nous offrent ainsi de très belles scènes toutes mignonnes, qui flirtent entre humour et romantisme à cause du décalage des héros. Je les ai trouvées vraiment savoureuses et j’ai bien ri de retrouver la suite de l’une d’elle sous la jaquette. J’aime la relation qui se noue entre eux et ce qu’elle implique. Du coup, le revirement final qui les concerne m’a fait très plaisir et surtout m’a grandement motivée pour lire la suite, même si je n’avais pas forcément besoin de ça, mais ce changement de paradigme possible m’intrigue.

Ce tome 4 offre ainsi une belle conclusion à ce premier arc de la vie de Mao Mao dans le Palais des courtisanes. Entre enquête, mystère, médecine et sororité, je ne me suis jamais ennuyée. Au contraire, les autrices ont déployé un univers chatoyant, chaleureux, drôle et réconfortant malgré tout ce qu’il pouvait s’y passer. C’est une très jolie revisite moderne de cette ambiance rappelant la Chine ancienne. Vivement la suite et l’adaptation des prochains romans !

Tome 5

Malgré une couverture qui me faisait présager le meilleur, tant j’en aime ses teintes hivernales, je n’ai pas autant adhéré à ce tome qu’au précédent, la faute à un lancement d’arc un peu faiblard, répétitif et manquant d’émotion.

Si depuis le début j’aime cette série, c’est pour ses enquêtes et son cadre ressemblant à la Chine ancienne se mélangeant avec les connaissances en médecine de l’héroïne. De ce point de vue là, aucun changement, ils sont même à la fête avec un tome où l’héroïne enchaîne les mystères à résoudre à l’aide de ses connaissances scientifiques et expérimentales. C’est toujours aussi plaisant de voir un personnage féminin porté au pinacle en raison de ses connaissances et pas seulement de sa beauté ou de son caractère. Mao Mao y réussit très bien dans sa reconversion auprès de Junshi qui lui offre plein d’occasion de mettre son cerveau à l’épreuve et au service des autres. Ainsi, une nouvelle fois les enquêtes s’enchaînent et c’est dynamique à lire.

Le hic, c’est qu’à enchaîner les enquêtes, l’ensemble manque totalement d’émotion. Là où il s’est noué quelque chose entre elle et les concubines et leurs servantes, il ne se passe rien sur son nouveau lieu de travail. J’ai eu espoir au début quand elle rencontre des servantes qui la jalousent et que l’une sort du lot, mais c’est aussitôt abandonné. J’ai eu espoir quand elle a échangé avec la plus vieille servante de Junshi, mais c’est aussi vite laissé sur le côté. Idem pour Gaoshu et le soldat qui suit Mao Mao, rien ne se passe entre eux et du coup c’est un peu plat par rapport à avant.

Ce lancement de la nouvelle vie de Mao Mao auprès de Jinshi qui me semblait si prometteuse ne tient pas ses promesses. J’ai trouvé l’enchaînement des chapitres maladroits. Ils n’avaient ni la fluidité d’avant, ni le mystère, ni la douce folie. L’autrice lance plein de bouées à la mer mais toutes coulent et aucune n’est repêchée pour offrir un développement à une des intrigues. C’est très frustrant. D’autant plus que graphiquement, c’est toujours aussi séduisant avec de belles planches sur les intérieurs du palais et de sa cour extérieure.

Vous l’avez compris, je n’ai pas été convaincue par ce nouveau tome, qui est à l’heure actuelle le plus faible que j’ai pu lire. Je le regrette d’autant plus que j’aime beaucoup les personnages qui y officient mais à trop insister sur des mystères sans rien en faire, à multiplier les enquêtes avant de rapidement passer à la suivante, ça manque de corps et d’âme, même si ce n’est pas mauvais non plus à lire, j’étais juste habituée à mieux.

Tome 6

Enfin ça bouge ! Je me plaignais dans le tome précédent d’une histoire qui stagnait un peu et ne me convainquait pas, c’est tout le contraire ici !

