Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Ao Ashi de Yûgo Kobayashi

Titre : Ao Ashi – Playmaker

Auteur : Yûgo Kobayashi

Traduction : Anaïs Koechlin

Éditeur vf : Mangetsu (shonen)

Année de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes vf  : 21 (en cours)

Résumé : Aoi Ashito habite dans la préfecture d’Ehime et ne l’a jamais quittée. Bien qu’il soit un surdoué du football, il souffre depuis toujours d’un caractère trop impulsif. Après avoir été témoin du talent d’Ashito, le directeur des U18 du Tokyo Esperion FC, lui recommande de participer à une détection à Tokyo. Sans le sou ni véritable connaissance des rouages de la formation professionnelle, Ashito se lance corps et âme dans un grand voyage, qui l’amènera peut-être un jour jusqu’aux sommets du football japonais.

Mon avis :

Tome 1

Pour une fois, je fais un peu les choses à l’envers. D’habitude, je lis un manga et ensuite parfois je m’intéresse à son adaptation animé. Ici, c’est la version animée d’Ao Ashi qui m’a poussée à donner sa chance à sa version manga alors que celle-ci ne m’avait pas particulièrement séduite au premier abord à sa sortie. Mais la série ayant su se bonifier au fil des épisodes, j’ai espoir qu’il en aille de même avec le manga et de toute façon, je ne pouvais pas en rester avec l’ascension à la force du poignet de nos héros !

Quand Mangetsu a sorti le manga l’an passé, l’animé n’avait pas encore vu le jour sur nos écrans et pourtant la série a de suite fonctionné. Elle devait répondre à l’attendre de ces nouveaux lecteurs avides de séries sportives qui se sont réveillés depuis quelques années. Pour ma part, j’ai toujours aimé ça les séries sportives, peu importe d’où elles viennent, que ce soit des comédies romantiques ou dramatiques à la Adachi (Touch, H2, Rough, Mix…), que ce soit des shojo sportifs avec des héroïnes qui se dépassent (Hikari no densetsu, Swan, Attacker You…), ou juste des shonen où le sport a remplacé le nekketsu (Captain Tsubasa, Slam Dunk, I’ll, Haikyu…). Ces titres sont légion sur mes étagères ^^

Alors pourquoi, je ne m’étais pas lancée dans Ao Ashi ? Parce que je trouvais le titre très premier degré et que ce n’était pas ce dont j’avais envie et parce que les dessins, assez moyens, ne m’avaient pas convaincue. Cela n’a pas changé même si j’ai acheté la série et que je compte la poursuivre. Je trouve toujours cette entame très premier degré, très stéréotypée et les dessins moyens, mais je sais aussi ce qu’il va arriver derrière et ça change tout ! Je fais donc confiance au mangaka pour suivre la même ligne que l’animé qui en est inspiré.

Dans ce premier tome, nous faisons classiquement la connaissance d’Ashito Aoi, un jeune joueur tout feu tout flamme qui a du mal à jouer avec les autres, et qui va se faire repérer pour ses qualités d’observateur par un recruteur d’U18 de Tokyo. Si je trouve assez bancale cette accroche car qui peu imaginer un joueur de son âge, qui joue depuis longtemps et n’en est encore que là niveau technique et collectif, se faire remarquer par un pro, au moins cela amorce une histoire différence du seul shonen sur le foot que j’ai lu : Captain Tsubasa. Exit les équipes de collèges et lycées, place aux équipes juniors des futurs pro.

Pour l’instant, plus que le héros que je trouve insupportable sur le terrain et pas super bien mis en avant par l’auteur, c’est donc cet univers qui va être étudié qui m’intéresse. J’ai envie d’en apprendre plus sur son fonctionnement et je sais que je vais vivre des choses différentes des tournois auxquels m’avaient habituée les shonen sportifs lycéens. Cependant le revers de ceci, c’est que l’auteur nous plonge dans un football très analytique où il décortique chaque action, chaque geste, chaque pensée, et c’est déjà un peu lourd, même dans un premier tome…

Heureusement pour compenser, Yûgo Kobayashi commence également à mettre en place ce qui fera l’âme de sa série, les relations et la communication entre les joueurs. Comme l’explique celui qui a recruté Aoi, Fukuda, il cherche à construire un collectif, des jeunes qui auront l’habitude de jouer ensemble et seront bons ensemble, ce qui en fera des évidences quand les clubs pro recruteront, plutôt que d’aller chercher à l’étranger. Alors on retrouve ici à la fois cet esprit japonais un peu fermé de l’entre soi et en même temps une volonté de promouvoir les joueurs du cru que je trouve louable. J’aime assez. Cela se traduit déjà ici, dès les sélections qu’Aoi va passer par le repérage de 2-3 joueurs qui formeront un groupe clé avec le héros par la suite.

Malgré un héros un brin horripilant, un ton volontairement too much par fois comme s’ils avaient tous le feu aux fesses, je suis assez conquise par ce début, sachant ce qu’il va arriver ensuite. C’est certes classique avec ce « prodige » qui se fait repérer et participe ensuite à un recrutement où il se rend compte qu’il n’est pas le seul et que rien n’est assuré, mais ça fonctionne et l’idée de partir sur l’apprentissage pour être pro et non des visées lycéennes est une bonne idée.

En revanche, je reste plus sceptique vis-à-vis des dessins, qui dégagent certes beaucoup d’énergie mais sont bien loin de m’enthousiasmer comme ceux des autres titres sportifs que j’ai pu lire (hors Captain Tsubasa faut pas exagérer… ^^!). Heureusement que l’animé a su leur donner plus de vie, plus de rondeurs et plus de classe aussi car sinon ils n’avaient rien d’emballant pour moi. Et même en dehors du trait, qui en soi est une affaire de goût personnel, les compositions des planches sont totalement banales en dehors de 2-3 cases mais qui sont induites par le sport lui-même et n’ont donc rien de fou au final. C’est donc bien plus leur énergie et intention qui captent l’attention du lecteur que vraiment leur qualité, assez passe-partout.

Alors on dit merci à l’animé qui va permettre à des lecteurs récalcitrants comme moi de finalement se tourner vers le manga même si celui-ci a des défauts qui auraient été rédhibitoires autrement. Quand on aime les récits sportifs, il serait dommage de passer à côté de celui-ci malgré le grand classicisme de la construction de ce premier tome, malgré un héros plus pénible qu’attachant, malgré un dessin encore à bonifier. La promesse de plonger dans les arcanes du monde pro devrait en intéresser plus d’un et voir la naissance difficile d’un collectif offre de belles promesses d’adversité. Avis aux amateurs !

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Lire en bulles, Le parfum des mots, Mido Geek, Vous ?

Tome 2

Exercice pas si simple de lire puis commenter un titre qu’on a déjà vu en fait dans son adaptation animée et dont on connaît du coup parfaitement la suite. Cela me donne plutôt l’envie de me laisser porter par ce que je revis ainsi et tant mieux car c’est un vrai plaisir !

Aoi a enfilé ses crampons pour participer à la détection afin de rejoindre une jeune équipe pro de Tokyo et il se retrouve dans le carré final. En dernière épreuve, le coach leur a concocté un sacré défi : affronter l’équipe des U18, c’est-à-dire des lycéens, alors qu’eux-mêmes sont encore au collège, pire des joueurs qui se connaissent depuis longtemps, alors qu’eux viennent de faire connaissance. Un excellent ressort scénaristique pour faire sortir ce qu’ils ont dans le ventre et nouer, peut-être de belles amitiés dans l’adversité.

J’ai bien plus aimé ce tome que le précédent. En se posant le temps d’une épreuve, l’auteur prend le temps de mieux développer les personnages et leurs relations, ainsi que leur rapport au football. Cela change tout. Bien sûr, cela reste totalement ubuesque avec certains personnages bien caricaturaux, comme Akutsu dans l’équipe adverse, et des épreuves imaginées par le coach vraiment pas réalistes, mais ça balance bien du coup. On se retrouve face des enchaînements tendus où le désespoir n’est jamais bien loin et on les voit ainsi parfaitement se dépasser pour gravir cet Everest footballistique.

Ce match était ainsi fort dynamique à suivre, voire même palpitant. C’était le feu de voir nos jeunes collégiens tenter de lutter face au raz-de-marée que sont les U18. Ceux-ci n’ont pas encore une identité propre en dehors d’Akutsu mais justement c’est leur force, on les voit déferler ensemble telle une vague tant leur groupe est soudé. Face à eux, ce sont d’abord les individualités des apprentis recrues qui ressortent avec leur niaque, leur courage, leur capacité à rassembler, et ceux qui sortent du lot avec ces qualités de meneurs, ce sont Aoi, Tachibana et Otomo. On les aime déjà.

