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Les Découvertes d’Akata #8 : Le bateau-usine de Takiji Kobayashi et Gô Fujio

Nouveau rendez-vous du mercredi où je pars à la découverte d’un titre du catalogue d’Akata.

En cette rentrée scolaire mais aussi politique j’avais envie d’un titre engagé, je me suis donc naturellement tournée vers Le bateau-usine de Takiji Kobayashi et Gô Fujio où l’on parle d’exploitation des employés par les patrons, de répression et de restriction des libertés, de capitalisme à outrance, etc.

Je vous laisse maintenant découvrir le nouveau titre choisi.

Titre : Le bateau-usine

Auteur : Takiji Kobayashi et Gô Fujio

Éditeur vf : Akata (L)

Années de parution vf : 2016

Nombre de tomes vf : 1 (série terminée)

Nombre de pages : 185

Histoire : Dans les années 20, au Japon… L’industrialisation du pays fait rage, tandis qu’en Russie, la Révolution vient de s’achever. Au port de Hakodate, c’est l’effervescence : le bateau-usine s’apprête à partir en mer, pour pêcher des crabes qui seront revendus à prix d’or. Mais les ouvriers-pécheurs ne se doutent pas encore du destin qui les attend… Exploités, battus et spoliés par Asakawa, l’intendant du navire qui ne pense qu’aux bénéfices de l’entreprise qu’il représente, ils vivront un véritable enfer quotidien. Pourtant, quand le bateau échappe au naufrage, grâce à l’aide d’un chalutier russe, les esprits commencent à s’échauffer. Un jeune étudiant, influencé par les romans de Dostoïevski, décide de prendre la tête d’un mouvement de rébellion… La grève est ouverte !

Découvert en numérique grâce à mon partenariat avec Akata que je remercie !

 

Mon avis :

On aime les titres engagés chez Akata, difficile de faire plus engagé que le Bateau-Usine de Gô Fujio, adaptation d’un roman du même nom de Takiji Kobayashi paru à la fin des années 20 et dénonçant les ravages du capital. Je ne suis pas forcément une adepte de ce genre de titre, ce qui explique ma découverte si tardive, mais la curiosité m’a tout de même poussée à le lire.

Bilan, ce titre est un manga à la narration dynamique qui se lit donc très facilement malgré un rythme parfois inégal qui donne l’impression de manquer de transitions fluides entre les différents chapitres. Le déroulé est un peu classique lui, simple et sans fioriture, on sent que c’est une adaptation. D’ailleurs les dessins sont assez moyens eux aussi, ils manquent d’originalité et font assez quelconque. Ce titre aurait très bien pu se trouver sans dépareiller dans la collection des classiques de Soleil.

Mais que trouve-t-on dans ce titre ? Détaillons un peu l’histoire. Tout d’abord le mangaka qui a adapté ce roman a eu la bonne idée de jouer sur une double temporalité : le présent et le passé où vivaient ces marins-ouvriers exploités. Malheureusement, il n’exploite pas assez ce jeu de va-et-vient temporels alors que cela aurait pu dynamiser son récit.

Non, il préfère s’ancrer dans le passé, celui de la vie quotidienne à bord d’un bateau de pêche japonais au début du XXe siècle. Les conditions de vie décrites sont très dures, rien n’est épargné à ces hommes qui sont forcés de travailler et de subir les mauvais traitements de leurs supérieurs pour une paye de misère. L’auteur insiste beaucoup sur la noirceur qui capitalisme galopant et l‘injustice que cela fait concrètement sentir aux travailleurs. C’est incarné dans la figure de l’intendant, qui est une vraie raclure, mais aussi chez un médecin croisé le temps d’une page qui fait preuve de beaucoup de lâcheté.

Face à cela, l’auteur met donc en avant une valeur indispensable dans ce type de situation : la solidarité. Les oppressés doivent mettre leur mécontentement en commun pour essayer de gagner quelque chose. On voit ainsi la colère monter de plus en plus et les ouvriers s’organiser petit à petit, aussi bien en débrayant au début, qu’un faisant grève et se mutinant ensuite avec plus ou moins de réussite. La mise en scène est belle, elle, car on ressent très bien la profonde colère de ces masses soumises et leur aspiration à la liberté. C’est très puissant. Ils luttent, parfois échouent, mais se relèvent toujours pour lutter contre l’oppression.

Le bateau-usine est donc un titre intéressant pour découvrir un petit pan méconnu de l’Histoire japonaise. Il ne nous apprend rien sur les méfaits du capitalisme ou alors il faut être bien naïf. Par contre, la préface et la postface qui reviennent sur les conditions d’écriture du roman originel sont un bon complément. A lire pour tous les curieux d’Histoire sociale.

Ma note : 13 / 20

Retrouvez Le bateau-usine sur Akata.fr

Découvrez aussi sur mon blog, les titres suivants d’Akata :

 

 

    

 

10 commentaires sur “Les Découvertes d’Akata #8 : Le bateau-usine de Takiji Kobayashi et Gô Fujio

  1. Je n’ai plus autant d’attrait pour les histoires engagées après avoir combattu pour des causes perdues pendant 2-3ans… Y’en a qui disent que je baisse les bras, ou que j’ouvre les yeux, enfin peut-être que j’ai tort mais c’est surtout en se changeant soi qu’on change le monde, on ne peut pas forcer les gens mauvais à changer… Mais de là à les tuer… Ce serait immoral… Voilà pourquoi j’évite de m’engager dans des causes (enfin si un peu pour les animaux quand même… mais je digresse… graisse 😁😁…) Voilà pourquoi pas quand j’irais à Gibert Jospeh si je le trouve d’occasion je l’achèterais car d’après ton résumé ça a l’air une belle histoire même si que 13/20 😁😁……..

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      1. Ah ok ^__^ bah Samedi si Dieu le veut avec ma p’tite famille je vais à Lyon (tout le monde connait Lyon 😁😁) au Gibert Joseph dont on m’a dit qu’il y avait encore plus de choix qu’à Clermont, avec pleins d’occaz entre -30 et -90% je fais une razzia trois fois par an aux Gibert Joseph 😁😁 (on en a pas au Puy) je me laisse la surprise de ce que je vais acheter peut-être que c’est moi qui t’influencerais 😁😁 Au fait tu as vu les derniers articles de mon blog?^_^

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      2. Oh, la chance de pouvoir aller dans un Gilbert Joseph, j’aimerais pouvoir y faire des razzia comme toi mais il n’y en a pas à Bordeaux V.V Du coup, oui, tu pourras peut-être m’influencer lol
        Effectivement, je dois faire le tour des blogs. J’ai pas encore eu trop le temps cette semaine avec la reprise (et surtout, je suis plongée dans mes lectures…), pas bien. Alors merci pour la piqûre de rappel ^^

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    1. Pour moi quand la narration est mauvaise, forcément ça s’en ressent sur la note et ici, ça manque vraiment de fluidité. De plus, même si historiquement c’est intéressant, ça ne m’a pas fait vibrer non plus, d’où ce 13 qui n’est pas non plus une mauvaise note. J’estime qu’à partir de 14 c’est une bonne lecture, pas mémorable, mais agréable, alors on n’en est pas loin ^^

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