Le tome s’ouvre sur plein de mystères et ceux-ci ne font qu’augmenter au fil de lecture malgré les réponses qu’on pense grappiller. Les auteurs nous lancent sur plein de pistes concernant à la fois Mao Mao et Jinshi. C’est jouissif. Fini l’éparpillement entre plusieurs histoires, on suit un sorte de fil rouge qui se mélange à une grosse enquête en cours et qui aboutit sur une révélation finale pas piquée des ronces, même si j’avais un peu deviné…

J’ai à nouveau beaucoup aimé l’alchimie chien-chat entre Mao Mao et Jinshi dans ce tome. Ils sont toujours aussi drôle à suivre, celui-ci parce qu’il s’est amouraché d’elle, et celle-ci parce qu’elle ne le loupe pas. Le chapitre d’ouverture où elle doit l’aider à se déguiser est poilant. Mais que cette légèreté ne vous fasse pas oublier que nous sommes dans un récit à décor historique qui se veut également sombre. On reparler empoisonnement, prostitution, émasculation dans ce tome et ça fait froid dans le dos. Quand on repart dans le monde de Mao Mao, ce n’est vraiment pas tout rose. Mais j’aime plonger dans son passé et ses mystères.

Les auteurs approfondissement ainsi ce personnage au détour de ces brèves révélations sur son père adoptif, son potentiel père biologique et sa mère. Cela n’a rien de très gai mais ça correspond à merveille avec la dureté de l’époque qu’ils veulent mettre en scène. Ainsi, parle syphilis, abandon d’enfant, prostitution, émasculation, etc, n’a rien de surprenant et enrichit au contraire l’univers.

On retrouve grâce à cela la belle dynamique sombre des débuts. Le duo Mao Mao – Jinshi fonctionne très bien pour lancer l’intrigue et entretenir la flamme. C’est un ressort très bien utilisé. La curiosité de Mao Mao couplée aux mystères de Jinshi fait des ravages. Quel bonheur de voir un peu plus celui-ci d’ailleurs. Il était un peu en retrait, apparaissant juste de temps en temps pour la titiller. Là, on le voit enquêter et se mêler de ses affaires. Il va de plus être probablement au coeur de la suite vu les ultimes pages et j’ai hâte de voir certaines intuitions se confirmer ou s’infirmer, sous la plume toujours vive des auteurs. Des auteurs qui, il faut l’avouer ont un très toujours aussi pétillant et séduisant, avec un travail très fin sur les visages des personnages et très riche avec leurs costumes et les décors.

Après un petit tome légèrement en-dessous, Les Carnets de l’apothicaire repartent de plus belle ici et quel tome ! Il détient tous les ingrédients qui m’avaient plu d’emblée dans la série : beaux dessins, sombre ambiance chinoise d’autrefois, décor historique, médecine, mystères et relation chien-chat. C’est top. Le tome amuse autant qu’il tient en haleine et intrigue. J’ai adoré !

Tome 7

Lors du lancement de ce nouvel arc, je n’avais pas caché mon manque d’engouement à cause de l’abandon du cadre de la cour intérieur que j’aimais tant, puis au tome suivant l’autrice s’était rattrapée. Ici, elle associe désormais ce que j’ai su aimer dans les deux arcs pour nous livrer un tome à l’action et aux mystères non-stop.

En ce mois de janvier, j’ai d’abord été séduite par la très belle couverture bleus de ce 7e volume où l’on retrouve une Mao Mao souriante détenant un beau vase avec des roses bleues qui auront leur importance dans l’histoire. Quand, on retire la jaquette, ce sont des petites histoires truculentes une fois de plus qui nous accompagnent et nous appâtent quant au contenu de ce tome.

Avec entrain, Itsuki Nanao nous entraîne vers de nouvelles enquêtes sur les complots qui se trament autour de l’Empereur et dans les différentes cours. Notre héroïne y fait preuve de plus en plus d’intelligence, faisant le lien entre les différentes affaires et montrant qu’il n’y a pas que les plantes curatives qu’elle maître. Elle a aussi une intelligence très vive et sait faire preuve de logique, ce qui la rend vraiment indispensable à Jinchi qui reconnaît son talent et son rôle, mais il n’est pas le seul. De hautes personnalités vont donc de plus en plus utiliser celles-ci pour résoudre des affaires qui les touchent de près ou de loin, ce qui va nous entraîner de la demeure de Jinchi, aux quartiers de plaisirs mais aussi au harem de l’Empereur où elle retourne enfin. Retrouvailles et enquêtes sont donc au rendez-vous.

