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Mobuko no Koi d’Akane Tamura

Titre : Mobuko no Koi

Auteur : Akane Tamura

Traduction : Frédéric Malet

Éditeur vf : Noeve Grafx

Années de parution vf : Depuis 2022

Nombre de tomes vf : 6 (en cours)

Histoire : La timide Nobuko Tanaka déteste se retrouver au centre de l’attention. Réservée, toujours en retrait, elle a l’impression d’être le second rôle de sa propre vie.
Mais lorsque les sentiments d’un premier amour germent en elle, elle se découvre le courage de sortir de l’ombre pour avancer, pas à pas, vers l’élu de son coeur.
Premier ou second rôle… quelle importance lorsque les sentiments sont là ?
Après tout, même dans l’ombre, l’amour peut fleurir…

Mon avis :

Tome 1

Depuis ses débuts, Noeve Grafx a un catalogue des plus éclectiques. Parfois, je m’y retrouve comme avec Veil, Don’t call it mystery ou Welcome to the Ballroom, parfois beaucoup moins… Mais avec l’annonce d’un joli tranche de vie romantique avec une héroïne timide et maladroite, j’étais à peu près sûr d’apprécier tant l’héroïne semblait me correspondre ><

Avec ces plus de 10 tomes toujours en cours au Japon, Mobuko no koi a un joli succès dans son pays. C’est donc avec plaisir que nous l’accueillons également en France, elle et ses jolies couvertures toutes douces où l’éditeur s’est en plus amusé à mettre en relief quelques éléments pertinents à l’aide de double épaisseurs ou de vernis brillants. C’est charmant. Comme d’habitude avec l’éditeur, on retrouve un objet de qualité avec sa carte à collectionner et son bandeau mais également ses pages couleur, on apprécie !

Le titre se propose de suivre Nobuko Tanaka, une jeune employée de supérette, qui est ultra timide et a encore bien du mal dans ses relations aux autres même en les connaissant depuis plus d’un an. A travers, ses pensées nous allons suivre son quotidien au boulot dans ses relations avec ses collègues et les clients, mais surtout avec le doux Irie, toujours présent pour l’aider.

L’histoire ne paie pas de mine au premier abord mais elle a ce petit quelque chose de charmant qui fait tout. En effet, on ne peut que ressentir de la bienveillance envers cette jeune femme si maladroite et stressée. C’est un vrai plus d’entendre ses pensées, de voir le cheminement de celles-ci et ce sur quoi ça débouche. Qui a jamais eu une poussée de timidité se retrouvera forcément dans ce portrait même s’il est parfois un peu poussé à l’extrême. J’ai adoré en tout cas découvrir celle-ci et ses difficultés à aller vers les autres, à avoir peur de leurs réactions, à avoir peur de ce qu’elle peut dire / faire de mal, etc. Je me suis retrouvée en elle lors de situations qui correspondent à un vécu du monde du travail et de la société en général que j’ai pu vivre également. C’est très bien fait.

Mais la série ne fonctionnerait pas si on était juste en train de suivre une héroïne timide et craintive qui pense toujours au pire. Alors Akane Tamura a l’idée d’introduire un peu de punch dans son récit avec l’arrivée d’une nouvelle employée qui va, sans le vouloir, secouer un peu le quotidien de Nobuko, la faisant sortir de ses retranchements et la poussant à aller de l’avant, notamment avec Irie, l’élu de son coeur. Nous assistons ainsi au fil des chapitres à une succession de petits moments induits par celle-ci où elle va se rapprocher et s’ouvrir à lui, du moment où elle va manger avec lui, à celui où elle lui demande son numéro en passant par le soir où il la raccompagne. Et comme, Irie est assez introverti comme elle, ça fonctionne super bien. On sourit devant leur maladresse, leur lenteur, leurs non-dits mais aussi les rougissements qui les embrasent, c’est mignon tout plein.

Le dessin d’Akane Tamura fonctionne à merveille pour cela. Il est doux, tendre et très rassurant. On se sent comme dans une petit bulle quand on suit Nobuko, celle de ce travail où elle s’épanouit. Et en même temps, l’autrice sait apporter du peps avec un trait simple et parfois assez drôle, notamment quand l’héroïne se fait des films pour s’aider à appréhender ses relations aux autres. Avec ses dessins qui peuvent rappeler un peu ceux de Jun Mayuzuki sur Après la pluie, elle m’a totalement charmée car elle reprend ce découpage très féminin accès sur les sentiments et pensées de son héroïne qui regarde de loin, sans oser le dire, l’être aimé. C’est très tendre et émouvant. On retrouve ces découpages qui peuvent sembler simples mais en disent longs et j’adore ça.