D’un point de vue footballistique, l’auteur continue à nous en mettre plein les yeux. Il profite de cette épreuve pour mettre en scène une attaque en une touche de balle fascinante à voir même sur le papier. Il nous régale de belles actions de débordements, contrôle et prise de balle, jeu d’équipe, etc. C’est très riche. Mais le petit truc en plus, on l’aura tous compris, c’est l’oeil d’Aoi et quand celui-ci s’en sert à la fin, on a une action vraiment jouissive à suivre qui se met en place sous nos yeux et qu’on peut analyser pour une fois, au lieu d’être juste spectateur comme bien souvent à la télé. C’est excellent. Dans le premier tome, l’auteur en faisait un peu trop de ce côté-là, ici, il va avec plus de finesse pour décrire ces moments et cela les rend bien plus impactants.

Enfin, il y a tout du long cette notion « d’équipe » qui se met en place et c’est très intéressant de voir les différentes façons des joueurs, en fonction de leur caractère, de mettre cela en place sous le regard scrutateur de leurs futurs coachs mais aussi face à un public plutôt acquis à l’adversaire. J’ai beaucoup aimé cet esprit de camaraderie qui débute et qui change notre héros de passé hyper individualiste dont il commence à se rendre compte.

Petit à petit la série s’affine donc et gagne en maturité offrant des personnages mieux travaillés, des actions plus fluides et percutantes, une narration moins encombrée. C’est vraiment plaisant et je le répète mais faire cela dans un cadre pro change vraiment la donne de ce à quoi on est habitué en shonen sportif. J’aime ! J’ai ainsi pris plaisir aux pièges de Fukuda, à la joie de vivre et à l’envie de jouer et gagner de ces jeunes. Le trio qui ressort ici donne vraiment envie de les suivre. Go ! Go ! Go !

Tome 3

Sympathique tome de transition assurant le lien entre la fin des détections et le début du lancement des équipes U-18. Rien que de très classique mais c’est très sympathique à lire.

Ce tome n’a pas le souffle des précédents mais il est nécessaire pour poser les choses et j’apprécie que l’auteur prenne le temps pour décrire les changements qui vont s’opérer chez Aoi, les conséquences sur sa vie, sa famille, ses amis ainsi que les débuts de son passage en U-18 avec tout ce que cela implique. Cela confère une ambiance réaliste appréciable à l’histoire.

Cependant narrativement, la majorité du tome est un peu plate. Le pan de l’intrigue consacré à la relation entre Aoi et sa mère m’a semblé assez fade malgré les belles intentions voulues, la mise en scène ne m’a pas convaincue. Étant en plus un tome d’amorce, ça parle beaucoup et l’ensemble manque d’impact. Alors ça se laisse lire mais ça n’a rien de fou. Ce sont les promesses pour la suite qui sont intéressantes.

On prend ainsi plaisir à découvrir les futurs coéquipiers d’Aoi, qui ils sont, à quel poste ils jouent, d’où ils viennent. On nous plante une sorte d’opposition entre promus et sélectionnés, source de tensions narratives futures à surmonter. On nous présente aussi certains personnages à fort caractère potentiellement, ce qui pourra être source de clash. On nous présente bien sûr une volonté de se dépasser pour être remarqué, mais ce sera un individualisme à combattre. A voir comment cela va se faire.

L’auteur lance et met en place plein de choses. Il développe peu les personnages pour le moment. Cependant, il parvient à nous alpaguer avec les difficultés promises qu’il va y avoir sur le chemin de son héros : coach qui ne reconnaît pas ses valeurs, coéquipiers récalcitrants, coéquipiers manquant de collectif, soeur de Fukuda qui va le perturber… Tout cela est encourageant et donne envie de lire la suite, c’est le but de ce tome, relancer l’intrigue et donner envie de poursuivre maintenant qu’une première phase est accomplie.

Certes, je n’ai pas vibré comme lors du précédent, mais j’ai apprécié à nouveau de retrouver une ambiance présentée comme réaliste où l’on découvre les coulisses d’une U-18 avec ses futures problématiques et les joueurs à découvrir. J’ai hâte que cela se fasse pour retrouver l’énergie du tome précédent.

Tome 4

Esperion, ton univers impitoyable ! (A chanter sur l’air de Dallas pour bien rendre l’ambiance !) Voilà qui résume bien ce tome où l’auteur entre de plein fouet dans le vif du sujet, n’hésitant pas à mettre son héros bien en danger mais lui offrant malheureusement un nouveau trait de génie.

Yûgo Kobayashi continue d’osciller entre ambiance sérieuse et grand classique du shonen avec un héros dont le courage et l’entraînement lui permet de se transcender, surtout quand il a du génie en lui. Je ne sais pas si j’aime. L’aspect sérieux et réaliste où on pointe les difficultés du joueur et on le met dos au mur me plaît. J’accroche moins aux résolutions trop rapides à chaque fois où comme par hasard il s’en sort grâce à son génie même si c’est après des phases d’entraînement soi-disant dures. Je trouve ça un peu facile pour ma part.

Heureusement, à côté de ces petits ajustements qui m’agacent, j’apprécie le développement des joueurs et surtout de l’équipe en tant qu’objet qui ont lieu. Il commence à y avoir un vrai petit groupe de personnages qu’on suit et qu’on apprend à connaître avec des caractères très différents et des jeux spécifiques aussi. J’aime d’ailleurs beaucoup quand ça parle football. Étrangement, là où ça m’avait agacé dans l’animé au début, ça me plaît ici. Peut-être à cause de la répétition et du fait que je sais où ça mène. Je trouve ça plaisant de parler des fondamentaux, de ne pas nous mentir en mettant un débutant dans leur équipe qui n’a pas les bases et qui s’en sortirait. J’aime aussi le regard extérieur porté par les entraîneurs mais aussi par les deux filles fans de foot que regardent leurs matchs. Ça apporte des contrepoids intéressants et pertinents bien souvent.

L’auteur est donc toujours entre deux dynamiques apportés du réalisme et enchanter le lecteur en donnant des caractéristiques hors du commun à son héros. Je ne suis pas fan du résultat. Je trouve certaines dynamiques exagérées comme l’agressivité dont font preuve certains coéquipiers du héros ou les réactions surjouées de ce derniers. C’est excessif.

Je prends donc un grand plaisir à suivre la formation de cette future équipe avec les difficultés techniques et humaines qui se dressent devant eux. C’est plein de tension, ce qui rend la lecture prenante. En même temps, à vouloir absolument utiliser certains codes des mangas sportifs, l’auteur en fait trop à mon goût parfois et ça manque de nuances, donc je suis partagée.

Tome 5

Replonger dans le parcours de joueur et le chemin de vie d’Ashito est toujours un vrai bonheur. Palpitations et sueurs froides au rendez-vous de ce tome tendu.

Programmés pour affronter l’équipe A de U-18, nous joueurs de réserve se prennent une belle claque et nous aussi. Mais le plus important n’est pas l’écart entre les deux, ce sont les distensions au sein même de nos héros, et l’auteur va très bien résumer cela.

J’ai beaucoup aimé l’évolution de la série induite par cette rencontre. Tout d’abord la découverte des U-18 est percutante, en peu de pages l’auteur nous fait sentir toute la différence. Ils sont effrayants alors même qu’on les voit très peu en action. J’ai hâte d’en apprendre plus sur ces joueurs, sur leur technique, leur entraînement, leur championnat et qui sait de voir certains de nos héros évoluer avec eux, car ça promet d’être aussi passionnant que fascinant. La marche est déjà haute.

L’auteur crée vraiment une ambiance foot ultra réaliste et concrète, à l’image du problème au centre de ce tome : l’entente entre Ashito et les promus. En commettant une bourde sur le terrain, celui-ci se les met carrément à dos, surtout qu’il ne parvient pas à comprendre son erreur. On passe donc un tome, certes un peu longuet parfois, à réfléchir à cela et à essayer de comprendre. C’est heureusement entrecoupé par de jolis moments de vie avec Hina, qui tente elle aussi de lui faire comprendre quelque chose, mais notre héros est butté. C’est d’ailleurs peut-être la faiblesse de la série jusqu’à présent. Il y a une réelle dichotomie entre ses fulgurances sur le terrain et son aveuglement en dehors, ce qui est assez pénible à voir.