Petite déception cependant, je pensais qu’on allait revenir sur l’identité cachée de Jinshi, mais une fois de plus l’autrice botte en touche et Mao Mao ne semble pas plus curieuse que ça. Il n’y a donc pas la confrontation tant attendue. Dommage. Cependant, l’autrice s’amuse quand même à nous distiller d’autres petits indices à travers des discussions un brin cryptiques à plusieurs reprises dans le tome. Merci à elle de nous titiller comme ça lol

C’est justement ce doux humour, ce dialogue sous-jacent avec le lecteur et cette bonhommie qu’on ressent derrière des enquêtes montrant pourtant la noirceur de l’âme humaine, qui font que j’adore l’ambiance générale de la série et que je trouve celle-ci si entraînante. Je ressens d’ailleurs un vrai attachement pour les personnages. Ils m’amusent et me touchent. J’aime que l’autrice fasse revenir d’anciens personnages, que ce soit le jeune soldat qui a craqué pour la camarade courtisane de Mao Mao, où les concubines de l’Empereur, dont Gyokuyo et sa fille, trop mignonne. On voit également un peu plus l’Empereur et on le découvre différent de ce qu’on imaginait, plus humain et moins obsédé >< On recroise également celui qui semble être le père biologique de Mao Mao, qui est toujours aussi fourbe et qui du coup nous amuse beaucoup par les entourloupes qu’il met en place. Tout cela contribue vraiment à donner à la série un climat fort sympathique.

On suit donc avec grand plaisir les nouvelles enquêtes de Mao Mao aidée, mais pas tout le temps, de Jinshi et son aide. On aime entendre reparler du quartier des plaisirs et de son fonctionnement. On aime retrouver la Cour intérieur et ses histoires de concubines, avec une nouvelle fan de mode, notamment. On aime voir les héros se jouer de ceux qui veulent leur jouer des tours. C’est très divertissant.

Les aventures de Mao Mao et Jinshi continuent de m’offrir de beaux moments de lecture dans un décor de Chine ancienne parfaitement assumé et me dépaysant totalement, et avec un ton qui pousse à la familiarité avec les personnages qui me convient tout à fait. Dans ce nouveau tome, j’aurais aimé qu’on parle plus de Jinshi mais j’ai aimé à défaut qu’on retrouve les personnages de la Cour intérieur.

Tome 8

Avec sa couverture aux allures un brin sensuelle, je ne savais pas trop à quoi m’attendre de ce tome, tout comme avec le message de l’autrice disant que c’était l’adaptation du moment le plus fort du deuxième roman. Je n’ai pas eu longtemps à attendre et cela s’est révélé assez juste.

En effet, les autrices nous embarquent sur les traces du passé des parents de Mao Mao, un duo inattendu au destin tout autant inattendu qui a eu des conséquences dramatiques mais poignantes. On découvre avec eux le côté un peu plus sombre des hommes fréquentant des courtisanes et des espoirs parfois déçus de celles-ci. J’ai été frappée par le drame ici raconté et j’ai mieux apprécié le père de Mao Mao qui m’insupportait jusqu’à présent.

En dehors de nous raconter la vie secrète de ceux passant par les lieux de plaisir, ce passage permet également de mieux cerner Mao Mao, de comprendre son rapport à ses pères, mais également celui aux hommes en général et à ce lieu où elle a grandi. Les autrices ont très bien mis cela en scène avec une belle scène finale qui vient clôturer cela et qui met en scène la Mao Mao de la couverture avec un Jinshi de plus en plus sous son charme quoi qu’on en dise.

Du coup une bonne partie de ce tome est consacré à cette révélation et les deux chapitres qui suivent, loin des enquêtes habituelles de Mao Mao, semblent un brin anecdotiques, là pour combler en attendant la suite. Notre héroïne introduit au Palais impérial une éducation sexuelle d’époque à travers des livres illustrés, mais qui permet de pointer du doigt l’ignorance des femmes mais aussi des hommes d’alors. Intéressant mais un peu survolé. Le suivant l’est encore plus avec un jeune chat qu’elle recueille quand elle se promène avec la fille de Gyokuyo. C’est mignon mais ça ne vole pas bien haut…

Ce nouveau tome des aventures de Mao Mao me partage. Autant j’ai beaucoup aimé la première partie retraçant l’histoire des parents de l’héroïne et ce qu’il dit des relations hommes femmes dans ces lieux si particuliers qu’étaient les bordels en Chine. Autant les chapitres qui suivirent, ne comportant pas la moindre enquête si révélation et étant du pur tranche de vie mignon et rigolo, furent également totalement dispensables et sans relief. J’espère qu’ils étaient juste là pour nous faire attendre avant que ça reparte de plus belle, car j’aime décidément beaucoup cet univers et les personnages qui le peuplent.