Mobuko no koi a quelque de banal quand on lit son résumé mais c’est un banal que l’autrice transcende pour proposer une histoire actuelle juste et émouvante où une héroïne timide va petit à petit surmonter ses peurs pour aller vers celui qu’elle aime. Tendre et touchant, il m’a totalement conquise dans l’ensemble de ses aspects, que ce soit le ton, l’univers, les personnages ou les dessins. Merci Noeve d’avoir eu l’idée de l’éditer chez nous !

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Fouloncarine, Vous ?

Tome 2

Sous ce doux jaune paille estival, nous retrouvons nos deux héros maladroits vivant leurs premiers émois et se cherchant encore, le tout avec beaucoup de tendresse.

Récemment vient de sortir en manga Komi cherche ses mots, où une adolescente peine à trouver comment communiquer avec les autres, ce que l’auteur aborde avec humour. C’est le même thème ici, mais cela me parle bien plus, car ici l’autrice le fait avec douceur et tendresse, sans chercher à en faire des caisses. Ça me correspond donc mieux.

Akane Tamura nous invite dans le quotidien banal de ces étudiants qui font le même petit boulot dans une superette. Chacun est un grand timide. Chacun a du mal à s’exprimer et peut se montrer étrange ou maladroit selon les situations. Mais ils sont épaulés par de gentils collègues qui vont les soutenir et les aider à grandir. Cela a beaucoup de charme.

On a ainsi droit à une petite visite à l’aquarium en groupe, dans ce tome, qui est source de bien des angoisses au moment de l’invitation, avec les « manies de Mobuko » qui ressortent. Mais elle a beau se dénigrer sans cesse, la pauvre, elle avance joliment et chacun de ces petits instants est charmant, que ce soit lorsqu’elle se perd dans l’aquarium ou lorsqu’elle lance une invitation à Irie. Leur premier rendez-vous est aussi un vrai petit bonbon sucré que l’autrice nous fait le plaisir de vivre depuis le point de vue de chacun, ce qui permet de gentiment mettre les choses en perspective.

Ainsi l’air de rien, chacun avance. Sur la première couverture Mobuko regardait seule un Irie assez flou. Ici, on la voit au premier plan, tentant de rassembler son courage, avec un Irie plus net et visible derrière. La prochaine étape, ce sera aussi à lui de la franchir en mettant des mots sur ses sentiments comme l’encourage son collègue et je sais d’avance que ce sera mignon tout plein.

Il n’y a donc rien de flamboyant ici, juste une douce et mignonne petite comédie romantique entre deux grands timides, mais c’est conté avec tellement de bienveillance que cela a un charme fou et fait oublier bien des maladresses, comme le dessin parfois un peu 0particulier de l’autrice qui affuble son héroïne d’yeux de plus en plus grands, j’ai l’impression >< C’est un charme désuet qui me plaît énormément.

Tome 3

Les RomCom comme Mobuko ont ce je ne sais quoi de rafraîchissant qui rend toujours la lecture plaisante et divertissante, et ce, même quand il ne se passe pas grand-chose comme ici.

J’ai pris plaisir à retrouver Tanaka et Irie, nos deux grands novices en amour, dont la maladresse est toujours aussi touchante. Avec trois fois rien, Akane Tamura nous conte une histoire très touchante avec eux. Suite à leur premier rendez-vous, aucun des deux n’a vraiment fait bouger les lignes en 2 mois car aucun ne sait trop quoi faire. Aucun ne veut s’imposer à l’autre donc personne ne fait le premier pas. Cela peut sembler totalement en décalage avec notre société actuelle où tout va tellement vite mais en fait s’est l’opposé, c’est rafraîchissant, je trouve, ce genre de relation avec des jeunes qui peinent à trouver leurs marques et du coup, ça me touche.

J’ai trouvé très mignonne l’idée qu’aucun d’eux ne sait s’y prendre en matière de relation et que c’est grâce à leurs amis et collègues que finalement ils progressent. On sent vraiment qu’il n’y a aucun jugement de la part de la mangaka mais au contraire une grande tendresse pour eux, chacun étant terriblement gentil et touchant. Ainsi, on ne peut que s’attendrir et fondre devant leur maladresse et surtout leur trop grande prise en compte de l’autre qui va jusqu’à les paralyser et les empêcher d’aller plus loin. Heureusement que leurs amis sont là sinon on n’en aurait pas fini et on en serait encore à leurs conversations anodines dans les vestiaires.