Cependant, les phases de matchs sont à nouveau intenses, notamment grâce à une mise vraiment soignée et originale qui change des autres séries du même genre, car l’auteur met le focus sur autre chose. Le côté très technique et didactique qui parcours l’oeuvre peut agacer car cela freine les actions dans leur élan parfois mais c’est pourtant ce qui en fait toute la saveur. On vibre quand on voit Ashito chercher la solution puis finir par la trouver par hasard, créant une osmose aussi subite qu’imprévisible. C’est ça ma larque de fabrique de l’oeuvre, ce moment où brusquement il nous enflamme ! Reste qu’il y a fort à faire et que les auteurs nous ménagent un joli suspense autour de sa personne, clivante de bout en bout. Que signifie tous ces discours entre les deux coachs ? Les fans de l’anime savent déjà, les autres auront une belle surprise.

Série footballistique atypique qui axe son intrigue sur un côté technique et analytique assez inattendu dans ce type d’oeuvre, Ao Ashi parvient aussi bien à nous agacer qu’à nous enflammer, à l’image de son héros terriblement ambivalent, mais le suivre dans ses tâtonnements et ses réussites soudaines est jouissif.

Tome 6

Avec toujours la même belle efficacité, Yûgo Kobayashi nous amène vers le tournant choc de la série. Un beau tome où l’on voit deux bêtes s’éveiller. Mais à quel prix !

J’ai beaucoup aimé la construction de ce tome bâtie pour nous amener à la révélation finale qui pourtant a tout de même de quoi surprendre. C’était jouissif d’assister au match d’Ashito et à son éveil en tant que coéquipier, comprenant enfin qu’il n’était pas seul sur le terrain mais que c’était en jouant avec les autres, et non en attendant quelque chose d’eux, qu’il y arriverait. Le parallèle avec Kuribayashi était excellent, car ce type est un génie sur le terrain, et que ça donne l’espoir de les voir jouer ensemble à haut, sinon pourquoi en parler. Le plan de Fukuda se dévoile de plus en plus.

La mise en scène du mangaka est aussi à noter. J’ai beaucoup aimé, cette aura très shonen, dont il commence à envelopper ses joueurs qui s’éveillent et deviennent des monstres sur le terrain. L’idée de doter Ashito d’une capacité aussi particulière que ce regard global et cette sorte de prescience qui en ressort est excellent. Ce n’est pas une capacité physique hors norme, du coup ça me plaît, et ce même si ça lui permet ed progresser à une vitesse folle inimaginable, ce qui est un peu cliché en revanche. C’est vraiment prenant à voir, car on vibre devant nos pages comme devant un vrai match de foot tant on ressent la pression de ce miracle et tant on a envie de le voir réussir après s’être attaché à lui. C’est très bien joué.

L’auteur donne vie également à ses coéquipiers petit à petit. Après Otomo et Tachinaba, ce sont Kuroda et Asari que l’on découvre. A chaque éveil d’Ashito, le mangaka associe de nouveaux joueurs à lui, qu’on découvre ainsi par ce biais, et petit à petit c’est toute l’équipe qui va nous devenir attachante par ce biais, je pense.

Le seul point faiblard de la série reste selon moi son dessin. Bien que ne manquant pas d’intensité et nous faisant bien vibrer, je persiste à trouver le trait souvent maladroit, avec des dessins trop ciselés, parfois des moments un brin surjoués et globalement un dessin fait de beaucoup de traits de vitesse, de pression, un peu trop, ce qui le rend moins beaux que d’autres sur le manga sportif. Mais je pinaille.

Assister à l’éveil d’Ashito en tant que membre d’un couloir, en tant que joueur non plus solo mais fédérateur de triangles pour faire progresser son équipe vers le but, fut jouissif. J’ai adoré son évolution finement conduite par ses entraîneurs, tout cela pour l’amener à la révélation cash de la dernière page qui suggère pourtant que tout est encore à construire. Excellent !

Tome 7

Et voilà le tome post-révélation qui révélation qui claque ! Toujours aussi surprenant, happant et percutant, l’auteur nous plonge dans les secrets d’alcôves de la composition d’une grande équipe, ce qui ne se fait pas sans frais.

Plus que le récit de l’ascension d’un grand joueur qui serait un génie, Ao Ashi se révèle être un manga pour les amoureux du foot. A l’image d’Anri qui aime tellement ce sport qu’elle souhaite en faire son métier et traîne pourtant où elle pourrait apprendre des choses, le mangaka cherche à nous communiquer sa passion pour ce jeu, sa technique et sa vision. C’est passionnant.

Il utilise pour cela toute la science narrative à sa disposition. En général, classiquement dans ce genre de titre, on suit plutôt l’évolution d’un groupe de joueurs qui vont se fédérer autour de la vedette, le héros de l’histoire, et ce même si ce n’est pas un génie au début, mais il se crée quelque chose autour de lui et souvent ça s’arrête là. Ici, l’auteur va plus loin, il cherche vraiment à nous faire comprendre les enjeux de ce sport et la construction d’une équipe au-delà des individualités de chacun et de leurs a priori. Il nous enseigne comment être attaquant, comment être milieu, comment être latéral, comment être défenseur, comment être meneur. Et alors que je trouve ça un peu trop pédagogique au début, j’en viens à trouver cela passionnant, grâce à son sens de la mise en scène.

J’ai également pesté, à peine au tome précédent, contre le style graphique de l’auteur fait d’une multitude de traits rendant ses planches trop brutes et crayonnées parfois pour moi. Je reviens aussi sur ce que j’ai dit, car ici, au moment de l’annonce de Fukuda c’est ce qui lui donne tout son impact, toute sa profondeur. La vision d’un héros abattu, d’un coach perçu comme un ogre et d’autres qui ne peuvent qu’observer cela est saisissant. J’ai adoré !

Bien sûr tout est à construire et reconstruire désormais, mais on sent que cela n’en sera que plus passionnant, car comme le héros, on a trop été habitué à être en pointe. On a rarement vu un match vu de l’arrière, peu importe le sport, la révélation n’en sera que plus percutante. Avec Aoi, nous allons donc reprendre les bases, découvrir de nouveaux coéquipiers comme Togashi et Takeshima, assister à de nouvelles rivalités comme avec Akutsu et avoir de nouvelles attentes comme celles de Fukuda, Nozomi ou Kuribayashi. Je sens d’avance que je vais adorer. Même les filles, un peu laissée pour compte jusqu’à présent, semblent avoir le vent en poupe et se voir proposer elles aussi une place plus importante dans l’entourage des joueurs. J’espère que l’auteur développera l’attrait d’Hina pour la nutrition et d’Anri pour le coaching. Moi, je suis dans les starting blocks !

Tome de transition aussi bien pour le héros que pour le lecteur, le mangaka réussi l’exploit de le rendre prenant et dramatique à la fois avec pourtant un beau souffle pour relancer la machine. Nous prendre ainsi à contre-pied pour mieux relancer son histoire, lui donne une toute autre dimension et cela en devient de plus en plus passionnant et intense à suivre. J’adore me glisser dans la peau de ces héros pour découvrir les coulisses du pré-sport pro !

Tome 8

Et on continue à prendre une belle leçon de football dans ce tome qui se révèle encore une fois passionnant après un début un peu mollasson et plombant. La victoire n’en est que plus belle !

Quand on joue dans un club, il y a toujours des hauts et des bas, Yugo Kobayashi ne montre à merveille ici. Les Esperion ont beau être super forts, parfois eux aussi peuvent enchaîner les défaites, notamment avec une équipe où les joueurs fluctuent autant avec ces montées / descentes en équipe A, chose que j’ai du mal à saisir tant construire un collectif est important. Du coup, le tome démarre avec un certain malaise, alors qu’Aoi n’est toujours pas habitué à son nouveau post, n’est pas sélectionné et que l’équipe perd match sur match. Le mangaka a voulu distiller quelques complications pour corser le tout. Cela va obliger les joueurs à réfléchir.

J’ai aimé que Yugo Kobayashi poussent ses joueurs à se remettre en question, à chercher une solution, et nous fasse ainsi un peu plus les découvrir. Tachibana et Aoi sont au centre de cette réflexion. Si le premier nous offre ainsi un petit retour sur son passé, pas forcément utile à ce stade, mais peut-être cela sera-t-il le cas plus tard, il est plus intéressant de voir évoluer le second sous tension. Et la seconde partie du tome sera parfaite pour cela car rien de tel qu’une suite de défaites pour mettre la pression sur une équipe et le bousculer pour la faire évoluer.