Tome 9

Avec l’efficacité et surtout la régularité d’un métronome, les auteurs des Carnets de l’apothicaire reviennent nous divertir le temps de 3 nouveaux mystères toujours aussi savoureux à pénétrer.

Ce tableau d’une cour intérieure chinoise fantasmé est toujours aussi prenant et délicieux à découvrir. J’aime les ambiances développées pour les auteurs, mélange de petites histoires, de potins et de crimes, avec souvent une teinte de drame mais également de l’humour, le tout au milieu de serviteurs et courtisanes fort sympathiques à suivre. En plus les dessins de Nekokurage capturent merveilleusement ce décor et les costumes de ceux qui y habitent.

Dans ce nouveau volume, ce sont pas moins de 3 nouvelles histoires qui sont introduites, une première assez longue, une deuxième plutôt courte et une troisième qui débute à peine. A chaque fois, nous allons y trouver notre chère Mao Mao qui va jouer les enquêtrices de choc à l’aide de ses connaissances médicinales et humaines. C’est très efficace et un tantinet original.

J’ai beaucoup aimé la construction de la première histoire où les auteurs prennent le temps d’installer celle-ci. Ils démarrent par des événements qui nous semblent fortuits avant de les assembler dans quelque chose de bien plus vaste et également avant de lancer quelques soupçons sur le long court concernant les empoisonnements à la cour. Très malin. On y retrouve également des éléments intéressants de leur vie entre quatre mur, comme le passage des caravanes, la préparation des vêtements ou la salubrité du lieu. Mao Mao, elle, va jouer à nouveau les apothicaires en allant faire des cueillettes qui vont se révéler parfois bien surprenantes. C’est un mélange particulièrement efficace et on aime la voir assembler les différentes pierres du puzzle pour arriver à la résolution d’un certain crime. Cependant, petite frustration comme souvent face à une conclusion trop rapide où on ne voit pas les conséquences de la découverte des coupables.

Puis les autrices, nous entraînent ensuite dans une seconde histoire, un peu sur le même modèle, mais en version beaucoup plus courte quand Gaoshun vient demander de l’aide à Mao Mao suite à une colle qu’on lui pose. On y découvre avec délice l’arrivée des miroirs en Chine et surtout une histoire astucieuse à la résolution rappelant furieusement Détective Conan ^^ C’est plus léger, avec des passages savoureux où les auteurs nous rappellent bien le grand amour de Mao Mao pour les plantes et +, mais il y a le même défaut, cela s’arrête un peu brutalement une fois qu’on a expliqué l’astuce au lecteur.

La dernière histoire qui débute à peine, elle, fonctionne sur un autre modèle, un autre principe, qui permet enfin de potentiellement voir un peu plus Jinshi, qui a fait figure de figurant pour l’instant dans ce tome. Comme à Gaoshun, on lui pose une colle, comme ce dernier, il va chercher de l’aide auprès de Mao Mao, mais non pour ses connaissances scientifiques ou médicinales, mais pour sa connaissance du monde interlope. Nous n’en sommes qu’au tout début, mais il semble y avoir les promesses de futurs moments savoureux et très drôle avec un Jinshi comme on ne l’aura jamais vu. J’ai hâte d’assister à cela !

Passant comme une lettre à la poste, ce nouveau tome démontre si cela est encore nécessaire que les auteurs ont trouvé une recette efficace qui fonctionne à tous les coups avec leur enquêtrice de choc dans cette cour intérieure à l’ancienne un brin revisité. C’est savoureux et addictif, amusant et prenant, seules les fins laissent un peu à désirer et mériteraient approfondissement.