J’ai donc tout autant apprécié que cela bouge enfin dans les dernières pages, qu’un deuxième rendez-vous ait lieu où chacun montre qu’il en est au même stade que l’autre et où chacun réfléchit encore beaucoup à l’autre. C’est touchant. Le choix du lieu, grand classique, fonctionne toujours. Mais surtout la dernière page offre la promesse d’une évolution à nouveau salutaire qui devrait nous ouvrir de nouveaux horizons si tout va bien. On croise les doigts !

C’est donc avec tendresse et humour que j’ai retrouvé les doux Tanaka et Irie dans ce troisième opus d’une saga qui en compte quand même un certain nombre. Alors qu’il ne se passait pas grand-chose dans la première partie, j’ai quand même suivi les héros avec bonheur dans leurs interrogations sur leurs sentiments et sur la façon de faire progresser leur relation. Ils sont vraiment mignons avec ce côté terriblement pur et naïf en décalage avec la jeunesse actuelle. J’adore. Mais je n’ai pas été mécontente que les lignes bougent enfin au final. Une charmante RomCom douce et reposante.

Tome 4

Les couvertures donnent vraiment le la à cette série, indiquant au lecteur où il va se situer dans l’avancement de la relation Nobuko – Irie. C’est mignon tout plein.

Il est l’heure de grands changements dans ce tome comme l’indiquait l’autrice en off mais aussi comme on l’avait tous pressenti et je suis ravie que pour une fois, dans une RomCom slow burn, on ne nous fasse pas trop patienter, c’est rare ! C’est donc avec émotion et légères palpitations que j’ai suivi comme une mère-poussin, les deux petits Nobuko et Irie au cours de leurs rendez-vous aboutissant à l’évolution de leur relation ou plutôt sa concrétisation. Bravo à eux !

La façon dont Akane Tamura peint cela est adorable. C’est tendre, maladroit, doux. On voit l’importance que jouent leurs amis pour accompagner ses deux grands timides et c’est touchant de les voir ainsi se faire guider. A travers la mise en scène en alternance des deux personnages on s’amuse beaucoup, surtout que ça ne se passe bien sûr pas exactement comme prévu, ce qu’on préfère. La gestion de l’inattendu est à l’image de ces sentiments qui surgissent et qu’on ne peut retenir, ce qui met parfaitement en scène l’autrice. Chacun se laisse déborder mais ça reste terriblement doux et frais avec une maladresse naturelle rafraîchissante. On n’a qu’une envie : encourager ces poussins en relation amoureuse.

Ce fut donc un tome plein de douces surprises avec un décor hors de leur boulot qui changeait un peu pour le lecteur qui a pu ainsi apprécier les différents nouveaux lieux choisis par la mangaka, des rues de leur quotidien, en passant par les squares nocturnes, les boutiques de vêtements, cafés et autres lieux de rendez-vous, mais aussi une charmante petite ville à visiter. C’est un Japon plus réaliste et moins carte postale mais toujours dépaysant que j’ai apprécié de voir ici.

Nouveau charmant moment aux côtés de nos maladroits et naïfs Nobuko et Irie, je suis comme une proche les regardant évoluer, ravie de les voir grandir et oser. Grâce à l’écriture tendre et bienveillante de l’autrice, je prends un grand plaisir à les suivre et je suis touchée par leur courage quotidien. Je n’ai qu’une hâte, voir la suite de l’évolution de leur relation.

Tome 5

Premiers instants maladroits du couple Irie – Nobuko, c’est classique mais mignon tout plein et on se retrouve à suivre avec le sourire tous leurs questionnements de novices en amour.

Classique, classique, classique mais mignon tout plein. Voilà de quoi résumer ce tome. Je n’ai rien trouvé de transcendant dans ce que propose Akane Tamura, mais en même temps c’est sympathique et touchant. C’était parfois un peu redondant, mais ça représentait bien la vie aussi et ses incertitudes lors des premières fois. J’aurais peut-être juste aimé un travail graphique plus riche et fourni comme c’était le cas au début où les cadrages avaient leur importance. Là c’était un peu plat…

J’ai quand même pris plaisir à suivre majoritairement Nobuko qui s’interrogeait sur cette première relation, ce qu’elle pouvait dire, pouvait faire. Ça reste très japonais dans les interactions et comportements, car je ne suis pas sûre qu’une femme française aurait les mêmes réactions et la même prévenance à l’extrême. Ça donne un peu l’impression d’une héroïne naïve +++, qu’on aimerait encourager à se dépasser et sortir de sa coquille. Idem pour Irie les quelques fois où on l’entend. Ils ne sont quand même pas très dégourdis ces deux-là et autant ça passe sur 1 ou 2 tomes, autant ça va être lassant si leur couple est comme ça tout du long et que rien ne vient dynamiser.