C’est un ressort assez classique, du coup le récit est moins percutant qu’à d’autres moments et plus prévisible, mais autant les moments tranche de vie m’ont un peu plombée, autant j’ai encore une fois été passionnée par le match qui se jouait. J’ai trouvé très intéressant de le voir depuis l’arrière, c’était une nouvelle vision du jeu. J’ai apprécié de voir les joueurs galérer et chercher des solutions. Ce fut jouissif de voir Aoi évoluer tel que les coachs l’attendaient sous les yeux ébahis des filles dans le public (encore un peu trop restreintes à ce rôle malheureusement…). J’ai adoré le voir réfléchir sur la défense avec l’aide notamment du lunaire Yoshistune, le meilleur buteur de première ligue qui vient se remettre de blessure avec eux. Cela fonctionne à fond pour nous scotcher devant notre exemplaire.

La mise en scène du mangaka est à nouveau très efficace avec ce mélange de didactique sur la défense, de dissensions dans l’équipe, d’enjeux importants qui mettent la pression et de nouveaux joueurs qui viennent bousculer leurs habitudes. Voir évoluer ce groupe de bras casser est prenant. On s’est attachés à eux et on aime les voir évoluer et réussir parfois à leur propre surprise. Le dessin est percutant et brûlant dans ces moments-là. L’auteur a le sens du cadrage et de la ligne de fuite pour porter notre regard là où il faut. C’est très réussi.

Nouveau tome de transition de l’équipe, cela se révèle passionnant de suivre leur évolution parfois chaotique mais toujours très entière où chacun garde son caractère mais n’hésite pas à changer et se bousculer pour aider les autres dans un seul but : la victoire.

Tome 9

Je comprends la volonté de l’auteur de créer et recréer un collection dans cette équipe très individuelle de l’Espérion, mais mon dieu que ce tome était long, bavard et inutilement (pour moi) plein de drame. Pas vraiment ma came…

Depuis quelques tomes, j’avais trouvé le développement de l’équipe assez fin et intéressant avec de joli focus technique. L’idée de confronter ces stars à des difficultés difficiles à résoudre justement à cause des défauts de leurs qualités était une bonne aussi. C’est la mise en oeuvre qui ne me satisfait pas pleinement. Je m’explique.

J’ai eu l’impression que Yugo Kobayashi en faisait des tonnes dans les complications de l’équipe, les réactions des garçons et les conséquences même de leurs souvenirs passés. Il leur prête des intentions qui selon dépassent ce qu’on attendre d’ado de leur âge même dans ce cadre-là et cette exagération à tendance à me sortir de l’histoire et me faire pousser des soupirs d’agacement. Il m’a donc fallu du courage pour d’abord dépasser la confrontation totalement ridicule avec Kaneda (lol la référence) où nos joueurs en font trop et où c’est peu crédible qu’on coach se comporte ainsi avec un tel joueur… Il m’en a re-fallu pour ensuite revivre les souvenirs de Togashi et surtout de Takeshima, où à peine 11/12 ans, il tient des propos incompréhensibles pour son âge, tout comme ses coéquipiers. Désolée, mais je n’y crois pas une seconde…

Heureusement que tout cela a un but : celui de sortir de la fange une équipe à la dérive et d’enfin la fédérer face un adversaire plus fort que lui sur le papier. J’ai donc rongé mon frein, même si soyons honnête, ce n’est pas si mauvais que ça, ce n’est juste pas à mon goût. J’ai quand même apprécié la dénonciation de joueur ne jouant pas à fond car ils ne sentent pas d’enjeu. C’est quelque chose qui m’a déjà fait hurler devant ma télé. J’ai apprécié aussi de voir la façon dont Tachibana relève la tête, de même que Takeshima et comment ils tentent de remotiver et ressouder leur équipe. Du coup, j’ai surtout hâte de voir le fruit de tout cela et en attendant ce tome ne fut qu’une longue, longue attente, avec un zeste d’humour apporté notamment grâce aux filles de l’histoire, même si elles ont encore toujours trop le rôle de supportrices…

Il n’y a pas à dire, je préfère les tomes où il y a des matchs. L’auteur n’est pas au top de ses capacités sur l’entre deux matchs. Ses développements sont trop forcés, bancals et surjoués pour être crédibles. Heureusement que c’est l’intention qui compte et pas la forme. Du coup, j’ai hâte d’assister à ce match si capital dont la préparation a suscité tant de remous.

Tome 10

Voilà, ce que j’attendais : un match au sommet bien tendu avec des renversements de chaque côté à n’importe quel moment et une grosse pression. C’est intense à lire !

Le précédent tome que j’avais moins aimé n’était qu’un bouillon de culture pour préparer celui-ci et quel tome ! C’est vraiment passionnant de suivre ce match de l’intérieur et de voir tous les avancements, progrès et défaillances de l’équipe comme si on y était, tandis que l’auteur ne fait presque pas briller Aoi plus que les autres, mais un peu quand même ^^

Ce tome regroupe vraiment tout ce que j’aime dans la série : un match intense mais surtout un travail individuel et d’équipe intéressant et des explications sur le fonctionnement de différentes stratégies pour le néophyte. C’est assez chouette de voir nos joueurs appliquer un jeu mis au point par leur entraîneur. On aime les voir prendre confiance en eux et déjouer un temps l’équipe adversaire. Mais c’est encore plus jouissif de voir le match s’emballer et nos certitudes s’effondrer. Classique mais particulièrement efficace.

Car, le mangaka n’a rien inventé ici. Il reprend tes techniques bien connues des amateurs de foot, comme la fameuse technique du hors-jeu que les plus anciens avaient peut-être déjà souffert lors de leur découverte dans un match de Captain Tsubasa. Mais c’est prenant de voir ces joueurs tout donner pendant ce match, tester des choses, se retrouver et se révéler. Si Aoi est un peu agaçant avec son obsession, encore, de marquer alors qu’il est désormais en défense. Il fascine toujours autant par son sens du jeu et on aime le voir se hisser petit à petit, notamment en concurrence d’avec Mutô, le meneur de l’équipe adverse. Cependant, je préfère les seconds couteaux justement comme ce Mutôt dont j’aime le sens du jeu et de l’équipe, Kaneda aussi est un beau antagoniste qui donne tout et donne envie de faire de même pour le contrecarrer et enfin, il y a le beau Tachibana qui se révèle ici et remontre le fin technicien qu’il est. C’est jouissif à suivre.

Graphiquement, l’auteur nous régale avec un trait plein de vivacité qui conduit à mener notre regard pile là où il veut grâce à un joli sens du cadrage, à l’image du sens de l’observation de son héros. On en oublierai que les personnages, eux, ne sont pas si « jolis » que ça contrairement à d’autres séries sportives portées par les traits d’Inoue ou Asada. Ici, c’est intense, vibrant et c’est exactement ce qu’on demandait !

Il n’y a que dans le feu de l’action que cette série brille autant. Je suis ravie que l’auteur l’ait compris et nous ravisse ainsi avec ce match d’une belle intensité à défaut d’une grande surprise. Les rebondissements sont percutants, nos héros évoluent, on en apprend plus sur le foot. C’est passionnant à suivre et ce n’est que le début ! La révolution est en route !

Tome 11

Comme à chaque fois qu’il y a un corbeau sous la jaquette, la série prend son envol et on a un tome monstre. Celui-ci ne l’a pas démenti !

Tous les jalons avaient été posés pour avoir un grand match, mais je ne m’attendais quand même pas à un moment aussi beau et intense. Ce fut excellent d’assister au éveil d’Espérion après son carambolage dans la première mi-temps même s’ils ont résisté vaille que vaille. L’auteur a vraiment su joliment mettre en scène cette remontada qui correspond à la véritable constitution d’un esprit d’équipe entre eux.

J’ai adoré la façon dont il a mis en lumière peu à peu chaque des chevilles ouvrières, que ce soit le coach Date, qui derrière son allure de second couteau est bien plus un coach pour moi que Fukuda pour le moment. J’ai adoré sa façon de laisser ses joueurs réfléchir mais de les guider juste ce qu’il faut au bon moment. Et puis, il a su trouver les mots juste avec Togashi et ce sans le vouloir, montrant ainsi qu’il le pensait vraiment. Ce fut l’une des clés du match !

J’ai également adoré voir cette défense enfin s’entendre et poser efficacement son verrou sur le match. Comme prévu, quand ils s’entendent Togashi et Takeshima sont excellents ! C’est hyper intéressant en plus de suivre un match de ce point de vue là car on a rarement l’occasion de voir la défense mise en avant dans un sport et ici l’auteur leur rend joliment hommage.