Tome 10

Nous voici déjà arrivé au tome 10, wow ! Les autrices n’ont pas chômé et elles commencent ici à vouloir faire le lien entre tout ce qu’elles ont raconté par le passé. Sac de noeuds au cerveau assuré !

Ce fut pourtant un vrai délice que de retrouver encore une fois cet univers fait d’intrigues, de jalousie et d’histoire de femmes. J’aime énormément la couleur qu’Istuki Nanao donne au récit à l’aide des dessins de Nekokurage qui nous offre à chaque fois une couverture splendide ! L’ambiance de cette cour intérieure et de ses secrets est tellement bien rendue qu’on s’y perdrait volontiers nous aussi.

Pourtant la rudesse de l’univers est bien là lui aussi et que ce soit des intrigues de pouvoirs, comme avec les deux émissaires, ou des jalousies pour accéder au trône comme avec les deux cousines, tous les coups sont permis. Il est alors d’autant plus amusant de suivre Mao Mao qui semble si décalée avec sa nonchalance au milieu de cet univers. Avec elle, on prend du recul et on analyse ainsi ce à quoi on assiste. Les autrices profitent d’elle pour nous faire tirer des leçons sur la vie à l’intérieur de ce vase clôt et pour ainsi comprendre les raisons des coups bas auxquels se livrent certains.

J’ai encore une fois adoré ce mélange d’esprit de déduction et de description de la vie au palais. Découvrir comment cela se passe pour les serviteurs malades, ce qu’on autorise ou pas les femmes de faire en matière de soin et même comment on traite les membres de sa famille une fois arrivé au sommet fut intéressant. Les autrices concluent en plus le tome sur une nouvelle ouverture autour de l’Empereur et de ses origines, ça ne peut que nous titiller. Mais il reste encore tellement de zones d’ombre sur tout ce qui a eu lieu ou sur les secrets de Jinshi qu’il y a encore largement de quoi faire ensuite.

Les carnets de l’apothicaire est donc une série qui se renouvelle à merveille de tome en tome et dont j’apprécie énormément et le décor et les personnages et les intrigues, alors qu’au final tout cela est assez classique, mais un classique bien fait et efficace où la narration prenante nous donne envie à chaque fois de lire la suite. Rendez-vous dans quelques mois !

Tome 11

Petit moment hors du temps encore avec cette nouvelle lecture des Carnets de l’apothicaire où comme nous l’indique la couverture Mao Mao nous emmène derrière la toile d’un artiste inattendu.

Un mélange thriller et récit à décor historique toujours aussi savoureux nous attend dans ce nouveau volume où cette fois les enquêtes de Mao Mao vont l’emmener à percer les mystères de la famille gouvernante. J’ai adoré ce tome pour l’ensemble de ses révélations. Enfin, on avance et des intuitions sont confirmées ou infirmées, le tout mêlé à une intrigue fort alléchante et entraînante, dans une ambiance familiale tragique comme je les aime.

Les autrices manient toujours aussi bien le décor de leur histoire et se glissent parfaitement dans les coulisses de ce palais et tous les secrets qui s’y camouflent. J’ai beaucoup aimé découvrir l’ancien Empereur même si c’était une personnalité condamnable et ambiguë. En allant à la rencontre de l’une de ses compagnes, la reine douairière, c’est tout un système assez tragique qui nous est révélé où on découvre un homme malade, un trafic de petites filles et beaucoup de souffrance. C’est assez tragique. Je regrette juste que les autrices assez maladroitement ne condamnent pas assez cela et semble au contraire rendre romantique les sentiments que la reine finit par éprouver pour cet homme dérangé qui aime les enfants, faisant même d’elle un être manipulateur qui commanderait un peu tout cela et serait responsable de ce qui lui est arrivée. Beurk ! Et re-beurk ! Cet homme peut être malade, mais non ce n’est pas une enfant de 12 ans qui manipule ainsi un adulte et est responsable de tout cela, ils sont à la limite touts deux victimes. Bref.