Certes on a de jolies scènes du quotidien. L’autrice a un charme certain pour mettre en scène leurs rencontres le soir dans les rues de la ville. C’était en plus, cette fois, très joli de les voir assister à un feu d’artifice. Mais il faut un peu autre chose car même pour du tranche de vie, on frôle l’insipide parfois. Akane Tamura essaie pourtant de secouer le coco avec leurs amis et collègues. J’étais contente comme ça de voir un peu plus Abe dans ce tome. C’est une personne dynamique et fonceuse. J’espère qu’elle et d’autres seront plus développés par la suite pour porter secours aux personnages principaux.

Comédie romantique par excellence, ce tranche de vie reste tout doux et bienveillant. Il manque cependant un peu de relief, ce qui se fait de plus en plus sentir. Les personnages sont adorables et c’est mignon de les voir tâtonner dans cette première relation amoureuse mais c’est un peu plat également. Il faut que l’autrice se réveille et nous réveille par la même occasion, car les voir aller à un feu d’artifice ou rentrer ensemble, ça ne suffit pas !

Tome 6

Bien que les tomes sortent au même rythme qu’évolue la romance entre Irie et Tanaka, c’est toujours adorable de retrouver ces deux grands candides qui décidément ne font pas leur âge en terme de maturité sentimentale.

Amoureux de romances très très lentes vous serez servis, même si depuis quelques chapitres les amoureux sont enfin ensemble, ça n’a pas non plus avancé des masses. Cependant on prend plaisir à chaque petit pas en avant car on sait combien ça leur coûte aussi d’oser s’appeler par leur prénom, oser faire une sortie ensemble, oser rencontrer leur famille respective. Des passages obligés mis encore plus en avant dans cette série vue l’importance que les héros leur donnent.

Heureusement pour dynamiser un peu l’histoire et il y en a besoin sinon on s’endormirait presque en les suivant, Akane Tamura introduit de temps en temps de nouveaux personnages et/ou les fait interagir avec d’autres de leurs collègues et ça fait un bien fou ! Je me suis amusée de l’arrivée du petit nouveau à la caisse, un jeune lycéen que Tanaka tente de former alors qu’en fait il est bien plus débrouillard qu’elle dans la même situation. Mais c’est mignon de la voir jouer les grandes soeurs et de voir celui-ci craquer pour cette version d’elle. De la même façon, j’ai pris plaisir à cette petite sortie acrobranche avec leurs deux collègues-amis d’enfance où on voit chacun se dépasser. C’est plein de bons sentiments, de sentiments positifs et les situations commencent à être un peu plus variées.

Il y a aussi de manière aussi brève qu’efficace les petites planches d’inter-chapitres que je savoure à chaque fois. Elles sont à la fois tendres et humoristiques et nous apprennent au final pas mal de choses sur les personnages, offrant de nouveaux éclairages sur les scènes qui se déroulent ensuite. C’est fort bien joué.

En revanche, je dois avouer que le rythme commence à être vraiment un peu trop lent parfois, ce qui fait que je préfère d’autres comédies romantiques à celle-là. Je n’ai plus l’impatience des débuts à l’idée de la suivre. C’est plus une lecture réconfortante qu’addictive. Je pensais aussi voir les dessins s’affiner mais je commence à les trouver un peu plat, surtout qu’il n’y a pas de recherche de mises en scène particulières, ce qui manque dans ce type de titre assez intérieur et psychologique, en tout cas c’est ce que j’imagine. Il y a donc une pointe de frustration devant la qualité finale de l’histoire. L’autrice se laisse un peu trop porter, alors que j’aimerais qu’elle soit un peu plus heurtée.

Comédie romantique doudou et feel good par excellence, Mobuko se repose peut-être un peu trop sur la candeur de ses personnages qui les rend si attachants. Cela avance très lentement et de façon archi classique, cela manque un peu de relief, même si c’est mignon de les voir faire tant d’effort pour chacune de leurs premières fois. Cependant, l’ensemble est un peu trop lisse et il commence à manquer quelque chose à mes yeux dans cette série que je suis sans déplaisir mais sans fougue non plus.

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© Editions Noeve Grafx 2022

 

13 commentaires sur “Mobuko no Koi d’Akane Tamura

    1. C’est une belle surprise que je n’attendais pas. J’ai toujours des craintes avant de lire une romance qui n’est ni du shojo ni du josei car souvent je ne m’y retrouve pas. Mais ici, c’est juste mignon, adorable, plein de douceur et de compréhension.

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      1. Je rejoins tes réticences, j’ai toujours peur quand ce n’est pas un shojo ou un josei (et encore plus quand une romance est un shonen).
        C’est vrai que même les couvertures sont mignons tout plein!

        Aimé par 1 personne

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