On le voit ainsi bâtir petit à petit autour de tout ce petit monde une nouvelle équipe, celle qui mènera Espérion à la victoire et bien sûr notre héros est de la partie. J’ai adoré la façon d’abord discrète puis essentielle dont il va peu à peu mener le jeu et diriger ses camarades pour dans un premier temps les aider à marquer lors d’un coup de génie, puis dans un second temps marquer à son tour, et le tout sans que ça vire à l’obsession comme avant. On sent petit à petit les engrenages de Fukuda se mettre en place dans le cerveau d’Aoi et voir ça sous nous yeux est jouissif, les spécialistes ne s’y trompent pas en le remarquant. Quelle belle mise en scène ! Quelle belle montée en puissance ! C’est d’autant plus beau que ce n’est pas tant la technique que le sens du jeu, la cohésion d’équipe et le dialogue qui sont priviligiés. Ça change d’avoir ce genre de valeur, c’est beau.

Phase hyper intense de la série, Yugô Kobayashi y tient toutes ses promesses et même plus avec cette superbe mise en avant de la défense et du coach d’Espérion pour enfin libérer un Ashito qui n’attendait que ça, tout comme Fukuda. Je regrette juste qu’après un tel exploit, l’auteur bouleverse déjà tout au vu de l’annonce finale. C’est un peu trop rapide et cela fait perdre de son sens à cette équipe qui s’était enfin constituée de la plus rude mais belle des façons. Pourquoi vouloir aller si vite ? Pourquoi vouloir sans arrêt tout bousculer ?

Tome 12

D’habitude, je n’aime pas les transitions, mais des comme celles-ci qui nous replongent direct dans le vif, j’en redemande volontiers !

Passé le choc, voici donc Aoi, Kuroda, Otomo et Togashi en Équipe A avec la crème des U18. Décision choc du coach Fukuda après un grand match de l’Espérion, j’avais hâte de voir ce quoi il allait en retourner. J’ai adoré que le mangaka se focalise à la fois sur leur intégration au sein de ce groupe et sur leurs premiers entraînements et notamment un des jeux qui a cours pendant ceux-ci : le toro façon osim. Une excellente entrée en matière.

Avec ce changement de perspective, c’est l’occasion de découvrir enfin la fameuse équipe A dont on avait déjà croisé quelques joueurs. J’ai aimé la façon dont l’auteur parle du fossé avec la B mais également des différences que font les titulaires avec la réserve. C’était instructif. Il y a aussi Kuribayashi, qui a été rappelé par Fukuda et qui tient une place à part. Tout cela forme des éléments très dynamiques pour la narration de ce nouveau pan du manga et c’est vivifiant.

Avec la passion qu’on lui connaît, Aoi nous entraîne donc dans ce nouveau monde, après quand même une petite session émotion avec Hana, que j’ai trouvé toute mimi, qui fait écho à une du même acabit entre Fukuda et Kuribayashi plus tard. J’aime bien ces séquences émotion. Mais, c’est surtout un plaisir de voir Aoi évoluer avec ces nouveaux coéquipiers dans un nouvel environnement. Le coach le pousse ainsi dans ses retranchements. On le voit galérer avec les nouvelles qualités qu’il a compris posséder mais qui ne suffisent pas pour suivre physiquement, alors il cogite et doit se confronter aux autres pour réaliser ce qu’il lui manque. C’est vivifiant à lire. J’ai hâte de le voir continuer à grandir avec et grâce à eux. Ces nouvelles épreuves lui réussissent.

Nouvelle phase de la série, l’arrivée d’Aoi en Équipe A s’est révélée passionnante dans ce tome grâce à une mise en scène toujours aussi pêchue et efficace qui regroupe nouvelles dynamiques de groupes, nouveaux personnages, nouvelles techniques et nouvelles fulgurances du héros. Tout est vraiment réuni pour nous passionner et ça marche !

Tome 13

Quel tome mais quel tome ! Il renferme tout ce pour quoi j’aime suivre la série : du foot, des relations humaines complexes, de la réflexion et encore du foot. Un vrai bonheur !

En voyant Aoi arriver si vite en Equipe A, j’avais bien compris ce que voulait faire Fukuda mais c’est encore en le voyant à l’oeuvre que j’en ai vraiment saisi toute l’ampleur et OMG ! Ce fut jouissif d’assister à ce premier match où notre héros est tout d’abord remplaçant et spectateur avant de devenir acteur et cheville ouvrière. Inattendu mais bluffant !

Yûgo Kobayashi n’oublie rien. Il sait rendre le match difficile quand c’est nécessaire et incroyable quand on ne l’attend plus. Il sait montrer des joueurs plein de passion ou dépasser à d’autres moments. Il sait montrer de durs travailleurs et des génies à l’oeuvre. C’est passionnant. J’ai autant apprécié de suivre le match depuis le banc comme Aoi et de me retrouver scotchée devant le niveau de jeu, d’échange et de stratégie des joueurs. On sent vraiment la différence de niveau avec ce qu’on a connu jusqu’à présent. Cela n’a vraiment rien à voir.

Mais toutes les réflexions sur le foot sont encore plus passionnantes. C’est jouissif, même si totalement improbable, de voire notre héros entrer sur le terrain. Cependant, ça permet de saisir encore mieux toute la force de cette équipe et tout ce qu’il y a derrière pour qu’ils développent un tel jeu. J’ai aimé voir Aoi dépassé et peiner à suivre. C’était normal. J’ai été bluffée par les qualités de joueur d’Akutsu, la révélation de ce match. Et que dire du coup de gueule de Fukuda ? Terrifiant !

Alors ainsi ensuite à la synthèse de tout cela pour quelques actions où Aoi a une révélation et parvient vaille que vaille à se rendre utile, voire à avoir un coup de génie, c’est exaltant ! J’adore voir les promesses du coach se concrétiser petit à petit et la joie finale de Kuribayashi en est la plus belle récompense. Quel beau sourire ! Quelle belle accolage ! J’ai hâte d’en voir plus sur ce nouveau trio !

Tome qui frôle la perfection pour une telle oeuvre, j’ai vraiment adoré les coups du chapeau de l’auteur, qui ose imposer des actions improbables pour mieux faire se dépasser ses héros et procurer des émotions fortes. C’est parfaitement réussi ! Ce match était à la fois hyper instructif et exaltant. C’est la naissance d’un grand trio que nous avons vécu là. J’ai hâte de voir ses prochains obstacles pour qu’il grandisse encore.

Tome 14

Yûgo Kobayashi où l’art de torturer les méninges de ses personnages ! Alors qu’on aurait pu croire que c’était gagné pour Aoi maintenant qu’il avait participé à un match avec l’Equipe A et brillé lors d’une action, rétropédalage : il faut tout reprendre car rien ne va.

J’adore cette faculté de l’auteur de nous faire tomber de notre petit nuage pour nous mettre le nez dans les rouages complexes du fonctionnement de ces équipes pro. C’était archi plaisant de voir Fukuda, ici, oser dire que ça ne va pas, que la réserve est trop faible, qu’il faut la renforcer pour ne pas pénaliser les titulaires. Cela exige une lourde remise en question mais que c’est jouissif !

Ainsi après un tome de match, place à un tome d’entraînement. On repart dans les coulisses de la préparation des joueurs où se mélange vie perso et vie pro. J’ai apprécié de voir un peu plus les filles dans ce tome avec leur participation directe soit aux états d’âme des joueurs soit à leur entraînement. J’aime notamment beaucoup les participations d’Anri, elle, qui veut devenir entraîneuse pro. Même si c’est un brin cliché, je trouve mignon les perturbations qu’Hana et Aoi entraînent l’un sur l’autre. Et c’était chouette de voir également la soeur de Tachibana. L’auteur ne les oublie pas et les inclut de manière assez intéressante chacune à sa façon.

Mais clairement, c’est le travail sur la défense qui est le plus intéressant. Pour cela, à mon grand bonheur, l’auteur se sert des personnages de l’Equipe B et des amis d’Aoi. On se retrouve ainsi avec une dynamique tout feu tout flamme, où un Togashi jaloux va devoir apprendre à gérer ses émotions et où des défenseurs aguerris vont devoir revoir leurs bases pas si solides que ça, le tout sous le regard scrutateur d’Aoi, qui va saisir plein de choses et ainsi progresser. Ajoutez à ceci un zeste de présence et conseils supplémentaires de Fukuda, cette éminence de l’ombre, et vous avez un tome hyper percutant et sympathique à lire, même s’il est en-dessous du précédent niveau intensité.

C’est toujours archi plaisant de suivre le parcours de ces jeunes et de voir se percuter les mondes des matchs officiels, des matchs d’entraînement, des titulaires, de la réserve, de l’équipe B… On sent que tout cela est là pour créer une osmose générale qui commence à prendre, le tout autour d’un joueur clé en plein bouillonnement pour sortir de sa chrysalide : Aoi, et j’adore ça ! Alors oui, on retrouve des mécanismes déjà connus, des relations conflictuelles parfois un peu clichées et des déclics viennent de manière assez sommaire, mais que c’est prenant à lire et chouette de voir cette passion et cette camaraderie qui aboutissent sur de réels progrès. J’aime cette dynamique !