Heureusement que malgré ce sujet plus que glissant nous avons une intrigue qui passionne et s’inscrit dans une belle ambiance familiale tragique qui touche, avec une femme désoeuvrée face à cette affection qui lui a fait défaut, et un jeune garçon qui a dû grandir dans le secret sans figure paternelle. J’ai aimé me glisser ainsi dans les secrets de la vie de Jinshi et en apprendre plus sur lui, son passé, sa famille. C’était bienvenue d’enfin aborder la question autour de laquelle on n’avait que trop tourner. C’était également malin de la part des autrices d’insérer cela dans de pseudo enquêtes, l’une autour d’un labyrinthe reposant sur une particularité génétique familiale et l’autre sur la passion d’un défunt ainsi que ce qui a pu l’amener à décéder, ce qui nous fait rester dans l’ambiance générale du titre : mystères et poisons ^^

J’ai donc beaucoup aimé ce tome qui fait singulièrement avancer l’histoire ce qui est bénéfique après tout de même 11 tomes à suivre les enquêtes diverses et variées de notre détective en jupons dans les coulisses du palais impérial. Avec doigté et finesse (et parfois un gros loupé), les autrices nous font enfin découvrir les secrets que cachaient les plus hautes instances. C’est passionnant et tragique à la fois, apportant une belle émotion et se mélangeant à merveille avec l’essence même de la série. Après, je me demande toujours quel est le but de tout ça et ce que les autrices attendent de leur titre et souhaitent nous transmettre avec.

Tome 12

Quel tome ma bonne dame, quel tome ! Entre petite ambiance frissonnante parfaite pour la saison au début et aventure échevelée ensuite, tout me comble !

Je trouve vraiment depuis quelques tomes que l’histoire avance bien et ce tome le confirme. Plutôt que de continuer à nous proposer des aventures certes divertissantes mais anecdotiques, les autrices ont décidé de faire avancer leur fil rouge et bien que les révélations soient modestes, c’est jouissif !

Spoilée, j’ai été par les scénettes de la couverture sous la jaquette mais je ne m’attendais tout de même pas à vivre une telle aventure. J’ai beaucoup aimé suivre Jinshi et Mao Mao dans leur mission en pleine campagne. Cela change du cadre habituel et un voile de mystère recouvre le tout. Après un début assez léger, plusieurs questions viennent se poser au fil des pages et on se demande ce qu’ils font là, pourquoi Jinshi se cache et se fait passer pour quelqu’un d’autre, quel est le rôle de Mao Mao dans ton ça, pourquoi on l’a amené là ? Pour l’instant, on est loin d’avoir les réponses mais cela fonctionne bien car cela titille à la fois notre fibre d’enquêteur et qu’on se plaît à voir les interactions de ce duo ailleurs. Les autrices sont douées.

Elles sont tellement douées qu’au détour de cette histoire, à plusieurs reprises elles satisfont la fibre romantique des lecteurs et lectrices avec une tentative de rapprochement de Mao Mao et Jinshi plutôt amusante et mignonne. Entre rumeurs sur les deux et proximité forcée, on a des tropes hyper connus et clichés, mais qui offrent des scènes adorables et amusantes. J’ai adoré la façon dont ils se provoquent l’un l’autre et dont l’autrice repousse encore une fois la révélation alors qu’elle est sur le bout de nos lèvres. C’est râlant et jouissif à la fois.

Cet humour bien dosé et titillant, je l’ai ainsi retrouvé de bout en bout de ma lecture. C’est le cas dans ce dernier chapitre où coïncidence et maladresses s’enchaînent pour rapprocher et casser la dynamique entre nos héros. C’est également le cas lors du premier chapitre en mode « spirit » qui ouvre la lecture et joue de l’envie des jeunes femmes de frissonner à cette époque de l’année. Elles jouent à fond sur les codes des soirées de spirits où chacune raconte une histoire sensée faire peur, en mode légende urbaine ou plutôt ici légende de cour. Un régal ! C’est amusant, truculent, décalé, surtout sous le regard blasé de Mao et pourtant avec une petite chute fantastique frissonnante. Qu’est-ce qu’elles savent bien raconter et mettre en scène une histoire toute les deux !

Sans grande révolution mais toujours avec la même qualité, Les carnets continue de convaincre un public déjà conquis grâce à un duo réussi d’histoires frissonnantes décalées et d’une romance qui se dessine avec humour et quiproquos sur fond de révélations à retardement. Classique et succulent à la fois. Amusant et tendre également. J’ai passé un très bon moment aux côtés des deux aventures savoureuses de ce nouveau volume.

Je remercie les éditions Ki-Oon pour leur confiance et ces envois !

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