Avec sa couverture à la couleur chaude et à la composition bien rempli, le tome annonçait la couleur : le retour au travail d’équipe ! Ce fut un vrai bonheur de suivre nos joueurs A et B, titulaire et remplaçants, dans leurs démarches. J’adore les voir réfléchir sur leur sport, chercher, tâtonner, trouver et avancer. C’est un très beau cheminement de vie sportif !

Tome 15

Première fois que je retrouvais la série après une pause ayant découvert celle-ci en la lisant d’une traite. Et bien, on y replonge hyper facilement, les enjeux sont toujours aussi clairs et le feu au rendez-vous !

J’ai adoré cette reprise avec un Esperion au taquet pour ses derniers matchs décisifs. L’auteur ajoute une couche de difficulté en privant le groupe de quatre de ses piliers, ce qui l’oblige à se restructurer. C’est un peu gros de faire jouer quatre premières années en défense pour compenser mais c’est aussi l’occasion de mettre ainsi en avant nos héros qui ont travaillé en douce avec leur coach le soir lors de leurs entraînements secrets. Tout est fait pour faire vivre le lecteur et ça fonctionne.

Nous avons ainsi droit à une nouvelle formation, de nouveaux enjeux, de nouveaux personnages à scruter. C’est notamment le cas de Kiriki, le meneur de jeu qui remplace Kuribayashi et qui sur le papier semble très prometteur, car individuellement, il est très doué, mais en situation de match, il en va tout autrement. Le match n’en est que plus palpitant. On se passionne à voir dans un premier temps le résultat du travail de nos héros. Mais on sent vite que quelque chose cloche et ce n’est pas juste dû à leur adversaire de haut niveau. C’est fou ce pouvoir de concentration de l’auteur. Il nous fait un focus de dingue sur la défense et pourtant le match reste passionnant à suivre.

Il y a un joli effet de relais entre les anciens et les nouveaux sous le regard de Kuribayashi justement venu assister au match. On prend plaisir à voir certains taulier, dont le goal, venir épauler nos petits jeunes. Mais ce n’est pas le cas de tous et si Aoi est fasciné par Kriki, ce n’est pas réciproque et ce dernier n’a pas compris son vrai rôle ici, jouant à la fois trop perso et avec trop de ressentiment, ce qui gâche les efforts des autres. J’aime assez que l’auteur complexifie les choses ainsi et ne fasse pas de ce match un long fleuve tranquille, mais qu’il ajoute au contraire des épreuves inattendues au sein même de l’équipe, sous le regard d’un coach qui aime laisser ses joueurs chercher la solution, ce qui leur permet de mieux comprendre.

Il faut dire que Yugo Kobayashi n’oublie jamais la dimension humaine de son histoire que ce soit sur ou en dehors du terrain. Sur le terrain, on reparle donc ici d’esprit d’équipe, de cohésion, d’entraide, de passation. Mais en dehors, il est également question de sentiments et on sent que c’est en train de prendre une autre tournure entre les filles. Hana a bien perturbé Ashito avec son baiser et sa relation indéfinie avec Kuribayashi. Anri, elle, en rajoute une couche en essayant de s’en mêler et tout ça donne des ados à fleur de peau. J’espère que ce volet continuera à être exploité car j’aime quand on ne parle pas que de foot. De la même façon, ça m’a beaucoup fait plaisir de voir la mère d’Aoi s’intéresser à lui et parler de venir le voir, ça peut peut-être débloquer encore quelque chose en lui. J’ai hâte de voir ça.

Tome encore à fond les ballons, notre auteur offre une très belle occasion à nos jeunes héros de briller mais surtout d’évoluer grâce à ce match au sommet qui va les confronter à leurs derniers apprentissages en situation réelle. J’aime toujours autant la façon du coach de faire réfléchir ses joueurs et je trouve le focus sur Kriki, certes classique, mais intéressant. Le feu et la passion sont toujours au rendez-vous !

Tome 16

Avec un tome au final tellement en apothéose impossible de ne pas conclure à un coup de coeur ici ! J’ai adoré lire ce tome comme si j’étais devant mon écran télé au plus près des joueurs et avec une montée en tension éclairante !

Ce premier match de nos jeunes en première ligue tient toutes ses promesses. L’auteur ne leur mâche pas le travail. Il les met en difficulté. Il les fait réfléchir. Il les pousse à évoluer et c’est ce qui en rend la lecture passionnante et éclairante. Il n’hésite pas à froisser des égo, à faire se remettre en question des automatismes et certitudes. C’est juste bluffant à lire !

J’avais peur de retomber dans quelque chose de trop didactique, mais Yugo Kobayashi a lui aussi appris de ses erreurs et c’est désormais parfaitement intégrées au match et à la narration que les explications sont données, ce qui rend la lecture encore plus passionnante et éclairante. Ici, c’est le défense dans un premier temps qui est au coeur de tout et comme le dit Fukuda, en l’écoutant, ils vont voir cela tout autrement. Nous aussi ! Alors que ce n’était pas forcément quelque chose qui me passionnait, préférant l’attaque, j’ai trouvé au final ce poste bien plus riche et complexe, offrant tellement d’opportunité. L’auteur a vraiment redonné ses lettres de noblesses à ces postes.

Mais il n’y a pas que les postes qui ont de l’importance, les personnalités aussi et la mangaka exprime très bien cela dans un tome assez dense et complexe de ce côté-là. Il n’hésite pas à mettre en difficulté le leader de l’équipe : Kiriki, avec son jeu très perso et sa frustration de ne pas avoir été sélectionné en équipe nationale. J’avais peur d’une réponse trop lisse, je n’ai pas été déçue tant celle-ci a transcendé le match, que ce soit par les choix personnels de Kiriki et surtout par le choix tactique de Fukuda et Nozomi de faire entrer ce cher Otomo. Ô comme j’ai aimé ce qu’il apporte à l’équipe et comment l’auteur le met en avant, lui qui fut trop longtemps une figure comique dans la série. Ici, on voit combien il est essentiel et solide dans son rôle. J’ai adoré !

Ainsi Yugo Kobayashi a bâti ce tome comme le caviar qu’il annonce un peu partout dans ses chapitres. C’est un pur bonheur de voir nos jeunes joueurs évoluer en direct et surprendre même leur coach. J’ai adoré les valeurs qui ont sous-tendus tout ce moment et la narration extrêmement percutante du mangaka qui laisse la tension et la crainte s’installer pour les transcender. Ce fut magique et j’ai parfaitement compris pourquoi du coup il avait placé de moment tellement magique dans les ultimes pages. GOAL !

Tome excellentissime où ce fut un pur plaisir d’assister à la façon dont toute une équipe communiquer et échanger pour surmonter un obstacle. Assister à la révélation conduisant à une nouvelle passion de jeunes joueurs est un sentiment exaltant que j’ai adoré partager ici avec eux. Ce fut long, ce fut douloureux mais tellement beau. Bravo à l’auteur d’avoir laissé cette opportunité à l’équipe, d’avoir osé jouer sur l’égocentrisme d’un joueur, d’avoir mis en avant Otomo et d’avoir conclu de manière aussi magistrale !

Tome 17

Encore un tome au sommet, je finis vraiment par me répéter avec cette série mais comment l’introduire autrement qu’en disant la vérité. Jamais en la commençant, je n’aurais être face à un titre aussi mature dans sa peinture du foot en club. Merci Yûgo Kobayashi !

Après un tome inoubliable avec un Aoi en pleine transformation, l’auteur nous offre un tome plus technique ici où il se pose pour parler de passage en pro, de league 1, de jeu en U18, U15 mais aussi de foot lycéen ou encore de foot à la fac. Il prend ainsi le temps au cours d’une intrigue parfaitement ficelée de glisser des infos sur chacun de ces jeux pourtant si différents afin de nous en faire saisir les nuances et c’est passionnant.

Pour évoquer ces sujets, il offre une narration ultra dynamique où il change de focus. Après avoir suivi les U18 d’Espérion, il se tourne vers la jeune sélection de l’équipe nationale du Japon où Akutsu a été convoqué. Avec ce personnage controversé, il nous montre une autre voie pour faire du foot et participer à un collectif, une voie tout sauf consensuelle, mais une voie passionnante. On découvre en plus avec lui de nouvelles figures hyper talentueuses qu’on a hâte de voir sur le terrain interagir avec les joueurs qu’on connaît déjà à un niveau tout autre.

Car la série est comme ça, elle s’élève sans cesse, mais là en plus elle touche de sacrés niveaux ! On découvre de nouvelles équipes U18 avec des joueurs de classe nationale voire de classe pro et tout cela est passionnant et puissant. On sent une sourde fureur monter chez les Esperion qui pourrait amener à quelque chose de très grand. On ronge donc un peu notre frein car nous sommes ici dans un beau tome de transition, mais on est en même scotchés par ce qui se joue et ce qu’on apprend.

Au milieu de tout ça, on retrouve bien sûr notre héros, qui est pris au milieu de toutes sortes de dynamiques. Il y a ceux qui sont en train d’atteindre les plus hautes sphères, il y a ceux qui sont sur le point de renoncer à leurs rêves, il y a ceux qui connaissent une ascension en U18 et se métamorphosent sous nos yeux et il y a ceux qui tentent de se raccrocher aux wagons. Aoi, lui, en vient à ne se focaliser que sur ce nouvel objectif, sentant qu’il progresse énormément et qu’il touche quelque chose. Mais j’ai aimé que l’auteur nous remette les pieds sur terre en invoquant les femmes de sa vie pour qu’on se rende compte qu’un tel focus n’est pas normal et pourrait être préjudiciable pour lui. Plus on monte haut, plus rude est la chute. En attendant, j’ai hyper hâte de voir le nouveau match des Esperion face au bulldozer qu’est Funabashi !

Je veux bien plus de transition comme celle-ci tant elle est puissante, passionnante et approfondie. J’ai adoré continuer à en apprendre plus sur le sport pro et tout ce qui y mène. J’ai adoré découvrir de nouvelles figures imposantes. J’ai aimé suivre les tourments de nos héros ainsi que sentir le feu s’emparer d’Aoi au point d’en frémir pour lui. L’auteur nous enflamme comme s’enflamment les joueurs d’Esperion à l’idée de leur prochain match. Est-ce que ce sera encore un match transcendant qui va les métamorphoser ? Hâte de découvrir ça !

Tome 18

C’est très simple, plus on avance dans la série, plus je sens le feu qui s’empare des joueurs au cours des matchs. C’est juste brillant !

Tome extrêmement riche en phase de jeu, ce nouvel opus offre un espace d’apprentissage incroyable quant au jeu développé par Fukuda à l’Esperion et c’est un régal. On sent tout le feu qu’il a instillé à ses joueurs à force d’entraînement et on trépigne derrière notre livre dans on les voit mettre tout ça en action. Que ce soit en défense ou en attaque, ce tome m’a donc offert de grands moments que j’ai très envie de partager.

Cela commence donc dès l’entame du jeu avec une défense béton imaginée par le club où Aoi va voir peu à peu son incroyable talent se révéler. Sa vision du jeu qui avait tant de mal à s’éveiller semble en pleine effervescence quand confronté à des joueurs de gros calibres il se transcende. C’est hyper jouissif de découvrir ainsi à ses côtés, mais aussi avec les autres, la richesse et la puissance d’une bonne défense. De lieu qui était encore un peu en retrait dans le jeu, il devient un atout clé pour l’Espérion mais surtout il brille à nos yeux.

Mais on sent vite que quelque chose d’autre se prépare et c’est ce qui va se révéler de manière éclatante dans la seconde partie : la technique des 5 zones de jeu. J’avouerai que comme l’équipe adverse, j’ai d’abord subi cette tactique de haut vol que l’ensemble des pros déjà ne maîtrisent pas, alors qu’ici Fukuda l’enseigne à des ados ! Même avec ses explications, je ne comprenais pas en quoi elle était révolutionnaire ni en quoi elle consistait. Il a fallu qu’Aoi y participe et s’en mêle activement, pour qu’en la voyant à travers ses yeux, je comprenne. Ce fut alors magique !

Mais plus que la technique, plus que la maîtrise du jeu, c’est surtout le plaisir pris par les joueurs qui a transcendé ce match. Voir leur sourire de plaisir face à cet accomplissement d’un travail de plusieurs années est magique. Le plaisir qu’ils prennent à défendre et bloquer des joueurs a priori plus forts qu’eux individuellement. Mettre à mal leur système de jeu, aussi bien en défense qu’en attaque, et voir un grand sourire sur leurs lèvres ainsi que le feu animer leurs regards, c’était magnifique. En plus, ces tactiques reposent à chaque fois sur le collectif, alors ça ne peut définitivement que me plaire et mettre mon coeur en joie à moi aussi.

J’avais peur cependant du retour de bâton face à tout cet enthousiasme, l’Espérion semblant survoler le match et chacun semble se dépasser et prendre un plaisir fou. Cela a eu lieu mais pas du tout comme je l’attendais et au final l’équipe n’en sort pas amoindrie, c’est tout le contraire. Son collectif est renforcé. Son envie de vaincre et d’affirmer son jeu aussi. Les individualités sont assises aussi et ne demandent qu’à se transformer, comme Aoi qui semble en plein éveil dans ce match. Je comprends alors que Fukuda se mette un peu en retrait pour prendre lui aussi du plaisir et assister à ce moment clé !

Match de tous les défis, l’Espérion relève assurément ceux mis sur sa route et le fait avec brio. Ce match nous fait ainsi transpirer, espérer et jouir ! C’est un pur plaisir que d’assister à la métamorphose en direct de l’équipe grâce aux conseils et à l’entraînement solide de Fukuda. L’auteur nous transporte grâce à la fougue et au plaisir qu’il nous transmet via des joueurs comblés et en pleine ascension. Encore un grand moment de passion !

Tome 19

Ce match contre Funabashi est décidément un puissant révélateur sous le trait toujours incisif de Yugo Kobayashi qui a connu une sacrée métamorphose depuis ses débuts !

C’est avec cette couverture d’un Ashito en train de reprendre son souffle sereinement que j’ai réalisé le chemin accompli par l’auteur depuis ses débuts. Des débuts où je trouvais le trait un peu trop grossier et taillé à la serpe, alors que maintenant je m’ébahis devant la puissance évocatrice de ses mises en scène et le feu intérieur qui anime ses planches. Quelle évolution !

C’est la même chose pour les joueurs sur le terrain. Ce match est un vrai catalyseur, un vrai révélateur. Nous avions pris une grosse claque dans le tome précédent avec l’utilisation de la stratégie des 5 couloirs par des lycéens et la révélation d’Ashito. L’auteur ne reste pas sur ses lauriers et renversent totalement le match avec une équipe adversaire qui va briller dans cette seconde mi-temps et bousculer nos héros qu’on croyait déjà arrivés. On sent toute la passion de Kobayashi pour ce sport qu’il a dû bien étudier et observer car on retrouve ici les sensations d’un spectateur devant un grand match de ligue quand la situation se renverse d’un coup et qu’on est scotché devant notre écran.

Mais la force de cette série est de nous faire vivre cela de l’intérieur et le focus, cette fois, se porte comme la couverture le suggérait sur Aoi et plus surprennament sur son adversaire direct : Treponne, avec qui j’ai eu la surprise de voir traité la question du racisme dans le sport et plus particulier dans le sport japonais. Il faut dire que le Japon est un pays avec beaucoup moins de personnes de couleur que nous, le rapport du public à ces joueurs qui sortent du lot n’est donc pas le même, du coup l’auteur l’aborde avec finesse mais force. Il évoque le suspiscion portée sur les équipes d’engager des joueurs étrangers pour être les plus forts. Mais il n’hésite pas non plus à dénoncer le racisme ordinaire envers les métis et les Japonais de couleur qui sont japonais comme les autres mais subissent insultes et dénigrement à cause de leurs différences. J’ai aimé que ce ne soit pas balayé mais que ce soit au coeur de ce tome avec le retour sur l’histoire de Treponne et son frère et la façon dont cela a cimenté leur équipe. C’était brillant !

Ainsi l’auteur nous propose deux schémas d’équipes qui se percutent : derrière le collectif l’individualité au service du passage chez les pro de l’Espérion ; et le vrai collectif forgé par les épreuves de la vie de Funabashi. Ajoutez à cela le physique hors norme de Treponne et vous comprendrez pourquoi nous joueurs sont mis à mal, ou plutôt pourquoi Ashito qui s’était métamorphosé perd pied tout à coup. Et c’est peut-être là le seul reproche que j’ai à faire à ce tome par ailleurs palpitant à suivre, il est trop focalisé sur Aoi et nous donne l’impression que c’est lui qui tient l’équipe, que c’est de lui que tout part, coup de génie comme erreur, et que les autres sont là en figuration. C’est un peu frustrant car on a vu combien les gars de l’Espérion sont forts alors pourquoi une telle absence ici…

Tome d’apprentissage pour montrer à son héros qu’il n’est pas arrivé et que s’il pensait toucher quelque chose du doigt, on peut vite le lui reprendre, ce 19e tome est encore une fois brillant. Il évoque avec justesse le racisme dans le sport. Il parle aussi de l’importance du collectif et de l’esprit d’équipe. Et il nous fait vibrer encore une fois en nous montrant de l’intérieur les moments de bascule d’un match, du plus brillant au plus sombre. Passionnant !

Tome 20

Après un match d’anthologie qui aura révélé tellement de chose, Yugo Kobayashi nous surprend de la meilleure des manières en s’intéressant au futur du football japonais. Un peu technique mais passionnant !

Depuis le début, ce que j’aime dans la série, c’est ce côté découverte des coulisses du foot japonais en évoquant les centres de formation préparant au passage en pro, puis la découverte des clubs lycéens et des différents tournois / championnats de chacun. Ce tome est un concentré de cela et plus encore !

Le tome s’ouvre pourtant sur un moment déconcertant qui va même jusqu’à heurter le dessin de l’auteur et le transformer pour le tordre. L’action d’Aoi a vraiment de lourde conséquence et le match n’est plus le même. Comme toujours, c’est assez ambivalent. On peut saluer ce que l’auteur a ainsi salué de la dérive qui arrivait chez Aoi, mais on peut également trouver cela fort brutal. Je n’ai pas aimé la transformation du dessin, allant jusqu’à rendre certains joueurs effrayants. J’ai aimé en revanche l’énergie terrifiante qui a animé tout le monde pour les pousser encore une fois à se dépasser mais non dans l’individualité, dans le collectif. C’était brillant !

Mais ce match n’est que le détonateur et l’auteur met très bien cela en lumière à chaque étape suivante. Il y a d’abord la brutale remise en question du coach, qui était aussi nécessaire, car il avait trop confiance en lui et allait trop loin. Il y a ensuite la remise en question des anciens de l’équipe et notamment d’Akutsu, qui va être obligé d’accepter de nouvelles charges pour lui aussi progresser vers son rêve. Et il y a ensuite la remise en question de tout le système U18 – clubs lycéens, mais on en reparlera.

Ce qui m’a d’abord intéressée, c’est la façon hyper intense et abrupte avec laquelle l’auteur pousse ses joueurs à réfléchir sur eux-mêmes, leur rapport à ce sport, leur poste et l’équipe. Il y avait une tension à couper au couteau, rappelant certains bon furyo tant la fureur rugissait dans leurs veines à la fois contre eux-mêmes et contre l’équipe. Il y a eu également une prise de conscience qui va métamorphoser l’équipe et qui fait déjà rêver. Certains joueurs ont vraiment une classe nationale voire internationale et les autres en prennent enfin conscience, ça les frappe et nous aussi. Ainsi la suite ne sera plus jamais pareil et j’ai aimé qu’il y ait des conséquences concrètes à tout ça et qu’on arrête de version dans le « bisounours » avec ces premières années qui jouaient un peu beaucoup en équipe première sans en avoir le niveau. Maintenant, ça change !

Ce changement, l’auteur le prépare aussi tout particulièrement dans le dernier acte de ce tome avec la rencontre d’une équipe rivale qu’il présente de manière fort astucieuse à travers le regard d’une journaliste sportive partie faire un sujet sur eux. Alors, c’était parfois un peu compliqué de suivre pour moi car je m’embrouillais entre U18 et clubs lycéens, ce qui faisait que j’avais du mal à voir exactement la critique faite, mais je pense avoir cerné la chose au final, et cela augure un sacré remue-ménage et chamboulement, avec ce coach qui va ruer dans les brancards et secouer tout le monde avec son équipe surprise. J’ai très très hâte de voir les nôtres les affronter, ça va faire des étincelles !

Peut-être moins tape à l’oeil que les tomes précédents où les héros brillaient sur le terrain, l’auteur nous embarque ici sur un tome de remise en question rude, âpre et fort costaud. Mais c’est jouissif de sentir le feu qui les anime et de suivre les pistes de réflexions sur le renouveau du foot japonais à tous les niveaux, aussi bien pour nos jeunes actuellement, que pour leur futur que Fukuda et d’autres préparent. Des visions s’opposent et ça fait des étincelles, mais c’est brillant !

Tome 21

Quel nouveau tome de transition passionnant. L’auteur sait vraiment exploiter les respirations de son oeuvre pour bâtir quelque chose de fantastique autour de son équipe et on en redemande !

Après le choc du dernier match, les événements s’enchaînent : Ashito sur le banc, Akutsu avec le brassard, une nouvelle dynamique dans l’équipe en l’absence de plusieurs grands titulaires. On pourrait croire que tout va bien, qu’on est sur de bons rails, mais la vie est plus compliquée que ça et l’auteur va se plaire à nous le rappeler.

Il y a tellement de choses que j’ai aimées dans ce tome et dont j’ai envie de parler, à commencer par la relation qui se tisse entre Aoi et Akutsu, point d’orgue comme l’annonçait la couverture. Ces deux joueurs que rien ne semblait pouvoir rapprocher sont en fait bien plus similaire qu’on ne le croyait et la grande plasticité d’Aoi, ainsi que l’amour du sport et de la gagne d’Akutsu, son sérieux, vont les faire entrer en osmose petit à petit sans qu’ils s’en rendent compte. J’ai adoré leurs échanges, joliment dynamisés par le côté bourru d’Akutsu et candide d’Aoi. On apprend plein de choses à leur contact et on les voit grandir l’un auprès de l’autre.

Il y a également tout le travail de l’auteur autour de la structure de jeu qui est passionnante. Il décortique par le menu la dynamique de l’équipe de l’Espérion et c’est aussi passionnant qu’immersif. On se plaît à voir les anciens prendre conscience de leur rôle de transmetteurs de savoir, afin que leur équipe intègre mieux les nouveaux et hausse son niveau. On se régale à suivre Aoi décortiquer depuis les tribunes le jeu de son équipe, ses forces et ses faiblesses, comprenant enfin des choses sur lui également grâce à Akutsu et sa parole son concession. C’est fascinant de voir l’équipe se redresse, se reconstruire, pour encore trébucher et se voir offrir une nouvelle proposition pour se relever. En cela, Otomo fut encore un personnage énorme, vraiment central dans la dynamique de groupe, dont j’ai adoré le mental et la positivité. Gros coup de coeur pour lui !

Enfin, il y a la vie perso de nos héros. Petit instant mignon avec Aoi qui prend de plus en plus conscience de ses sentiments pour Hana et celle-ci qui comprend bien qu’elle passera toujours après le foot. Autre moment mignon avec le rapprochement entre Anri et Togashi, après le craquage de celle-ci et sur la base de commentaires de match. C’était assez inattendu. Et en parlant d’inattendu, on n’avait pas vu venir l’immiscions du passé d’Akutsu dans les affaires de l’équipe. Et quel terrible passé ! Il en dit tellement long sur lui. Un grand classique dans le shonen, un peu à la kojiro Hyuga (Mark Landers d’Olive & Tom), mais qui fonctionne si bien, surtout à ce stade de l’histoire. L’auteur se sert à merveille de se drame pour venir encore plus cimenter une équipe en train de renaître.

Transformation en cours de réalisation de l’équipe de l’Espérion ! Un moment passionnant à voir et à vivre aux côtés d’Aoi et Akutsu (+ Otomo, mou chouchou), les stars de ce tome. C’est vif, tranchant, percutant. Ça remet en question et en perspective l’équipe qu’on pensait connaître, qui renaît tel un phénix de ses cendres, mais avec une nouvelle dynamique qui la transcende. Touchant et passionnant, quelles trajectoires de vie !

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8 commentaires sur “Ao Ashi de Yûgo Kobayashi

  1. Je suis fan. J’aime bien la reprise des fondamentalement, avec l’idée de vraiment voir du foot, avec en outre le côté Seinen lié aux hors matches.
    Et pour une fois, je ne suis pas d’accord avec toi : je trouve les dessins d’une grande puissance, avec des cases bien remplies.
    J’ai regardé Blue Lock par curiosité (l’anime) et le contraste d’ambiance est énorme, mais je trouve ça fun aussi.

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    1. Oui on sent que c’est plus complet que bien d’autres côté sport et c’est chouette.
      J’ai pas testé Blue lock et le côté décalé ne me donne pas du tout envie, donc je ne peux pas comparer ><
      Mais il y a clairement du level up par rapport à mon dernier manga sur le foot : Captain Tsubasa 😂

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